L’Histoire abandonnée: une hérésie
En journalisme, on appelle ce genre de sujet un « marronnier ».
De ceux qui reviennent régulièrement, qui sont sans fin.
On parle depuis des années de modifier l’enseignement de l’Histoire.
Mais là….
J’écoutais, aux informations, le reportage expliquant que les manuels d’Histoire, en France, n’allaient plus désormais enseigner l’Histoire aux enfants, mais certains concepts comme l’émergence d’un roi absolu, l’esclavage en France, le féminisme etc.
J’ai suivi avec stupéfaction l’interview de l’un des ‘hommes qui sont à la base des nouveaux manuels.
Il a expliqué la nécessité d’ouvrir l’Histoire aux concepts, au monde, d’abandonner son enseignement « figé ».
Mais?? Par la force des choses, le passé est figé dans un intervalle de temps survolant la vie d’un homme, d’une guerre, d’un profond changement!
Cela ne le rend pas moins passionnant pour autant… Alain Decaux ne me contredirait pas.
Et c’est le talent de l’enseignant qui la rend vivante ou non.
C’est vrai, je suis choquée.
L’Histoire, la vie des êtres marquants me passionnent.
C’est une source inaltérable de connaissance, de réflexions, d’exemples dont il faut s’inspirer ou non.
Une simple source de culture.
Et je suis loin d’être la seule à adorer cela: les éditeurs clament que les ventes des biographies historiques explosent, et les émissions historiques, modernes et bien conçues, comme « Secrets d’Histoire » ou les documentaires fiction, collectionnent les records d’audience.
N’est-il pas primordial, pour un être humain destiné à s’ouvrir au monde, d’en connaître le passé, de savoir comment nos sociétés ont été construites et par qui, d’en connaître l’évolution, de savoir qui nous a précédé?
Se situer dans le Temps et dans l’Espace, sont pour moi les deux fonctions majeures de l’Histoire et de la géographie, branches essentielles.
Ces nouveaux manuels dont on nous parle, mais que je n’ai pas eu l’occasion d’avoir entre les mains me paraissent intéressants.
Mais leur contenu ne devrait-il pas être intégré à un programme traditionnel et complet?
Bien sûr, retenir les dates historiques est laborieux, et je comprends que l’on puisse vouloir zapper cette partie ardue.
Mais… ne plus offrir aux jeunes la connaissance complète de leurs racines est pour moi une hérésie.
L’Histoire est la base de notre culture.
Dans un article consacré au sujet, le Figaro écrivait ceci, le 30 août dernier:
« Un adolescent à la veille de sa majorité ne se verra plus enseigner l’Histoire de France de 1962 jusqu’à nos jours. Lorsqu’il aura à glisser son premier bulletin de vote dans l’urne, il n’aura ainsi plus entendu parler du fonctionnement de la République dans laquelle il vit, de mai 68, de l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand, de l’abolition de la peine de mort, etc. »
Je ne comprends pas pourquoi cette nouvelle suscite aussi peu de réactions?
Les hommes qui ont décidé que cet enseignement devait être aussi radicalement modifié ne vivront que le temps d’une vie d’homme.
Quelques décennies à peine.
Une paille.
L’Histoire, elle continue, écrivant chaque jour la vie du monde à travers ses événements, à travers les personnalités marquantes.
J’espère que d’autres viendront bientôt pour rétablir cette situation, que cet enseignement sera rétabli, pour ne pas faire des générations futures des êtres sans mémoire.
Martine Bernier
Entièrement d’accord avec vous (mais ou va-t-on)
D’accord aussi. Je trouve cela terrifiant, scandaleux. Je ne sais pas si le fait de le dire servira à quelque chose, mais ne rien dire est encore pire.
Quand je vais chercher ma fille au lycée de Cergy ,environ 70% des élèves n’ont pas de passé historique commun avec l’histoire de la France métropolitaine et la quasi-totalité est abreuvée de programmes télé débilisants.
Nos décideurs soignent en priorité un électorat éventuel,ils s’adaptent .Ce n’est pas un constat anti immigration ou anti ‘je ne sais quoi’, c’est que notre système permet de mettre et garder en place une clique d’incompétents aussi cupides que démagos .
Nous sommes d’accord. Cela me désole profondément…