Au bonheur des syllogismes

Ce soir, je fais un tour au pays des syllogismes.
Mais si, mais si, vous connaissez…
Ne fut-ce que celui-ci, très célèbre, signé par Aristote:

« Les hommes sont mortels
Or Socrate est un homme
Donc, Socrate est mortel. »

Disons, pour faire simple, que le syllogisme se décompose sous forme d’un argument en trois propositions: la majeure, la mineure et la conclusion.
Nous l’avons délaissé, mais il a joué un grand rôle dans l’enseignement, au Moyen Age.

Seulement voilà.
L’être humain est ainsi fait qu’il aime ridiculiser son oeuvre.
C’est d’ailleurs ce qui le rend intéressant!
Comme le syllogisme n’était pas transcendant dans le raisonnement scientifique, les auteurs, donc, ce sont amusés.
En voici quelques exemples.

« Ce qui bon marché est rare
Or, ce qui est rare est cher,
Donc ce qui est bon marché est cher! »

Montaigne a fait mieux dans la dérision:
« Le jambon fait boire
Or, le boire désaltère
Donc le jambon désaltère. »

Jonhathan Swift:
« Personne n’accepte de conseils
Par contre, tout le monde accepte de l’argent
Donc, l’argent vaut mieux que les conseils. »

Même nos voisins Bavarois ont joué au syllogisme. Celui-ci est connu chez eux et fait figure de proverbe:
« Si tu bois du vin, tu dormiras bien
Si tu dors, tu ne pécheras pas
Si tu ne pèches pas, tu seras sauvé.
Donc, bois du vin, c’est le salut. »

Et enfin, histoire de boucler la boucle, voici celui, loufoque, d’Eugène Ionesco, qui s’est attaqué au modèle d’Aristote:

« Tous les chats sont mortels
Or Socrate est mortel
Donc Socrate est un chat! »

CQFD!

Martine Bernier

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