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Bichon havanais: Pomme et la tendresse

8 novembre, 2011

Depuis quelques jours, Pomme vit collée à moi sans que je comprenne vraiment pourquoi.
Mon Mogwaï qui, en temps normal, apprécie son indépendance, reste dans un périmètre maximum de 50 cm autour de moi, me sollicitant nettement plus que d’habitude.
J’ignore si c’est le changement de saison qui provoque cette affection débordante, mais j’essaie d’y répondre dans la mesure des mes maigrichons moyens.
Car, avouons-le: écrire avec un doigt en moins et un chien sur les genoux… j’ai connu plus confortable.
Ces jours-ci, le grand luxe pommesque est de s’asseoir sur mes genoux, de poser ses pattes devant mon clavier et d’observer mes mains lorsque j’écris.
De temps en temps, elle pose délicatement l’une de ses pattes sur ma main et j’écris ainsi… en duo.
Quand j’ai fini un texte, je la couche dans le creux de mon bras, lui chatouille les moustaches et elle entoure mon poignet de ses pattes.
Comment décrire sa manière de me regarder dans ces moments-là?
Un regard complice, malicieux, en coin.
Un regard si humain…

Hier soir, son comportement a pris un tour nouveau.
Depuis quelques jours, au moment de se coucher, elle vient se dresser contre le lit et m’implore de la laisser monter sur l’édredon.
Ce que je refuse systématiquement, évidemment.
Hier, elle soupirait, tournait en rond, traînait les pattes, se couchait, se relevait, revenait me regarder….
Son regard était si implorant que je me suis demandé pourquoi elle m’exposait cette requête qui ne fait pas partie de nos conventions.
Je n’ai pas cédé, mais j’ai rapproché son panier, que j’ai posé tout contre le lit.
Comme par enchantement, elle est allée s’y coucher et n’a plus bougé.
Trois minutes plus tard, elle faisait semblant de dormir, pattes en l’air, béatement.
Au moment d’éteindre, je lui ai longuement parlé.
Elle posait sur moi son regard noir, penchait la tête de droite à gauche, comme si elle cherchait à comprendre.
Son petit air attentif me fait fondre…
J’ai éteint, laissant ma main posée sur elle.
J’ai senti qu’elle se retournait, se tortillait.
Curieuse, je n’ai pas bougé.
Et j’ai réalisé…. qu’elle glissait sa patte dans ma main.

Quand je pense que certains disent de nos animaux qu’ils sont des « bêtes »…

Martine Bernier