Archive pour juillet, 2011

Gentil n’a qu’un oeil

31 juillet, 2011

Chaque région a ses expressions dont on ne connaît souvent pas l’origine.
Lorsque je dis à Celui qu’il m’accompagne qu’il est vraiment gentil, il répond presque à chaque fois: « Gentil n’a qu’un oeil… »

Je ne connaissais pas l’expression.
Je me suis donc documentée, apprenant qu’elle est très usitée en Normandie notamment.
Comme je voulais en connaître l’origine et la signification exacte, j’ai visité quelques forums.
Plusieurs explications sont avancées, parmi lesquelles les plus sophistiquées, mais personne ne sait vraiment ce que cela veut dire.

La dernière fois que Celui qui m’accompagne l’a utilisée, je lui ai donc demandé ce que cela voulait dire.
Et là, il m’a regardée, et a dit: « Gentil n’a qu’un oeil…. et moi, j’en ai deux. »

CQFD.
C’était tout simple!

Martine Bernier

 

Spiderman: le retour

30 juillet, 2011

Vous aimez Spiderman?
Allez en Pologne, à Varsovie plus précisément, et vous le rencontrerez.
C’est là qu’un comédien, SA Wardega comme il se fait appeler sur sa page Facebook, déambule  déguisé en l’Homme-araignée pour faire rire les badauds.
Ici Spiderman ne défend pas: il attaque.
Armé d’une bombe  de fil serpentin, il part à l’assaut de tous ceux qui ont le malheur de croiser son chemin, quel que soit leur âge, leur fonction ou leur sexe. 
Grand coquinou, va.
Il  va jusqu’à  escalader les poteaux, histoire de mieux coller au personnage, sous l’oeil parfaitement indifférent des passants.
A son tableau de chasse, sa victime la plus marquante, reste la présentatrice qui réalisait un reportage quand Spiderman s’est attaqué à elle.
Bon, il n’a pas la grâce féline du Spiderman Hollywoodien, mais il est attendrissant, ce petit bonhomme bleu et rouge trottinant dans les rues, se hissant maladroitement là où il peut (sans effets spéciaux ni doublure!) et gambadant autour des promeneurs, souvent placides.
Et le public, justement?
Il a l’air de le trouver modérément drôle.
Soupir.
Ingrats, va.
Notez que, tant qu’à faire, il ferait mieux de sauver le monde.
Après tout, il est là pour cela et il y a du pain sur la planche.

Martine Bernier

http://www.gentside.com/spider-man/decouvrez-le-spider-man-de-varsovie_art25749.html

Musée Courbet à Ornans: un peintre dans sa ville

29 juillet, 2011

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Lorsque vous sillonnez la région du Doubs, partout, des panneaux de signalisation vous indiquent que vous vous trouvez dans le pays du peintre Courbet.
Cette région était la sienne, il en revendiquait son appartenance, en a peint les cours d’eau, les rochers, les paysages.
Il y était chez lui.
Il était logique de voir le département rendre hommage à son artiste en lui dédiant un musée.

Le nouveau musée Courbet d’Ornans, entièrement repensé et rénové, a été inauguré le 2 juillet 2011.
Autant le dire d’entrée: c’est une réussite.
Comment ne pas aimer cette demeure belle et lumineuse perchée au bord de l’eau?
Gustave Courbet y est né, dans cette maison Borel aujourd’hui transformée en musée.
Le lieu a été respecté, et ses volumes font merveille pour accueillir les oeuvres et les expositions permanentes ou temporaires.
Le concept architectural est remarquable: le musée s’ouvre sur son environnement, avec de larges baies vitrées donnant sur la Loue et sur la ville d’Ornans que Courbet a tant aimé.
La notion de transparence est essentielle sur le site, ce qui rend la visite légère et claire.

Le public a répondu présent: le musée est très fréquenté, et les visiteurs y sont accueillis chaleuresement..
Y compris par les gardiens de salles qui vous saluent lorsque vous entrez, détails suffisamment rare pour être souligné!
Les expositions sont didactiques et modernes, intéressantes.
On y découvre la vie de Courbet, son travail, les causes qu’il a défendues et qui l’ont amené à se réfugier en Suisse où il a passé une grande partie de son existence et où il est décédé.
Actuellement sont présentées jusqu’au 3 octobre, les oeuvres croisées de Courbet et de Clésinger, sculpteur et ami du peintre. Les femmes nues de Clésinger se retrouvent dans la peinture de Courbet pour un mariage voluptueux à ne pas manquer.

A la sortie du musée, profitez du jardin, puis de la cafétéria d’été, au bord de l’eau.
La terrasse donne envie de s’attarder, en regardant les canards se laisser glisser au fil de la Loue, puis de poursuivre la visite de cette ville délicieuse, véritable Venise comtoise.

La statue du « Pêcheurs de chavots » que Courbet a offert à Ornans pour orner la fontaine de la place des Iles-Basses est à découvrir, malheureusement mutilé, dans le musée.
Mais sa réplique contemporaine est toujours sur la place.
A l’époque, l’original, dans sa première version, avait fait scandale car l’enfant représenté était entièrement nu, ce qui avait illico engendré une pétition demandant son retrait, sans résultat.
La participation de Courbet aux événements de la Commune a provoqué la vengeance de ses détracters: la statue a alors été mutilée et retirée par la municipalité locale qui tenait à souligner par ce geste sa désapprobation face à l’engagement politique du peintre.

Pour les amateurs d’art, vous pouvez encore visiter les expositions temporaires à la ferme Courbet de Flagey ou, dans l’avenir, le dernier atelier de l’artiste à Ornans (pas encore ouvert).
Enfin, les marcheurs peuvent suivre les sentiers de Courbet, des itinéraires aménagés qui parcourent les lieux d’inspiration du peintre.

Gustave Courbet a été un peintre majeur.
Aujourd’hui, le projet « Pays de Courbet, pays d’artiste » est une démarche intelligente d’un département qui a su mettre en valeur son patrimoine à travers l’oeuvre et la vie de l’un de ses plus grands peintres.

Martine Bernier

www.musee-courbet.fr

 

Maison de Louis Pasteur: Pasteur intime

28 juillet, 2011

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(Photos: Maison Pasteur)

A chaque fois que nous passons  par Arbois (Franche-Comté),  je regarde le panneau indiquant la Maison de Pasteur, et je me dis que j’aimerais la visiter et lui consacrer quelques lignes.
Hier, mon vœu a été exaucé. 

Dès l’instant où vous poussez la porte de la maison aux façades garnies de lierre grimpant, vous retournez un bon siècle en arrière. Louis Pasteur (1822 – 1895) a bel et bien vécu ici, dans la maison de son enfance, ancienne tannerie familiale, devenue ensuite la maison de ses vacances, puis de ses  vieux jours.
Tout est resté en l’état, y compris un papier peint d’époque étonnamment préservé, apportant à la demeure un aspect  intime.
A la patère de la chambre, le vieux panama et le feutre sont accrochés, le calot du scientifique trône sous vitrine.
Du linge de maison est toujours prêt à être utilisé dans le boudoir-dressing de Mme Pasteur, la table est dressée comme pour recevoir des invités, les armoires regorgent de vaisselle…
Le rond de serviette gravé à la main  « Zizinette », surnom donné à la petite-fille de Pasteur par son célèbre grand-père est toujours rangé à sa place, ses livres trônent dans la bibliothèque, très éclectique, le jeu de dames patiente en attendant le retour des joueurs.
Au mur du premier étage sont toujours accrochés les dessins et fusains que Pasteur avait réalisé alors qu’il n’était encore qu’un jeune adolescent.
S’
y révèle le talent académique mais déjà très sûr de cet homme qui rêvait de suivre sa vocation artistique avant de se vouer totalement à la science.
Pasteur, en sortant de sa chambre, devait seulement traverser le corridor pour entrer dans le vaste laboratoire qu’il avait fait aménager. Un équipement moderne  et fonctionnel pour l’époque lui permettait de mener à bien ses recherches et ses expériences.  La pièce est équipée d’une chaudière d’incubation, de becs de gaz, d’eau courante. 
Aujourd’hui encore, ses fioles, ses canules et ses ballons n’ont pas bougé.
On peut lire sur les étiquettes « bouillon de poule » ou « jus de raisin ». Leur contenu est intact depuis 1878 pour le raisin et 1883 pour le bouillon, preuve du bien-fondé de ses théories.
C’est ici que le chercheur a repris ses travaux sur les fermentations, la théorie des germes et la stérilisation. 
Sur son bureau, une enveloppe semble avoir été ouverte hier.
Elle porte un cachet postal et, en guise d’adresse, ces deux lignes:

- » A celui qui fait des miracles
Rue d’Uhn, Paris »

Dans cette maison, que Pasteur appelait son « Château de la Cuisance », du nom du cours d’eau au bord duquel il est installé, l’émotion est présente dans chaque pièce.
Ici a vécu un homme reconnu bienfaiteur de l’humanité, qui a sauvé un nombre inestimable de vies, qui est à la base des notions d’hygiène, qui a découvert le vaccin contre la rage et tant de notions fondamentales à notre vie actuelle.
Les visites sont personnalisées, sous la houlette d’un personnel chaleureux et visiblement éprise l’histoire de l’homme, de la maison sur la mémoire desquels il veille aujourd’hui.
L’accueil est chaleureux, la visite passionnante.
Une escale émouvante à ne surtout pas manquer si vous passez dans la région… et bien difficile à quitter.

Martine Bernier 

La Maison de Louis Pasteur, Arbois maisondelouispasteur@wanadoo.fr 
www.academie-sciences.fr/pasteur.htm 

Chère bouteille

27 juillet, 2011

 Peut-être l’avez-vous lu, vous aussi: un Château d’Yquem  a été vendu 75.000 livres (85.000 euros) mardi à Londres.

 Non, un Château d’Yquem n’est pas un coquet petit manoir. 
C’est un vin blanc de Bordeaux.
Du coup, la bouteille qui est devenue,  la plus chère bouteille de blanc jamais vendue, va se retrouver dans le livre Guinness des records.

Mais qu’a-t-elle donc, cette bouteille, pour être aussi chère?
C’est un Sauternes de deux cents ans.
De 1811, précisément.
Et qui donc a mis une telle somme pour l’acquérir, penses-vous? 
Christian Vanneque, ancien sommelier en chef de La Tour d’Argent, à Paris.
Il l’a acheté pour sa collection privée en expliquant que « C’est un vin rare, qui a été goûté à trois occasions et qui a reçu à chaque fois les cinq étoiles possibles ».
Inutile de préciser que la bouteille va avoir droit à un régime particulier.
Elle sera exposée dans une vitrine blindée, dont la température et l’hygrométrie seront contrôlées, pendant six ans, dans le restaurant du collectionneur, le SIP Sunset Grill, à Bali, en Indonésie.

Il a encore précisé: »Je l’ouvrirai dans six ans pour fêter le 50e anniversaire de la date à laquelle j’ai commencé à travailler à Paris et je le boirai avec ma femme, mes frères et des amis. Je connais déjà le menu qui l’accompagnera »..

Voilà voilà…
Il est clair que ce ne sera pas un sandwich.
Martine Bernier

Le grand magasin

26 juillet, 2011

Les grands magasins n’ont pas été construits à la dimension de Celui qui m’accompagne.
Le passage dans les rayons ne pose pas de problèmes: servi par sa grande taille, Il est assez satisfait de regarder les rayons d’en haut.
Le passage à la caisse est, lui, plus délicat.
C’est ce que j’ai pu constater dernièrement.
Arrivé à cet endroit stratégique, Il réalise qu’il a oublié un article.
Tandis que je vide le chariot sur le tapis roulant, Il file chercher l’objet de sa convoitise, revient au pas de charge et, en se faufilant devant moi, effleure sans s’en rendre compte l’étalage des cartes de téléphone.
Quand un colosse effleure, cela équivaut en général à un séisme de force 8 sur l’échelle de Richter.
Les cartes n’ont pas survécu: une trentaine se sont retrouvées au sol.
J’ai commencé à les ramasser alors qu’une voix, derrière moi, s’écriait: « Oh la la! La catastrophe! »

J’ai regardé l’homme qui me parlait.
La soixantaine, un peu plus petit que moi (autant dire qu’il avait deux têtes de moins que Celui qui m’accompagne), très sympathique, il a coulé un regard vaguement craintif du côté de Bruno en ajoutant:
- Il faut dire qu’il est imposant!
J’ai souri en ramassant mes cartes, et j’ai répondu:
- Oui, mais ne vous inquiètez pas, il est très gentil!
- J’en suis sûr! Je ne veux surtout pas insinuer qu’il ne l’est pas!

J’ai cru qu’il faisait de l’humour, mais non, il avait vraiment l’air impressionné en regardant Celui qui m’accompagne.
Visiblement, il n’avait pas spécialement envie de le contrarier.
Bruno a commencé à endosser son rôle de Cousin-du-Grand-Méchant-Nours, emploi qu’Il affectionne tout particulièrement.
Tout en continuant à vider le chariot, Il a bougonné:
- Qu’est-ce qu’il dit, lui?
Je lui ai expliqué en riant.
Il a répondu, glacial, sans regarder mon interlocuteur, mais suffisamment fort pour qu’il puisse l’entendre:
- Je ne suis pas gentil.

J’ai continué à ramasser mes cartes et à les ranger.
Une petite femme a rejoint mon voisin de chariot et, en regardant les cartes par terre, a dit:
- Oh! C’est encore un gamin qui a tout fait tomber!
Avec une lueur d’inquiétude dans le regard, son mari a répondu:
- Regarde le gamin! Il est là! C’est le grand monsieur costaud! Fais attention à ce que tu dis! Il n’a pas fait exprès.

Celui qui m’accompagne affichait une mine dignement renfrognée.
Zeus n’appréciant pas que le commun des mortels se penche sur son cas, même de loin!
C’est un jeu, je le sais.
Le petit monsieur craintif, lui, ne le savait pas.
Quand j’ai terminé d’accrocher la dernière carte au rayon, je me suis retournée vers lui:
- Et voilà! Excusez-nous encore!
- Non non! Avec sa carrure il doit se sentir à l’étroit, là!

En rejoignant la voiture, Celui qui m’accompagne affichait toujours un reste d’air grognon.
Il a cependant consenti à livrer le fond de sa pensée:
- Tsss… De toute façon, c’est la faute du magasin. Il est responsable de ses rayons. Si quelque chose de ce genre tombe parce que quelqu’un l’a touché, c’est que c’était mal accroché! Tu n’aurais pas dû le ramasser.

Le petit monsieur est sorti du magasin avec son épouse alors que Celui qui m’accompagne terminait de charger la voiture.
Il m’a adressé un petit signe.
Qui sait, peut-être raconte-t-il l’anecdote autour de lui en ce moment, en décrivant Hercule qui, entre l’Hydre de Lerne et les Ecuries d’Augias, trouve encore le moyen de mettre les grandes surfaces sens dessus-dessous avant de poursuivre sa tâche!

Martine Bernier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les mots les plus utilisés

25 juillet, 2011

D’après vous, quels sont les 30 mots les plus utilisés de la langue française, mmm?
L’Internaute a cherché pour nous, et voici sa réponse:

- Etre, avoir, faire, dire, pouvoir sont en tête, en bonne logique
- Tout
- Aller, voir
- Homme
- Mari
- Vouloir
- Femme
- Venir
- Grand
- Devoir
- Jour
- Prendre
- Petit
- Mer
- Trouver
- Donner
- Temps
- Même
- Falloir
- Parler
- Main
-Chose
- Mettre
- Vie
- Savoir

Comment en est-on arrivé à cette conclusion?
Grâce au lexicologue Etienne Brunet, qui a établi cette liste en 2002, à la demande du groupe d’experts chargé de rédiger les programmes scolaires.
Il a analysé les mots qui revenaient le plus fréquemment à partir d’un corpus de différentes œuvres littéraires des 18e, 19e et 20e siècles.
Parmi eux les oeuvres analysées, il s’est penchés sur les écrits de Marivaux, Rousseau, Voltaire, Chateaubriand, Sand, Zola et encore l’intégralité de la Comédie Humaine de Balzac.
Le courageux lexicologue a travaillé sur les 20 millions de mots que comportaient ces documents.
Parmi eux, 1500 ont été extraits, considérés comme étant les plus fréquents de la langue française.
Pour cette sélection, seuls les noms, les adjectifs et les adverbes et les verbes ont été conservés.

Un travail de titan…

Et maintenant, soyons sérieux.
Dans ce palmarès, ne figurent ni le mot amour, ni aimer, tendresse, partager, rire, pleurer et tant d’autres essentiels.
Sas doute s’accommodent-ils d’un langage sans paroles… 

 

Martine Bernier

Le rapt saucissonnesque

24 juillet, 2011

Mes soucis de santé étant ce qu’ils sont, je ne peux pas manger n’importe quoi.
Parmi les innombrables aliments rayés de la liste: le saucisson, trop salé.
Or, j’aime le saucisson, et notamment la saucisse d’Ardèche.
Je m’autorise donc parfois une entorse à ce régime sévère.
Oui, je sais, c’est mal.

Depuis un bon mois, un saucisson sec trône dans la cuisine, emballé dans son sachet d’origine.
Tous les trois ou quatre jours, hors des regards indiscrets, j’en coupe un petit morceau dont je me délecte, savourant autant le saucisson en question que l’image alléchante du fruit défendu.
Ce samedi, nos horaires de repas ont été très décalés.
Le soir, tard, nous avons donc décidé de dîner de fruits.
A la fin du repas, j’ai avoué que j’allais me couper un morceau de saucisson.
Sérieux comme un pape, Celui qui m’accompagne a soupiré, légèrement froncé les sourcils, et s’est levé tranquillement en disant: « Je préfère ne pas voir cela… »
Comme il quittait la pièce, je me suis dirigée vers le paquet, l’ai ouvert et… j’ai découvert qu’à la place du saucisson convoité se trouvait un leurre!!!
Une saucisse de papier soigneusement ajustée à la forme de l’aliment disparu.
J’ai eu une vague de fou rire, aggravée par le fait que j’entendais glousser au salon.
J’ai été rejoindre Celui qui m’accompagne et nous avons partagé un gigantesque éclat de rire.
Une courte séance de torture m’a permis de lui faire avouer où se trouvait mon saucisson kidnappé.

L’un de mes amis me demandait aujourd’hui comment allait mon moral.
Lorsque l’on vit avec quelqu’un qui arrive à introduire de la drôlerie inattendue dans le quotidien, le moral va plutôt bien!

Martine Bernie

Jules Renard et Poil de Carotte

23 juillet, 2011

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Sans doute connaissez-vous l’histoire de Poil de Carotte, cet enfant roux, sensible et mal aimé.
Saviez-vous qu’il s’agit d’une histoire autobiographique signée par Jules Renard, l’un des plus fins esprits de son époque (1864 – 1910)?

Il était le quatrième enfant d’un ménage mal assorti marqué par le malheur.
Les époux Renard (qui servent de modèles à M. et Mme Lepic), avaient subi un terrible choc.
Leur premier enfant, Amélie, était mort à l’âge de deux ans.
François, le père, bouleversé par ce deuil, avait pensé mourir, lui aussi.
Depuis, plus rien n’avait été pareil, le couple vivait dans une quasi indifférence.
Malgré cela, deux autres enfants naquirent: Amélie deuxième du nom, et Maurice.
C’est dans une ambiance de rancoeur partagée et de haine que Jules est né à son tour le 22 février 1864.

Dès que son père a aperçu la chevelure blond-roux de son rejeton, elle l’a baptisé Poil de Carotte.
Pour elle, l’enfant n’aura jamais d’autre nom.
Cette maternité, elle n’en voulait pas.
Pour se venger de la maladresse de son mari, elle reporta toute sa tendresse sur ses deux aîné, confondant dans une même haine son mari et son cadet.
François Renard s’est muré dans le silence, se bornant à écrire sur une ardoise les rares mots qu’il veut communiquer avec sa femme.
C’est dans ce foyer à l’ambiance irrespirable que Jules a grandi, marqué par les haines injustes et l’agressivité latente.

Jules a rapidement fréquenté les cafés littéraires, courant les éditeurs pour présenter des textes toujours refusés.
Pour survivre, il pratiquait de petits métiers, écrivant: « Je sais enfin ce qui distingue l’homme de la bête: les ennuis d’argent. »

En 1888, il épouse Marie, une jeune fille de 17 ans dont la mère, veuve, a du bien.
Grâce à l’argent de sa femme, il peut faire éditer ses nouvelles, ce qui lancera sa carrière.

Jules Renard est une espèce de naturaliste du genre humain.
Son credo: ne tromper personne, et surtout pas soi-même.
Sous son regard aigu comme une lame, il analyse l’homme avec méticulosité, l’observant comme un insecte.
Il nous a laissé des perles.
En voici quelques-unes.

- On place ses éloges comme on place de l’argent, pour qu’ils nous soient rendus avec les intérêts.
- Pour arriver, il faut mettre de l’eau dans son vin jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de vin.
- Pour bien arriver, il faut d’abord arriver soi-même, puis, que les autres n’arrivent pas.
- L’ironie est la pudeur de l’humanité
- La vie n’est ni longue ni courte, elle a des longueurs.
- Ne réveillez pas le chagrin qui dort…

Jules Renard donna à sa famille tout ce qu’il n’avait jamais reçu de la sienne.
Il fut le meilleur des époux, le plus tendre des pères.
Lui qui pensait rester méconnu reçu la Légion d’Honneur, devint maire de son village de Chitry…
Pourtant, il restait sans illusion, écrivant: « Je vois très bien mon buste avec cette inscription: A Jules Renard, ses compatriotes indifférents. »

A Paris, ses amis s’appelaient Tristan Bernard, Alfred Capus, Edmond Rostand, Lucien Guitry…
On imagine les conversation éblouissantes qui devaient s’échanger entre ces fins esprits…

Le malheur ne l’a jamais vraiment quitté.
En 1897, son père se tire une balle en plein coeur.
Son frère et sa soeur son morts, eux aussi.
Ne reste que sa mère qui ne peut lui pardonner de l’avoir immortalisée sous les traits de Madame Lepic.
En lisant Poil de Carotte, elle n’a dit que deux mots: « Chien d’encre ».
Son fils, lui, disait d’elle: « Maman a eu un tas de qualités naissantes qui n’ont pas grandi ».
En août 1909 où il lui avait rendu visite, il entendit un domestique hurler.
Madame Renard mère venait de tomber dans le puits.
Suicide ou accident, personne ne le saura jamais.

Jules a survécu moins d’un an à celle qui l’a rendu si malheureux.
A 46 ans, il mourut « d’une immense fatigue ».
Sa femme se hâta de brûler des centaines de pages de son « Journal », qu’elle considérait non conforme à la morale de l’époque.
Une perte irréparable pour la littérature, une fois encore victime des bons sentiments…

Martine Bernier

Nessie retrouvé?!

22 juillet, 2011

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La semaine dernière, un couple de quinquagénaires se promenait paisiblement sur une plage de Bridge of Don, près d’Aberdeen, en Grande-Bretagne lorsqu’il est tombé nez à nez avec un squelette étonnant.
En se rapprochant, Margaret et Nick Filippence réalisèrent que les nonosses en question que leur chien devait convoiter avec gourmandise, semblaient être ceux d’un monstre.

Oh my God!
Nessie!!
Convaincu d’avoir trouvé la dépouille du monstre du Loch Ness, le couple a averti les autorités.
Bon, bien sûr, Nessie folâtre d’habitude à 130 kilomètres de là.
Mais foin de ce léger détail: Rob Deville, expert au zoo de Londres, s’est penché sur la monstrueuse bestiole.

Et là, grosse déception pour nos promeneurs: ce n’est pas Nessie, mais vraisemblablement le squelette d’une baleine ou d’un orque.
L’expert en baleines Mark Simmons a précisé, dans une interview donnée au Sun, que l’animal mort depuis bien longtemps a dû être amené là par les marées.

Soulagement, donc pour les marchands de rêve du Loch Ness: leur monstre est donc toujours dans le lac.
Enfin… le monstre et son éventuelle descendance.
Parce que depuis le temps que l’on en parle, ce bon Nessie commence à se faire très, très vieux….

Martine Bernier

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