Archive pour la catégorie 'Animaux'

Les moutons lumineux

30 mars, 2009

Ce matin, dans l’actualité, j’avais le choix entre un massacre dans une maison de retraite, aux Etats-Unis, et la dernière lubie de bergers anglais. Sachant que la première nouvelle n’allait pas contribuer à remonter le moral de la planète, et que tous les médias du monde allaient s’emparer goulûment de l’annonce de ce nouveau drame meurtrier, j’ai préféré les moutons.

 Donc, un groupe de bergers a transformé un troupeau en tableau vivant en équipant chaque animal d’ampoules électriques, lumineuses dans la nuit. Cela donne l’image d’un mouton géant et mobile, puis une reproduction de la Joconde.

Intriguée, j’ai eu envie de voir l’expérience, et j’ai visité le lien ci-dessous. Première constatation, ce ne sont pas les bergers qu’il faut féliciter pour leur « talent », mais leurs chiens. En effet, sans le travail des border collie, ces fabuleux chiens de troupeaux réputés pour figurer parmi les animaux les plus intelligents qui soient, ils ne seraient jamais arrivés à rien.

Deuxième constatation: les moutons n’aiment pas se transformer en modèles malgré eux si j’en crois leur comportement affolé. Vous allez me dire « c’est normal, ils ont toujours l’air affolés lorsqu’ils sont contraints de se déplacer. » C’est vrai. Il n’empêche que j’ai rarement vu l’égérie d’un peintre prendre la pose avec aussi peu d’enthousiasme.

Troisième constatation: j’espère que, lorsque les caprins ont enfin pu regagner leur bergerie dans la nuit, on a pensé à éteindre la lumière qu’ils avaient sur le dos. Si en plus les moutons devaient devenir insomniaques à cause de la fibre artistique des hommes… où allons nous! Il n’y a décidément pas moyen d’avoir la paix en ce monde. Même les brebis ne sont pas à l’abri… qui l’eut cru!

 

Martine Bernier

 

 

http://www.zigonet.com/mouton/des-moutons-lumineux-jouent-a-pong-et-se-prennent-pour-la-joconde_art4642.html

Mon chien ne sait pas qu’il est un chien…

24 mars, 2009

Je ne suis pas partie seule de Suisse.
J’ai emmené dans mes bagages Scotty Bernier Ière du Nom, ma chienne Scottish Terrier de neuf ou dix ans.
Pas sûre de l’âge, non: les « éleveurs » (qui n’en méritaient d’ailleurs pas le nom!!) me l’ont vendue pour plus jeune qu’elle n’était, m’a appris un jour le vétérinaire.

Bref.
Entre autres qualités, Scotty semble ignorer qu’elle est un chien.
Je le pressentais déjà par le passé, j’en ai eu la preuve depuis que je suis en Bretagne.
Cette bestiole aux poils noirs parsemés de blanc et à la bouille de dessin animé, a des attitudes de jeune demoiselle enamourée dès qu’Alain rentre.

Elle a toujours adoré les hommes.
Je sais que son maître lui manque et que, quand elle va le revoir en avril, elle n’aura qu’un désir: repartir avec lui.
Les femmes, dont je fais partie, représentent pour elle un deuxième choix, à ne fréquenter qu’en cas d’absolue nécessité.

Donc, dès son premier contact avec Alain, elle a compris que s’il y avait quelqu’un à séduire dans la maison, c’était lui.
Pour de multiples raisons.
La première étant que, craquant devant cette demi-portion qui lui fait des papouilles dès qu’il apparaît, il est prêt à la récompenser en la laissant ingurgiter n’importe quelle denrée plus ou moins alimentaire lui tombant sous la main.
Or, Scotty, en chien bien élevé, n’a droit qu’à la nourriture qui lui est destinée. Chacun sachant que les restes de table fragilisent la santé des chiens.

Dès le premier soir, à l’hôtel, j’ai installé le panier de Madame dans un coin, en lui expliquant que rien n’a changé: elle dort dans son panier, et pas dans les lits.
Elle n’a d’ailleurs pas le droit de mettre le bout des moustaches dans la chambre, mais bon… cas de force majeure oblige..

Au petit matin, (mais alors vraiment très petit matin), j’ouvre un oeil, réveillée par un petit remue-ménage à ma droite, où se trouvait Alain.
Alors que je me redresse dans la pénombre, j’entends un bruit très caractéristique.
Du genre métronome devenu fou, tapant une cadence insensée sur le duvet du lit.
Qu’est-ce, me direz-vous?
La queue de Scotty, au bout de laquelle je découvre mon chien parfaitement ravi et honteux à la fois, très consciente qu’elle se trouve dans une position qui va lui valoir une monstrueuse réprimande.
Elle adresse un sourire complice à Alain (Si!!! mon chien sourit!!!) et avance vers lui en rampant, oreilles en bas, très conquérante sous ses airs faussement soumis.
Et bien entendu… il craque.

La vie s’installe petit à petit.
Mon mini chien à l’allure de colonel à la retraite, moustache au vent, découvre son nouveau domaine.
Elle me fait comprendre qu’elle a horreur du chauffage au sol en s’étalant de tout son long, pattes écartées, et en haletant vigoureusement.
Message reçu: le chauffage est arrêté.
Une fois les meubles installés, elle visite, restant au rez-de-chaussée par crainte de l’escalier en bois, un peu glissant pour ses mini pattes.

Petit à petit, elle prend ses aises, sait où se trouve son sac de nourriture, repère où sont les os et les friandises.
Devant les supplications d’Alain qui manque de s’évanouir à chaque fois qu’il respire l’haleine de la bête, j’achète des os destinés à améliorer cette situation.
D’un air dégoûté, elle les mâchouille à contre-coeur, venant se planter devant nous dès qu’elle nous voit passer à table.
Alain résiste, moi aussi.

Dès que mon grand homme rentre à la maison, elle se précipite pour lui exprimer son euphorie, ce que lui, homme à chats, reçoit avec la bonhomie tendre d’un rajah bien éduqué.
Un soir de la semaine dernière, heureuse de le retrouver, je savourais les instants de paix que nous partagions enfin, dans le canapé du salon.
Blottie contre lui, je sentais son bras autour de moi… quand soudain, j’ai vu une tête à vingt centimètres de la mienne.
Une tête poilue, une truffe noire, surmontée d’un regard béat.
Scotty!!!
Elle avait fait exactement la même chose que moi, se vautrant dans le canapé de l’autre côté de MON homme, posant sa tête sur sa poitrine.
Et lui, hilare, l’enlaçait comme il le faisait pour moi.
Non, n’imaginez pas la scène, c’est parfaitement ridicule!
Mais rigolo…

Mon chien ne sait donc pas qu’il est un chien.

En revanche, elle a un sens certain de la propriété.
Et pas seulement avec Alain.
Hier matin, alors que le jour n’était pas encore levé, je travaillais dans mon bureau donnant sur le jardin lorsque Scott a aboyé.
Le fait est suffisamment rare pour qu’il m’alerte.
J’ai regardé ce qui l’agaçait.
Une ombre se déplaçait souplement dans le jardin.
Je me suis approchée, toujours aussi myope, et j’ai vu un labrador chocolat qui arpentait ce que j’appelle pompeusement ma pelouse (mais qui est en fait un grand espace herbeux…).
Profitant de l’absence momentanée du portail, le cornichon reniflait voluptueusement et ne s’est pas gêné pour baptiser le jardin.
Or, personne d’autre que Scotty n’a le droit de faire là ce qu’il venait de faire. D’autant que je passe systématiquement derrière elle pour recueillir ses offrandes.

Outrée, Scott a été furieuse toute la matinée.
Les copains chiens, elle aime bien.
Mais de là à les voir arriver sans carton d’invitation, quand même!!!

Martine Bernier

NIKI de MESTRAL: portraits d’animaux

22 mars, 2009

UNE RECONVERSION REUSSIE

Lorsqu’elle a dû renoncer à son métier de graphiste, Niki de Mestral a vécu une période de doute. Jusqu’à ce qu’elle se mette à peindre les animaux domestiques, activité qui lui vaut aujourd’hui une notoriété internationale

« A la fin des années 1990, j’ai réalisé que, parce que je n’avais pas voulu apprendre à utiliser un ordinateur, je ne pouvais plus exercer mon métier de graphiste. J’étais dépassée par la technique. Mes anciens fournisseurs, qui me permettaient d’exercer mon métier « à l’ancienne », avaient tous disparu, je n’avais plus d’autre choix que d’arrêter moi aussi. Il a alors fallu que je songe à me reconvertir. Mais dans quel domaine? »
A cette époque, la suissesse et vaudoise Niki de Mestral, de son vrai prénom Dominique, traverse une période d’incertitude. Elle a jusqu’alors créé des logos pour des marques célèbres. Elle illustre également depuis plus de vingt ans les livres du célèbre psychologue Jacques Salomé, mais ce mandat ne lui suffit pas pour vivre. Il lui faut désormais trouver une nouvelle façon d’exercer son talent de peintre et de dessinatrice.

Un miracle contagieux

Bien décidée à trouver une solution, elle décide de joindre ses dons artistiques à son amour des animaux et réalise, dans l’atelier de sa maison de Vaux-sur-Morges (VD), quelques portraits de chiens, de chats et de chevaux. Ceux-ci sont exposés dans des établissements publics, présentés lors de soirées mondaines, de foires… et le bouche-à-oreille fonctionne. « Les commandes sont arrivées très vite. Les gens ont commencé à me téléphoner, à me demander de réaliser le portrait de leur animal de compagnie. J’ai aussi proposé des portraits d’enfants, d’adultes, avec ou sans leur chien ou leur chat. Aujourd’hui, huit ans après, mes clients viennent de Suisse, mais aussi du Canada, de France, d’Autriche et d’ailleurs. Je considère que c’est un véritable miracle! J’ai beaucoup de chance. »

Le Petit Gris des Anges

La chance n’est pas, et de loin, le seul facteur de la réussite de Niki. Ses portraits, effectués d’après photos, sont si ressemblants que ses clients y retrouvent la personnalité du modèle, humain ou animal. Pour les enfants, l’artiste utilise la technique de la sanguine, un pigment constitué d’oxyde de fer et de craie sépia apportant une ambiance intimiste à ses dessins. Pour les animaux, elle accepte de créer des compositions, en fonction des demandes, mettant en scène les sujets demandés. Pour le journaliste et patron de presse Jean-Louis Servan-Schreiber désireux d’offrir un tableau en forme de clin d’œil à l’une de ses amies, elle peint « Georges », le carlin de la dame en question, au volant d’une Mercedes. La plupart de ses oeuvres sont beaucoup moins loufoques. Elle s’attache à saisir de façon réaliste l’expression des sujets, les nuances des pelages des animaux, la vivacité d’un regard. En feuilletant un album de photos représentant ses tableaux, elle reconnaît être particulièrement fière du « Petit Gris des Anges ». Ce cheval blanc est né par hasard sous son pinceau. « Je préparais une exposition pour laquelle la galeriste m’avait demandé trente tableaux en précisant qu’il fallait y intégrer des chevaux. J’ai trouvé une carte postale représentant ce cheval, et je l’ai reproduite. J’ai été moi-même étonnée du résultat. Peindre un cheval blanc est compliqué. Là, tout est venu très facilement… »

Des icônes au cochon laineux

En 2002, Niki de Mestral complète ses connaissances en suivant des cours à l’atelier de création et de restauration d’icônes de Saint-Luc, à Lausanne. Si elle réalise aujourd’hui de genre de création sur commande, sa principale activité reste la peinture animalière. « J’ai grandi avec des Terre-Neuve, dont mes parents faisaient l’élevage. Par la suite, j’ai toujours eu des chiens, je ressens leurs humeurs, leur caractère. J’ai perdu le mien, Pete, un terrier gallois, au mois de mai. Pour le moment, je vis mon deuil, mais je pense qu’un autre entrera bientôt dans ma vie. J’ai aussi toujours eu des chevaux. Celui que j’ai aujourd’hui a 21 ans, et, par son caractère, est une véritable petite merveille.  »
L’artiste a peint toutes sortes d’animaux domestiques, du chat au cheval en passant par certains spécimens plus insolites comme des poules ou un cochon laineux. Elle avoue qu’elle adorerait honorer un jour une commande de portrait de vache, animal qui la fascine. Sur demande, elle pratique toutes les techniques (aquarelle, gouache, huile…) sur toile ou sur bois. Ses tarifs sont abordables pour toutes les bourses puisque les premiers prix pour un petit tableau voisinent les 300 francs, allant ensuite en crescendo en fonction de la taille de l’oeuvre.
Dans son atelier où règne un joyeux désordre composé d’une multitude de papiers, de tubes de peintures, de pastilles d’aquarelle, de crayons et de pinceaux, elle travaille sans se lasser. « C’est vrai que l’idéal serait de peindre en faisant pauser les modèles, mais ce serait trop fastidieux pour eux. Un enfant, par exemple, s’ennuie très vite de devoir rester tranquille. Quant à un animal…n’y pensons même pas! Je me contente donc des photos qui me permettent malgré tout d’imaginer le sujet en trois dimensions. »
Sa préférence dans ce qu’elle réalise? Tout… avec un petit coup de cœur pour les trompe-l’œil qu’elle aime peindre, mais qui lui sont trop rarement demandés!

+ D’INFOS

Niki de Mestral: Tél. 0041 21 803 53 73 – Fax: 041 21 803 53 74
Courriel: demestral.design@bluewin.ch
Site: www.portraits4ch.com

Crocodile opéré, jumeaux protégés par leur ADN et 27 ans de prison pour rien…

20 mars, 2009

Dans le genre insolite, on ne fait guère mieux…
Ce matin, en écoutant les nouvelles, entre grèves et grogne nationale viennent se loger trois news qui m’interpellent.

Dans le désordre:

- En Allemagne, un homme a été arrêté, soupçonné d’un cambriolage spectaculaire de bijoux dans un grand magasin. Mais, au moment de vérifier son ADN, coup de théâtre, celui-ci correspond à deux hommes. Le suspect a en effet un frère jumeau. Et comme il est impossible aux enquêteurs de déterminer lequel des deux frères était sur place au moment des faits…. ils ont été obligés de les relâcher tous les deux. L’un des deux a clairement pris part au vol, mais impossible de préciser lequel…

- Autre pays, autre histoire d’ADN. En Angleterre, Sean Hodgson, 57 ans, a été relâché après avoir purgé 27 ans de prison pour le crime d’une jeune femme dont il a été innocenté après analyse ADN… 27 ans de prison pour rien…

- Des chirurgiens ont opéré un crocodile, en Floride. La pauvre petite bêbête s’était fait écraser par une voiture. La « gueule » écrabouillée (oui, on dit « gueule » pour un croco, ce n’est pas un gros mot!)… c’est ballot, pour un crocodile. plus moyen de croquer quoi ou qui que ce soit.
Donc, ses anges gardiens l’ont réparé à grands renforts de fixations métalliques qui lui donnent un vague air de ressemblance avec un Robocop sur pattes.

Moralité… Si l’on prenait autant de soin à vérifier la culpabilité des hommes que l’on en met à soigner les crocodiles, les prisons seraient peut-être un chouillat moins peuplées…

Martine Bernier

La drôle d’histoire de George, tortue des Galapagos

25 février, 2009

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Impossible de garder pour moi cet épisode arrivé ce matin.

Je travaillais sur un article ardu lorsque le téléphone a sonné.
A l’autre bout du fil, un monsieur que je ne connaissais pas, très excité de me dire que « j’ai un sujet d’article pour vous!!! ».
Un peu ennuyée d’être dérangée, je sonne le rassemblement de mes vieux restes de bonne éducation pour prendre un air intéressé et lui demander de quoi il s’agit.
Très enthousiaste, le monsieur me tient un discours un peu incohérent dans lequel il est question d’une émission qu’il vient de regarder à la télévision, de George, d’une tortue aux Galapagos apparemment stérile, et d’une dame de petite vertu engagée pour le stimuler sexuellement.
Dix minutes après, je raccroche, complètement perplexe, et je me ré-atèle à ce qui ne sera jamais un chef-d’oeuvre.

Seulement voilà… incorrigible, il a fallu que j’aille vérifier si le monsieur disait vrai ou s’était moqué de moi.
Et j’ai découvert ceci…

En 1971, sur l’île de Pinta, un chercheur d’escargots butte sur ce qui se révélera être la carapace d’une tortue géante dont on croyait la race éteinte.
Il venait de trouver George.
Ravis, les scientifiques décident alors de ramener le spécimen (la tortue, pas le chercheur d’escargots!) à la station de recherches Charles Darwin, à Puerto Ayora (Santa Cruz), avec un voeu pieux: faire en sorte que George se reproduise pour préserver la précieuse race.
Car, entre temps, ils ont retrouvé l’une de ses cousines, tests ADN à l’appui. Chic.
Seulement voilà… L’affriolante cousine, tout comme les autres créatures de rêve compatibles présentées au beau mâle ne lui ont pas fait plus d’effet qu’un mollusque.

Horreur et damnation! George n’est absolument pas attiré par la bagatelle!
Sa réputation en prend illico un sérieux coup, certains allant jusqu’à le suspecter d’être homosexuel.
Ce qui, avouons-le, est gênant lorsque pèse sur vos épaules la survie de votre race…

A partir de ce moment, la version de mon interlocuteur au téléphone et celle que j’ai trouvée de mon côté diffèrent.
La sienne: il aurait été fait appel à une spécialiste de la chose pour stimuler le vieux solitaire, dans le but de recueillir son sperme. Et cela aurait marché! Le monsieur me décrit une dame ayant le physique attrayant d’une jeune Brésilienne.

Autre version, trouvée sur le Net: Le Musée Cantonal de zoologie de Lausanne explique ceci: « Une spécialiste allemande de la conservation des tortues a pu montrer aux responsables de la station de recherches en 1993 comment vérifier la santé sexuelle des tortues. Suite à cela, une jeune suissesse, étudiante à l’Université de Lausanne, Sveva Grigioni a passé plusieurs mois à stimuler Georges le solitaire. Malheureusement la fin de son visa mit un terme à cette démarche qui semblait montrer quelques résultats. Donc pour l’instant, soyons patient, Georges le solitaire a encore du temps et cette sous-espèce n’est pas encore rayée de la planète. » (2004)

La suite sauve l’honneur du digne mâle, mais pas encore sa race: au mois d’août 2008, alors âgé de plus de 90 ans, George a connu l’extase pour la première fois de sa longue vie.
Hé oui, comme quoi tout arrive: après près d’un siècle d’abstinence, il a eu un coup de coeur pour deux irrésistibles tortues qu’il a daigné honorer.
Sont nés de cette délicate union des oeufs dont 80% étaient malheureusement stériles.
L’histoire ne dit pas si les 20% restants ont donné un résultat.
Mais Lonesone George continue d’attirer les touristes et d’émouvoir les scientifiques.
Normal: fort de ses 90 kg, il est un véritable symbole.
Ultime survivant d’une variété décimée par la chasse, victime de la destruction de son habitat par les espèces introduites, George représente à lui tout seul la condamnation à mort de la biodiversité.

Martine Bernier

Une vie de chien… ou voyage en Absurdie

19 février, 2009

Etre journaliste pose un problème majeur: il arrive que devoir traiter des sujets avec lesquels nous ne sommes pas du tout en accord.
Mais, partant du fait que, sauf si la façon de le présenter est un billet d’humeur, notre avis importe peu.
Il faudrait ne jamais perdre de vue que notre première mission est d’informer de la manière la plus complète et la plus impartiale possible.

Hier, je me suis trouvée confrontée à ce problème, heureusement pour un sujet qui n’est pas essentiel à la survie du monde.
Quoique.

Je suis allée rencontrer une dame, charmante au demeurant, qui, pour se remettre d’une séparation douloureuse, s’est lancée dans une nouvelle activité: la pâtisserie pour chiens, 100% naturelle.
Jusque là, pas de problème. Ses biscuits sont dépourvus de sucre, de sel, d’édulcorants, d’agents conservateurs, mais confectionné à base de farine et de poulet, viande, carottes etc.
De l’avis des vétérinaires interrogés: ce n’est pas utile, mais au moins, ce n’est pas mauvais pour les chiens.

Ma propre chienne, Scotty Bernier, ma testeuse préférée, après avoir goûté (ou plutôt voracement dévoré) l’un des biscuits offerts à son intention par mon interlocutrice, m’a avoué qu’ils n’étaient pas mauvais du tout.
Quoi qu’un peu durs.

Là où les choses ont commencé à me mettre mal à l’aise, c’est lorsque j’ai appris que les clients de la dame en question lui commandaient des gâteaux d’anniversaire pour chiens.
Gâteaux accompagnés, comme il se doit, d’une bougie… et d’un chapeau pointu en carton « pour faire la fête ».

J’ai souri. Il ne fallait pas: c’était parfaitement sérieux.

L’entretien s’est poursuivi. Et la suite ne m’a pas franchement rassurée.
Me présentant sa boutique, très cosy, la maîtresse des lieux m’a montré un autre créneau d’articles qu’elle y propose: les vêtements pour chiens.

J’ai un vrai talon d’Achille, une tare insupportable. Quand quelque chose me semble ridicule, j’ai tendance à attraper le fou rire et à me brancher illico sur « mode dérision ». Ce qui peut prendre des proportions dantesques.

Les manteaux molletonnés… hum, mais passe encore.
Mais les chapeaux, la robe haute-couture bordée de dentelles, les combis rose bonbon ou les casquettes, et la simple évocation des baskets, bikinis et autre robe de mariée…
C’est comme essayer de me faire avaler du fenouil: cela ne passe pas. Ceux qui n’aiment pas le fenouil me comprendront: c’est pathologique.

J’ai aussitôt embrayé dans l’un de mes délires, faisant cependant attention de ne pas blesser mon interlocutrice qui, elle, s’adonne à son activité en toute bonne foi, tout à fait attendrie par ces petits vêtements « a-do-ra-bleuuuus ».

Aujourd’hui, devant mon écran, arrivée à l’épisode « écriture » de la chose, mon esprit meurt d’envie de partir dans un pamphlet que ma raison m’interdit.

Jetant un oeil à Scott, qui, toujours très digne, me couve d’un regard interrogateur sous ses sourcils broussailleux, je lui ai dit (par télépathie: en règle général, je ne fais pas de sermon à mon chien):
- Estime-toi heureuse… tu vois à quoi tu échappes ?

De toute façon, si l’envie me prenait de l’affubler de l’un ou l’autre de ces accoutrements ridicules, elle aurait vite fait de me rappeler à l’ordre en réduisant le précieux chiffon haute-couture en charpie. Et elle aurait raison.
Comme pour m’approuver, tout en remuant son énorme moustache de colonel à la retraite, elle est allée se coucher dans son panier, fort confortablement, les quatre pattes en l’air. Un vrai bien-être de chien, à la Snoopy, et pas à la Claudia Schiffer.

Quelle drôle de société où l’on oublie qu’un chien est un animal…

Martine Bernier

Poules en pull

18 février, 2009

En lisant l’info, j’ai cru à un canular. Mais non…

En Angleterre, dans le Norfolk, une femme de 29 ans dirige un centre de secours aux poules.
Son but: sauver les poules en batterie et leur trouver un nouveau toit.
Elle en a déjà sauvé 5750.
Mais elle est confrontée à un problème majeur: élevés dans de telles conditions, beaucoup de volatiles perdent leurs plumes.
La dame a donc trouvé une solution.
En décembre, elle a été demander à des volontaires de sa communauté de tricoter des pulls pour ses poules.
En deux mois, elle a récolté 1500 pulls multicolores, à rayures, avec motifs etc.

Voilà, voilà.

J’aime les gens qui se battent pour la cause animale.
Mais là, allez savoir pourquoi, j’ai comme un peu honte.

M.B.

http://www.zigonet.com/poule/des-poules-sans-plumes-mais-avec-des-pulls_art4162.html

La fin du singe Travis

18 février, 2009

Travis était un singe savant de 15 ans.
Un chimpanzé apparu dans des publicités de Coca-Cola et de la chaîne de vêtements Old Navy.
Sans doute l’avez-vous vu une fois au l’autre?
Civilisé, il savait, dit-on, surfer sur Internet, aimait les matchs de base-ball, buvait du vin, mangeait des steaks et se brossait les dents après le repas.
Seulement voilà.
Travis était atteint par la maladie de Lyme, le plus souvent transmise par les tiques.
Une maladie dangereuse, qui affecte le système nerveux chez les humains.
Le singe était soigné, mais cela n’a pas empêché le drame.
Lundi, il a attaqué l’amie de sa propriétaire, une femme de 55 ans, et attaqué un véhicule.
Quand un chimpanzé de 90 kg, devenu fou, vous prend pour cible, il devient beaucoup moins bien élevé.
Sa victime est à l’hôpital, dans un état critique, après avoir été mordue et malmenée, disent les infos.
Quant à Travis, après que sa maîtresse ait tenté de stopper sa fureur en le frappant à coup de couteau et de pelle, il s’est échappé pour se jeter sur la voiture de police qui arrivait sur les lieux.
Ils ont arraché le rétroviseur du véhicule, a ouvert la portière du conducteur.
Celui-ci a réagi en tirant plusieurs balles de pistolet.
Travis s’est enfui et a été retrouvé mort dans la maison.

C’est une histoire navrante.
Un accès de folie meurtrière dû sans doute à la maladie.
Tout le monde va parler de Travis.
A propos, juste en passant… sa victime, elle, s’appelle Charla.

M.B

Darwin: les 200 ans d’un grand homme

7 février, 2009

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Le saviez-vous? Cette année, nous fêtons les 200 ans de la naissance du naturaliste Charles Darwin.
Pourquoi parler de cela alors que nous avons déjà tant de difficultés à nous souvenirs des anniversaires actuels, me direz-vous? Parce que les travaux de Darwin, regroupés dans son livre « L’origine des espèces » ont marqué une étape majeure dans notre perception de la vie sur Terre.
Mais au fait, qui était-il, celui qui a provoqué le courroux des autorités religieuses après avoir réfuté la doctrine chrétienne de la création du monde?
Il est né le 12 février 1809 à Shrewsbury (Angleterre), dans une famille aisée dont le père était médecin. C’est lui qui l’a guidé vers des études médicales alors que le jeune homme aurait préféré suivre les traces de son grand-père, Erasmus Darwin… naturaliste de renom!
Peu passionné par les études qu’il entreprend, et bouleversé par les opérations qui, à l’époque, se déroulent sans anesthésie, Darwin abandonne la filière médicale. Son père l’envoie alors étudier la théologie, dans l’espoir de le voir devenir pasteur.
Mais la vocation et le destin couvent… Lorsque l’un de ses professeurs le recommande à Robert Fitzgoy pour une expédition scientifique de deux ans autour du monde, l’étudiant saute sur l’occasion. Le « Beagles » prend la mer en 1831 avec, à son bord, Darwin, alors âgé de 22 ans. Durant cinq ans, il découvrira le Brésil, les îles Galapagos, Tahiti, la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
Le jeune homme souffre du mal de mer. Qu’importe: il est fou de bonheur. Tout au long du voyage, il prend des notes, collecte des informations, des échantillons de faune et de flore. En 1836, il revient en Angleterre et publie son premier livre en 1839: « Le voyage du Beagles ».

Darwin est de santé fragile. Ce qui ne l’empêchera pas de se marier avec sa cousine Emma avec laquelle il aura dix enfants.
Cet esprit percutant, très marqué par ce qu’il a vu durant son voyage, continue à travailler.
Il est de plus en plus convaincu que toutes les espèces subissent une évolution constante. Vingt-trois ans après son retour, il écrit « L’origine des espèces ».
En 1858, il reçoit la lettre d’un collègue naturaliste, Alfred Russel Wallace, lui apprenant qu’il développe la même théorie que la sienne à peu de choses près. Cette révélation est une souffrance pour Darwin. Mais les idées des deux hommes sont rendues publiques en même temps lors d’une réunion scientifique.
Le livre paraît pour la première fois en 1859 et rencontre un énorme succès, tout en déclenchant l’ire des créationnistes. Aujourd’hui encore, ils réfutent les théories du biologiste.
Ce autodidacte génial a bouleversé les conceptions les plus tenaces sur l’homme. Il a mis en avant le fait que la lutte pour l’existence est le facteur actif de la sélection.
Darwin est mort à Down, dans le Kent, en 1882. Aujourd’hui, tout le monde connaît la fameuse phrase « L’homme descend du singe ». Et l’évolution de l’Homme continue à susciter le débat.
Bon anniversaire donc, Monsieur Darwin…

Clonage : Quel monde merveilleux…

6 février, 2009

Le clonage a, paraît-il ses bons côtés. Et puis, il en a d’autres, qui ont de quoi nous plonger dans un abîme de perplexité.
L’an dernier, une équipe de chercheurs de l’Université de Gyeonsang, en Corée du Sud, a cloné les cellules d’un chat angora turc pour créer trois chatons qui brillent dans la nuit. Oui, vous avez bien lu: des chats fluorescents. L’un d’eux est mort-né. Les deux autres se portent bien, merci. Et deviennent rouges lorsqu’ils sont exposés à la lumière ultraviolette. Ce qui est très tendance en boîte de nuit, mais peu pratique lorsque l’on est un félin soucieux de chasser en toute discrétion.
Comme il faut toujours une bonne raison pour justifier l’injustifiable, les scientifiques ont assuré que « leurs travaux permettront de mieux comprendre les maladies génétiques chez les animaux et les humains. et de reproduire génétiquement des animaux en voie de disparition. Cette méthode pourrait servir à développer des cellules souches thérapeutiques dotées d’un gène médicament. »

Oui. Bon. Cela dit, même avec beaucoup d’imagination et d’ouverture d’esprit, il est difficile de comprendre comment le fait de transformer des chats en créatures extraterrestres peut aider à soigner une maladie quelconque ou à protéger les ours polaires de la fonte de la banquise.
Enfin… Ne soyons pas grincheux. Notre époque est épatante. Si, si.
C’est avec un ravissement sans borne que nous pouvons nous préparer, dans les années à venir, à voir apparaître dans nos univers des chats lumineux dans la nuit, des souris équipées de lunettes diffusant des ultraviolets, mais également, qui sait, des éléphants roses à étoiles vertes clignotantes. Harry Potter et ses créatures peuvent aller se rhabiller. Et moi, je vais soigner ma migraine.

Martine Bernier

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