Archive pour le 16 novembre, 2011

Le premier jour

16 novembre, 2011

Il est arrivé lundi, plusieurs heures après que la nuit soit tombée.
La voiture a été vidée pour la dernière fois, et Il m’a dit: « Le déménagement est enfin terminé. Entre le tien et le mien, il aura duré d’avril à novembre… Je suis heureux d’être là… »
Comment expliquer ce sentiment étrange…
Il me faudra plusieurs jours, je crois, pour arriver à m’habituer à l’idée qu’Il ne partira plus, que sa vie est ici, désormais, qu’il n’y aura plus de départ dans la nuit, de semaines de solitude, de conversations sur Skype, entrecoupées de problèmes de son ou d’image figée.
Nous avons vécu plusieurs mois ensemble durant l’été.
La vie commune ne nous est pas étrangère.
Mais il y avait toujours cette ombre grossissant au fur et à mesure que le temps passait.
Il allait repartir et je le savais.
Cette fois, nous sommes débarrassés de ces spectres de séparations constantes.
Il est là… et bien là!

Le lendemain matin suivant son arrivée, j’étais à la Fondation Gianadda avec mon fils aîné.
Monet s’en va dimanche… j’allais lui dire au-revoir.
Ma cinquième visite…
Lorsque je suis rentrée, Il partait.
Son nouveau travail l’attendait.
Un quotidien différent nous attend.
Avec le bonheur, chaque soir, de se retrouver.

Et l’émerveillement, pour moi, de réaliser que cet homme qui me disait ce dont il rêvait pour nous…. cet homme-là ne mentait pas.

Martine Bernier

La leçon du moine

16 novembre, 2011

En lisant un petit ouvrage que je vais présente prochainement, j’ai retrouvé cette histoire que je connaissais déjà, mais qui me plaît toujours autant.
Je ne résiste pas à l’envie que j’ai de la partager.

Il était une fois un disciple.
Il était très attaché à son Maître et essayait de respecter le mieux possible ses instructions.
Il se trouve que notre moine avait beaucoup de colère et maîtrisait difficilement cette émotion.
Désespéré, il alla trouver son Maître et lui dit:
- Que puis-je faire, Maître, pour ne plus avoir de colère?
- Il faut que tu sois attentif et, surtout, à chaque fois que tu te laisseras aller à la colère contre quelqu’un, tu vois cet arbre là-bas? Tu iras y planter un clou.

Le moine fit comme son Maître lui avait dit.
Plus le temps passait et plus le tronc de l’arbre se couvrait de clous.
Quelque temps plus tard, il retourna voir son Maître et lui montra avec désespoir le tronc où il n’y avait plus la place d’enfoncer le moindre clou.
Son Maître lui répondit de ne pas désespérer puisqu’il avait été attentif et conscient de sa colère.
Il devait poursuivre ses efforts et, à partir de ce jour, enlever un clou à chaque fois qu’il ne se mettrait pas en colère.

Le temps passa encore, le moine continua à pratiquer avec assiduité.
Peu à peu, ses efforts portèrent ses fruits et, à chaque fois qu’il lui arrivait de ne pas être en colère, très consciencieusement, il se dirigeait vers l’arbre et enlevait un clou.

Un jour, tout joyeux, il alla trouver son Maître:
- Maître, venez voir l’arbre!
- Que se passe-t-il?
- Il n’y a plus de clous!

Ils se dirigèrent tous deux vers l’arbre.
Effectivement, il n’y avait plus un seul clou.
Notre moine était plein de joie.
Son Maître resta silencieux un moment et lui dit:
- C’est bien, mais vois-tu tous ces trous?
- Oui, Maître…
- Tu as enlevé les clous, mais les trous demeurent là où tu les avais plantés. Ainsi en va-t-il des blessures que tu as infligées aux autres dans tes moments de colère. Toutes tes paroles, tous tes actes demeurent.

M.B.

« Karma, mode d’emploi », Marie France Garaude-Pasty, Editions Jouvence.