Archive pour juillet, 2011

Chronique d’une journée d’été

21 juillet, 2011

Branle-bas de combat: ce soir, nous pendons pour la deuxième fois la crémaillère, avec nos anciens voisins, cette fois.
Et ce n’est pas fini!
Cette fin de semaine est riche en retrouvailles, en repas entre amis, ici et ailleurs.
J’adore…

Mais avant, il faut travailler.
Je m’installe à mon bureau: des articles m’attendent.
J’écris…. puis passe faire un tour sur Ecriplume.
Un message des Ombres m’informe que la pluie que j’aime tant a pour bienfait de chasser les parasites, des jardins et d’ailleurs.
Samoens, me disent-elles, bénéficient de cette particularité.
Elégant.

Pomme se moque de la bruine qui sévit.
De temps en temps, elle disparaît dans la chambre, ouvre la porte-fenêtre avec son museau et va inspecter le balcon, faire le tour des plantations, commettre une ou deux bêtises en passant.
Puis elle revient, vérifie que je suis toujours là et va s’installer auprès de Celui qui m’accompagne.
Dans la cuisine, il s’affaire, les fumets sont irrésistibles.
Comme toujours, il est l’homme de la situation, me laissant comme tâches la déco et les relations publiques.
Il sourit après avoir lu l’Ecriplume de la veille, remarquant que j’ai passé sous silence une partie des opérations militaires.
Ce sourire en dit long: l’attaque de mon bureau ne marque pas la fin des hostilités.
Il n’a pas renoncé à kidnapper mon Mogwaï!

Hier, j’ai eu la surprise de recevoir un appel d’André-Paul Duchâteau, que j’avais interviewé avec bonheur il y a peu.
Nous avons décidé de rester en contact, nos conversations sont un ravissement…
J’y pense avec gratitude.
Il a une culture livresque et générale immense.
Nous nous retrouvons sur de nombreux points, et… c’est un bonheur.

Je prépare un reportage que je souhaite faire la semaine prochaine, au cours du séjour que je vais faire en Franche-Comté avec Celui qui m’accompagne.
Je m’attends à un moment privilégié, là aussi, à une découverte.
Et comme toujours, un reportage, cela se prépare…

Le temps passe incroyablement vite, depuis deux semaines, riche en événements intenses.
Quand le « stress intérieur » est trop fort, je regarde par la fenêtre.
Juste devant mon bureau, Celui qui m’accompagne a posé une rose en pot qui s’épanouit depuis plusieurs jours en me faisant face.
Sa couleur rosée, délicate, cette fleur énorme sur une tige très fine, et, en arrière-plan, une barrière de fleurs multicolores à côté de laquelle s’épanouissent des tomates cerises.
Le tout sur fond d’arbres et de montagnes.

C’est apaisant… simplement apaisant.

Martine Bernier

L’attaque de Fort Chez-Moi

20 juillet, 2011

J’écrivais, Pomme sous mon bureau, lorsque j’ai vu passer un lapin volant.
Oui, je sais, c’est bizarre.
Complètement dans mon travail, je n’ai pas fait attention.
Jusqu’à ce que je vois passer un raton désossé.
Parti depuis la porte de la pièce, il a atterri, comme son collègue, devant mon bureau.
Je n’ai commencé à réagir que lorsque j’ai vu passer un poulet, une vache, une balle, bref: un à un tous les jouets de mon Mogwaï, le tout accompagné par le cri que fait le mouton en peluche de Pomme lorsqu’on lui pousse sur le ventre.
Visiblement, il se passait quelque chose d’anormal.
Dix secondes plus tard, l’entrée du bureau était obstruée.
Alerte: nous étions attaquées.
J’avais vu juste.
Pomme, qui, courageusement, était partie, hilare, en éclaireuse, a terminé sa mission d’une manière dramatique.
Prise en otage, elle a disparu.
Lorsque je suis allée parlementer avec notre adversaire, sa mine réjouie m’a laissé présager le pire.
J’avais vu juste.
En fouillant l’appartement, j’ai réalisé que, dans la chambre, se trouvait un rouleau de tapis, debout, roulé de manière large.
Ce tapis là, en principe, trône dans le hall.
J’ai regardé dans le tube qu’il formait.
Et là, tout au fond… j’ai croisé le regard perplexe et vaguement inquiet de mon bichon havanais.
Confortablement installée dans son panier, un jouet à portée de patte, ma prisonnière de guerre considérait son statut avec une certaine philosophie, sachant que je n’allais sûrement pas tarder à venir la délivrer.

Le siège de mon bureau s’est terminé par un fou rire.
Je vis décidément avec quelqu’un de peu banal!

Martine Bernier

Explosion bretonne

19 juillet, 2011

Tadaaaam!

Le titre m’a étonnée.
L’article de Ouest France plus encore.
Il disait ceci:

Mystérieuse explosion dans le ciel breton : pas un orage, pas un avion de chasse…

Quelle est l’origine de la mystérieuse explosion qui a secoué le ciel breton ce mardi matin vers 5 h 15?
Une explosion accompagnée d’une boule de feu qui a été vue et entendue par des personnes résidant aussi bien en Ille-et-Vilaine, dans le Finistère qu’en Loire-Atlantique.
Selon les services de Méteo France, il ne s’agit pas d’un phénomène atmosphérique ni d’un orage.
L’hypothèse d’un avion de chasse a également été écartée.
« On sait que ce que ce n’est pas mais on ne connaît pas la cause de cet événement », précise-t-on à la préfecture d’Ille-et-Vilaine.
Autre hypothèse : la chute dans l’atmosphère d’un météore qui se serait dissous avant de toucher terre.

Ah non, alors!
Pas un météore!
Un bon vieux OVNI comme on n’en fait plus depuis l’époque des Envahisseurs!
Ou à la limite le retour d’Alf de sa planète Melmac.
Mais pas un banal météore!
Tant qu’à faire…

Martine Bernier

Morts insolites

18 juillet, 2011

Lire, creuser, chercher, découvrir, mettre bout à bout chaque trouvaille: je fais partie de ceux qui adorent cela.
Au chapitre des décès inattendus, il y aurait des pages entières à écrire.
Mourir est sans doute la chose la plus universelle et banale qui soit, mais certains ont réussi à le faire de telle façon que, des années, voire des siècles plus tard, on en parle encore.

Eschyle, vous connaissez?
Peu d’entre nous sont capables de réciter une ligne écrite par ce grand tragédien grec (525 – 456 avant Jésus-Christ).
Mais son décès accidentel, lui, est connu: il est mort en recevant sur le crâne… une tortue qu’un aigle, qui l’emportait dans ses serres, venait de lâcher.

Le merveilleux compositeur que fut Jean-Baptiste Lully (1632 – 1687) avait un caractère épouvantable.
Au cours des répétitions de l’une de ses oeuvres, il entra dans une rage épouvantable contre ses musiciens.
En pleine crise de colère, il frappa violemment le sol avec la longue canne qui lui servait à battre la mesure et… heurta son gros orteil.
Amusant?
Pas vraiment, non.
En tout cas pas pour lui puisque la gangrène s’installa dans l’orteil.
Le compositeur mourut quelques jours plus tard.

Le président de la République française Félix Faure (1841 – 1899) se serait bien passé d’une telle publicité autour de sa mort.
Il mourut d’apoplexie dans les bras de la belle Marguerite Steinheil, ce qui a beaucoup contrarié son entourage.
Appelé en urgence à l’Elysée, un prêtre a demandé:
- Le président a-t-il encore sa connaissance?
Réponse de l’huissier:
- Non, nous venons de la faire sortir par l’escalier de service.

Tout était rose dans la vie de l’actrice Jayne Mansfield, plus connue pour son impressionnant tour de poitrine que par son talent.
Ce qui était injuste puisque la dame en question avait également un QI de 164.
Dans sa villa de Los Angelès, tout était rose et en forme de coeur, y compris la piscine.
Le 29 juin 1967, sur la route de la Nouvelle Orléans, la comédienne heurta, avec sa décapotable rose, un camion chargé de plaques de tôles.
L’une d’elles se détacha et vint proprement décapiter la pauvre femme.
Un comble pour celle qui, dix ans auparavant, avait été couronnée Miss Autoroute.

Martine Bernier

Nobel et son testament explosif

17 juillet, 2011

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Le Prix Nobel, tout le monde connaît.
Mais connaissez-vous l’histoire d’Alfred Nobel (1833 – 1896) dont le nom est utilisé sans que le public connaisse vraiment sa vie?

Papa Nobel bricolait dans la nitroglycérine.
C’est bien connu, s’il faut empêcher les enfants de jouer avec les allumettes, il est encore plus intelligent de ne pas laisser traîner de la nitroglycérine.
Alfred, pourtant, suivit les traces de son père.
En 1862, tous deux inventent un détonateur permettant de faire exploser la nitro sans danger.
Seulement voilà.
Deux ans plus tard, l’usine explose et, avec elle, Emile, le jeune frère d’Alfred, ainsi que cinq ouvriers.
Le drame est terrible… mais Alfred ne se décourage pas.
Il continue à fabriquer le produit dans le monde entier.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la nitroglycérine est très demandée.
Pas par mode, non, mais parce que les mines, les canaux, le chemin de fer, notamment, en sont de grands consommateurs.
Et partout, dans tous les coins du monde, les explosions se succèdent, volontaires… ou pas.
Une usine saute à Hambourg, New York déplore 25 blessés en 1865, 28 morts sont recensés à Brême, un cargo saute en plein port de Panama, faisant cinquante victimes en 1866…
Une hécatombe qui pousse la France à interdire la nitroglycérine, aussitôt imitée par d’autres pays.

Alfred s’inquiète pour sa subsistance.
Il réfléchit, cherche, fait des expériences, et invente la dynamite, explosif solide et sûr.
Pour cela, il mélange trois parties de nitro liquide avec une partie de « kieselguhr », sorte d’argile.

Ensuite?
Comment vous dire…
Nobel devint dans le domaine de l’explosif ce que Rockfeller fut pour le pétrole.
Richissime.
Il ouvre une douzaine d’usines dans une dizaine de pays.
A la fin de sa vie, il est à la tête d’une fortune de plus de 40 millions de francs or.

Le 10 décembre 1896, Alfred meurt.
Les héritiers, nombreux et fort contents, se retrouvent donc chez le notaire avec des mines de circonstances.
Et là, stupeur: le testament est explosif.
Il dit ceci:
« Toute la fortune réalisable que je laisserai en mourant sera employée de la manière suivante:
le capitale placé en valeurs immobilières sûres par mes exécuteurs testamentaires, constituera un fonds dont les revenus seront distribués chaque année sous forme de prix, aux personnes qui, au courant de l’année écoulée, auront rendu à l’humanité les plus grands services. »
Cinq prix sont institués dans les domaines de la physique, de la chimie, de la médecine, de la littérature et de la paix.

Un peu déçus, les héritiers… mais le prestige du prix, lui, a rendu immortel le nom d’Alfred.

Martine Bernier

Les facéties de Chopin

16 juillet, 2011

Frédéric Chopin (1810 – 1849) était un compositeur sensible et émouvant, c’est connu.
Lui qui a commencé à composer à l’âge de sept ans et qui a commencé à jouer dans un salon de l’aristocratie de Varsovie l’année suivante.
C’était un virtuose prodigieux, que l’on a comparé à Mozart et qui a enchaîné la création de chefs-d’oeuvre.

Bouleversé par la répression sanglante de l’insurrection nationale polonaise menée par le tsar de Russie, Chopin s’est installé définitivement à Paris en 1830.
Ses amis s’appelaient Franz Liszt, Hector Berlioz ou Eugène Delacroix.

Cet homme hyper sensible était aussi très drôle.
Quelques anecdotes en témoignent:

Un jour qu’il était invité avec Liszt dans un salon de l’aristocratie parisienne, son ami lui demanda s’il serait d’accord de jouer dans le noir, comme il le faisait souvent pour impressionner son auditoire.
Chopin accepta.
Rideaux tirés, obscurité totale… la musique s’élève, sublime.
A la fin du morceau, le public applaudit à tout rompre, la lumière revient et… on découvre que Franz a pris la place de Frédéric au piano.
Franz se retourne vers son ami et lui demande ce qu’il a pensé de sa prestation.
- Je pense comme tous ceux présents ici, que j’ai cru entendre jouer Chopin.
Et Liszt lui répond:
- Vous voyez: Liszt peut devenir Chopin. Mais Chopin pourrait-il être Liszt?

Chopin, à une période de sa vie porta la barbe.
Mais pas comme tout le monde: uniquement d’un seul côté du visage.
A ceux qui l’interrogeaient sur cette particularité, il expliquait que, dans sa profession, cela n’avait pas d’importance: de toute façon, les spectateurs ne voyaient que la moitié de son visage.

A Paris, Chopin était aimé, reconnu.
Il était devenu le professeur le plus prisé de l’aristocratie.
En contrepartie, lorsqu’il était invité à dîner, il était devenu fréquent qu’à la fin du repas, la maîtresse de maison le dirige vers le piano.
Un soir, l’une de ses dames s’arrange pour précipiter le dîner, pressée d’entendre le maître.
Elle somme ses convives de rejoindre le salon, persuadée que Chopin va s’exécuter, comme toujours.
Mais c’est à ce moment précis que le musicien se lève, demande son chapeau et prend poliment congé.
Outrée, l’hôtesse s’indigne, s’énerve, et insiste lourdement sur le fait qu’il a été invité à dîner.
Avec la politesse la plus exquise, le compositeur répond: « Oh, Madame… j’ai mangé si peu. »
Et il part.
Sacripant, va!

Martine Bernier

Fillotte et la Gauloise, ou les méandres du téléphone portable

15 juillet, 2011

- Allo? C’est moi!

Quand Aurore, ma Fillotte de Bretagne, me téléphone, elle a souvent mille choses à me raconter.
Le téléphone portable est donc un atout apprécié, même s’il lui arrive quelque fois de nous jouer des tours, comme en témoigne le dialogue que nous avons eu:

- Tu sais, X a une petite amie.
- Ah bon?
- Oui, elle est blonde. Je pense qu’elle est Gauloise.

Heu… court instant de silence, le temps de me livrer à une réflexion intense.
- Une Gauloise? Pourquoi? Elle a une grosse moustache, un petit casque ailé sur la tête et elle boit de la cervoise?
- Oui oui. Elle est très bien habillée, élégante…

J’ai comme l’impression que quelque chose m’échappe.
- Mais pourquoi dis -tu qu’elle est Gauloise???
- BAULOISE!!!

J’ai éclaté de rire.
Le son n’était pas très net, il suffisait d’un petit bruit de fond pour le brouiller.
Je suis plutôt rassurée, le jeune homme en question ne sort par avec Astérix.
C’est beau, la technique… et rigolo, parfois.

Martine Bernier

 

 

Zorino

14 juillet, 2011

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Une ou deux fois par année, lorsque j’étais haute comme trois pommes, notre école nous organisait une projection privée au cinéma.
Il nous suffisait de traverser une rue et de longer deux trottoirs pour rejoindre le cinéma Erasme, mais c’était à chaque fois la fête.
Les professeurs consacraient une dose d’énergie inimaginable à tenir leur troupeau calme.
Environ 400 enfants, tous du sexe féminin de surcroît, excités comme des puces… on imagine le tour de force.

Un jour de 1969, nous nous sommes retrouvés devant l’écran géant pour découvrir « Tintin et le Temple du Soleil ».
J’avais dix ans.
Et une chose, une seule, m’est restée gravée dans la tête: la chanson de Zorino.
Le petit Zorino enfermé dans sa prison, attendant la mort qui doit venir le cueillir au levé du soleil.
La musique, les paroles… j’ai été envoûtée.
A tel point qu’aujourd’hui encore, souvent, cette chanson résonne encore dans ma mémoire.
J’ai compris plus tard pourquoi une chanson de dessin animé m’avait à ce point marquée.
Elle était signée par celui que j’allais admirer ma vie durant: Jacques Brel.
C’était une chanson destinée à un public enfantin.
Mais un bijou.
Si vous ne connaissez pas cette merveille, en voici les paroles et le lien.
Et imaginez 400 gamines, toutes en uniformes bleu marine, en pleurs devant un écran où chantait un enfant de papier.

Martine Bernier

La Chanson de Zorino

Pourquoi faut-il qu’un Zorino s’en aille
Pourquoi faut-il mourir après la nuit
Pourquoi faut-il qu’un Zorino s’en aille
Qu’un Zorino quitte déjà la vie

Je n’étais rien encore
Et je ne serai plus rien
J’aimerais être fort
Pour entrer dans le noir
On a eu beau me dire
Que l’on vit pour la mort
J’aimerais tant vieillir
Plus longtemps que ce soir

Pourquoi faut-il qu’un Zorino s’en aille
Pourquoi faut-il qu’il meure après la nuit
Pourquoi faut-il qu’un Zorino s’en aille
Qu’un Zorino quitte déjà la vie.

http://www.youtube.com/watch?v=-lgXCcvlgpQ

Le secret

13 juillet, 2011

Celui qui m’accompagne n’est pas un contemplatif.
Il a besoin d’action.
Depuis quelques jours, tandis que j’écrivais, il disparaissait durant de longs moments dans les sous-sol de la maison, Pomme sur les talons.
Lorsque j’avais terminé, je les rejoignais au garage où je découvrais à chaque fois un aménagement nouveau.

Cette fois, ça a été différent.
J’avais terminé une interview téléphonique et je m’apprêtais à les retrouver.
Mais en ouvrant la porte intérieure du garage, j’ai réalisé… qu’il n’y avait personne.
Disparus!
Dans le couloir, j’ai été attirée par un détail: la clé de la cave était dans la serrure.
J’ai poussé la porte et là…

De cette pièce vide, jusqu’ici uniquement munie d’un tonneau et de quelques rayonnages, il a fait un « carnotzet ».
Qu’est-ce que c’est?
Un helvétisme pour désigner une petite pièce aménagée en lieu où l’on retrouve ses amis pour déguster une fondue, du vin ou des produits typiques.
Une table trônait dans la pièce, entourée de quelques chaises.
Un rideau bordeaux à anneaux avait été soigneusement installé sur une jolie tringle de bois, devant les casiers à bouteilles.
Au mur, les étendards de son bataillon et des souvenirs de sa carrière militaire.
Mais rien d’envahissant: juste un clin d’oeil.
Ici, nous sommes dans son antre.
Des bougies, des verres, des objets qu’il aime…

J’entrais non plus dans une cave mais dans une petite pièce conviviale.
Je l’ai regardé, mon capitaine.
Il riait dans sa barbe, ses yeux pétillaient.
Il avait l’air heureux, ravi de sa surprise.

- Mais… quand as-tu trouvé le temps de faire cela??
- Oh… cinq minutes par-ci par là!

Pomme, assise entre nous, nous regardait à tour de rôle.
Je l’ai ébouriffée:
- Et toi, tu étais dans le secret et tu ne m’as rien dit!

Dans les semaines qui vont suivre, je pense qu’un petit coup de peinture va rafraîchir les murs et achever l’installation du carnotzet.
Le voir aussi ravi m’a attendrie…
Peut-on dire d’un colosse qu’il est émouvant?

Martine Bernier

Le cognac : une star universelle

12 juillet, 2011

Je ne bois pas d’alcool, c’est ainsi.
Mais je suis intéressée par les dessous de certaines boissons, par le vocabulaire utilisé pour en parler.
Dernièrement, je me suis penchée sur le cognac, et ce que j’en ai appris m’a intriguée.

Dans tous les grands hôtels du monde, à la fin du repas, dans toutes les nations aisées de la planète, son nom revient sans cesse.
Cognac…
La ville du même nom où il est produit est devenue, par la même occasion, l’une des villes françaises les plus célèbres au monde.

Ce qui me touche?
La poésie que l’on trouve dans sa préparation.
Trois cépages sont utilisés pour le créer: l’ugni blanc, la folle blanche et le colombard, qui produisent un vin de qualité plutôt médiocre.
La fermentation dure 15 jours, puis le futur cognac est distillé dans des alambics en cuivre rouge martelé.
Après la première chauffe, on recueille un liquide trouble: le brouillis, qui sera l’objet d’une deuxième chauffe: « la bonne chauffe ».
Elle aura pour effet de sélectionner la meilleure partie de l’alcool, le « coeur ».

A cet moment-là, le cognac n’est encore qu’une eau-de-vie sans couleur.
Il va être mis à vieillir dans des barriques de chêne.
Pendant les premières années, le cognac perdra un degré d’alcool par an, et 2 ou 3% de son volume.
Cette évaporation s’appelle…. la part des anges.
Avouez que c’est joli!
Lorsqu’ils survolent la région, les anges en question doivent rentrer chez eux régulièrement pompettes puisque l’équivalent d’environ 20 millions de bouteilles s’envole ainsi chaque année dans l’atmosphère.
Ce sont ces vapeurs de cognac qui favorisent, sur les tuiles et les pierres, le développement d’un champignon (le torula cognacensis), qui donne aux maisons des distillateurs une couleur noire très caractéristique.

Juste encore un mot.
Le cognac est bu dans le monde entier, mais de manière différente.
En France, en digestif, tiédi, dans un verre tulipe.
En Angletterre, il devient « brandy » et se boit souvent en long drink, allongé de ginger ale.
Aux Etats-Unis, on le trouve comme alcool dans de nombreux cocktails.
Au Canada, on l’additionne d’eau de Vichy glacé.
En Extrême-Orient, il se boit nature au cours d’un repas.

Bref, il est aimé.
Un auteur conquis a d’ailleurs écrit un jour à son sujet:
« L’eau-de-vie de Cognac est un hasard de la nature, un accident heureux et une exception. »

Martine Bernier

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