La véritable histoire de la papesse Jeanne
J’ai toujours adoré l’histoire de la papesse Jeanne.
Mais si, voyons, vous ne connaissez qu’elle: elle est même représentée sur l’une des cartes du Tarot de Marseille!
Non? Vraiment? Cela ne vous dit rien?
Bon, je vous raconte…
L’histoire nous donne plusieurs versions possédant toutes une trame commune.
Aux alentours de 855, nous dit-on, une femme aurait réussi à être élue pape en cachant sa véritable identité sexuelle.
Vers 850, cette jeune fille habillée en homme et appelée Jean l’Anglais, suit des études dans une université, en Angleterre avant de partir étudier la sciences et la philosophie à Athènes.
Rien que pour cette partie de son parcours, l’histoire est belle… mais elle ne s’arrête pas là.
Sa route la mène à Rome où elle s’intègre à la Curie.
Personne ne sait qu’elle est une femme, mais sa piété et son érudition la rendent populaire.
A tel point qu’elle est élue pape par le peuple romain, par acclamation.
Jeanne se montre très rarement en public.
Mais un jour, pendant la célébration d’une messe, ou de la procession de la Fête Dieu, selon les versions, elle est prise de douleurs violentes et accouche d’un enfant.
Scandale!
Certains chroniqueurs disent ensuite qu’elle est morte en couches, d’autres qu’elle est lapidée par la foule, d’autres enfin qu’elle est simplement défroquée.
Depuis, nous dit-on encore, l’Eglise a été obligée de vérifier le sexe du nouvel élu en le faisant s’asseoir sur une chaise percée pour procéder à l’examen intime.
La dite Eglise a été jusqu’à accréditer cette légende jusqu’au IXe siècle.
Mais les historiens se sont penchés sur le cas de Jeanne et ont découvert de nombreuses inexactitudes et anachronismes.
Par exemple, la Fête-Dieu n’a été instaurée qu’au XIIIe siècle…
Dans la liste des papes, à aucun moment, le pontificat de la Dame aurait pu trouver place.
Mais alors, d’où vient l’origine du mythe?
Il semblerait qu’il prendrait sa source dans le surnom donné de son vivant au pape Jean VIII pour son comportement jugé trop faible face à l’Eglise de Constantinople.
Pas de Jeanne, donc…
Mais quelle histoire…
Martine Bernier
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