Anne Sinclair, Robert Badinter et Manuel Valls

Impossible d’y échapper.
« L’affaire Dominique Strauss-Kahn » choque, indigne, captive, fait parler et couler beaucoup d’encre.
Comme beaucoup de téléspectateurs, j’ai regardé, hier soir, l’émission qui lui était consacrée sur France 2.
Emission d’autant plus étonnante qu’elle coïncidait à la minute près avec le passage de l’intéressé au tribunal.

Je n’ai pas envie de parler de l’affaire en question, mais de trois personnes qui m’ont sidérée par leur dignité et leur courage.
Anne Sinclair, tout d’abord.
Elle est arrivée au tribunal sans se cacher derrière des lunette noires.
Elle affronte les regards sans broncher.
Cette femme brillante voit sa vie privée exposée de la pire des façon.
Mais elle est là.
Je l’estimais déjà pour sa culture, son professionnalisme, son intelligence.
Je suis aujourd’hui touchée par son courage.

Robert Badinter, ami du couple Strauss-Kahn, était l’invité de l’émission de David Pujadas.
Il apportait un éclairage à la fois professionnel et personnel sur les faits.
Il est l’un des hommes pour lequels j’ai le plus d’admiration, notamment pour le combat qu’il a mené pour l’abolition de la peine de mort.
Hier soir, il a été droit, fidèle à l’amitié qu’il porte à ceux qui sont aujourd’hui dans l’oeil du cyclone.
Et il a pris des risques en dénonçant le traitement réservé à Dominique Strauss-Kahn, avec la même fougue et la même aisance qu’il le faisait lorsqu’il se battait pour ses convictions, autrefois.
Il n’y avait que lui pour oser parler d’une « mise à mort médiatique ».
Ses propos ont eu une répercussion rapide: il s’est fait agresser verbalement par Laurent Jauffrin, de « Libération », lui reprochant de « n’avoir eu aucune considération pour la présumée victime ».
Il a ensuite eu à répondre à Franz-Olivier Giesbert du « Point » et Ivan Rioufol du « Figaro ».
On le sentait ému, indigné.
L’exaspération de Manuel Valls, révolté par cette joute, a ensuite remis l’église au-milieu du village.
Il en avait assez de ces faux débats, des dérives.
Et il avait raison.

Après une telle émission, je serais curieuse de savoir ce qui se passe entre les invités…

Martine Bernier

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