Journée d’été ombrée
30 juin, 2011Les mois d’été sont des mois professionnellement très chargés, pour moi.
C’est ainsi, je ne m’en plains pas, j’aime le travail que j’accomplis.
Ce jeudi, comme chaque jour, je me suis installée très tôt devant mon clavier pour « avancer ».
En principe, je ne m’interromps que pour Pomme.
Aujourd’hui, je me suis accordé une heure pour assister au retour en France d’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.
Après ces jours au cours desquels ils vont être très sollicités, leur vie va enfin leur être rendue.
En dehors de ceux qui ont vécu la même expérience que la leur, je pense que personne ne peut vraiment comprendre ce qu’ils ressentent et vont ressentir dans les semaines et les mois à venir.
Hervé Ghesquière m’a profondément touchée lorsque, durant la conférence de presse, il a dit qu’il avait une pensée réellement émue pour tous ceux qui sont encore prisonniers et pour ceux qui ont perdu la vie en détention.
Il semblait avoir la gorge nouée, a beaucoup insisté sur son message.
C’est alors que je m’apprêtais à écrire ce texte que j’ai vu que j’avais reçu un nouveau message des Ombres.
Plus de deux ans qu’elles m’envoient des lettres non signées pour me dire leur mépris, leur colère face à un homme qu’elles semblent ne pas supporter et qu’elles « cassent » par derrière en lui souriant par devant.
J’ai renoncé à comprendre pourquoi elles agissent ainsi.
Je suis seulement perplexe de voir qu’elles s’étonnent encore qu’un personnage capable de faire ce qu’il a fait par le passé est aussi sûr de lui et décomplexé aujourd’hui.
Croyez-vous vraiment que ces êtres qui détruisent sont dotés de conscience?
L’Ombre est donc naïve?
Même si la température n’atteint pas le pic de chaleur de la veille, Pomme n’apprécie pas.
Elle va sur la terrasse où les fleurs éclatent de couleurs et où les tomates rougissent, cherche à boire de l’eau dans l’arrosoir, va chercher son mouton en peluche et le pose sur mes genoux.
La semaine, je le sais, elle s’ennuie de Celui qui m’accompagne.
Vendredi arrive: elle sera de meilleure humeur demain soir.
En attendant, elle s’installe dans l’encadrement de la porte fenêtre, largement ouverte, de mon bureau.
Le bruissement des feuilles des arbres agitées par un vent trop chaud semble la bercer.
La pause est terminée, je reprends le fil de mon travail.
Un nouveau dossier s’est ajouté à la pile.
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Martine Bernier