Archive pour août, 2011

Suzanne et Anthony: La grande évasion

11 août, 2011

Les personnes qui ont regardé le journal de France 2 hier soir n’ont pas pu la manquer: dans le coin supérieur de leur écran, était marqué « Crise ».
Idem, ce soir.
Voilà.
Si vous ne le saviez pas encore, c’est fait: le monde est en crise.
Brrr…
On nous annonce que nous serons tous ruinés dans quelques semaines, que rien ne va plus.
Cela passe du rouge au vert, du vert au rouge, du plongeon à l’escalade.
L’actualité est maussade, sauvage, triste, navrante.

Et puis, il y a un titre, passé totalement inaperçu.
Jeudi dernier, un jeune homme de 20 ans a kidnappé son arrière grand-mère placée dans une maison de retraite.
Il l’a kidnappée… sur sa demande .

Anthony, 21 ans, a encore son arrière-grand-mère, Suzanne.
Et apparemment, ces deux-là doivent bien s’entendre.
La vaillante nonagénaire a été placée dans une maison de retraite, dans l’Essonne.
Elle n’avait pas visiblement envie d’y aller, n’a accepté qu’à contre coeur, sur l’insistance de sa famille.
Mais Suzanne ne s’y sentait pas bien.
Aussi a-t-elle décidé de s’enfuir.
Elle a fugué cinq fois.
Et cinq fois, les tentatives ont échoué.
Il fallait donc préparer une escapade plus efficace.
Ce qu’elle a fait jeudi dernier, après avoir demandé à son arrière-petit-fils d’organiser son enlèvement.
Il est venu la chercher, l’a ramenée chez elle, et elle a dormi en paix là où elle se sent bien: dans sa chambre.

Suzanne avait réussi à prendre la clé des champs.
Seulement voilà.
Cela ne pouvait pas s’arrêter là.
Constatant que sa pensionnaire manquait à l’appel, la directrice de la maison de retraite a prévenu la police dans la soirée.
Elle a expliqué par la suite avoir passé une nuit d’angoisse tandis que personne n’arrivait à retrouver la vieille dame.
Quand celle-ci a été récupérée, la découverte de sa fuite n’a pas mis la directrice de bonne humeur.
Suzanne a défendu son arrière-petit-fils, expliquant qu’il a été sensible a sa détresse, à son désir de rentrer chez elle, de retrouver la liberté.

Bonne nouvelle, Anthony ne sera pas poursuivi.
Autre bonne nouvelle: Suzanne n’est ni sous tutelle ni sous curatelle, elle n’est donc pas obligée de rester à la maison de retraite.
Reste à voir si une solution est possible pour qu’elle puisse retourner chez elle et y vivre.

Cet épisode me touche profondément.
Nous sommes tous des êtres libres.
Et un jour, parce que nous vieillissons, parce que notre état de santé se dégrade, nous perdons notre droit à l’autonomie.
Nous devons dire adieu à la liberté, à notre domicile, à nos amis, nos voisins, aux animaux qui, peut-être, nous accompagnaient, aux objets, aux livres que nous aimions.
Et nous nous retrouvons dans une chambre, avec repas à heures fixes, des visites de temps en temps dans le meilleur des cas, et, ô merveille, la possibilité de partager des activités de groupes avec d’autres personnes fort âgées avec lesquelles, bien souvent, nous n’avons pas grand-chose en commun.
Il faut vivre avec des personnes que nous n’avons pas choisies… comme elles doivent vivre avec nous, qu’elles n’ont pas choisi davantage.

Ce doit être une étape horrible dans la vie d’un être humain.
Le renoncement…
Je pense que certains ne peuvent s’y résoudre.
Et je crains de faire un jour partie de ceux là si je devais un jour arriver à un âge avancé.
Alors Suzanne, voyez-vous, je la comprends.

J’espère qu’elle retrouvera le goût et le droit de vivre à sa guise.
Et j’ai une grande pensée pour son arrière-petit-fils qui n’a peut-être pas pensé à l’angoisse que pourrait provoquer leur geste, mais qui m’est fort sympathique!

Martine Bernier

Bichon havanais: Pomme et la déprime

10 août, 2011

Ce matin, Celui qui m’accompagne devait interrompre momentanément ses vacances pour se rendre à un rendez-vous important.
Alors qu’il hésitait à prendre Pomme avec lui, j’ai refusé,argumentant qu’elle serait mieux avec moi dans l’appartement, qu’à l’attendre dans la voiture.
Dès qu’il a entendu s’ouvrir la porte du garage, mon Mogwaï a exprimé son mécontentement à sa façon.
Elle a eu beau s’étirer de tout son long, Pomme n’arrivait pas à le regarder partir depuis la fenêtre de la cuisine.
En revanche, elle entendait la voiture s’éloigner.
Dès qu’elle a disparu, elle a foncé sur moi.
J’étais installée devant mon ordinateur.
Elle s’est appuyée sur moi et je l’ai caressée distraitement tout en écrivant d’une main.

Et là… j’ai entendu un « wouf » aussi impérieux qu’inattendu.
Elle ne m’avait JAMAIS parlé sur ce ton!
Complètement ahurie, j’ai regardé mon Mogwaï, qui, une patte en l’air, me jetait un regard furieux.
Elle voulait clairement me dire: « Alors quoi??? Je veux te parler et toi tu ne me regardes même pas? Mal élevée!! »

Je me suis tournée vers elle, l’ai caressée, lui ai expliqué qu’Il allait revenir et j’ai repris mon travail.
Elle ne l’entendait pas ainsi.
Elle a trépigné jusqu’à ce que je me décide à me lever.

- Bon, tu veux un os?

Elle m’a suivie jusqu’à l’armoire aux « friandises Pommiennes », a reniflé le sublimissime nonosse parfumé au saumon que je lui tendais, l’a pris comme à contre-coeur entre ses dents et a filé en traînant les pattes.
Deux minutes plus tard, je réalisais que le nonosse en question gisait abandonné au milieu du couloir.
- Pomme!

Elle est arrivée, sans enthousiasme.
- C’est quoâ, CA?

Elle a regardé l’objet du délit et n’a pas du tout semblé impressionnée par mon discours.
- Tu as pensé à tous les pauvres chiens malheureux qui se damneraient pour avoir un beau nonosse comme ça? Arrête de bouder, prend ce truc et file dans ton panier! Ingrate!

Je me suis réinstallée devant mon ordinateur.
Elle me suivait d’un regard réprobateur.
Elle a une fois de plus reniflé mon cadeau, l’a pris dans sa gueule et… a été l’enterrer dans la tente militaire pour chienchiens que lui a offert Celui qui m’accompagne.
Oui, je sais…
Ces deux-là ont une relation privilégiée, bien à eux.
Je dois parfois intervenir: un colosse de près de deux mètres face à un minuscule bichon… le combat est parfois inégal.
Mais Pomme y retourne et le provoque constamment pour qu’Il joue avec elle.

Quand elle a eu terminé d’enterrer son trophée, elle elle revenue vers moi, s’est appuyée contre moi et m’a jeté un regard implorant.
- Pardon? Encore un os? Tu commences une collection? Non, Pomme, va jouer.

Elle a poussé un petit soupir et est allée s’installer devant la porte fenêtre de mon bureau, me lançant de petits regards de reproche et tapant sur la fenêtre du bout de sa patte.

- Pomme! Tu m’agaces! Il ne fait pas chaud, je n’ai pas envie d’ouvrir cette porte.

Elle, si.
J’ai fini par m’exécuter.
Elle est allée sur la terrasse, a essayé de regarder par dessus le balcon pour voir si la voiture revenait.
Voyant que ce n’était pas le cas, elle est allée se coucher au soleil
J’ai été la cajoler, la câliner…
Puis nous avons joué et elle a eu l’air de se ranimer pendant quelques minutes.
L’accalmie n’a pas duré longtemps.
Elle s’étirait , me donnait de petits coups de langue sur le nez, répondait à mes jeux, m’a poursuivie dans l’appartement…
Puis elle a émis poliment le désir de se reposer.
Autrement dit, elle a fermé les yeux et n’a plus bougé une oreille…
De temps en temps, elle passait devant mon bureau, le bruit de ses pas cliquetant sur le parquet.
Elle allait tristement regarder dans le hall et refaisait le chemin en sens inverse, d’un pas lent.
Ce manège a duré jusqu’à ce que le bruit caractéristique d’un moteur qu’elle connaît bien vienne lui chatouiller les oreilles.
Là, mon Mogwaï neurasthénique a été pris d’une frénésie indescriptible.
Des petits bonds de joie, des aller-retours entre le balcon et la porte d’entrée, des petits gémissements de bonheur: le Capitaine était de retour!

A celui qui m’a demandé ce matin si mon chien avait bien accepté mon compagnon, je répondrai… heu… oui, je crois.

Martine Bernier

Renaud Rutten: un antidote à la grisaille, venu de Belgique

9 août, 2011

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Je n’ai pas toujours le temps de lire tout ce qui m’est envoyé par mes amis en pièces jointes sur mon mail.
C’est donc avec retard que j’ai été regarder un lien envoyé par l’un de mes amis Belges.
J’ai cliqué par curiosité et… je suis restée scotchée.
Renaud Rutten est un comédien et humoriste Belge que je ne connaissais pas.
Sa personnalité, sa manière de raconter à sa façon les histoires drôles m’ont tellement amusée que je suis allée voir les autres vidéos qui lui sont consacrées.
Je comprends l’engouement des Belges pour le personnage: il est hilarant.
Je vous offre « Les souliers Molière », avec une grande pensée pour Jean-Paul qui me l’aura fait découvrir!

Martine Bernier

Alphonse Allais: le premier des humoristes français

8 août, 2011

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A la fin du 19e siècle, alors que le rire se portait de préférence gras et que les calembours pesaient des tonnes, Alphonse Allais a quasiment inventé l’humour.
Avec son esprit très proche de l’humour britannique, il est le fondateur de la littérature française de l’absurde.
En principe, rien ne vieillit plus vite qu’une oeuvre drôle.
Pourtant, les contes et les bons mots d’Allais continuent, des siècles plus tard, à déclencher l’émerveillement et le rire, sans avoir pris une ride.

Le petit Charles-Alphonse Allais est né le 20 octobre 1854 à Honfleur, le même jour que Rimbaud.
Jusqu’à l’âge de trois ans, il ne prononcera pas un mot, si bien que ses parents le croyaient muets.
Après des études banales, il devient stagiaire dans la pharmacie paternelle.
Il faudra attendre son service militaire au 119e de ligne pour qu’Allais entre dans la légende grâce à quelques hauts faits non pas d’armes, mais d’esprit.
Il commença par se rendre célèbre auprès de ses camarades en entrant dans une salle remplie d’officiers et en lançant un tonitruant: « Bonjour, M’sieurs Dames! ».
Oui.
Ca étonne.
Lorsque son colonel accorda une permission de nuit aux hommes mariés, le soldat Allais disparut pendant 24 heures.
A son retour, il se justifia en expliquant qu’il avait droit à « une perm’ de jour » en plus puisqu’il était… bigame.
Histoire de peaufiner son personnage, il avait pris l’habitude d’appeler ses supérieurs: carporal, carpitaine, cormandant, ce qui lui valu une paix royale, sa hiérarchie le prenant pour un idiot fini.

De retour à la vie civile, Alphonse abandonne la pharmacie et se lance dans le journalisme et la littérature.
Il fait ses débuts à Paris, au célèbre cabaret « Le Chat Noir », où il roule le tambour.
Il fera partie du club des Hydropathes (ceux à qui l’eau fait du mal), l’un des centres du mouvement littéraire de l’époque.
Le club se scinde en deux écoles: Les Hirsutes et les Fumistes dont Allais deviendra le chef.
Il devient rédacteur en chef du journal du Chat Noir, et commence à écrire des contes tout en tenant une rubrique littéraire la « La Vie drôle », avec une verve étourdissante.
Là encore, sa façon d’aborder la vie ne passe pas inaperçu.
Alors qu’il travaillait comme jeune journaliste, il avait pris l’habitude d’aller voir le caissier chaque mois et de lui dire:
- Bonjour, je viens toucher MON appointement.
Au bout de quelques mois, le caissier lui fait remarquer que l’on dit « MES » appointements.
Sa réponse:
- Oui, je sais, mais je ne vais quand même pas déranger le pluriel pour si peu!

Ses livres sont des trésors de drôlerie, qu’il surnommait « ses oeuvres anthumes ».
Les posthumes viendraient plus tard.
Il était aussi très connu pour ses bons mots.
Je vous en laisse quelques-uns dont je ne me lasse pas.

- Assis à la terrasse d’un café, il lui crie: « Garçon, un Picon grenadine… et un peu moins de vent, svp! »

- Un jour, avec ses amis, il se trouve par hasard dans la minuscule gare de Dozule-Putot. Il fait venir le chef de gare et lui dit: « Je tiens à vous féliciter, vous avez là une ravissante petite gare. Vous auriez cela ue St Lazare à Paris, vous auriez un monde fou! »

- Voyageant en Belgique, il envoya à l’un de ses amis un bouchon sur lequel il avait gravé ses mots: « Souvenir de Liège. »

Cet homme si spirituel était pourtant lugubre, dit-on.
Personne ne se souvenait l’avoir vu rire, et il prenait un air sinistre lorsqu’il plaisantait.
Comme il écrivait toujours au café, il s’adonna vite à la boisson, à l’absinthe plus précisément.
Et Sacha Guitry disait de lui « Jamais vu ivre, jamais dégrisé ».

En 1905, Alphonse Allais eu une phlébite.
Le docteur lui ordonna six mois de lit.
Rencontrant un ami, il lui demanda de le reconduire à l’hôtel Britannia où il habitait en l’absence de sa femme.
En le quittant, il lui a dit: « Demain, je serai mort. Vous trouvez ça drôle, mais moi je ne ris pas. Demain, je serai mort. »

Le lendemain, il mourait d’une embolie foudroyante, à 51 ans.
Il a été enterré au cimetière de St Ouen.
Mais sa tombe disparut en 1944 au cours d’un bombardement.

Ainsi est parti celui qui disait: « Dieu a agi sagement en plaçant la naissance avant la mort, sans quoi que saurions-nous de la vie? »

Martine Bernier

Les chevreuils

7 août, 2011

Nous avions décidé de monter au marché de Villars (VD), une station de montagne non loin d’ici, pour retrouver deux amis spécialistes en plantes comestibles.
Le temps était mitigé.
Il avait plu dans la nuit, et le soleil commençait à  refaire son apparition.
Arrivés au niveau de la forêt, après Ollon, après deux ou trois tournants, nous avons eu droit à  un spectacle qui n’est pas forcément très fréquent.
Dans une clairière en bordure de route, à  la lisière de la forêt, deux jeunes chevreuils batifolaient dans l’herbette.
L’un d’eux nous a fixés tandis que Celui qui m’accompagne ralentissait.
Il a été aussitôt rejoint par le deuxième, qui gambadait en faisant de petits bonds autour de lui.
Visiblement, il avait envie de jouer.
Nous ne pouvions pas rester là, au milieu de la route, à  les regarder.
Nous les avons observés quelques instants, sans qu’ils fassent mine de s’éloigner, puis nous avons poursuivi notre route.

Impossible de s’en lasser…
Il émane de ces animaux une grâce et une innocence qui m’ont touchée pour la journée.
Nous avons beaucoup de chance d’habiter hors des villes…

Martine Bernier

Le classement

6 août, 2011

Mais bon sang… qu’est-ce qui m’a pris??
Est-ce un coup de folie ou un excès d’optimisme?
Toujours est-il qu’hier, peu de temps avant de partir en reportage à l’autre bout du Valais, j’ai annoncé à Celui qui m’accompagne que j’allais entrer le contenu de ma bibliothèque sur une banque de données informatique.
A mon avis, et je le pense toujours, ce sera enfin l’occasion pour moi de faire un point sur mes trésors livresques et de savoir combien d’ouvrages trônent sur ces innombrables rayonnages.

Aussitôt dit, aussitôt fait: nous avons décidé de nous attaquer aux bandes dessinées d’abord.
Elles ne représentent qu’une petite partie de la bibliothèque, je pensais donc que ce serait rondement menée.

Hum.
Faux.
File Maker Pro en renfort, j’ai commencé le travail.
Après une heure, hier, et presque un jour complet aujourd’hui, j’ai rentré… 587 titres, uniquement de BD, et je n’ai pas tout à fait terminé.
Celui qui m’accompagne, classe, met en piles et me les apportent avant de ranger les livres répertoriés, avec un soin infini.
Une chose est claire: nous nous sommes attaqués à un travail de longue, très longue haleine.
Je n’ai jamais vraiment su exactement combien de volumes composaient ma bibliothèque.
J’en ai donné énormément, mais même ainsi… ils envahissent tout l’appartement pourtant vaste.
Cette fois, c’est décidé, j’irai au bout du recensement.
Mais mince…
Est-ce possible de se lancer dans des quêtes pareilles??

Martine Bernier

L’OVNI n’est plus non identifié

5 août, 2011

Sans doute aviez-vous lu ou vu dans l’actualité qu’un OVNI avait été observé dans le ciel de Toulouse ce mardi vers 3h30 du matin.
Alors que l’on nous explique qu’il y aurait de l’eau sur Mars, l’espoir renaissait chez les amateurs de phénomènes extra-terrestres.
Chic!
Et cette fois, ne venez pas nous parler de météore, comme ce fut le cas en Bretagne!

Hum.
Déception cruelle…
Le Geipan, groupe d’études et d’informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés s’est penché sur la question.
Il a constaté que le phénomène observé par une cinquantaine de personnes et décrit comme étant bleuté ou verdâtre était un « bolide ».
Un bolide, nous explique-t-on, n’est pas une soucoupe pilotée par Michaël Schumacher, mais « un phénomène produit par la rentrée en atmosphère d’une grosse météorite de plus de 100 grammes.
Les explosions entendues par les témoins seraient liées et parfaitement normales.

Pas de soucoupe volante, donc.
David Vincent, l’inoubliable chasseur d’Envahisseurs vous le dirait: les OVNI ne sont plus ce qu’ils étaient!

Martine Bernier

Luigi le Berger

4 août, 2011

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En 1990, le photographe suisse Marcel Imsand a sorti l’un des plus beaux livres qu’il m’ait été donné d’avoir entre les mains: « Luigi le Berger ».
A travers ses photos et la plume de Bertil Galland, il y racontait l’histoire de Luigi Cominelli, le berger bergamasque avec lequel il partageait une solide amitié.
Il traversait les pâturages suisses en compagnie d’un immense troupeau de moutons qu’il guidait en transhumance.
Les lecteurs découvraient, fascinés, un personnage incroyablement charismatique, dont l’image n’a plus cessé de hanter chacun de ceux qui ont lu son histoire le livre.
Les photos, si belles, ont paru dans la presse, et ont été exposées à la Fondation Gianadda en 2005.
Le beau berger est passé à la télévision.
Ses yeux clairs, sa force et son accent touchaient.

Je crois que l’on aimait Luigi pour sa sagesse, sa liberté, son naturel, sa calme philosophie, son réalisme, son amour pour la nature, les animaux.
Nous ne croiserons plus la route de ses troupeaux.
Luigi est décédé samedi, d’un cancer de l’estomac.
Il avait 52 ans.
Sa famille, ses amis parmi lesquels Marcel Imsand, doivent être terriblement tristes.
Avec eux, des centaines d’anonymes ont de la peine.

Martine Bernier

Si vous aussi vous voulez découvrir Luigi:

http://www.tsr.ch/video/emissions/passe-moi-les-jumelles/450602-luigi-le-berger.html#id=450602

Bichon Havanais: Pomme, le retour

3 août, 2011

Lorsque Pomme a été éloignée de moi pendant quelques jours, il lui faut toujours un peu de temps pour se réhabituer au changement d’ambiance.
En rentrant, le jour de notre retour, elle avait l’air tristounette.
Il fallait qu’elle reprenne ses marques.

Je n’aime pas la voir ainsi.
Elle ne recherche pas notre présence, erre comme une âme en peine, ne touche pas à son assiette, nous jette des regards vides.
Le lendemain, j’ai su qu’elle allait mieux lorsque, alors que nous étions à table, j’ai entendu résonner le bruit de son mouton préféré.
Elle va mieux: elle torture l’ovin en peluche!
Le soir, elle s’est faufilée près de mon lit et m’a réservé son premier câlin canin depuis son retour, avant d’aller se coucher.
Debout contre le lit, elle a adopté cette expression qui n’appartient qu’à elle, très sérieuse, très attentive, comme un vieux sage sortant de sa retraite pour écouter ce qu’ont à lui dire les pèlerins sur deux pattes.
Elle me fait totalement craquer lorsqu’elle se glisse dans ce personnage.
Quelques minutes après, le scénario change: elle pose sa tête sur le sol en se tordant le cou pour me voir et pour que je puisse constater qu’elle rit aux éclats, lève son auguste postérieur et attend le moment clé de la soirée, la séance de chatouillis, en s’en délectant à l’avance.
Nettement moins digne, comme posture.

Et ce matin…
D’habitude, Pomme ne se lève que lorsque nous donnons le signal.
Cette fois, alors qu’il faisait nuit noire dans la chambre, j’ai senti une présence toute proche de moi.
Vérification faite, elle était debout contre le lit, comme la veille.
Je me suis rapprochée pour lui demander ce qu’elle voulait, et… j’ai eu droit à un coup de langue sur le nez.
De grand matin, cela fait un bien fou!

Martine Bernier

16 dollars pour une maison!

2 août, 2011

Kenneth Robinson avait très envie d’une maison.
Grâce à sa ténacité, cet habitant du Texas a trouvé le moyen d’en acquérir une d’une valeur de 330 000 dollars pour… 16 dollars.
Non, je n’ai pas oublié de zéro.

Le petit finaud, selon le site Gizmodo, a passé de longs mois en recherches juridiques pour trouver la perle rare.
Il s’agissait d’une maison saisie en raison de l’abandon du prêt immobilier par son propriétaire.
La société de crédit immobilier qui a effectué la saisie a fait faillite.
Et Kenneth a profité d’une petite loi méconnue appelée « adverse possession ».
Elle permet d’occuper légalement un logement durant un temps défini par la loi locale tant que le propriétaire ne se manifeste pas.
A l’extinction du délai, le logement revient donc à l’occupant.

Kenneth a fait le nécessaire, rempli les documents légaux et se retrouve désormais dans ses murs.

C’est bien pour lui, me direz-vous.
Oui.
N’empêche…
Son opportunisme laisse un goût amer lorsque l’on sait que les propriétaires de la maison en ont été chassés parce qu’ils ne pouvaient plus la payer.
Le malheur des uns…

Martine Bernier

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