Archive pour la catégorie 'Animaux'

Bichon havanais: Pomme et le travail

21 octobre, 2011

Depuis trois bons mois, je suis entrée dans une période de travail intensif.
Enormément d’articles, de mandats très différents les uns des autres.
Pomme, qui n’a pas les mêmes considérations que moi, n’apprécie pas du tout cet état de fait.
Même si je reste à son écoute, la sortant régulièrement, lui accordant du temps dès que je le peux, la dorlotant, elle erre comme une âme en peine dès que je me mets au clavier pour écrire.
Sans doute car elle sait que cela va durer longtemps, très longtemps.
Elle traîne alors son ennui dans ma bureau et à travers l’appartement, prends un jouet ou un os au passage, le délaisse au bout de cinq secondes.
Son humeur se devine à sa démarche.
Quand j’entends autour de moi le bruit de ses petits pas lents, je sais qu’elle n’est pas contente.
Elle « traîne les pieds » tristement.
Dès que je lui propose une activité ou un jouet, elle ressuscite et le pas redevient alerte, vif, joyeux.

Avant-hier, j’ai dû m’absenter pour les besoins d’un reportage.
Le retour, comme il se doit, a été salué par une explosion de joie de la part de mon Mogwaï.
Mais la journée n’était pas terminée: il fallait écrire.
Sa méthode est alors toujours la même.
Elle vient poser ses pattes sur ma cuisse, s’étire et attend que je la prenne sur mes genoux.
Je m’exécute, elle pose ses pattes avant sur mes épaules, me regarde droit dans les yeux, et m’écoute.
Car je lui parle, évidemment, tout en la caressant.
De temps en temps, elle me gratifie d’un généreux coup de langue sur la joue, comme pour approuver.
Puis je la repose par terre et je peux continuer à travailler.

Hier s’annonçait comme étant la journée la plus dure de la semaine.
De l’écriture aux aurores, un premier reportage le matin, une courte halte à midi et un autre reportage à l’autre bout de la Suisse romande.
Lors de notre conversation matinale, avec Pomme, alors que j’en étais à la partie écriture du reportage de la veille, je lui ai expliqué:
- Pas question de te laisser seule toute la journée, ne t’en fais pas. Je file au premier reportage et, à midi, nous passons te chercher, tu viens avec nous. Tu resteras dans la voiture pendant que je travaille, mais au moins tu ne seras pas seule. Ca te va?

L’après-midi, la voiture a donc été équipée avec son panier, son os.
Pour elle, l’important est d’être avec moi.
Elle adore voyager, aime regarder défiler les paysages.
La journée s’est écoulée sans heurt.
De retour chez nous, tard en fin de journée, elle a était fatiguée.
Je ne le lui ai pas encore dit, mais dès ce soir, elle aura droit à une semaine de bonheur.
Celui qui m’accompagne sera là sans discontinuer… et ma fillotte de Bretagne nous rejoindra dès demain matin.
J’ai comme l’impression que Pomme va recommencer à trottiner!

Martine Bernier

Bichon Havanais: Pomme et le vendredi

30 septembre, 2011

Pour le cas où j’aurais oublié que nous sommes vendredi, Pomme se charge de me le rappeler, chaque semaine.
Notez… c’est un peu ma faute.
Dès que j’ouvre les yeux et que je lui dis bonjour, je rajoute: « Il revient aujourd’hui! »
Pomme sait donc que nous entrons dans le jour du Grand Retour.

La matinée se passe plus ou moins normalement.
A ceci près que, dès que nous sortons, elle fonce comme un bolide là où devrait être garée la voiture de Celui qui m’accompagne.
Puis elle va inspecter minutieusement le garage pour le cas où il y serait caché, et revient, la mine déconfite.

C’est en début d’après-midi que son comportement change vraiment.
Elle ne quitte plus la terrasse, se hissant sur ses pattes arrières pour tenter de distinguer la route, fait les cent pas, que dis-je: les 100’000 pas en aller-retour lui permettant de surveiller les points stratégiques de la maison.
A la moindre portière qui claque ou voiture qui passe, elle aboie, court vers la porte, puis vers moi.
Si je lui dis qu’il est trop tôt, elle me pousse à aller dans la cuisine vérifier, par la fenêtre, qu’Il n’est pas encore là.
Son manège dure jusqu’à ce que l’arrivée de Celui que j’attends, ou plutôt que NOUS attendons, vienne la délivrer de son attente.

Etrangement, par recoupements, j’ai réalisé, avec le temps, qu’elle commence à devenir surexcitée environ deux heures avant qu’il n’arrive.
Or, il lui faut à peu près deux heures pour me rejoindre.
Coïncidence?
Peut-être, même si je sais que des études ont démontré que certains chiens commençaient à se réjouir au moment même où leur maître prenait le chemin du retour après une absence.
L’attitude de mon Mogwaï m’intrigue.
Elle semble reliée à nous par un fil subtil…
L’attachement est un mystère.

Martine Bernier

Bichon Havanais: Pomme et la méditation

25 septembre, 2011

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J’ai tout de suite su que Pomme était une intellectuelle.
Plus précisément, je l’ai su lorsqu’elle a dévoré une page de la biographie de Ted Kennedy.
Sa soif d’apprendre m’a sauté aux yeux comme une évidence.
Avec le temps, elle ne s’est pas contentée de son savoir livresque.
Elle a mis à profit le temps disponible dans son agenda hyperchargé pour s’adonner à ce qui est devenu une véritable vocation pour elle: la méditation transcendantale.
En bonne adepte, elle peut la pratiquer n’importe où, n’importe quand.
Mais elle a une préférence pour un moment précis: les rares moments où fatigué, Celui qui m’accompagne fait la sieste.
Dès qu’elle le voit étendu, mon Mogwaï fonce le rejoindre, le piétine un peu et finit par se caler entre ses jambes, pattes en l’air, comme l’indique la photo ci-dessus.
L’exercice peut durer longtemps.
Lorsqu’il est terminé, Pomme revient, guillerette et parfaitement zen.

Mon chien est un Grand Gourou.

Martine Bernier

L’Oeil d’Or et les surprises de l’automne

24 septembre, 2011

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La première fois que je l’ai vu, c’était du côté de Vevey (Suisse) sur les eaux du lac Léman.
Il était royal…
Noir et blanc, racé, élégant.
Il avait surtout cet oeil d’or qui lui vaut son nom…
Le garrot à oeil d’or…
Un petit canard d’une beauté sobre, qui vit en couple avec sa femelle, reconnaissable à sa tête brune.

J’aime les canards.
C’est ainsi, on ne se refait pas.
Mais celui-là m’a séduite entre tous.
De l’autre côté du lac, à quelques encablures de la France, j’ai réalisé que, s’ils étaient plus discrets, mes « Oeil d’Or » se laissaient observer à certaines saisons.

Le temps se rafraîchit, les jours raccourcissent, les pommiers, les poiriers et les cognaciers sont couverts de fruits, la vigne est prête à offrir ses raisins.
Et mon canard va revenir semer son or près des rives.
A moins qu’il ne reste à Genève où, paraît-il, il a élu domicile depuis quelques années.
Lorsque nous passons près du lac, je guette…
L’automne arrive sur la région…
Et avec lui, se précise l’installation de mon capitaine dans notre nid, et le retour des perles d’or du lac…

Martine Bernier

 

Le chien robot

13 septembre, 2011

Ce matin, je lisais un article sur la nouvelle génération des chiens robotisés.
Le dernier arrivé s’appelle Genibo et coûte 2000 dollars.
Il est né en Corée et n’est livrable qu’en Amérique (cela vous étonne vraiment?)
Disponible en blanc, noir, bleu ou rose, on dit de lui qu’il a une personnalité « charmante et espiègle », qu’il n’aime pas qu’on lui touche les flancs et qu’il appartient à la race des bull-terriers.
Il s’endort quand on ne s’occupe pas de lui pendant cinq minutes, fait des bêtises, peut agir de manière autonome et « exprime de l’amour et de la sympathie pour son maître ».
Hum.
Quand je regarde la photo, j’y vois plutôt un bidule de métal fort peu attirant, bardé de capteurs, aux articulations aussi apparentes et laides qu’un pantin raté, et ne ressemblant en rien à un chien.

Comme Pomme rôdait non loin de moi, vaquant à ses occupations canines matinale, je lui en ai touché un mot.
- Un chien robot… qu’est-ce que tu en pense, toi?
Mon Mogwaï qui, elle, est un VRAI bichon havanais avec tout ce que cela comporte de tendresse, d’indépendance et de câlinerie, m’a regardée, interloquée.
- Oui, je sais ça peut surprendre. Note qu’il a des qualités: pas besoin de le sortir quand il pleut, ni de ramasser ses déjections. Pas cher en nourriture et en frais vétérinaires, non plus..

Ce qui s’est passé ensuite, je ne l’ai pas vraiment compris.
Pendant deux heures, Pomme s’est appliquée à me montrer qui elle est.
La démonstration a commencé par une cavalcade à travers l’appartement, son mouton martyre dans la gueule.
Puis elle est allée boire dans l’arrosoir de la terrasse, chose qui lui est interdite.
Ensuite, elle a semé ses os à travers la maison, avant de s’engager dans une partie de football en tête-à-tête avec sa balle en tissu, réduisant au passage le tapis de l’entrée à la condition de vulgaire machin informe et abandonné.
Quelques jappements près de la porte plus tard pour m’informer que mon voisin était dans le couloir, et elle m’accompagnait pour l’arrosage de l’armée de plantes et de fleurs de la maison.
La mission terminée, elle a émis le désir de venir me surveiller pendant que je mettais la dernière main à un article.
De petits mordillements, un regard appuyé et une démonstration de communication muette m’ont fait comprendre que j’avais oublié de lui donner à manger.
Repue, elle s’est laissée tomber sur le dos, sur le sol, exprimant sa joie et son bien-être par de petits bruits assortis de trémoussements.
Quand elle a eu terminée, elle est venue me rejoindre, a posé ses pattes avant sur ma cuisse et s’est étirée de tout son long, dans cette position qui la rend irrésistible.

Pour le cas où je ne l’aurais pas compris, elle venait de me faire comprendre sa pensée.
Qui, en gros se résume à ceci:  » Et tu t’imagines que tu pourrais me remplacer par un bout de ferraille??? »

Martine Bernier

Nez-Noirs du Valais: des moutons au look peluches

7 septembre, 2011

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Une fois n’est pas coutume, je vous emmène ce soir sur les traces d’un animal.
Voici quelques semaines, je me suis retrouvée dans le Haut Valais (la partie du canton où l’on parle allemand), pour un article qui m’a ravie.
Une incursion dans le monde rare du mouton Nez Noir du Valais.

Avec leur laine ondulée longue d’une vingtaine de centimètres, leurs cornes torsadées, leur nez, leurs oreilles et leurs bottes noirs, ils ressemblent à de grandes peluches pour enfants.
Pourtant, pour les éleveurs propriétaires de Nez Noirs leur mouton n’est pas un jouet mais bien un trésor qu’ils entourent de tous les soins possibles.
Pourquoi? Parce que cette race typiquement valaisanne est symbolique de l’identité de la région.
L’élever n’est pas rentable, mais c’est une fierté pour ceux qui la possèdent
Ces moutons de montagne, courts sur pattes et agiles, sont faits pour vivre en altitude où ils entretiennent les pâturages depuis des siècles.
De mai à octobre, ils paissent sur des alpages situés souvent à plus de 2000 mètres. Leur laine les rend sensibles à la chaleur, raison pour laquelle leur rythme de vie est très particulier.

Mentionnés pour la première fois au XVe siècle dans le Haut Valais, les Nez Noirs sont l’une des trois races autochtones du Valais avec la vache d’Herens et la chèvre Col Noir.
Avec 13’700 purs Nez Noirs recensés, la race n’est pas en voie de disparition.
Mais les éleveurs restent prudents.
Dans les années 1940-1950, le cheptel a considérablement diminué, touché par une maladie.
Aujourd’hui, même si la race n’est pas très répandue, elle se porte bien.
Seul souci majeur, selon les éleveurs: le loup.
De nombreuses pertes ont été déplorées dans le Haut Valais.
Or, lorsqu’il s’agit d’une race rare… lorsque vous perdez entre dix et quinze bêtes par été, c’est, pour eux, une véritable catastrophe.
Vous ne pouvez pas les remplacer en allant en acheter ailleurs. »

Rustique, solide, le Nez Noir est peu farouche, calme, familier.
Son caractère et sa beauté cimentent l’attachement que lui porte les éleveurs.
Raison pour laquelle ceux-ci ne ménagent pas leurs efforts pour faire connaître leurs animaux, notamment lors d’expositions organisées à Viège (VS) par la fédération d’élevage du mouton Nez Noir.
L’une, en février, n’est ouverte qu’aux brebis inscrites au « herd-book », le registre généalogique de la race. C’est au cours de ce concours qu’est élue la brebis « Miss Viège ».
Le marché-concours d’exposition des béliers du mois de mars permet, lui de soumettre annuellement 600 béliers à l’appréciation des experts.
Une Miss chez les brebis… mignon, non?

Martine Bernier

Bichon Havanais: Pomme et le brossage

30 août, 2011

Lorsque vous êtes l’heureux compagnon (non, pas « propriétaire », je n’aime pas le mot!) d’un bichon havanais, comme de tout autre chien à poils longs, d’ailleurs, vous devez passer  par une étape incontournable: la séance de brossage.

Pomme est jolie, et elle le sait.
Avec son nez retroussé, ses yeux vif, sa bouille joyeuse et son pelage luisant, elle a un charme fou.
Mais comme elle n’a rien d’un chien de salon, qu’elle adore se vautrer dans les feuilles mortes, fureter dans les buissons et dans l’herbette, elle a tendance, après chaque sortie, à ressembler à un hérisson hirsute.

Alors que nous sommes en déplacement chez Celui qui m’accompagne, elle pensait visiblement être à l’abri des séances de brossage bi hebdomadaires.
Raté.
Ce matin, très dépitée, elle m’a vue sortir d’un sac son peigne, sa brosse-spéciale-chien-à-poils-long, sa paire de ciseaux et… son sachet de récompenses.
Contrairement à beaucoup de ses congénères, Pomme ne fuit pas lorsqu’elle voit que je m’équipe pour m’occuper d’elle.
Assise sur un canapé, je l’ai appelée.
Elle a aussitôt sauté auprès de moi, et s’est tenue debout sur ses pattes arrières, prenant appui sur mon épaule.
Sa frimousse était à cinq centimètres de mon visage.
Ce genre de rencontre se termine toujours de la même façon.
Je lui parle, elle m’écoute, puis…. coup de langue sur ma joue et baiser sur sa truffe.

- Bon, passons aux choses sérieuses. J’ai vu un ou deux vilains noeuds qui ne vont pas nous résister longtemps, tu vas voir.

Aussitôt, elle se couche à côté de moi et entreprend de jouer avec un coussin jusqu’à le faire tomber du canapé.
Penaude, elle se penche pour le regarder, oreilles pendantes.
- Ne détourne pas la conversation: je dois te coiffer.

Pendant une vingtaine de minutes, je la brosse, m’attaque aux noeuds, en coupe certains, la cajole…
De son côté, elle se prête au jeu, mordillant la brosse lorsqu’elle en a assez.
Lorsque je pose les instruments de torture sur la table basse, mon Mogwaï reprend sa position initiale, debout contre mon épaule.
Elle veut clairement me faire passer un message.
- Oui? Tu es satisfaite de mes services?
Comme elle trépigne d’impatience, je la caresse:
- Tu peux aller jouer…
Indignée, elle recule la tête et pousse un jappement impérieux.
- Comment, wouaf?? Oh, pardon….

Crime de lèse-majesté, j’ai oublié la récompense, une pastille au yogourth.
Mon oubli réparé, elle saute du canapé, me regarde ranger, puis va se percher sur le coussin qu’elle avait chassé.
Elle glisse un regard dans ma direction, s’étire de tout son long et fait semblant de dormir.
Madame est satisfaite.

Martine Bernier

Bichon havanais: Pomme et la déprime

10 août, 2011

Ce matin, Celui qui m’accompagne devait interrompre momentanément ses vacances pour se rendre à un rendez-vous important.
Alors qu’il hésitait à prendre Pomme avec lui, j’ai refusé,argumentant qu’elle serait mieux avec moi dans l’appartement, qu’à l’attendre dans la voiture.
Dès qu’il a entendu s’ouvrir la porte du garage, mon Mogwaï a exprimé son mécontentement à sa façon.
Elle a eu beau s’étirer de tout son long, Pomme n’arrivait pas à le regarder partir depuis la fenêtre de la cuisine.
En revanche, elle entendait la voiture s’éloigner.
Dès qu’elle a disparu, elle a foncé sur moi.
J’étais installée devant mon ordinateur.
Elle s’est appuyée sur moi et je l’ai caressée distraitement tout en écrivant d’une main.

Et là… j’ai entendu un « wouf » aussi impérieux qu’inattendu.
Elle ne m’avait JAMAIS parlé sur ce ton!
Complètement ahurie, j’ai regardé mon Mogwaï, qui, une patte en l’air, me jetait un regard furieux.
Elle voulait clairement me dire: « Alors quoi??? Je veux te parler et toi tu ne me regardes même pas? Mal élevée!! »

Je me suis tournée vers elle, l’ai caressée, lui ai expliqué qu’Il allait revenir et j’ai repris mon travail.
Elle ne l’entendait pas ainsi.
Elle a trépigné jusqu’à ce que je me décide à me lever.

- Bon, tu veux un os?

Elle m’a suivie jusqu’à l’armoire aux « friandises Pommiennes », a reniflé le sublimissime nonosse parfumé au saumon que je lui tendais, l’a pris comme à contre-coeur entre ses dents et a filé en traînant les pattes.
Deux minutes plus tard, je réalisais que le nonosse en question gisait abandonné au milieu du couloir.
- Pomme!

Elle est arrivée, sans enthousiasme.
- C’est quoâ, CA?

Elle a regardé l’objet du délit et n’a pas du tout semblé impressionnée par mon discours.
- Tu as pensé à tous les pauvres chiens malheureux qui se damneraient pour avoir un beau nonosse comme ça? Arrête de bouder, prend ce truc et file dans ton panier! Ingrate!

Je me suis réinstallée devant mon ordinateur.
Elle me suivait d’un regard réprobateur.
Elle a une fois de plus reniflé mon cadeau, l’a pris dans sa gueule et… a été l’enterrer dans la tente militaire pour chienchiens que lui a offert Celui qui m’accompagne.
Oui, je sais…
Ces deux-là ont une relation privilégiée, bien à eux.
Je dois parfois intervenir: un colosse de près de deux mètres face à un minuscule bichon… le combat est parfois inégal.
Mais Pomme y retourne et le provoque constamment pour qu’Il joue avec elle.

Quand elle a eu terminé d’enterrer son trophée, elle elle revenue vers moi, s’est appuyée contre moi et m’a jeté un regard implorant.
- Pardon? Encore un os? Tu commences une collection? Non, Pomme, va jouer.

Elle a poussé un petit soupir et est allée s’installer devant la porte fenêtre de mon bureau, me lançant de petits regards de reproche et tapant sur la fenêtre du bout de sa patte.

- Pomme! Tu m’agaces! Il ne fait pas chaud, je n’ai pas envie d’ouvrir cette porte.

Elle, si.
J’ai fini par m’exécuter.
Elle est allée sur la terrasse, a essayé de regarder par dessus le balcon pour voir si la voiture revenait.
Voyant que ce n’était pas le cas, elle est allée se coucher au soleil
J’ai été la cajoler, la câliner…
Puis nous avons joué et elle a eu l’air de se ranimer pendant quelques minutes.
L’accalmie n’a pas duré longtemps.
Elle s’étirait , me donnait de petits coups de langue sur le nez, répondait à mes jeux, m’a poursuivie dans l’appartement…
Puis elle a émis poliment le désir de se reposer.
Autrement dit, elle a fermé les yeux et n’a plus bougé une oreille…
De temps en temps, elle passait devant mon bureau, le bruit de ses pas cliquetant sur le parquet.
Elle allait tristement regarder dans le hall et refaisait le chemin en sens inverse, d’un pas lent.
Ce manège a duré jusqu’à ce que le bruit caractéristique d’un moteur qu’elle connaît bien vienne lui chatouiller les oreilles.
Là, mon Mogwaï neurasthénique a été pris d’une frénésie indescriptible.
Des petits bonds de joie, des aller-retours entre le balcon et la porte d’entrée, des petits gémissements de bonheur: le Capitaine était de retour!

A celui qui m’a demandé ce matin si mon chien avait bien accepté mon compagnon, je répondrai… heu… oui, je crois.

Martine Bernier

Bichon Havanais: Pomme, le retour

3 août, 2011

Lorsque Pomme a été éloignée de moi pendant quelques jours, il lui faut toujours un peu de temps pour se réhabituer au changement d’ambiance.
En rentrant, le jour de notre retour, elle avait l’air tristounette.
Il fallait qu’elle reprenne ses marques.

Je n’aime pas la voir ainsi.
Elle ne recherche pas notre présence, erre comme une âme en peine, ne touche pas à son assiette, nous jette des regards vides.
Le lendemain, j’ai su qu’elle allait mieux lorsque, alors que nous étions à table, j’ai entendu résonner le bruit de son mouton préféré.
Elle va mieux: elle torture l’ovin en peluche!
Le soir, elle s’est faufilée près de mon lit et m’a réservé son premier câlin canin depuis son retour, avant d’aller se coucher.
Debout contre le lit, elle a adopté cette expression qui n’appartient qu’à elle, très sérieuse, très attentive, comme un vieux sage sortant de sa retraite pour écouter ce qu’ont à lui dire les pèlerins sur deux pattes.
Elle me fait totalement craquer lorsqu’elle se glisse dans ce personnage.
Quelques minutes après, le scénario change: elle pose sa tête sur le sol en se tordant le cou pour me voir et pour que je puisse constater qu’elle rit aux éclats, lève son auguste postérieur et attend le moment clé de la soirée, la séance de chatouillis, en s’en délectant à l’avance.
Nettement moins digne, comme posture.

Et ce matin…
D’habitude, Pomme ne se lève que lorsque nous donnons le signal.
Cette fois, alors qu’il faisait nuit noire dans la chambre, j’ai senti une présence toute proche de moi.
Vérification faite, elle était debout contre le lit, comme la veille.
Je me suis rapprochée pour lui demander ce qu’elle voulait, et… j’ai eu droit à un coup de langue sur le nez.
De grand matin, cela fait un bien fou!

Martine Bernier

Bichon havanais: Pomme et le toilettage maison

3 juillet, 2011

J’ai tendance à être matinale.
Ce dimanche matin, à pas de loup, tandis que Celui qui m’accompagne tentait de récupérer ses heures de sommeil en retard, j’ai expliqué à Pomme que nous allions procéder à son toilettage mensuel.
Sa petite bouille ronde est à nouveau totalement hirsute: il était temps de lui redonner la possibilité de voir ce qui se passe autour d’elle.
Les séances de toilettage maison ne se déroule pas exactement comme celles « officielles » des salons reconnus.
Première étape: préparation du matériel.
Ciseaux, brosse à poils mi-durs, peigne, brosse spécial chien, récompense, sac poubelle, et frontline pour terminer la séance en appliquant le produit anti parasites.
Ensuite, je m’installe dans… un confortable fauteuil.
Oui, je sais, ce n’est pas sérieux.
C’est ainsi.
Troisième étape: je donne le signal.

- Pomme? Hop!

Mon bichon qui, comme d’habitude, me suit pas à pas, connait l’indication.
Elle sait que, dans notre langage, « hop » veut dire: veux-tu bien avoir la bonté de venir sur mes genoux pour que nous puissions avoir un entretien privé?
Un bond gracieux de gazelle de poche et voilà la demoiselle installée sur mes genoux, me regardant à travers un rideau de poils, d’un air interrogateur.
Je lui retire son collier et commence l’opération en lui offrant une récompense, histoire de la mettre de bonne humeur.
Puis je sors la brosse et je commence le toilettage.
Comme de bien entendu, elle n’apprécie pas.
Mais elle reste stoïque, se contentant de se détourner dès que la séance l’agace trop.
Vient le moment délicat d’égaliser « sa frange ».
Dès qu’elle voit que je veux saisir les poils qui lui couvrent les yeux, elle tire la tête en arrière, ouvrant la gueule toute grande comme si elle voulait avaler la paire de ciseaux.
Après quelques tentatives infructueuses, j’attrape mon Mogwaï et le prend dans le creux de mon bras, comme un bébé.
Elle adore cela, se laisse aller et me regarde attentivement.
Elle sait que c’est la position des conversations intimes.

- Pomme Première du Nom, écoute. Tu m’agaces. Tu dois te laisser faire ou je risque de te blesser. Et il n’est pas question que je te laisse filer sans avoir fait ce que je dois faire. Tu as compris?

Elle me contemple gravement.
Mon visage est à quelques centimètres du sien.
Et là…
Cette petite boule de poils parfaitement craquante au solide caractère lève sa patte avant gauche et… la pose sur ma bouche.
Cela peut vouloir dire trois choses:
- Soit c’est un geste réflexe
- Soit les sons qui sortent de ma bouche l’intriguent
- Soit elle me dit à sa façon: « Tais-toi, tu m’énerves. »

Comme de bien entendu, j’ai fondu.
Au sens figuré du terme, malheureusement.
Je l’ai regardée trois secondes et je lui ai fait le câlin du siècle.
Elle, elle riait aux éclats, me tapant sur la tête pour que je cesse de la chatouiller.
Quand ce moment de complicité a été terminé, je l’ai remise en position normale.

- Bon, on peut y aller, maintenant?

Elle n’a plus bougé une oreille.

Martine Bernier

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