Archive pour novembre, 2011

Le pire avocat

19 novembre, 2011

Le pire avocat du monde s’appelle Marshall George Cummings Jr.
Son histoire se déroule aux Etats-Unis, en 1977.
Ce fripon de Marshall, habitant Tulsa, dans l’Oklahoma et âgé de 25 ans à l’époque, était accusé d’une tentative de cambriolage et de vol de sac à main.
Les faits s’étaient produits le 14 octobre 1976 dans un centre commercial.
Le jour de son jugement, en janvier 1977, Marshall décida d’assurer lui-même sa défense.
Après tout, cela ne devait pas être si compliqué que cela, n’est-ce pas?

Pendant le contre-interrogatoire de la victime, il posa une question.
« M’avez-vous vraiment bien regardé lorsque j’ai arraché votre sac à main? »

Une seule question… qui a suffi à l’envoyer en prison pour dix ans.
Et ce bien que, conscient de sa bévue, il ait demandé l’aide d’un avocat en catastrophe.
Le pauvre n’a rien pu faire… certaines bourdes sont irréparables.

Martine Bernier

Winston Churchill et son tableau

18 novembre, 2011

Lorsque l’on regarde un tableau représentant un portrait, il nous arrive de nous demander si le modèle ressemblait à l’image reproduite.
Dans la réalité, il est arrivé que les personnes dont les traits ont été représentés détestent leur portrait.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que celui de Winston Churchill peint par Graham Sutherland n’a pas fait l’unanimité.

Lorsqu’il l’a vu, Lords Hailsham, qui était un excellent ami de l’homme politique, a laissé tomber un mot: « Répugnant ».
Nye Bevan, lui a trouvé « l’oeuvre superbe ».
Mais comme il était un ennemi acharné du grand homme, il n’est pas sûr que son avis était encourageant…

Quant au principal intéresse, Winston en personne, il qualifia la toile « d’exemple remarquable d’art moderne ».
Or… il avait horreur de l’art moderne.
Tout comme son épouse, Lady Churchill.
En 1955, dix ans avant la mort de son mari, elle est allée chercher le tableau estimé à 300 000 dollars.
Celui-ci avait été remise à la cave, derrière une chaudière.
Lady Churchill l’a pris, l’a fracassé par terre et l’a jeté dans l’incinérateur.
Et comme un autre portrait de son époux, dû à son professeur de peinture, sir Walter Sickert, ne lui plaisait pas davantage, elle l’a troué d’un coup de pied.
Non mais!

Martine Bernier

Deux tableaux en un

17 novembre, 2011

lesillusionsdolegshuplyak62335w460.jpg

Regardez bien le tableau ci-dessus: il a plusieurs niveau de lecture.
Vous pouvez y voir deux visages, celui d’un homme est celui d’une femme, avec, entre eux, la silhouette d’une femme, et, dessous, celle d’un homme assis.
Vous pouvez aussi y voir un visage dont chaque élément nommé ci-dessus est un trait.
Ce curieux tableau nous vient d’Ukraine où un peintre passe sa vie à créer des illusions d’optique avec de la peinture à l’huile.
Oleg Shyplyak joue sur la disposition des personnages et du paysage.
Une démarche insolite…

Martine Bernier

Le premier jour

16 novembre, 2011

Il est arrivé lundi, plusieurs heures après que la nuit soit tombée.
La voiture a été vidée pour la dernière fois, et Il m’a dit: « Le déménagement est enfin terminé. Entre le tien et le mien, il aura duré d’avril à novembre… Je suis heureux d’être là… »
Comment expliquer ce sentiment étrange…
Il me faudra plusieurs jours, je crois, pour arriver à m’habituer à l’idée qu’Il ne partira plus, que sa vie est ici, désormais, qu’il n’y aura plus de départ dans la nuit, de semaines de solitude, de conversations sur Skype, entrecoupées de problèmes de son ou d’image figée.
Nous avons vécu plusieurs mois ensemble durant l’été.
La vie commune ne nous est pas étrangère.
Mais il y avait toujours cette ombre grossissant au fur et à mesure que le temps passait.
Il allait repartir et je le savais.
Cette fois, nous sommes débarrassés de ces spectres de séparations constantes.
Il est là… et bien là!

Le lendemain matin suivant son arrivée, j’étais à la Fondation Gianadda avec mon fils aîné.
Monet s’en va dimanche… j’allais lui dire au-revoir.
Ma cinquième visite…
Lorsque je suis rentrée, Il partait.
Son nouveau travail l’attendait.
Un quotidien différent nous attend.
Avec le bonheur, chaque soir, de se retrouver.

Et l’émerveillement, pour moi, de réaliser que cet homme qui me disait ce dont il rêvait pour nous…. cet homme-là ne mentait pas.

Martine Bernier

La leçon du moine

16 novembre, 2011

En lisant un petit ouvrage que je vais présente prochainement, j’ai retrouvé cette histoire que je connaissais déjà, mais qui me plaît toujours autant.
Je ne résiste pas à l’envie que j’ai de la partager.

Il était une fois un disciple.
Il était très attaché à son Maître et essayait de respecter le mieux possible ses instructions.
Il se trouve que notre moine avait beaucoup de colère et maîtrisait difficilement cette émotion.
Désespéré, il alla trouver son Maître et lui dit:
- Que puis-je faire, Maître, pour ne plus avoir de colère?
- Il faut que tu sois attentif et, surtout, à chaque fois que tu te laisseras aller à la colère contre quelqu’un, tu vois cet arbre là-bas? Tu iras y planter un clou.

Le moine fit comme son Maître lui avait dit.
Plus le temps passait et plus le tronc de l’arbre se couvrait de clous.
Quelque temps plus tard, il retourna voir son Maître et lui montra avec désespoir le tronc où il n’y avait plus la place d’enfoncer le moindre clou.
Son Maître lui répondit de ne pas désespérer puisqu’il avait été attentif et conscient de sa colère.
Il devait poursuivre ses efforts et, à partir de ce jour, enlever un clou à chaque fois qu’il ne se mettrait pas en colère.

Le temps passa encore, le moine continua à pratiquer avec assiduité.
Peu à peu, ses efforts portèrent ses fruits et, à chaque fois qu’il lui arrivait de ne pas être en colère, très consciencieusement, il se dirigeait vers l’arbre et enlevait un clou.

Un jour, tout joyeux, il alla trouver son Maître:
- Maître, venez voir l’arbre!
- Que se passe-t-il?
- Il n’y a plus de clous!

Ils se dirigèrent tous deux vers l’arbre.
Effectivement, il n’y avait plus un seul clou.
Notre moine était plein de joie.
Son Maître resta silencieux un moment et lui dit:
- C’est bien, mais vois-tu tous ces trous?
- Oui, Maître…
- Tu as enlevé les clous, mais les trous demeurent là où tu les avais plantés. Ainsi en va-t-il des blessures que tu as infligées aux autres dans tes moments de colère. Toutes tes paroles, tous tes actes demeurent.

M.B.

« Karma, mode d’emploi », Marie France Garaude-Pasty, Editions Jouvence.

Jour double J

14 novembre, 2011

Ce lundi, Pomme a deux ans.
Déjà…
Pour fêter cela, comme je l’expliquais ce matin, je lui ai offert… un bain.
Oui, bon, je sais.
Ce n’est sans doute pas le cadeau qu’elle préfère.
Mais, après tout, Pomme est une demoiselle.
Et les demoiselles aiment les soins de beauté.
Je n’ai pas dit les SPA: le jeu de mots est un peu limite.

Donc, la journée a commencé par la toilette de mon Mogwaï qui s’est ensuite empressé de se venger en multipliant les bêtises.
Elle sent que ce jour est spécial.
Et, cette fois, je ne parle plus de son anniversaire.

Ce soir, Celui qui m’accompagne va arriver… pour ne plus repartir.
Ce lundi est un beau jour.

Martine Bernier

L’ombre de Chavalon

13 novembre, 2011

Au-dessus du village où nous habitons, perché sur la montagne, se trouve le site de Chavalon.
Chavalon est une ancienne centrale thermique désaffectée depuis 1999, alors qu’elle avait été mise en service à partir des années 1960.
Aujourd’hui, des projets sont envisagés pour transformer le site en centrale à cycle combiné utilisant le gaz naturel pour générer de l’électricité.

Pourquoi ai-je décidé de vous parler d’un sujet aussi peu poétique?
Parce que j’ai vécu un jour un épisode étrange en rapport avec le lieu.

Depuis mon arrivée en Suisse, en 1978, j’ai toujours regardé Chavalon comme une verrue sur la montagne.
Une cheminée et des bâtiments de ce type, ce n’est jamais bien beau…
Il y a quelques années, alors que nous cherchions un logement en plaine, nous nous sommes retrouvés sur la route menant au site où, disait-on, des « chalets » étaient à louer.

Le chemin m’a semblé interminable.
C’était un jour froid, venteux.
Nous sommes arrivés dans un lieu où il n’y avait pas âme qui vive.
Sous l’imposante centrale, un bout de route menait aux habitations.
Toutes identiques.
Ce n’était pas des chalets, mais des maisons style bungalows bois-béton modernes et sans âme.
Le vent faisait rouler des boules de végétaux secs qui passaient devant nous sur la route.
Comme dans certains westerns.
Le silence, le lieu, le vent, l’architecture… nous avions l’impression de nous trouver dans un film de sciences-fiction.
J’ai quitté les lieux avec un sentiment de malaise.

Jamais je n’aurais pensé qu’un jour, j’habiterais non loin du site.
Le chanvre du cultivateur Bernard Rappaz y a été placé sous séquestres au début des années 2000.
Pour le moment, plus rien ne bouge à Chavalon, si ce n’est, parfois la présence d’adeptes de base jump qui se jettent depuis la cheminée avec leur parapente.

Je trouve toujours le site aussi étrange et laid.
Mais les jours où le ciel est menaçant, les jours où la brume se fait enveloppante, ou même les jours de ciel d’azur, la silhouette de la centrale se fait tour à tour inquiétante, fantomatique ou majestueuse.
Elle a été nécessaire à la vie, attend une deuxième existence.
Laide, sans doute, mais à l’atmosphère troublante… comme souvent dans les sites industriels.

Martine Bernier

Le miraculeux bougainvillier

12 novembre, 2011

Nous le savons tous: en novembre, ce sont les chrysanthèmes et ce genre de fleurs de saison qui apportent les dernières touches de couleurs avant l’hiver.
Cette année, j’assiste à quelque chose de très inattendu.

Lorsque nous avons commencé à installer notre nouveau nid, Celui qui m’accompagne m’a un jour apporté une toute petite pousse de bougainvillier en me donnant pour mission de ne pas la laisser mourir, précisant au passage que ce serait délicat: les bougainvilliers sont fragiles.
Oups.
Je n’y connaissais rien, et n’étais pas sûre du tout de pouvoir répondre à son attente.
Je l’ai installé sur le balcon, le mettant à l’ombre dès que le soleil devenait trop violent, l’arrosant ni trop ni trop peu, le surveillant…
Dès les premières semaines, il a semblé content d’être là et nous l’a prouvé en nous offrant de petites fleurs roses.
C’en était presque touchant, venant d’un petit machin qui faisait moins de 10 cm.
Puis il est redevenu vert, profitant de l’été indien.
Dès que les nuits sont devenues froides, j’ai installé mon précieux protégé dans mon bureau, avec quelques autres plantes, juste derrière la baie vitrée.

Depuis deux jours, j’assiste à un mini miracle.
Mon bougainvillier, qui fait désormais trois fois sa taille initiale, est à nouveau en fleurs.
Face à lui, derrière la vitre, le rosier qui a fleuri toute l’année est lui aussi en bouton.
Le citronnier nous offre un citron et les orchidées ressemblent à nouveau à des papillons colorés.
Un petit goût de printemps dans l’automne…

Martine Bernier

Sacrées babeluttes

11 novembre, 2011

1166.png

Lorsque j’étais enfant, un bonbon trônait régulièrement dans la boîte à bonbons familiale.
Un caramel au miel ou à la cassonade, plutôt long, au nom et au goût incomparables: la babelutte.
Si je trouvais fort bon cette friandise emballée dans un papier blanc agrémenté d’inscriptions en bleu, rose ou vert, selon les sortes, je trouvais complètement excentrique ce nom venu de je ne sais où.
J’ai grandi.
J’ai appris que ce super bonbon, même si la ville de Lille en fabriquait, elle aussi, était une friandise flamande.
Nous y avions droit lorsque nous allions « à la mer ».
Entendez par là la « Mer du Nord », où des boîtes plus appétissantes les unes que les autres se retrouvaient dans les vitrines des commerçants.
Mon père m’avait expliqué que c’était le produit phare de la ville de Veurne, en Flandres, que là étaient réalisées les meilleures, les plus goûteuses babeluttes du monde!
Mais pourquoi « babelutte »???
Il l’ignorait.
Et je continuais à rire à chaque fois que j’entendais le mot.

J’ai encore grandi, quitté la Belgique.
Et je n’ai pratiquement plus jamais mangé de babeluttes.
Mais ce nom rigolo me revient de temps en temps.
Comme ce matin où, regardant bêtement le pansement provisoire que j’avais bricolé sur mon doigt que j’ai délivré de son attelle pour quelques heures, je me suis dit: « Pansement raté. On dirait une babelutte. »

Tiens? Revoilà le mot extirpé de mon passé.
Cette fois, il fallait en avoir le coeur net.
J’ai cherché, et j’ai trouvé.
L’histoire dit que le nom proviendrait des mots flamands « babelen » et  » uit », qui signifient en français « parler beaucoup » et « terminé ».
La légende veut que, à l’époque, pour faire taire un bavard,on lui offrait une babelutte.
Essayez de parler avec cela dans la bouche… vous comprendrez!!

J’ai donc appris quelque chose.
Et je me souviens encore de la saveur de ce délicieux bonbon.
Pensez-y si vous allez vous balader en Belgique!

Martine Bernier

Claudio Corallo: l’élégant aventurier des saveurs

10 novembre, 2011

claudiocoralloecriplume.jpg
Photo d’Eric Bernier

C’était vendredi dernier. Un rendez-vous pour un article… et une rencontre exceptionnelle. Claudio Corallo était en Suisse entre deux avions, deux destinations, lui qui partage sa vie entre Sao-Tomé e Principe, en Afrique, Lisbonne et Prague. A la fin de l’entretien qui a duré tout l’après-midi, nous avions échangé nos coordonnées personnelles, et nous convenions qu’il ferait escale par chez nous lorsqu’il reviendra, avec son épouse, en février.
J’ai envie de vous faire découvrir cet homme sensible, passionné et passionnant, au destin hors du commun.
Voici l’article tel qu’il paraît aujourd’hui dans l’hebdomadaire « Terre et Nature ».

Parti de l’Italie, son pays natal, Claudio Corallo est devenu un orfèvre en matière de culture de café et de cacao. Lui qui ne se sent bien qu’au cœur de ses plantations africaines est de passage en Suisse pour l’ouverture d’une boutique contenant ses produits hors du commun.

Claudio Corallo est un personnage unique. Il y a en lui autant d’Indiana Jones que de cultivateur amoureux fou de sa terre. Sa vie est une aventure. Et sa terre n’est pas celle de Florence natale. Lui dont sa maman disait: « Tu t’es trompé de lieu de naissance, tu aurais dû naître en forêt! » se spécialise en suivant ses études à l’Institut Agronomique pour l’Outremer avant d’accepter un premier contrat lui permettant de travailler au Zaïre avec un projet de coopération. En 1979, il rachète une plantation de café abandonnée, de 1250 hectares, au fin fond des forêts les moins explorées du pays. Il y plante du café, forme la population locale, apprend la langue et vit dès lors au cœur d’un océan de verdure. Pour y accéder, il faut voyager sur le fleuve, en pirogue ou en bateau à roue et terminer les 95 derniers kilomètres du voyage à pied. Claudio construit une piste d’atterrissage pour rompre un peu l’isolement dans lequel il vit avec sa famille. Les animaux sauvages qui visitent la plantation ne l’effraient pas. Désormais, sa vie est ici, avec son épouse et les trois enfants qui naîtront de leur union.

De la réussite au renoncement

Sa plantation, il lui prodigue les meilleurs soins. En 1989, sa première production est une merveille de qualité. Mais huit ans plus tard, la situation politique du pays se dégrade et il doit tout abandonner précipitamment. « J’avais senti venir le vent, raconte-t-il. En 1993, j’avais loué une plantation à Sao Tomé-e-Principe, deux îles qui représentent l’un des plus petit pays d’Afrique, dans l’Atlantique Sud, et j’y avais installé ma famille. Quand je suis parti à mon tour, il a fallu tout recommencer. J’ai planté du café sur une île et du cacao sur l’autre. Aujourd’hui, j’y vis toujours. »
Le déchirement de ce départ d’un pays où il a laissé son cœur n’empêche pas Claudio de se remettre au travail sans attendre. Au fil du temps, il rachète ses nouvelles plantations. Sur Sao Tomé, dans sa plantation de Nova Moka, il cultive le café avec sa famille, fort de l’expérience d’une vie. Sur Principe, dans sa plantation de Terreiro Velho, il apporte la même rigueur et la même attention au cacao, culture nouvelle pour lui. Esthète exigeant avec lui comme avec les autres, il cherche les variétés possédant les meilleures saveurs, est partout sur le terrain et se jette à corps perdu dans le travail. Il développe une méthode de fermentation naturelle, trouve la courbe thermique idéale pour un séchage optimal des fèves.

Le must du cacao

Le résultat est magnifique. Ses fèves de cacao n’ont pas d’amertume agressive. Leur douceur permet de limiter l’apport de sucre lors de la préparation du chocolat. Les saveurs de chacun des produits issus des deux plantations de cacao comme de café ressemblent au maître des lieux: raffinées, authentiques, tout en nuance. Désormais, ce cacao, ce chocolat et ce café qui se trouvaient jusqu’ici dans les épiceries fines et autres commerces spécialisés, se retrouvent dans l’élégante boutique ouverte depuis peu à Nyon (VD) tenue par Patrick de Carvhalo, collaborateur de Claudio Corvallo.
Celui-ci revient désormais deux fois par an en Europe pour assurer le négoce de ses produits et aller à la rencontre de ses clients. Partout où il passe, il fascine et passionne ses interlocuteurs par son savoir, ses valeurs, sa sensibilité et son expérience. Sa vie est un roman qui l’a entraîné jusqu’en Bolivie où il a partagé son savoir avec des planteurs locaux. De son départ du Zaïre et de ses premières plantations où plus jamais personne n’est retourné, il parle avec tristesse mais sans aigreur. L’amertume ne fait décidément pas partie de la vie de Claudio Corallo…

Martine Bernier

Promeco Af Sarl, Patrick et Nadea de Carvalho, route de St Cergue 39, 1360 Nyon. Tél. 022 556 76 86
Site: www.claudiocorallo.com

123