Les facéties de Chopin
16 juillet, 2011Frédéric Chopin (1810 – 1849) était un compositeur sensible et émouvant, c’est connu.
Lui qui a commencé à composer à l’âge de sept ans et qui a commencé à jouer dans un salon de l’aristocratie de Varsovie l’année suivante.
C’était un virtuose prodigieux, que l’on a comparé à Mozart et qui a enchaîné la création de chefs-d’oeuvre.
Bouleversé par la répression sanglante de l’insurrection nationale polonaise menée par le tsar de Russie, Chopin s’est installé définitivement à Paris en 1830.
Ses amis s’appelaient Franz Liszt, Hector Berlioz ou Eugène Delacroix.
Cet homme hyper sensible était aussi très drôle.
Quelques anecdotes en témoignent:
Un jour qu’il était invité avec Liszt dans un salon de l’aristocratie parisienne, son ami lui demanda s’il serait d’accord de jouer dans le noir, comme il le faisait souvent pour impressionner son auditoire.
Chopin accepta.
Rideaux tirés, obscurité totale… la musique s’élève, sublime.
A la fin du morceau, le public applaudit à tout rompre, la lumière revient et… on découvre que Franz a pris la place de Frédéric au piano.
Franz se retourne vers son ami et lui demande ce qu’il a pensé de sa prestation.
- Je pense comme tous ceux présents ici, que j’ai cru entendre jouer Chopin.
Et Liszt lui répond:
- Vous voyez: Liszt peut devenir Chopin. Mais Chopin pourrait-il être Liszt?
Chopin, à une période de sa vie porta la barbe.
Mais pas comme tout le monde: uniquement d’un seul côté du visage.
A ceux qui l’interrogeaient sur cette particularité, il expliquait que, dans sa profession, cela n’avait pas d’importance: de toute façon, les spectateurs ne voyaient que la moitié de son visage.
A Paris, Chopin était aimé, reconnu.
Il était devenu le professeur le plus prisé de l’aristocratie.
En contrepartie, lorsqu’il était invité à dîner, il était devenu fréquent qu’à la fin du repas, la maîtresse de maison le dirige vers le piano.
Un soir, l’une de ses dames s’arrange pour précipiter le dîner, pressée d’entendre le maître.
Elle somme ses convives de rejoindre le salon, persuadée que Chopin va s’exécuter, comme toujours.
Mais c’est à ce moment précis que le musicien se lève, demande son chapeau et prend poliment congé.
Outrée, l’hôtesse s’indigne, s’énerve, et insiste lourdement sur le fait qu’il a été invité à dîner.
Avec la politesse la plus exquise, le compositeur répond: « Oh, Madame… j’ai mangé si peu. »
Et il part.
Sacripant, va!
Martine Bernier