Archive pour juin, 2011

Pavarotti en salopette

11 juin, 2011

Alors que l’actualité est d’une lourdeur insoutenable, il suffit parfois de regarder par la fenêtre pour surprendre des scènes qui rendent la vie nettement plus légères.
C’est ce qui m’est arrivé cet après-midi.
Je venais de terminer un article, et j’étais avec Pomme au-milieu des plantations de notre « Jardin Suspendu », traquant la fleur fanée, lorsqu’un bruit épouvantable a résonné.
Enfin… pas vraiment un bruit.
Quelqu’un s’est mis à chanter.

Enfin… pas vraiment chanter.
Je crois que, de ma vie, je n’avais jamais entendu chanter aussi faux et aussi mal.
Une voix masculine, nasillarde et désagréable, tonitruante, un enchevêtrement de notes en complète disharmonie.
Pomme m’a jeté un regard apeuré.
Et j’ai cherché d’où venait le concert.
J’ai trouvé.
Sur le toit d’un bâtiment à quelques mètres de chez moi, un homme travaillait sur un toit.
J’étais tellement ébahie que j’en ai mis mes lunettes, chose que je ne fais pour ainsi dire jamais.

La trentaine, le cheveux noir, il se concentrait sur son travail et chantait à tue-tête.
Il chantait… avec une telle ferveur qu’il ne me serait pas venu à l’idée de me moquer.
Pavarotti en salopette, il ne semblait pas réaliser combien il chantait faux.
Et, comme souvent dans ces cas-là, l’artiste en herbe ne se contentait pas de fredonner une chanson à la mode.
Non.
Il s’attaquait à un répertoire à sa mesure, une chanson de Balavoine: « Le chanteur ».
Si!

Je me suis demandée si sa supplique s’adressait à un éventuel producteur passant par là, en quête de nouveaux talents…
Sa démonstration n’a pas duré longtemps.
L’un de ses collègues l’a houspillé depuis la rue, et la voix s’est tue.

Je vais sans doute passer pour une incorrigible sentimentale, mais il avait l’air si penaud que je lui aurais bien demandé de continuer.

Martine Bernier

Adrian et Julian Riester: jumeaux, inséparables jusqu’au bout…

10 juin, 2011

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C’est une histoire belle et troublante qui se raconte en ce moment sur Internet.
Celle de Jerome et Irving, Riester, devenus Adrian et Julian, puisqu’ils ont pris pour nom monastique les saints correspondant à leur ordination à l’Église Catholique.
Ils étaient jumeaux monozygotes, nés il y a 92 ans, le 27 mars 1919, à quelques secondes d’intervalle, à Buffalo, aux Etats-Unis.
Leurs parents avaient déjà eu cinq filles et rêvaient d’avoir un fils.
Ils sont arrivés à deux, bien décidés, semble-t-il, à ne jamais se quitter.

Tous deux ont commencé une carrière militaire, qu’ils ont dû interrompre en raison de problème de vue.
L’un avait une déficience à l’oeil gauche, l’autre à l’oeil droit.
L’armée ne voulait plus d’eux: ils se sont donc tournés vers Dieu.

Après une courte séparation, à New York City, ils ont rejoint ensemble le séminaire à Saint Bonaventure entre 1951 et 1956.
Durant 17 ans, ils ont ensuite servi diverses paroisses à Buffalo, avant de retourner à Saint Bonaventure pendant les 35 années suivantes.
Ceux qui les ont connus disent d’eux qu’Adrian était celui qui parlait le plus, tandis que Julian assumait le rôle du grand frère « à l’autorité calme et au jugement apprécié ».
Mais personne ne savait lequel était vraiment l’aîné.

Durant 65 ans, ils ont travaillé ensemble à l’Université de Saint Bonaventure en tant que moines professés.
Ils effectuaient des travaux de menuiserie, de jardinage ou faisaient visiter la ville aux visiteurs.

Ils ont tout vécu ensemble, inséparables, y compris leur vie, depuis 2008, au monastère de St Anthony, en Floride.
Tout naturellement, c’est ensemble qu’ils ont quitté ce monde, succombant le même jour, la semaine dernière.
Admis à l’hôpital de la ville, Julian est mort dans la matinée, et son frère l’a rejoint le soir.
Tous deux sont décédés d’un arrêt cardiaque.
Julian et Adrian ont été enterrés au cimetière de St Bonaventure, près de l’Université, le 8 juin dernier.
Ensemble, comme toujours et pour toujours.

Martine Bernier

La Grande Odalisque et ses imperfections

9 juin, 2011

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Saviez-vous que certains tableaux très connus ne sont pas parfaits pour autant?

Nous sommes au début du XIXe siècle.
La campagne d’Egypte de Bonaparte, suivie de la guerre d’indépendance menée par les Grecs, représentent une stimulation énorme pour les poètes et les artistes en quête d’un Orient rêvé.
Aujourd’hui, la célébrité du tableau d’Ingres « La Grande Odalisque », admiré de toutes parts est établie.
Mais à sa présentation, au Salon de 1819, elle déclencha une hostilité inimaginable.

L’oeuvre était audacieuse, et… plutôt étrange sur le plan de l’anatomie.
Ce qui a déclenché une vague de commentaires acerbes:
« Les bras sont d’une maigreur choquante »
« Cette cuisse gauche s’égare imprudemment vers les côtes »
« Son odalisque a trois vertèbres de trop! »

Or, Ingres a voulu ces déformations.
Les croquis qu’il a pris au départ étaient parfaits.
C’est au moment de peindre qu’il a introduit les déformations qu’il introduira ensuite dans plusieurs de ses tableaux.
Ce qui l’a fait huer à ses débuts a signé sa gloire…

Martine Bernier

Titanic: encore coulé

8 juin, 2011

Mark Wilkinson ne s’est pas méfié au moment d’acquérir son bateau. En devenant propriétaire du Titanic II, il aurait pu anticiper l’incident qui allait lui arriver : le bateau a coulé dès son premier voyage.

Il est naïf, le sujet de sa Royale Majesté Mark Wilkinson…
Il aurait quand même dû se demander pourquoi le petit bateau de croisière d’environ 5 mètres qu’il a acheté en seconde main ne coûtait qu’environ 1200 euros.
Et pourquoi il avait été baptisé… Titanic II.
Mais non…
Tout heureux de son acquisition, le quarantenaire originaire de Birmingham est parti sur la côte sud de l’Angleterre pour étrenner son nouveau jouet.

Au début, tout s’est bien passé.
Les embruns, la sensation de liberté: le paradis.
Et puis, alors qu’il s’avançait dans la baie de Lyme, il y a eu comme un drôle de bruit.
Celui qui annonçait l’arrivée du gros trou ouvert dans la coque en fibre de verre.
Le bateau a commencé à couler par l’arrière.
Tel le preux capitaine du premier Titanic, Mark a tout d’abord refusé de quitter son navire.
A moins qu’il ne se soit pas rendu compte de la gravité des événements.
Il s’est accroché à son volant, a tenté d’écoper…
Heureusement, le capitaine du port, James Radcliffe était là.
Il a lancé une corde au malheureux qui a pu regagner la rive.
Lorsque les témoins de la scène ont vu le nom de l’embarcation, tout le monde a beaucoup ri.
L’un d’eux a même osé: « ce n’était pas un gros bateau, un simple glaçon aurait pu le faire couleur! »

Le Titanic II, qui avait été disparu corps et biens, a pu être remorqué et ramené au port de West Bay.
C’est là que l’on a constaté que le trou faisait 15 centimètres de large et que la réparation était ancienne.
Mark, lui, est triste, vexé de se faire taquiner sur les icebergs qu’il a rencontrés, mais il s’en est plutôt bien sorti.

Et non, non, je ne ris pas.

Martine Bernier

125 0000!

8 juin, 2011

Un message sur facebook: « Regardez les statistiques de votre blog! Maintenant! »
Je vais y jeter un coup d’oeil… pour découvrir que la barre des 125 000 vient d’être franchie.

Je prends donc trois minutes pour venir vous remercier une fois encore, comme à chaque fois qu’un cap important est franchi.
Je le pense: si vous n’étiez pas là, ni Ecriplume ni aucun de ses trois petits frères n’existeraient…

Martine Bernier

Le retour, la vie et les Ombres

7 juin, 2011

Après quelques jours passés ensemble ailleurs, le retour est un peu rude, lundi.
Celui qui m’accompagne revient avec nous en Suisse, puis repart, au milieu de la nuit.
A 3 heures du matin, Pomme pousse des soupirs et des gémissements à n’en plus finir.
J’ai beau lui dire qu’il revient vendredi, rien n’y fait.
Dans la journée, assise sur le balcon elle regarde tomber la pluie enfin de retour, écoute le tonnerre et fixe sur moi ses grands yeux noirs sans avoir l’air effrayée.
Son incroyable capacité à ne pas réagir à l’orage m’impressionne.

Je me remets au travail.
Les mails se sont accumulés, le travail aussi.
Dans la pile virtuelle se trouve encore un message des Ombres qui ne se lassent pas de se moquer de leur « cher ami ».
« Il a décidé de commencer une collection: les mentons. Il a amorcé la construction du troisième. »
Tout le message se poursuit sur le même ton, raillant le  » Bidochon grand voyageur se vantant de tout sauf de ses échecs ».
Si les mails étaient en papier, j’en ferais une boulette et je viserais ma corbeille, que je manquerais, probablement.

J’écris.
Un coup d’oeil à mon agenda me rappelle que le reste de la semaine s’annonce riche, avec une pointe de stress.
Reportage, rendez-vous crucial chez le néphrologue, dernier cours et « remise du diplôme » pour Pomme, soirée entre amis… et ces mille choses que nous faisons ensemble lorsqu’Il revient.

Ce mardi de reprise ressemble fort à un lundi.

Martine Bernier

Brocante etc

6 juin, 2011

- Demain, je t’emmène au Marché aux Puces. Cela te tente?

Oui!
Je n’ai pas souvent été arpenter ce genre de marché.
Dimanche matin, de bonne heure, nous partions donc pour une double brocante, dans deux villes différentes, relativement proches.
La première ne regroupait que quelques étals.
C’est pourtant là que nous avons eu une série de petits coups de coeur.
Une statuette en pierre, un peu insolite…
Egyptienne, apparemment plutôt vieille, dont beaucoup de traits semblaient vouloir s’effacer.
Elle dormira désormais parmi nos trésors…
Deux petits bouquins de poésie de Villon et de Nerval.
Le marchand me dit qu’Appolinaire « vient de partir ».
Cela me fait sourire: je l’aurais bien emmené avec moi.

Et puis il y a tous les objets qui ont attiré mon attention mais que j’ai laissés sur place.
Parmi eux, dans une boîte en carton, se trouvait un gros médaillon cerclé d’une ligne brune.
Il protégeait une photo très ancienne, sans doute du début du XXe siècle, représentant une petite fille.
Une robe à froufrous d’autrefois, de longs cheveux clairs ondulés, et un visage mutin au sourire désormais figé sur une image sépia.

Quelques kilomètres plus loin, nous arpentions le deuxième marché.
Là encore, nous avons trouvé deux ou trois objets dignes d’un inventaire à la Prévert.
En une matinée, nous nous sommes gavés d’images, de visages, de conversations savoureuses.
J’ai compris ce que ressentent ceux qui chinent en rêvant trouver l’objet ou le tableau extraordinaire, vendu pour une bouchée de pain.
Tous ces objets qui ont déjà vécu une ou plusieurs vies, en quête d’adoption, m’intriguent.
J’avais envie de rire en entendant quelqu’un nous affirmer que la suspension que regardait Celui qui m’accompagne datait d’une époque ancestrale et valait un bon prix.
Certains les vendent pour ce qu’ils ne sont pas, d’autres les bradent sans en connaître la valeur réelle.
Une chose est sûre: à moins d’un accident, les objets nous survivent.
Et finissent, bien souvent, sur un stand posé sur un trottoir, eux qui ont été aimés…

Martine Bernier

 

Le chêne à voeux…

5 juin, 2011

Celui qui m’accompagne aime me faire découvrir sa région de Franche-Comté par ses côtés les plus magiques.
Ce samedi n’a pas fait exception.
En fin de matinée, il m’a demandé si je souhaitais qu’il m’emmène dans la Forêt de Chaux.
Deuxième plus grande forêt domaniale de France après celle d’Orléans, elle est immense, impressionnante.
28 kilomètres de long sur 16 de large… il y a largement moyen de s’y perdre.
Pour l’avoir sillonnée en tout sens, à pieds, à vélo ou en voiture, et pour y avoir organisé des activités sportives et collectives, Celui qui m’accompagne la connaît comme sa poche.
Samedi matin, donc, il a décidé de me faire visiter ce que l’on appelle les Baraques du 14, à la Vieille Loye.
Ce hameau est le dernier des  bûcherons-charbonniers qui peuplaient autrefois la forêt.
On y trouve quatre maisonnettes, dont une date du XVIe siècle, deux fours à pain et un rucher puis, plus enfoncés dans la forêt, les éléments du chantier de carbonisation.
Tout un patrimoine…
Lorsque nous avons fait le tour des lieux, Celui qui m’accompagne m’a entraînée sur un sentier forestier discret, à peine balisé.
Quelques dizaines de mètres plus loin, il s’est arrêté devant un arbre bicentenaire.
- Regarde… c’est le Chêne à voeux…

Des arbres à voeux, il en existe quelques-uns, relativement rares, dans les forêts de France.
Celui-ci est le seul chêne ayant cette vocation.
Il est grand, élancé, élégant…
En m’approchant, j’ai remarqué que les fentes de son écorce étaient remplies de minuscules petits papiers pliés.
A côté un écritoire, une boîte contenant un crayon à la mine émoussée et un ou deux morceaux de papier.
-Vas-y, fais ton voeu.

J’ai pris le crayon et, sur  ce papier large comme une pièce de deux euros, j’ai gribouillé quelque chose de parfaitement illisible vu l’état du crayon.
En réalisant que je n’arrivais même pas moi-même à me relire, j’ai eu comme un doute…
Le panneau explicatif placé près du chêne m’a rassurée: celui-ci comprend plusieurs langues, et son tronc, relais entre les divinités du Ciel et de la Terre, en a certainement vu d’autres.
Ouf.
J’ai ensuite été glisser mon misérable morceau de papier dans le chêne polyglotte.
Un peu surprise, j’ai vu Celui qui m’accompagne s’approcher de l’écritoire, un morceau de papier un peu plus grand que le mien à la main.
Il n’est pas du genre rêveur, et pourtant…
Avec le plus grand soin, il a écrit son propre voeu, puis a replié le papier et l’a coincé dans le tronc, à sa hauteur.
Autrement dit, tellement haut que les bipèdes de taille normale ne pourraient pas y accéder s’ils en avaient envie.
Avec Pomme, nous avons repris le chemin du village tandis que Celui qui m’accompagne m’expliquait le plus sérieusement du monde qu’il ne fallait ni confier son voeu à qui que ce soit, ni se laisser aller à lire ceux des autres, sans quoi nous perdrions toute chance d’être exaucés.
Caramba, flûte: mon regard a eu le malheur de se porter sur un papier ouvert par terre, demandant la santé pour tous.
Car j’ai oublié de préciser que lorsque les Esprits de la Forêt ont réalisé le souhait en question, le papier est éjecté hors de l’arbre.
Mon grand homme m’a expliqué qu’il était venu poser un voeu à une période difficile de sa vie et qu’il avait mis très peu de temps à se réaliser.

Nous nous sommes laissés prendre aux parfums enivrants de la forêt et des fleurs sauvages, sur le chemin du retour.
Cela sentait le miel, les fleurs, les essences de bois, de plantes aromatiques… un délice olfactif.
Je n’ai rien dit, mais même si le Chêne à voeux hésitait à réaliser le mien, je ne lui en voudrais pas.
Mes voeux ont été réalisés depuis 10 mois, sans même que je  les formule.

Martine Bernier

Improbable incursion au Rajasthan

4 juin, 2011

Voici quelques jours, Celui qui m’accompagne m’avait annoncé que, durant le week-end de l’Ascension, si j’en avais envie, nous pourrions aller découvrir le Rajasthan, hôte d’honneur d’une manifestation à Besançon.
Toujours intéressée à récolter un maximum de renseignements sur le sujet dans le cadre d’une recherche que j’effectue depuis pas mal de temps pour un travail, j’ai évidemment accepté avec enthousiasme.
Le jour dit, accompagnés de Pomme qui avait l’autorisation de pénétrer dans l’enceinte, nous rejoignions les parents de mon compagnon pour partir à la conquête de ce que nous pensions être une brillante exposition.

Cruelle déception…
L’hôte d’honneur n’était présenté que très superficiellement.
Qu’à cela ne tienne, nous avons décidé d’aller assister au mini concert donné toute les heures par un groupe de là-bas.
Dans la salle bourrée à craquer, Pomme m’a regardée.
Mais que faisaient tous ces gens dans un même lieu, clos de surcroît, et plongé dans le noir?
Pour son premier concert, mon malheureux Mogwaï, installé sur mes genoux, a déchanté.
Le groupe, dont je ne donnerai pas le nom, expliquait être une formation de gitans du Radjasthan.
Vêtus de somptueux costumes traditionnels, ils se sont installés en tailleur sur la scène et ont commencé par nous présenter longuement les castagnettes indiennes.
Quelques applaudissements polis ont accueillis l’interminable morceau de percussion qui mettait en valeur la dextérité du joueur de castagnettes en question.
Pour le morceau suivant, le castagnetteur a prouvé qu’il avait aussi de la voix.
Accompagné par une sorte de croisement entre un harmonium mal accordé et un accordéon poussif, il a entamé une croassante mélopée.
C’était tout, sauf mélodieux.
Nous nous sommes dit: ils se mettent en voix, ça va aller mieux.
Hélas non.
J’aime les musiques d’ailleurs, les mystérieuses mélodies du désert Ouzbek, le folklore léger du Kirgizistan, les Colindes de Roumanie, les accents celtes de la musique Irlandaise, le folklore cajun et tant d’autres.
Mais là…
A aucun moment, la musique n’a été harmonieuse, ce qui a provoqué des départs progressifs de la part des spectateurs.
Les instruments traditionnels si particuliers à l’Inde, comme leurs flûtes, clarinette et autres hautbois aux noms caractéristiques, les instruments à cordes… aucun n’était présent.
Seulsétaient là  les percussions et le soufflet à touches, impuissants à  apporter un peu de musicalité.
L’un des musiciens parlait français et faisait de laborieux efforts pour tenter d’enthousiasmer un public de plus en plus boudeur, voire maussade.
- Vous voulez chanter avec nous? Répétez après nous!
Suivait un mot imprononçable pour les non initiés que nous sommes.
Mot qui, nous a-t-on expliqué, voulait dire « citron ».
Une ode au citron a donc été entamée, n’utilisant pour ainsi dire qu’une note et qu’un mot.
C’est à ce moment, je crois, que Pomme a eu subitement envie de se cacher sous nos sièges.

Lorsque nous sommes sortis, partout autour de nous, les commentaires étaient négatifs, déçus.
Pour ma part, je me disais que la musique traditionnelle rajasthanie est peut-être simplement ainsi.
Et donc respectable.
En rentrant, j’ai fait quelques recherches sur Internet et j’ai trouvé le site de ce groupe de musiciens.
J’ai écouté des extraits de morceaux et… j’ai découvert qu’ils pouvaient en présenter de nettement  plus intéressants et abordables pour un public non averti.

Qu’est-ce que cela peut vouloir dire?
Leur musique, plus contemporaine, est-elle celle entendue sur le Net?
Mais alors, à quoi correspondait celle interprétée lors de ce concert que nous ressentions comme raté?
Etait-ce de l’improvisation ou une musique ancestrale trop éloignées de nos propres sonorités pour pouvoir être comprise?
Des explications auraient été nécessaires.
Et auraient sans doute été mieux accueillies que l’humour du splendide musicien polyglotte, présentant péniblement son collègue chanteur comme étant le clone indien de Johnny Halliday.

Outch.

Quand à l’histoire du Rajasthan… je pense acheter un livre sur le sujet.
Rien de tel qu’un bon bouquin, finalement…
Martine Bernier

 

 

 

Des livres hors du commun

3 juin, 2011

 

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Un livre est une oeuvre.
Plutôt littéraire, en principe.
Ceux-ci sont aussi des oeuvres d’art.
Pour promouvoir la lecture et les biographies, l’agence Van Wanten Etcetera a reçu le mandat de créer des ouvrages à l’effigie de leurs auteurs.
Les lecteurs découvrent à quoi ressemblent physiquement celle ou celui qui a écrit les lignes qu’ils sont en train de lire.
Anne Franck, Van Gogh et plusieurs autres ont été présentés en mars,  lors d’un salon  littéraire en Hollande.

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Autre démarche, tout aussi impressionnante: celle de Brian Dettmer.
Né en 1974, cet Américain qui vit à Atlanta, concentre son travail sur les livres imprimés (ouvrages d’anatomie et dictionnaires médicaux), les vieilles cartes géographiques etc.
Il sculpte les livres pour mettre en valeur leurs entrailles.
Son travail est tellement étonnant qu’il expose partout aux Etats-Unis et en Europe.
La galerie Mito, à Barcelone, référence dans le monde entier pour ses expositions d’art contemportain, a reçu cet artiste original.
Avouez qu’il y a de quoi être impressionnés…

Martine Bernier

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