Archive pour la catégorie 'Actualite'

Obama Prix Nobel

9 octobre, 2009

Pour tous ceux, dont je fais partie, qui aiment Obama, la nouvelle est un bonheur.
Prix Nobel de la Paix…
Ce n’est pourtant pas vraiment une surprise. On l’espérait…
Quel symbole…
Je ne vais pas réécrire ce que tous les journaux du monde ont déjà dit.
J’évoquerai juste le souvenir que j’ai du petit matin de son élection, lorsque j’ai échangé des messages alors que le soleil n’était même pas levé, avec l’un de mes amis, Pierre-Yves, qui lui aussi vivait la même émotion que moi, du fond de son lit.
Nous nous disions: « Quelle émotion pour le monde… quel espoir… Pourvu qu’il soit assez fort pour tenir ses promesses, pourvu qu’on ne lui mette pas de bâtons dans les roues, pourvu qu’on ne l’assassine pas… »

Même pas un an après son élection, il est honoré du Prix Nobel «pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples» dit le comité du Nobel.
Obama veut un monde sans armes nucléaires, où des passerelles de compréhension seraient construites entre les hommes et les cultures.
Il tient ses promesses.
Un homme qui tient ses promesses…
Il donne envie de croire en l’humanité, nous fait dire que, même s’il existe des hommes minables, misérables, il en est d’autres exceptionnels.
Quel incroyable parcours que le sien…
Et toujours, depuis son arrivée dans la course à la présidence, cette impression de vivre des moments historique, d’assister à des événements majeurs de l’Histoire du Monde.

Il dit ne pas vouloir ce prix. Mais… sa vie le dépasse aujourd’hui…

Martine Bernier

Les Hommes-Taupes

7 octobre, 2009

Ma vie m’entraîne en ce moment à la Saline et aux Mines de Sel de Bex, en Suisse, où j’ai la chance de rencontrer individuellement chacun des employés.

Lundi, pour la première fois, j’ai pu passer du temps avec les hommes qui travaillent dans la mine, parmi lesquels les trois derniers mineurs de Suisse, me dit-on.
Je devrais dire cinq: deux mécaniciens oeuvrent eux aussi dans la mine et se consacrent à la maintenance si difficile des installations.

Je connais les mines de sel, royaume mystérieux situé à 400 mètres sous la montagne.
Les touristes y accèdent par un petit train et débouchent dans un univers souterrain très particulier.
Hors des salles bien éclairées réservées à la partie musée, s’étendent des kilomètres de galeries, le plus souvent plongées dans le noir.
Le domaine réservé des mineurs.
Environ une fois par an, ils procèdent à un sondage qui dure huit mois.
Ils extraient des « carottes » du sol, qu’il vont chercher jusqu’à 800 mètres de profondeur.
Tous m’ont dit: « Quand on trouve du sel, c’est l’explosion de bonheur! »
Je les imagine…

De l’eau douce est injectée dans ces forages puis repompées sous forme de saumure ensuite transportée à la saline pour en extraire le sel.

La vie de ces hommes-taupes est impressionnante.
Ils vivent dans la mine de 6 heures à 15 heures, chaque jour de la semaine, sans en sortir.
En hiver, ils ne profitent de la lumière du jour que très peu de temps.
Leur métier est salissant, dur. Ils vivent constamment dans la semi-obscurité, le sel et l’eau.

Monde vivant, la mine évolue constamment. En raison de la présence du sel, le matériel installé subit la corrosion a une vitesse folle.
Des petits ou gros, voir très gros morceaux de roche tombent régulièrement des plafonds et des murs (à noter que la partie visiteurs est sévèrement contrôlée).

Et le grisou, ce gaz métane qui fait frémir, existe là-bas comme dans toutes les mines du monde.
En 350 ans d’exploitation, il a tué, blessé.
Tapi dans les galeries du 11e étage, il y dort sans que plus personne ne s’aventure dans ces lieux.

La sécurité a fait d’énormes progrès au cours de ces dernières années. Les mineurs disposent de détecteurs fixes, dans les salles, et d’autres, mobiles, qu’ils prennent avec eux chaque jour.
Une alarme se déclenche dès que l’atmosphère devient suspecte. L’orage, semble-t-il, peut provoquer des poches de grisou importantes. Mais les hommes ne sont jamais à l’abri d’une mauvaise surprise. Même en forant, ils peuvent libérer le gaz qui peut alors faire refouler l’eau du forage avec une force saisissante.

La nuit, les hommes ont instauré un système de permanence. A tour de rôle, ils peuvent être appelés si les appareils électroniques détectent une panne, une fuite ou un problème quelconque.
Tous m’ont expliqué que, s’ils doivent intervenir ainsi, de nuit, ils prennent des mesures particulières.
Comme la personne de piquet se déplace seule, elle téléphone à l’un de ses collègues pour l’informer qu’elle entre dans la mine, puis le rappelle toutes les heures jusqu’à sa sortie.
Il peut lui arriver n’importe quoi, une chute ou un accident quelconque, il faut au moins que quelqu’un soit prévenu…

Ensuite, le mineur prend sa voiture et se rend sur le site de la mine, au Bouillet.
Tous m’ont dit que c’est ce qui les impressionne le plus.
Le site n’est pas éclairé la nuit, et est très impressionnant, en bordure de forêt et de montagne.
Une fois sur place, il sort le train et s’engage dans les galeries.
Entrer de nuit dans un univers pareil… la seule pensée me donne froid dans le dos.
Eux pas.
Lorsqu’ils entrent dans la mine, même seuls de nuit, ils sont chez eux.
Il y règne une température constante de 18 degrés.
Là-bas, ils retrouvent leurs automatismes, et s’attellent à la tâche.

Tous affirment qu’ils ne pourraient plus travailler ailleurs, qu’ils sont fiers d’être mineurs, fiers de s’inscrire dans ces dynasties professionnelles qui les ont précédés.
Il faut dire que, parmi les générations de premiers mineurs figuraient des héros.
Pour creuser chaque marche au marteau et à la cisette dans le noir, il fallait être héroïque.
Des héros discrets, qui estimaient sans doute être là pour gagner leur pain, et ne rien faire d’extraordinaire…

Aujourd’hui encore, plusieurs membres de mêmes familles travaillent à la mine comme à la saline.
Parmi les trois mineurs de sel, deux sont pères et fils.

Lorsqu’ils sont seuls dans la mine, tous me parlent des bruits étranges qu’ils entendent alors qu’il n’y a personne.
La mine respire, vit sa vie…
Ou alors, est-ce le Frelaton, dont ils parlent en souriant à peine, ce « vieil homme de la mine », ce fantôme qui se manifeste lorsqu’il est dérangé?
Mystère…

Martine Bernier

http://www.mines.ch/

Adieu, Monsieur de Diesbach…

4 octobre, 2009

Le 21 septembre dernier est décédé le journaliste suisse que j’admirais le plus: Roger de Diesbach. Il n’avait que 65 ans. Il a été le rédacteur en chef de la Liberté, notamment. Je l’admirais pour sa droiture, son éthique, sa vision de notre métier, et son talent de journaliste d’investigation.

Lorsque j’étais à l’Ecole de Journalisme, il est un jour arrivé pour nous donner une cours. Grand, élégant dans sa chemise en jean, un foulard noué autour du cou, chevelure blanche, il était tellement charismatique qu’il a réussi à tenir son auditoire en haleine pendant toute l’après-midi. Et ce n’est pas chose facile quand on a devant soi de jeunes loups fraîchement sortis de belles écoles et convaincus d’être l’élite de l’humanité.

Il a été magnifique et passionnant.

J’ai eu l’occasion de lui parler plusieurs fois par la suite. Je ne faisais pas partie de son armada de journalistes, j’ai juste collaboré ponctuellement avec son journal. Mais j’ai toujours apprécié l’écouter parler. C’était un homme courageux, infiniment respectueux de son métier.
Il disait que la presse devait apporter une transparence indispensable au fonctionnement de la démocratie.
Il disait que la presse ne devait pas perdre sa curiosité, que les journalistes n’ont pas le droit de voir baissé le niveau de nos médias.
Il disait aussi que s’abonner à un journal, écouter une radio ou la TV est un acte politique.
C’était un homme exigeant sur la qualité, très intelligent.

La disparition de Roger de Diesbach est terrible pour le monde de la presse romande qui traverse actuellement l’une des plus graves crise de son histoire. Nous perdons un pionnier, un guide, une conscience. Des gens d’une telle qualité à la fois humaine et professionnelle, dans ce milieu comme ailleurs, je n’en ai pas rencontré beaucoup.

Martine Bernier 

Sarko à vélo… et Scotty au champ

20 août, 2009

C’est qu’il finissait presque par nous manquer, le bougre! Il est rarissime que l’on n’entende pas parler de Nicolas Sarkozy pendant pratiquement deux semaines. Il est en vacances, c’est vrai… mais bon.  Et puis aujourd’hui… le retour! Pas un retour hyperactif, non. Mieux que cela: un retour à vélo. Histoire de prouver qu’il va bien et que le malaise dont il a été victime fin juillet n’est plus qu’un mauvais souvenir.

C’aurait pu être une balade tranquille et discrète, mais… mais… la byclette présidentielle a une particularité. Et quelle particularité! Un proche de la première secrétaire  du Parti Socialiste a affirmé avoir reconnu le vélo. Si! Il s’agit de celui offert à Nicolas Sarkozy par Martine Aubry  lors d’une cérémonie des voeux en juillet 2008, à la mairie de Lille. Le président l’a avoué en public dernièrement, il l’aime son vélo qu’il estime excellent. Voilà! Ce rapprochement Droite – Gauche par l’intermédiaire de la Petite Reine résume en un clin d’oeil symbolique la quasi totalité de l’Histoire de France.

Et bien c’était la première nouvelle de la journée.

L’autre étant que Scotty, ma chienne, arbore résolument un look de gavroche. Depuis que les poils ont poussé sur ses oreilles, celles-ci se terminent par une sorte de plumet qui flotte gracieusement au vent lorsqu’elle accourt ventre à terre. Elle n’a plus exactement le style scottish terrier, mais elle est bien dans sa peau. Donc, je la laisse profiter à fond de sa dernière semaine de liberté. Puis elle aura droit à un toilettage dans les règles de l’art, pour réintégrer sa nouvelle vie.

En fin d’après-midi, après le passage d’Alain, j’étais effondrée dans ma cuisine quand mon chien rustique est venu s’asseoir devant moi et m’a longuement regardée en penchant la tête à gauche, puis à droite. Je lui ai expliqué ce que j’avais sur le coeur. La souffrance, le chagrin… Vu l’élan de pseudo affection qu’elle a eu envers moi à cet instant, j’ai eu l’impression qu’elle me comprenait. En fait, l’heure de son repas avait sonné. Fichue bestiole…

Exactement à la même minute, j’ai reçu deux sms. L’un d’Alain m’envoyant un mot d’amour. L’autre du Visiteur des Etoiles.
Mon Triangle d’Or s’est reformé instinctivement autour de moi. Cocon de protection… auquel sont venus se joindre mes parents de coeur qui ont téléphoné à cet instant. Tous partagent le même ressenti…

Eric a atterri à Genève dans l’après-midi.

Ce soir, j’ai le coeur serré comme jamais. Je n’arrive pas à exprimer ce que je ressens, tellement j’ai mal. Mais je sais que je vais le faire. On ne peut pas survivre en étouffant de cette façon. Certaines choses doivent être exprimées et le seront.

Je sais que mon Visiteur des Etoiles viendra ce soir à notre rendez-vous nocturne. Pas besoin de mots, je sais simplement qu’il sera là. En attendant, je relis un ouvrage consacré aux Grands Maîtres de la peinture. Boticelli, qui a sublimé la beauté féminine… Je retrouve le visage d’Aurore dans certains de ses personnages.  Petite Aurore, rayon de soleil dans cette dernière semaine de ma vie dans ce pays que j’aime…

Martine Bernier

 

 

 

Bagdad en sang…

19 août, 2009

Nous devrions pourtant être habitués, à force… C’est vrai: chaque jour ou presque, les médias se font l’écho d’attentats meurtriers un peu partout à travers le monde. Mais là…  Nous apprenons que ce mercredi, à quelques minutes d’intervalle, six attentats à la bombe ont fait au moins 95 morts et 536 blessés à Bagdad.

J’ai été assommée en lisant ces chiffres. C’est énorme, inacceptable, inqualifiable…  les observateurs estiment que ces attentats sont la preuve que les forces de sécurité irakienne ne sont pas à la hauteur de leur tâche depuis le retrait des troupes américaines.  C’est aussi et surtout la preuve de la folie humaine.

Devant ces actes sauvages, j’en viens à me demander si ceux qui en sont responsables savent encore pourquoi ils tuent… C’est tellement fou… Comment peut-on s’habituer à la violence, aux crimes, à la folie meurtrière? C’est impossible… Je pense qu’aucun d’entre nous n’oubliera jamais les images terrifiantes de ce fameux 11 septembre où l’horreur a atteint son comble. Nous ne devons pas nous habituer, jamais…

Cette nuit, loin de la souffrance du monde, la conversation a été très belle avec le Visiteur des Etoiles. Heureusement que ces moments existent. Je venais de passer un moment très doux avec les membres de mon Triangle d’Or (tournée de café sur le muret qui entoure la maison… le « Café du Muret »), lorsque mon téléphone a vibré. Ces moments sont des cadeaux. Je l’ai déjà écrit: il apaise là ou un autre détruit.

J’ai peur de la journée de demain. Pourquoi? Nous verrons demain soir….

Martine Bernier

Petit Papa Dylan… et la fin d’un week-end…

9 août, 2009

Bob Dylan est un chanteur que j’aime. Oui, je sais, je ne suis pas originale, nous sommes très nombreux dans ce cas. L’avoir vu deux fois sur scène a été un double bonheur. Et puis, aujourd’hui, je découvre sur Internet une nouvelle assez insolite. A 68 ans, cette légende de la musique a décidé de sortir un album de standards de Noël pour à la fin de cette année. Il aurait déjà enregistré quatre morceaux à Santa Monica.

Fascinant… Le génial Monsieur Zimmerman dont certains textes sont étudiés dans les universités américaines, va se plier à la tradition. Avec sa voix éraillée, le résultat sera sûrement particulier.

Dylan fait partie de ma jeunesse, de mon adolescence, de mon âge adulte. Il colle à ma vie… Le retrouver en Père Noël me rend un peu perplexe. J’attends de voir… ou plutôt d’entendre…

Le week-end s’est terminé en douceur. Entre bonheur et déception. Mes deux jours avec Aurore ont été tendres et étranges… Elle est une perle… J’ai fini la journée avec mon bon géant. Nous parlons de l’avenir avec des sanglots dans la voix. La séparation qui s’approche, nous l’appréhendons. Je lui ai glissé au poignet le même bracelet en cuir que celui que je porte et qui me vient d’Ouzbékistan..

Alain continue à me faire mal, très mal…  Comment pourrais-je ne pas en vouloir à celui qui a plongé ma vie dans un océan de chagrin et d’incertitudes et qui a repris la sienne tranquillement, alors qu’il sait… Non seulement il a brisé ma vie, mais en abime plusieurs autres, par ricochet. Et ne semble pas concerné. Ce qui provoque des réactions qui grondent de plus en plus fort. Rien n’est pire que le silence, le mépris, le mensonge…

La nuit est tombée depuis longtemps. La lune est rousse, entourée d’un halo floconneux. Le téléphone sonne dans la soirée. Pour une voix qui me touche profondément. Quelqu’un m’explique qu’il marche seul sur la route, à la recherche d’un réseau téléphonique lui permettant de me parler un peu.  C’est paisible…

M.B.

 

http://www.dailymotion.com/video/x1i30b_bob-dylan-hurricane_music

Michel Polnareff, la vie et la force d’un commentaire

2 août, 2009

Demain soir, France 2 consacrera une partie de sa soirée à la diffusion d’un reportage sur Michel Polnareff. Ce chanteur particulier, merveilleux musicien, je l’apprécie depuis mon enfance. Aussi, lorsqu’il est venu donner un concert à Genève après trente ans d’absence, mes billets étaient réservés depuis plusieurs mois. L’instant précis où il est apparu sur scène, je ne l’oublierai jamais. Quelle ferveur dans la salle… Johnny Halliday était présent, venu écouter son ami en famille. Ca a été un concert magique, émouvant, généreux. J’ai adoré l’interprétation qu’il a faite de la chanson de lui que je préfère: « L’Homme qui pleurait des larmes de verre ».  Ce formidable compositeur, porteur de tellement d’attente de la part de son public, n’a pas déçu. Il a été épatant.

J’ai lu sa biographie, ai tout vu et tout lu sur lui. Et pourtant, je ne chercherai jamais à le rencontrer en interview dans le cadre de mon travail. Pourquoi? Parce que… je n’aurais rien à lui demander. J’ai juste un bonheur pur et quasi enfantin à l’écouter, notre « Amiral ». Et je crois qu’Eric, mon ex mari et meilleur ami, a eu autant de plaisir que moi à l’entendre et le voir en concert alors qu’il ne faisait pourtant pas partie de la Grande Confrérie des Fans.  J’ai rarement eu autant de plaisir à assister à un récital. Tout ce qui sera dit dans le documentaire qui passera demain, je le sais sans doute déjà. Et il y a de grandes chances pour que je connaisse déjà les images qui seront diffusées. Mais je pense qu’il y a de fortes chances pour que je sois devant l’écran.

Après une journée au cours de laquelle mon moral a ressemblé à une pièce de dentelle de Bruges, j’ai rendu visite à Steph et Véro , deux de mes complices du Triangle d’Or. Le commentaire qu’a laissé Véro ce soir sur l’article d’hier me poursuit. Mon départ vers la Suisse est prévu pour le 27, et Alain n’a toujours pas bougé. Je suis déchirée. Où est ma vie, mon avenir? Ai-je raison de partir? Je suis écartelée entre ceux que j’aime ici et ceux que j’aime là-bas. Mais surtout, j’ai toujours mon coeur captif entre les mains d’un homme qui s’est perdu.

Je suis mal. Mais le monde continue à tourner, le malotrus. Kouchner a confié dans la presse aujourd’hui qu’il faut que « nous bâtissions la paix avec les Afghans ». Une paix qui ne peut passer que par un dialogue avec les talibans. Il a fait cette déclaration alors qu’un 29e soldat français vient d’être tué en Afghanistan. C’est tragique… Mais c’est la première fois que j’entends parler de dialogue dans cette situation. Comment être indifférente à la souffrance du monde, même si la mienne est insupportable?

Martine Bernier

 

L’art et la manière de lutter contre les insomnies

29 juillet, 2009

L’histoire se passe dans les Hautes Alpes. Depuis un bon moment, nous raconte le journal le Dauphiné,  les  copropriétaires d’une résidence se désolaient de retrouver leurs voitures endommagée et couvertes de griffures. En bonne logique, ils faisaient réparer leurs véhicules… qui étaient aussitôt abimés à nouveau.

L’heure était grave. Le cas a été discuté lors des assemblées des copropriétaires, et auprès du syndic avant que des plaintes multiples soient déposées au commissariat. Sans résultats.

Certains propriétaires ont alors décidé de se transformer en inspecteurs  gadget. Cachés au-dessus des garages ou derrière leurs fenêtres. Toujours sans succès. Exaspérés, le syndic et les copropriétaires ont  placé une petite caméra derrière un volet, tournée vers le parking. Trois autres voitures ont été victimes du rayeur sauvage, motivant le syndic à consulter la bande-vidéo. Et là, ô surprise…. ils ont découvert que le vandale était une dame de 79 ans, à l’irréprochable réputation.

Pourquoi s’acharnait-elle contre les carrosseries? Parce qu’elle souffrait d’insomnie et n’avait rien trouvé de mieux, pour se calmer, que d’aller griffer les voitures. Pas bien, ça… Notre Calamity Jane va devoir rembourser les dégâts non pris en charge par les assurances, ainsi que les franchises, pour un total de près de 7000 euros.

Je ne sais pas si la méthode est efficace pour lutter contre l’insomnie, mais il est clair qu’elle est un peu chère. D’autant que les relations de la dame avec ses voisins risquent d’être légèrement compromises. Je rassure mes complices du Triangle d’Or, je ne vais pas essayer.

 

Martine Bernier

Nicolas Sarkozy n’est pas incassable!

26 juillet, 2009

C’est la nouvelle de la journée: Nicolas Sarkozy a fait un malaise alors qu’il pratiquait son footing à Versailles. A force de le voir sur tous les fronts, boulimique d’activité, nous avions oublié qu’il était aussi vulnérable que n’importe lequel d’entre nous.

C’est le problème avec les gens qui ont eu une vie difficile ou très chargée. Comme ils sont toujours restés debout, on imagine qu’ils peuvent tout supporter. On peut donc tout leur faire endurer. De toute façon, quelle importance. Je connais bien le sujet. Un inconscient qui m’imagine de cette race me fait subir ce qu’il ne ferait jamais supporter à un chien. Ou plutôt à l’un de ses chats.

Sans vouloir prendre position face à la politique ou la personnalité de Nicolas Sarkozy, j’avoue avoir souvent été choquée par la dureté des attaques dont il est l’objet. Le droit à la critique de l’action politique a des limites… Lui est attaqué sur sa personnalité, sa vie, son physique, sa taille… Ce doit être usant. Le malaise d’aujourd’hui est bénin, disent les médecins. Mais il ne faut pas s’étonner. Un trop plein de stress a toujours des conséquences.

Il faudrait peut-être l’épargner un peu. Ils auraient l’air malin, les Français, si leur président mourrait en cours d’exercice, tiens. Avouez que cela ferait désordre.

M.B.

Bibi le Mouflon ou les incohérences de notre monde

26 juillet, 2009

Tiens, je ne vous ai pas parlé de Bibi le Mouflon. Grave oubli… Plutôt que de vous parler de mon coeur lourd, de mon écoeurement désormais permanent, du désespoir qui m’étouffe et me broie, je vais rectifier cette lacune.

L’histoire débute en 2007. George, apiculteur du Chambon-sur-Lac dans le Puy-de-Dôme, sauve et recueille Bibi, mouflon abandonné par sa maman à la naissance.

C’est beau et touchant. Mais cela ne plaît pas à la commission départementale de la nature, des paysages et des sites du Puy-de-Dôme. Pas question pour  elle de laisser Bibi avec Georges. Il faut dire que la loi est claire sur le sujet: le mouflon est considéré comme un animal sauvage et ne peut de ce fait être détenu. De plus, on ne doit pas prélever un animal dans la nature: c’est considéré comme une atteinte à la biodiversité.

Pour sa punition, l’animal risque  l’abattage. Et ceci en dépit des arguments de George devant la Direction le 29 juin dernier:

« C’était comme si j’étais au tribunal, précise-t-il au journal La Montagne. On m’a posé beaucoup de questions. Et j’ai dit la vérité: que j’ai trouvé Bibi, je l’ai recueilli et protégé. Je fais attention à sa santé: il est vacciné, purgé, etc. J’ai amené des photos pour qu’ils voient que Bibi est heureux. »

Mais pour la DSV, George doit se séparer de Bibi. Et décrète que lorsque l’arrêté préfectoral sera signé, il aura trois mois pour s’en séparer.  Ajoutant que l’une des seules solutions reste l’abattage.

George est si choqué qu’il envisage de fuir avec Bibi. Il ne comprend pas pourquoi un tel acharnement.

Mais les choses ne vont pas se passer comme le prévoient les autorités. Les soutiens se multiplient un peu partout en France. Sur Facebook, Bibi devient la star de plusieurs groupes qui se mobilisent. Des centaines de membres les rejoignent, « Il faut sauver Bibi » devenant leur mot d’ordre.

Résultat, le mercredi 22 juillet, la préfecture accorde à George le droit de garder Bibi. Il aura fallu que le public gronde pour que l’on accepte d’envisager une exception confirmant la règle…

Martine Bernier

 

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