Archive pour la catégorie 'Animaux'

Koala né en France: une première

11 juillet, 2009

Il semblerait qu’il n’existe que 70 koalas vivant en dehors de l’Australie. C’est dire si la naissance d’Alkoomie (qui signifie « très jolie », en arborigène), au zoo de Beauval, dans le Loir-et-Cher, en novembre dernier, fait figure d’événement. Le directeur a expliqué que « chez les koalas, il n’y a qu’un mois de gestation, et c’était donc un embryon de 1,5cm. Le bébé koala se réfugie directement dans la poche, d’où il peut téter. À partir d’avril, on a vu un bout de patte, une oreille, puis sa tête en juin. Il est complètement sorti en milieu de semaine dernière. »

Ce n’est donc que depuis peu que le public peut enfin contempler le bébé marsupial, qui devient la coqueluche des lieux…

Il s’agit de la première naissance de koala en France et d’autres bébés sont espérés au zoo prochainement.

Nous sommes loin de l’époque où les zoos n’étaient absolument pas adaptés aux besoins des animaux.  Ce genre de naissance est la preuve vivante que ceux-ci se trouvent bien dans leur environnement. D’autant que, chez les koalas, la reproduction est une aventure difficile.

Martine Bernier 

 

 http://www.zoobeauval.com/

 

Astérix… ou le deuil d’un compagnon

8 juin, 2009

Lorsque je suis arrivée au bout de l’allée, les deux couples de mes voisins qui forment les deux angles de mon Triangle d’Or avaient chacun un chien. Véro et Stéphane m’ont présenté leur petite Baboune dont j’ai abondamment parlé, et Béa et Fred avaient Astérix, un délicieux cocker de 4 ans.

Dès la première promenade que j’ai faite avec Scotty, nous avons fait sa connaissance. Les deux chiens se sont découverts à travers le grillage, plutôt contents de se voir. A chaque promenade, les deux compères faisaient un brin de causette, je distribuais des caresses et tout le monde était content.

Il y a quelque jours, Astérix a semblé de plus en plus fatigué. Béa a constaté qu’il n’avait plus d’appétit et l’a emmené chez le vétérinaire. Dans un premier temps, il a été envoyé dans une clinique vétérinaire, mis sous perfusion et placé en observation. Et aujourd’hui, la nouvelle est tombée: le petit cocker avait une déformation rénale grave, insoignable. Et Béa a dû prendre une décision profondément triste. Lorsqu’elle est revenue de la clinique, elle était seule. Astérix ne rentrera pas de la clinique vétérinaire. Sa maîtresse lui a épargné de souffrir sans espoir de guérison. Et elle est rentrée dans une période de chagrin bien difficile à consoler… 

Ce soir, dans la maison qui fait face à la mienne, il fait triste. Aurore et Yoann, les deux enfants du couple, ont perdu leur compagnon à quatre pattes.

Oui, ce sont des animaux. Mais quel vide ils laissent lorsqu’ils nous quittent, eux qui aiment sans condition et qui ne trahissent jamais.

Salut, petit Astérix… tu nous manques déjà, petit bout toujours de bonne humeur…

 

Martine Bernier

Mon étrange Scottish Terrier…

17 mai, 2009

Un cas. Mon chien, pardon: ma chienne, est un cas.

Depuis que je suis installée à la porte de la Bretagne, elle me supplie de la laisser galoper en liberté. Comme elle a tendance à fuguer, je ne pouvais pas le faire avant que ne soit installé le portail. C’est chose faite depuis vendredi. Donc, nous avons, Alain et moi, laissé Scotty goûter à sa liberté nouvelle.

Un Scottish Terrier, par définition, a un caractère affirmé, n’a pas peur de grand-chose  et a tendance à faire ce qu’il veut. Donc, nous nous attendions à la voir filer et à avoir toutes les peines du monde à la récupérer. Au lieu de cela, elle est sortie timidement, restant sur la terrasse sans oser s’éloigner. Il a fallu que mon Grand Homme l’accompagne sur la pelouse pour qu’elle se décide à perdre sa réserve et à faire trois fois le tour du jardin à 350 à l’heure, oreilles au vent. Elle était nettement moins amusante lorsqu’elle a compris qu’Alain partait. Depuis, elle s’est branchée en mode absence, attendant le retour de celui qu’elle attend.

Hier, je lui ai proposé très souvent dans la journée d’aller s’éclater dans le jardin. Elle a fini par le faire, mais à sa façon. Elle a commencé par aller poser sa truffe sur toutes les pâquerettes qui passaient par là. Puis elle est allée sous l’Arbre aux Oiseaux et a été croquer toutes les graines qu’elle a pu trouver. Oui, je sais, mon chien est bizarre. Entendant aboyer Baboune, elle a filé dans sa direction dans l’espoir de passer un moment avec elle. Oubliant littéralement que leur dernière conversation privée l’a quand même amenée en ligne directe chez la vétérinaire.

Stéphane, mon voisin, oeuvrait dans son jardin lorsqu’il a vu que je me dirigeais vers les premières roses, de mon côté du mur, armée d’un sécateur. Voyant que je restais un peu empruntée devant un chardon qui cernait le rosier, il s’est équipé d’un gant pour arracher ce qui tenait plus d’un palmier géant que d’une banale mauvaise herbe. Pendant ce temps, Scotty continuait son inspection personnelle du jardin, tentant de trouver une ouverture pour aller rendre visite à sa copine mangeuse de Scottish.

Lorsqu’elle s’échappe, je peux faire ce que je veux, j’ai toutes les peines du monde à la récupérer. Au point qu’il m’est arrivé, découragée, de me dire: « Très bien, je la laisse filer et j’adopte un chat. »

Mais là, miraculeursement, quoi qu’elle fasse, il me suffit de prononcer le mot magique pour qu’elle accourt. Quel est ce mot? Heu… je vous préviens, c’est un peu bête. Je prends un air très classe et je lance dignement: « Scotty! Nonosse? »

Le premier qui se moque met en péril notre belle amitié.  Vous êtes prévenus.

J’ai bien essayé, à la place du « nonosse » populo, de placer: « Scotty, mon cher chien tant aimé, voudrais-tu avoir l’extrême obligeance de te déplacer jusqu’ici afin que nous puissions regagner ensemble nos appartements et mettre un terme temporaire à tes élucubrations gazonnières? ».

Mais cela n’a pas donné le même résultat. Pour être franche, cela n’a même donné aucun résultat du tout. Donc, je m’adapte.

Et j’attends la semaine prochaine avec impatience. Mercredi, Scott va perdre son look campagnard pour retrouver sa coupe Scottish clâââsse. En effet, nous lui avons pris rendez-vous chez une toiletteuse. Ce qui risque d’être assez épique. Parmi les points communs que nous avons, elle et moi, il y la même allergie aux coiffeurs. Cela promet… 

Martine Bernier 

 

Chien: L’Histoire de Baboune

30 avril, 2009

Vous vous souvenez de Baboune, la petite chienne de mes voisins qui a goûté le museau de Scotty le week-end dernier?
J’ai bien envie de vous en reparler.
Car la réaction de mes voisins est sans doute la plus sensible et la plus intelligente qu’il m’ait été donné de voir.

Donc, il faut savoir que la petite chienne en question vient d’une lignée où, apparemment, les parents sont nerveux, aboyeurs et un brin mordeurs.
Baboune, en digne fille de sa mère, a pincé elle aussi quelques fois avant de savourer la truffe scotischienne.
Pour mes voisins, le choc a été rude. Il n’était pas question pour eux de laisser leur chienne dévorer celle d’à-côté.
De plus, en maîtres responsables, ils craignaient qu’elle ne morde un enfant.

L’idée les a effleurés de s’en séparer.
Ce que j’aurais personnellement très mal vécu, et qu’ils auraient supporté encore plus mal.
Mais une réflexion commune entre Véronique, son mari et ses enfants les ont amenés à revoir les bases de l’éducation qu’ils ont donnée à Baboune.
Ils ont donc contacté un moniteur canin pour prendre son avis et suivre quelques séances avec leur chienne, ont modifié ses habitudes de vie et envisagent de la stériliser.

Je crois qu’il n’y avait pas moyen de mieux faire.
Un coup de chapeau: leur réaction pourrait servir d’exemple…

Martine Bernier

Règlement de compte à OK Jardin

27 avril, 2009

Est-ce parce que j’ai confié mon horreur des week-end sur ce blog? Toujours est-il que celui-ci s’est terminé de manière insolite.

Je vais faire l’impasse sur le dimanche matin Pas drôle. Donc je me suis consacrée à mon travail, histoire de ne pas penser. Ou du moins de ne pas trop penser. Vers 11h30, on frappe à ma porte. Je tire la chevillette et la bobinette cherra (je sais, sortie du contexte, la formule surprend), et me trouve face à ma voisine Véronique.

- J’ai lu ce que tu as écrit sur ton blog à propos des week-end… C’était tellement triste que je me suis dit que j’allais te rendre une petite visite et te montrer ce montage photos. Enfin… si cela t’intéresse! Cela te montrera un  peu mieux qui nous sommes…

Vous commencez à me connaître: j’ai accepté avec enthousiasme. Nous nous sommes installées devant l’ordinateur, et elle m’a fait entrer dans l’ambiance tendre et joyeuse des fêtes familiales, me racontant les bonheurs et les chagrins de leur vie. C’était un cadeau attendrissant… Après le départ de Véronique, j’ai emmené Scotty au jardin.

Baboune, la petite chienne de Véro et Stéphane, trottinait, attachée, sur le muret qui sépare nos jardins. Comme je l’ai déjà expliqué, elle n’aime pas trop Scotty. Donc j’ai tenu cette dernière à bonne distance. Seulement voilà… Profitant d’un moment d’inattention de ma part, Scott a foncé vers  la visiteuse et sa laisse m’a échappée des mains. Le temps que je me précipite et j’ai assisté à une scène  digne du film Rocky. Scotty a un petit côté Rantanplan. Elle a déjà eu maille à partir avec Baboune, sait que celle-ci ne l’aime pas, mais retourne vers elle joyeusement dès qu’elle la voit apparaître. Parce que elle, elle l’aime beaucoup. Oui, je sais: il lui manque une case… Ce chien est le plus doux des chiens. Je crois que si des cambrioleurs forçaient la porte de la maison, non seulement elle leur ferait la fête, mais, en prime, elle leur offrirait un café et les clés de la voiture d’Alain!

Là, malgré les aboiements nerveux de notre voisine à quatre pattes, elle s’est plantée à côté d’elle en remuant la queue. Du style: « Salut! Tu viens jouer? » 

La réaction a été immédiate. Nous avons eu droit à « Règlement de compte à OK Jardin. » Je m’attendais presque à entendre résonner la musique d’Enio Morricone. Je trouvais même une très légère ressemblance entre Scott et Charles Bronson. Si. Au niveau de la moustache.

Raconté comme cela, c’est exotique. Le hic était que Scott n’était pas armée. Et que même si elle l’avait été, elle n’aurait pas su quoi faire de son colt. Baboune a sauté gracieusement, a décidé de manger Scott et l’a mordue au visage. Cela n’a duré que quelques secondes. Quand elle a vu que j’arrivais, elle a fini par la lâcher et est retournée prudemment de l’autre côté du mur. A peine gênée.

Scotty, fidèle à elle-même, n’avait même pas fait mine de se défendre. Elle avait l’air plus surprise que souffrante. Je l’ai rentrée. Et c’est une fois à l’intérieur que j’ai vu du sang sur le sol et sur mes vêtements. Elle était blessée au museau. J’ai couru chercher Véronique, désolée, pour qu’elle la tienne pendant que j’essayais de regarder et de désinfecter la blessure. Mais il a fallu se rendre à l’évidence: cela n’allait pas suffire, la morsure était trop profonde. Béatrice, avertie par les enfants, a confirmé notre doute: il fallait filer chez la vétérinaire.

Je vous passe les détails: direction véto avec Béa, toujours aussi épatante de serviabilité, soins, nouveau rendez-vous pour le lendemain, retour à la maison et visite de Véronique complètement désolée. L’après-midi s’est poursuivie chez Béa et Fred, autour d’un gâteau. Nos conversations se font de plus en plus amicales. Et je confirme pour mes amis Suisses qui me posent la question: oui, mille fois oui, mes voisins sont mes anges gardiens (l’Ange Gardien en Chef étant Alain, bien sûr… indétrônable et efficace lorsqu’il est là.).

Quant à ma  Scott, je dois la ramener ce lundi chez le vétérinaire pour que nous avisions sur la nécessité ou non de recoudre la plaie.

Drôle de dimanche…  Mais je maintiens ce que j’ai dit hier: même si Scotty a tout fait pour mettre un peu de piment dans ce week-end, j’ai toujours aussi horreur de ces jours sans Lui.

 

Martine Bernier

Brigitte Bardot…

25 avril, 2009

J’ai appris que, tout dernièrement, Brigitte Bardot a sauvé la vie d’un taureau en le rachetant à l’abattoir de St Etienne dont il s’était évadé. Il s’agit pour la star de lui offrir une retraite paisible, sans risque de finir dans nos assiettes.

On dit et on pense tout et n’importe quoi de Brigitte Bardot. Il y a deux ou trois ans, je l’ai interviewée par téléphone, à propos d’un sujet extrêmement chaud, à l’époque. Il s’agissait de cette pratique barbare qui consistait à utiliser des chiots vivants comme appâts pour la chasse aux requins, à la Réunion. La fondation Brigitte Bardot était partie en croisade, elle en tête. Une pétition avait été lancée par ses soins. Ayant eu entre les mains des photos montrant ces chiens torturés, j’avais proposé à mon rédacteur en chef de consacrer un article au sujet, histoire de sensibiliser l’opinion publique suisse.

Il avait accepté sous réserve que j’arrive à obtenir une interview de l’ex actrice. J’ai donc pris contact et elle a accepté.

Une personne de son secrétariat a organisé l’entrevue téléphonique. Je devais l’appeler à un moment bien précis. Un peu avant de le faire, je l’avoue, j’ai été troublée. J’avais lu sa biographie, j’étais au courant de la volée de bois vert qu’elle avait reçu suite à ses confessions sur sa façon de vivre sa maternité. Je connaissais son parcours, je savais les polémiques qu’elle suscitait en raison de ses sympathies politiques et des prises de position extrêmes qu’il lui arrivait de prendre. Bref, tout en ayant l’impression d’aborder un mythe, je savais également qu’elle était bien loin de l’image lisse et guimauve de ses débuts.

J’ai appelé. Sa voix ressemblait à ce qu’elle a toujours été. Avec ce phrasé particulier. Je l’ai remerciée d’avoir accepté de me parler, et j’ai tout de suite abordé le vif du sujet. Nous étions sur la même longueur d’ondes. Impossible, pour toute personne aimant un peu les animaux, d’accepter d’en voir traiter avec une telle cruauté. Notre conversation a été assez longue. Nous avons débordé du sujet, et nous avons parlé d’elle, de son combat, de ses découragements, parfois. L’interview a tourné en conversation. Elle m’a interrogée, elle aussi. Au bout de dix minutes, elle m’appelait par mon prénom, m’expliquait qu’elle souffrait énormément de la hanche, que vieillir est une chose horripilante… Elle m’a proposée de venir la rencontrer à Genève, peu après, alors qu’elle allait soutenir Weber dans un de ses combats.

Quand j’ai raccroché, j’avais mon opinion sur cette femme hors norme. Une opinion qui n’a pas changée depuis. Bien sûr, je ne l’ai rencontrée que sur certains sujets, et nous n’avons parlé à aucun moment de points polémiques. Mais j’ai eu au bout du fil une femme  courageuse, exaspérée de voir le peu de respect que certains êtres humains peuvent avoir pour les animaux. Elle était dégoûtée, indignée. Au cours de ses différents combats en faveur de la cause animale, elle en a vu et entendu de toutes les couleurs. Elle a dû s’endurcir, apprendre à riposter, à se défendre, à tenir bon.

On peut ne pas être d’accord avec elle. De mon côté, en ce qui concerne l’énorme travail qu’elle a accompli pour améliorer le sort des animaux, je lui voue un profond respect. Elle a du cran, de la ténacité, et ne craint pas de monter au front. Elle aurait pu poursuivre sa carrière artistique, continuer à être cette femme qui a fait fantasmer des génération. Elle a choisi une autre voie. Difficile d’être plus passionnée qu’elle… Une passionnée efficace.

Je connais au moins un taureau qui partage mon avis.

 

Martine Bernier

Quand mon chien s’improvise sauveteur

21 avril, 2009

Dans le cadre de mon travail, j’ai souvent été interviewer des propriétaires de chiens exceptionnels. Chiens d’intervention sur avalanches ou catastrophes, chiens guides, chiens d’assistance pour personnes handicapées etc.

Je ne me serais jamais permis de faire la remarque à ma chienne Scottish. Mais il faut reconnaître qu’elle n’a pas de talent particulier, se contentant de prendre des positions de yoggi confirmé lorsqu’elle fait la sieste, de draguer les moutons qui passent et de s’offrir de véritables fous rires quand elle joue avec Alain.

Je dois donc reconnaître que ce qu’elle a fait ce dimanche m’a plus que déconcertée.

En fin de matinée, j’ai eu un malaise. Cela arrive à tout le monde, nous n’allons pas en faire un pâté. Toujours est-il que j’ai perdu connaissance avant d’arriver à atteindre le canapé. Je me suis réveillée plus tard, sur le sol, ayant complètement perdu la notion du temps et ne sachant plus comment je m’appelais. Ma première sensation a été très désagréable. Outre la douleur de la chute, j’ai ressenti une double sensation d’étouffement, comme si quelqu’un m’avait posé un coussin sur la bouche, et d’oppression, comme si j’avais dix kilos de briques sur la poitrine. Le tout associé au sentiment que l’on me nettoyait consciencieusement le visage à la serpillière.  

J’ai fini par ouvrir les yeux… pour découvrir Scotty bien décidée à faire ses preuves de chien sauveteur. Couchée sur ma bouche, elle m’asphyxiait. Parfaitement indifférente au fait que je suffoquais, elle me léchait la figure, me faisant profiter au passage de sa délicieuse haleine de chacal. 

Je l’ai serrée dans mes bras pour la remercier d’être venue à mon secours, et l’ai légèrement déplacée pour pouvoir respirer.

Elle a horreur des démonstrations d’affection. Mais avant de retourner vaquer à ses occupations, j’ai clairement lu ce qu’elle me disait, dans son regard:

- C’est bien, hein? Tu vois que je sais faire autre chose que me vautrer sur les canapés!

Je n’ai pas voulu la décevoir. Je l’ai félicitée et remerciée comme il se doit. Mais je confirme ce que je savais déjà: devenir apprenti chien sauveteur ne s’improvise pas.

 

Martine Bernier

Mon chien, les moutons et les oiseaux

18 avril, 2009

Je le savais: le pré qui jouxte mon jardin est « le pré des moutons ».
Je n’en avais jamais vu un jusqu’à cette semaine. Et un matin, miracle… Je travaillais dans mon bureau lorsque j’ai aperçu un énorme mouton paissant paisiblement de l’autre côté du mur.
Enthousiaste, j’ai soulevé Scotty, ( mon Scottish Terrier, pour ceux qui auraient manqué un épisode capital!!) et je lui ai dévissé la tête jusqu’à ce qu’elle consente à remarquer la bête.
Une fois qu’elle l’a captée, elle a sauté de mes bras, a escaladé le canapé placé contre la baie vitrée, la pile de coussins qui s’y trouve et a pris appui sur le dossier. Depuis son poste de guet, elle a commencé à observer les aller et et venues du visiteur en grognant doucement.
De temps en temps, elle me lançait des regards interrogateurs, et a fini par me demander (oui, mon chien parle, je ne vous l’avais pas dit?):

- C’est quoi, ce monstre!?!?
- Ce n’est pas un monstre, c’est un mouton, ô béotienne ignare. Il est étonnamment grand, mais c’est un mouton quand même.
- Tu m’emmènes? Je voudrais le voir de plus près.
- Pas maintenant: je travaille.
- Tu travailles, tu travailles… toujours la même rengaine! Quand tu auras fini, ils seront partis et tu m’auras encore privée d’une expérience essentielle. Tu ne mérites pas d’avoir la responsabilité d’une petite âme aussi passionnante et éveillée que la mienne! Maîtresse ingrate, incapable!

Que voulez-vous répondre à cela? J’ai pris sa laisse, l’ai attachée, me suis équipée d’une boussole et de vivres pour deux jours (le jardin est grand) et nous sommes parties en expédition. A ceux qui s’étonneraient de me voir attacher mon chien pour l’emmener au jardin, je signale en passant que le portail n’est pas encore posé et qu’un Scottish, en dépit de ses petites pattes, court très vite. Mais alors vraiment très vite. De plus, un Scottish qui ne veut pas obéir n’obéit pas. Foi de terrier. De mon côté, mes rodéos scottischiens ont beau faire beaucoup rire ceux qui y assistent, ils ne m’amusent que modérément.

Arrivées au bout du jardin, j’ai vu ma chienne prendre appui sur le petit mur du fond pour mieux voir. C’est là que j’ai réalisé que notre mouton n’était pas seul. Un peu plus loin, le reste du petit troupeau se baladait en oscillant des hanches langoureusement.
Quand le solitaire nous a vues, il n’a pas pris peur. Au contraire. Chiquant une poignée d’herbettes, il s’est approché tranquillement pour mieux voir cette drôle de bête qui l’observait. Je parle de Scotty, pas de moi.
Scott d’ailleurs était fascinée par l’apparition. D’une taille intermédiaire entre un veau et un poney (bon, d’accord: un poney de Shetland, mais un poney quand même), le visiteur s’est posté à moins de deux mètres de nous. Nous nous apprêtions à engager la conversation lorsque tout le troupeau est reparti. Comme il n’est pas mouton pour rien, il a suivi. Flûte. J’aurais aimé interviewer mon premier mouton Mendolphin. Oui, c’est ainsi que l’on nomme les habitants de la région.

Depuis, chaque jour, Scotty cherche son nouvel ami géant. Mais les moutons ne sont pas revenus. Comme je la sentais un peu dépressive, j’ai fait l’acquisition d’une maisonnette pour oiseaux que j’ai été accrocher dans un arbre.
Au bout de trois jours: rien. Pas un seul oiseau tenté par mes graines.
Hier, avec Alain, nous sommes allés acheter une autre mangeoire, beaucoup plus rudimentaire, que nous avons posée à côté de la première.
En une heure, tous les oiseaux du quartier savaient que nous avions posé quelque chose à leur intention.
Ils ont préféré une obscure mangeoire en forme de champignon à ma ravissante maisonnette.
Vexant. Les oiseaux ne connaissent rien en architecture.

A l’heure où j’écris, deux mésanges et un rouge-gorge picorent les graines.
Scotty, de temps en temps, leur jette un oeil. Lorsqu’elle sort, elle lève la tête, mais ne fait pas mine de les ennuyer. Brave chien.
Mais j’ai beau faire, elle préfère nettement s’intéresser aux moutons.
Les chiens ne connaissent rien en ornithologie.

Martine Bernier

Une femme saute dans l’enclos des ours polaires. Andouille.

17 avril, 2009

Lu dans les nouvelles  de la semaine dernière:  une femme de 32 ans a sauté dans le bassin des ours polaires du zoo de Berlin, au moment de leur repas. Selon les témoins, elle aurait éte « très contente, au début, de se baigner avec les animaux ».

Elle a été un peu moins contente quand ils l’ont attaquée et l’ont mordue aux bras et aux jambes malgré les efforts des soigneurs pour détourner l’attention des ours. L’enclos est très protégé de barrières, de piquets et d’un mur, mais voilà, ce que femme veut…

Allez savoir pourquoi, c’est le genre de nouvelle qui m’agace. D’abord parce qu’il y aura toujours un petit malin pour accuser les responsables du zoo de ne pas avoir encore assez interdit l’accès à l’enclos. Ensuite parce qu’autant de stupidité chez une personne adulte me laisse perplexe. Enfin parce que ces pauvres bêtes auraient pu avoir mal à l’estomac en avalant cette pâtée sur pattes peu adaptée à leur régime habituel.

Il est étrange de constater à quel point certains être humains ont une mauvaise perception des animaux. Je me souviens encore de cette vidéo amateur tournée dans un zoo asiatique, je crois. Un jeune homme, tout sourires, n’avait rien trouvé de mieux que de franchir les barrières qui le séparaient de l’enclos des fauves pour aller s’asseoir juste devant la dernière grille de protection. Et tandis que son ami filmait le fanfaron inconscient, un lion s’est glissé dans le dos de l’indésirable, et lui a exprimé sa désapprobation d’une manière… sanglante. Et pendant ce temps, l’ami filmait toujours. Joli souvenir à montrer aux copains… Au moins, il a la garantie que son public ne s’endormira pas en visionnant ses films de vacances.

Moins grave, mais tout aussi révélateur de l’incapacité de certains à comprendre le monde animal, un éleveur de moutons, furieux m’a un jour raconté une anecdote qui l’a mis hors de lui. Il faut préciser qu’il gardait ses quelques moutons en banlieue de la ville de Genève. C’était la période des naissances, chez les brebis. L’une d’elles avait mis au monde un agneau en mauvais état. L’éléveur l’avait secondée pour la naissance, mais il était clair que l’agnelet, sans force, incapable de têter et de se lever, ne survivrait pas. Au petit matin, il a décidé de le laisser quelques heures avec sa mère, le temps de réveiller ses propres enfants et de les mener à l’école. Il pensait appeler le vétérinaire ensuite pour abréger les souffrances de l’animal si celui-ci vivait toujours à son retour.

Seulement, quand il est revenu à la bergerie, il a eu la surprise de trouver une femme sur les lieux. Elle était entrée sans se gêner, s’était agenouillée près de l’agneau et le serrait dans ses bras en pleurant, l’ayant emmitoufflé dans sa veste. Lorsqu’elle a vu l’éleveur, elle l’a copieusemenent insulté pour sa cruauté.

La cohabitation entre les animaux et les citadins qui ne connaissent rien au monde animal est souvent étonnante. La notion de sélection naturelle semblait aussi inconnue à cette femme que pouvait l’être celle de la dangerosité des fauves pour les deux hurluberlus des zoos.

En lisant l’histoire de la dame ayant servi de repas  aux ours polaires, je me suis demandé si elle avait compris quelque chose à ce qui lui arrivait, ou si elle trouve désormais que ce qu’elle prenait pour des peluches vivantes sont vraiment de sales bêtes agressives! A moins qu’elle ait enfin compris qu’un animal , quel qu’il soit, se respecte. C’est cher payé pour une leçon de choses…

 

Martine Bernier

Bo, vedette planétaire

16 avril, 2009

Impossible de passer à côté de la nouvelle: la nouvelle star de la Maison Blanche s’appelle Bo, le chien d’eau portugais que Barack Obama a offert à ses filles. Le monde adulait déjà le charismatique président, le voilà désormais prêt pour adorer son toutou.

Et les sites internet ne se privent pas d’alimenter la question. Actuellement, après la diffusion d’une photo montrant Bo affublé d’un « vêtement » barriolé, des articles sont sortis un peu partout, abordant la question essentielle suivante: en regard des couleurs de l’objet porté, Bo serait-il gay? J’espère que le ridicule, s’il devait tuer, ne touchera pas le chien, mais les poseurs de ce genre de questions…

Et comme si cela ne suffisait pas, les détracteurs plumitifs d’Obama ont relevé le nombre de fois où il a abordé le sujet Bo en conférence de presse. Au moment de l’arrivée du chien, il a souligné qu’il tenait à ses filles et qu’elles méritaient leur compagnon à quatre pattes. Puis il n’a plus parlé de Bo de lui-même. Mais les journalistes lui ont posé des questions sur le toutou à chaque apparition. Il y a donc répondu. Ce qui lui vaut aujourd’hui des allusions perfides sur le Net, soulignant qu’il est plus intéressé par son chien que par la politique.

Si le président a les épaules bien assez solides pour supporter ce genre de remarques, je crains, en revanche, que la race des chiens d’eau portugais ne souffre de la brusque popularité de l’un des siens.

Bush avait un scottish. Son impopularité a apparement protégé la race: je n’ai pas ouï dire que les ventes de Scottish avaient explosé ces dernières années. Scotty me l’aurait dit.

Avec Obama, c’est différent. Il est sans doute l’homme le plus admiré de la planète. On peut donc craindre que, histoire d’avoir un point commun avec lui, beaucoup se sentent pousser le désir d’acheter le même chien que lui. Et ce serait une très mauvaise idée. D’abord parce que l’on ne prend pas un chien sans avoir mûrement réfléchi à la question, et sans être parfaitement sûr de pouvoir lui apporter tout ce dont il aura besoin pendant toute la durée de sa vie. Ensuite, parce que Bo est un chien issu d’une race proche parente du Barbet. Ce sont des chiens attachants, fidèles, mais qui ont besoin de se dépenser, de courir. Les Bo qui se retrouveront enfermés en appartement seront malheureux.

Enfin, parce que l’expérience a été vérifiée par le passé, avec l’engouement ressenti pour les races concernées par les « 101 dalmatiens » ou par « Boule et Bill ».  La demande pour les dalmatiens et les cockers a été telle que, pendant des années, de pseudo éleveurs ayant flairé le filon, ont « forcé » la race, qui en a pâti. Et il a fallu des années aux vrais bons éléveurs pour redresser la situation.

Alors j’espère une chose: que les chiens d’eau portugais de la race de Bo ne deviennent pas les victimes colatéralles de la popularité présidentielle. Parce que eux, ils n’ont rien demandé.

 

Martine Bernier

 

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