Archive pour la catégorie 'Activites en famille'

Maison de Louis Pasteur: Pasteur intime

28 juillet, 2011

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(Photos: Maison Pasteur)

A chaque fois que nous passons  par Arbois (Franche-Comté),  je regarde le panneau indiquant la Maison de Pasteur, et je me dis que j’aimerais la visiter et lui consacrer quelques lignes.
Hier, mon vœu a été exaucé. 

Dès l’instant où vous poussez la porte de la maison aux façades garnies de lierre grimpant, vous retournez un bon siècle en arrière. Louis Pasteur (1822 – 1895) a bel et bien vécu ici, dans la maison de son enfance, ancienne tannerie familiale, devenue ensuite la maison de ses vacances, puis de ses  vieux jours.
Tout est resté en l’état, y compris un papier peint d’époque étonnamment préservé, apportant à la demeure un aspect  intime.
A la patère de la chambre, le vieux panama et le feutre sont accrochés, le calot du scientifique trône sous vitrine.
Du linge de maison est toujours prêt à être utilisé dans le boudoir-dressing de Mme Pasteur, la table est dressée comme pour recevoir des invités, les armoires regorgent de vaisselle…
Le rond de serviette gravé à la main  « Zizinette », surnom donné à la petite-fille de Pasteur par son célèbre grand-père est toujours rangé à sa place, ses livres trônent dans la bibliothèque, très éclectique, le jeu de dames patiente en attendant le retour des joueurs.
Au mur du premier étage sont toujours accrochés les dessins et fusains que Pasteur avait réalisé alors qu’il n’était encore qu’un jeune adolescent.
S’
y révèle le talent académique mais déjà très sûr de cet homme qui rêvait de suivre sa vocation artistique avant de se vouer totalement à la science.
Pasteur, en sortant de sa chambre, devait seulement traverser le corridor pour entrer dans le vaste laboratoire qu’il avait fait aménager. Un équipement moderne  et fonctionnel pour l’époque lui permettait de mener à bien ses recherches et ses expériences.  La pièce est équipée d’une chaudière d’incubation, de becs de gaz, d’eau courante. 
Aujourd’hui encore, ses fioles, ses canules et ses ballons n’ont pas bougé.
On peut lire sur les étiquettes « bouillon de poule » ou « jus de raisin ». Leur contenu est intact depuis 1878 pour le raisin et 1883 pour le bouillon, preuve du bien-fondé de ses théories.
C’est ici que le chercheur a repris ses travaux sur les fermentations, la théorie des germes et la stérilisation. 
Sur son bureau, une enveloppe semble avoir été ouverte hier.
Elle porte un cachet postal et, en guise d’adresse, ces deux lignes:

- » A celui qui fait des miracles
Rue d’Uhn, Paris »

Dans cette maison, que Pasteur appelait son « Château de la Cuisance », du nom du cours d’eau au bord duquel il est installé, l’émotion est présente dans chaque pièce.
Ici a vécu un homme reconnu bienfaiteur de l’humanité, qui a sauvé un nombre inestimable de vies, qui est à la base des notions d’hygiène, qui a découvert le vaccin contre la rage et tant de notions fondamentales à notre vie actuelle.
Les visites sont personnalisées, sous la houlette d’un personnel chaleureux et visiblement éprise l’histoire de l’homme, de la maison sur la mémoire desquels il veille aujourd’hui.
L’accueil est chaleureux, la visite passionnante.
Une escale émouvante à ne surtout pas manquer si vous passez dans la région… et bien difficile à quitter.

Martine Bernier 

La Maison de Louis Pasteur, Arbois maisondelouispasteur@wanadoo.fr 
www.academie-sciences.fr/pasteur.htm 

Chère bouteille

27 juillet, 2011

 Peut-être l’avez-vous lu, vous aussi: un Château d’Yquem  a été vendu 75.000 livres (85.000 euros) mardi à Londres.

 Non, un Château d’Yquem n’est pas un coquet petit manoir. 
C’est un vin blanc de Bordeaux.
Du coup, la bouteille qui est devenue,  la plus chère bouteille de blanc jamais vendue, va se retrouver dans le livre Guinness des records.

Mais qu’a-t-elle donc, cette bouteille, pour être aussi chère?
C’est un Sauternes de deux cents ans.
De 1811, précisément.
Et qui donc a mis une telle somme pour l’acquérir, penses-vous? 
Christian Vanneque, ancien sommelier en chef de La Tour d’Argent, à Paris.
Il l’a acheté pour sa collection privée en expliquant que « C’est un vin rare, qui a été goûté à trois occasions et qui a reçu à chaque fois les cinq étoiles possibles ».
Inutile de préciser que la bouteille va avoir droit à un régime particulier.
Elle sera exposée dans une vitrine blindée, dont la température et l’hygrométrie seront contrôlées, pendant six ans, dans le restaurant du collectionneur, le SIP Sunset Grill, à Bali, en Indonésie.

Il a encore précisé: »Je l’ouvrirai dans six ans pour fêter le 50e anniversaire de la date à laquelle j’ai commencé à travailler à Paris et je le boirai avec ma femme, mes frères et des amis. Je connais déjà le menu qui l’accompagnera »..

Voilà voilà…
Il est clair que ce ne sera pas un sandwich.
Martine Bernier

Tintinophiles à Cheverny

1 février, 2009

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Moulinsart, le château du capitaine Haddock, existe. Il se trouve dans le Val de Loire, où l’occasion est donnée aux visiteurs d’entrer dans la bande dessinée d’Hergé.

La légende dit que, alors qu’il se promenait dans la région, en quête d’un toit pour le capitaine Haddock, treize ans après avoir créé Tintin, Hergé aurait eu le coup de foudre pour le château de Cheverny, dans le Val de Loire. Vrai ou faux?
« À peu près vrai, sourit le Marquis Charles-Antoine de Vibraye, propriétaire actuel du château. Hergé s’est en effet mis à la recherche d’une demeure pour le capitaine. C’était un dessinateur aussi documenté qu’inspiré. Il semblerait qu’il a découvert Cheverny dans un livre, et qu’il a été séduit par sa ligne claire. Mon grand-oncle, qui était propriétaire du château à l’époque est décédé en 1976, sans jamais avoir vraiment parlé de cet épisode à quiconque. Nous n’avons donc pas de preuve de la visite d’Hergé. Mais nous savons qu’un dépliant de Cheverny a été retrouvé chez lui et se trouve aujourd’hui à la Fondation Tintin. »

LA CRYPTE DE RACKHAM
Moulinsart ressemble à s’y méprendre à Cheverny. À ceci près qu’Hergé a supprimé les deux ailes du château pour sa bande dessinée. Le grand escalier central est authentique lui aussi. Mais, au risque de décevoir les adeptes du « Trésor de Rackham le Rouge », la crypte du château est, elle, pure invention. Au fil du temps, les propriétaires de Cheverny comprennent l’intérêt que représente pour eux le filon Tintin. En 2001, les tintinophiles comblés découvrent pour la première fois l’exposition permanente, installée dans une dépendance du château et intitulée « Les secrets de Moulinsart ».
« La majorité des 300 à 350’000 visiteurs que nous recevons chaque année viennent parce qu’il s’agit d’un château du Val de Loire, confie le Marquis. Mais ils sont de plus en plus nombreux à se déplacer pour Tintin. Pour ma part, il a bercé mon enfance. J’ai donc toujours trouvé tout naturel de retrouver le château familial dans la BD.  »

IMMERSION EN BD
Cette impression de vivre dans la bande dessinée, l’actuel maître des lieux a décidé de la faire partager au public. En pénétrant dans le pavillon abritant l’exposition, le visiteur est immédiatement saisi par l’ambiance sonore et très ludique de l’exposition. Chaque pièce met en scène un passage de certains albums, avec un sidérant respect du détail. La première pièce est la reconstitution fidèle l’endroit où Tintin est retenu prisonnier, dans « Le Secret de la Licorne ». Avec une poutre accrochée sur un balancier composé de draps, il perce le mur de la cave du château de Moulinsart, qui n’appartient pas encore à Haddock, et découvre la crypte. Un peu plus loin, dans le salon du château, la nuit est tombée et l’orage éclate. Un bruit de verre brisé: le professeur Tournesol vient d’être enlevé. Le passant est plongé au cœur de l’énigme de « L’Affaire Tournesol ». Un crochet par son laboratoire permet de découvrir le sous-marin à corps de requin et les étranges appareils sur lequel travaille le savant. Un détour par la chambre occupée par Tintin à Moulinsart, révèle pour la première fois une facette jusqu’ici inconnue du personnage. Très conservateur, celui-ci a conservé une infinité de souvenirs de ses aventures, tous rangés dans sa chambre.

Chaque pièce, chaque couloir est peuplé de voix, de bruits, d’ambiance. Partout, des trappes attendent d’être ouvertes, révélant des objets cultes de la BD. Comme les ustensiles utilisés par l’infernal petit prince Abdallah pour empoissonner la vie d’Haddock dans « Tintin au Pays de l’Or Noir ». À l’étage, la Castafiore s’égosille, interprétant inlassablement l’air des Bijoux, devant une fresque mettant en scène tous les personnages de l’ensemble des albums du célèbre reporter.

ALLO, BOUCHERIE SANZOT?

Plusieurs portraits ornent les murs de l’exposition. Les plus drôles tracent un parallèle entre la fiction et la réalité. Sous les tableaux représentant les personnages secondaires de la BD, ont été disposées les photos de ceux qui remplissent leurs fonctions dans la réalité: le gendarme, le maire, le boucher, le garagiste ou le majordome.
« Nestor, le majordome, existe bel et bien, explique Charles Antoine de Vibraye. Dans la réalité, il s’appelle Jean-Claude et est aussi attaché au château que peut l’être Nestor. Il y a une similitude troublante entre la réalité et la bande dessinée. Ainsi, la boucherie Sanzot s’appelle en fait la Boucherie Château. Et nous avons eu très souvent des coups de téléphone de personnes qui voulaient nous commander des steaks, exactement comme dans les livres. Nous devions leur expliquer que nous étions le château, et non pas la Boucherie « le Château ».  »

Martine Bernier

+ D’INFOS

Domaine de Cheverny. Visite à la carte comprenant, à choix, la visite du château, l’exposition Tintin, le parc et le canal. Le château est ouvert tous les jours de l’année. Pour tous renseignements: 0033 2 54 79 96 29. Site internet: www.chateau-cheverny.fr