Archive pour la catégorie 'Animaux'

Depardieu un peu trop blanc, mais pas autant que mon chien

10 février, 2010

C’est LA polémique de la journée.
Alors que sort, ce mercredi le film ‘L’autre Dumas’, dans lequel la performance de Gérard Depardieu est déjà  saluée par les critiques, Sonia Roland, ex miss-France de nationalité franco-rwandaise, se fâche.
Alexandre Dumas était quarteron. Un quart du sang coulant dans ses veines était Noir par sa grand-mère. Ce qui n’empêchait pas l’écrivain d’avoir les yeux bleus tout en ayant les cheveux crépus.
Sonia Roland s’est donc émue avec, paraît-il, quelques autres, de voir que le rôle d’un Métis aussi prestigieux ait été confié à  un Blanc parfaitement blanc.

Ce point de vue n’a pas troublé le réalisateur du film, Safy Nebbou. Ce dernier a expliqué que si, en effet, l’équipe du film a réfléchi à  ce souci, il a estimé que c’aurait été une erreur historique de choisir un acteur métis. Son Dumas à lui a donc été grimé par un habile maquillage lui fonçant le teint, et a vu sa chevelure devenir frisée pour les besoins du rôle.

Voilà  un détail qui va faire le bonheur des chroniqueurs.
Mais est-ce vraiment si important?
Le plus important n’est-il pas que le rôle soit tenu avec brio et que l’acteur soit crédible par son jeu?
Je n’ai pas encore vu le film, mais j’imagine facilement que Depardieu ne doit pas décevoir dans un tel rôle, dans la peau d’un personnage à  sa dimension.
Car Dumas était tout sauf banal…

Le film, rappelons-le, rend hommage à  Auguste Maquet celui qui fut le « nègre » de Dumas, l’écrivain fantôme qui contribua à  écrire, sans les signer, une partie des oeuvres de son employeur.
Aux côtés de Gérard Depardieu se trouve donc Benoît Poelevoorde. Une autre raison d’avoir envie d’aller voir le film. Même si Dumas a pâli.

…………
Tout en pensant à ce fascinant Dumas qui était un écrivain de génie, j’ai emmené Pomme, mon mini Mogwaï, dans le pré longeant la rivière.
Depuis deux jours, il a énormément neigé. Retrouver une boule de poils de 2kg dans un champ de neige fraîche n’est pas une mince affaire.
J’aime observer ses réactions. Lorsqu’il neige, elle saute comme un kangourou, essayant d’attraper les flocons. Dès qu’il ne neige plus, mais que la poudreuse est encore légère, mon bichon havanais, décidément inattendu, tente de déclencher une avalanche.
Elle repère une minuscule boule de neige, et la pousse, du bout de sa truffe, sur plusieurs mètres. La boule grossit, grossit… lorsqu’elle est aussi grosse que sa tête, elle recule d’un mètre, prend son élan et se jette sur son oeuvre.
Au bout de deux ou trois tentatives, il devient presque impossible de faire la différence entre la neige et mon Mogwaï.
Je la regarde… elle a beau grandir, elle reste très petite et parfaitement craquante. Ce qui n’empêche pas qu’elle a un caractère bien trempé. Elle est tenace voire têtue, exigeante, joueuse, un brin provocatrice, n’ayant peur de rien et…. très câline lors des moments tendresse. Sa créativité et son intelligence me sidèrent…

Toutes proportions gardées et au risque de choquer, j’ai eu l’occasion d’avoir un échange de mails avec une personne qui n’arrive pas franchement à la cheville de mon chien. Par bonheur, dans l’ensemble des personnes que j’ai la chance de fréquenter, ce genre de spécimen est rare. Celle-ci vit non loin de Nantes, fidèle à la réputation que l’on m’en avait faite. C’est l’une des expériences de l’année écoulée: tous les humains ne sont pas des gens bien.

D’autres en revanche sont exceptionnels. Mais ce récit-là… je le garde pour une autre fois!

Martine Bernier

Macareux: on l’admire mais…

27 janvier, 2010

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Il existe un oiseau que je n’ai jamais vu autrement qu’en photo.
Un oiseau marin, surnommé le perroquet ou le clown des mers, mais connu sous le nom de Macareux Moine.
Il est devenu le symbole de la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux. Et pour cause… il est magnifique, insolite, coloré…

Espèce en danger en France, il reste une petite population située en Bretagne.
Elle compte entre 240 et 280 couples, un nombre en diminution presque constante depuis 1950 où l’on dénombrait alors 10 000 couples.
Les marées noires, les dégazages sauvages, les prises accidentelles dans les filets mettent en danger ces oiseaux si beaux.

J’ai eu beau visiter l’archipel des Sept Iles, et passer non loin de celle de Rouzic où ils se rejoignent, je n’ai pas eu la chance d’en voir aux alentours.

Pour beaucoup, l’oiseau est quasi mythique, car rare. En tout cas en France, donc.

On peut comprendre à quel point j’ai été frappée lorsque j’ai appris qu’en Islande où les macareux sont appelés « Les Lùndi », ils ont un tout autre destin qu’en France où ils sont protégés.
Très nombreux sur l’île, les macareux en sont là aussi le symbole.
Les habitants et les amoureux des oiseaux peuvent les observer de fin avril à mi-août le long des côtes notamment près de Vik et Dyrholaey.
Mais…. il y a un mais.
Et de taille.
Les Islandais l’adorent, leur oiseau.
Ils en sont même friands… notamment lorsqu’il est fumé (reyktur).
Ils les consomment dans les restaurants… macareux au menu.

Autre lieu, autres coutumes… autre régime.

Martine Bernier

Mon chien, ce petit Mogwaï….

19 janvier, 2010

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Vous souvenez-vous des Gremlins?
Avant de devenir ces êtres démoniaques, les Gremlins sont des Mogwaïs, adorables créatures…

Pomme, ma chienne, est un Mogwaï.
Personne, je dis bien absolument personne, n’a jusqu’ici pu résister à ce petit personnage qui, à 9 semaines, pose déjà dès qu’elle voit un objectif braqué sur elle.
Attention, ne vous y trompez pas.
Lorsque je lui présente quelqu’un, elle ne se prostitue pas en le couvrant d’hommages canins.
Non.
Très digne, plutôt sur la réserve, c’est elle qui accepte les éloges et les caresses.
Mais il lui suffit de battre des cils et de laisser passer un petit bout de langue rose entre ses dents pour que les plus grands gaillards de la contrée prennent des voix d’oiseaux pour lui murmurer des mots tendres.

Trois jours de vie commune m’ont permis de mieux cerner la personnalité de mon Mogwaï de poche.
Au bout d’une heure chez moi, elle se trouvait comme un poisson dans l’eau dans ses nouveaux quartiers.
Il faut avouer qu’elle a un environnement de pacha…
Depuis son arrivée, je slalome entre les jouets qu’elle adore éparpiller un peu partout.
Mon Mogwaï a une vocation de déménageur.
Comme elle est toujours sur mes pas, je vis dans la crainte de lui faire du mal dans un moment d’inattention.
Lorsque je me pose à mon clavier pour travailler, elle part dans des courses folles à travers la maison, ponctuées de petits jappements énergiques.
Et comme ses freinages ne sont pas encore très contrôlés, elle s’écrase contre les murs avant de revenir auprès de moi, mi-penaude, mi-ko.

Pomme a très peu d’appétit, contrairement à Scotty.
Manger est pour elle un moment amusant, où elle me regarde l’encourager sans comprendre ce que je lui demande.
Quand je tapote du bout du doigt le fond de son écuelle pour l’inciter à y manger les croquettes légèrement mouillées que j’y ai déposées, elle s’assied pour mieux m’observer, avec une attention soutenue.
Une fois que j’ai retiré ma main, elle se lève, s’avance et pose avec précaution sa patte dans l’écuelle.
Mimétisme, quand tu nous tiens…
Je me prends à retrouver mes gestes d’antan pour lui faire avaler sa pâtée que j’agrémente de petits morceaux de poulet.
Et à la regarder avec inquiétude lorsqu’elle passe une journée de plus sans avoir ingurgité les quantités prescrites…

La passion de mon mini Mogwaï pour les fils électriques se confirme au fil du temps.
Je dois être extrêmement attentive: dès que j’ai le dos tourné, elle en profite pour mordiller ces longs serpents gainés qui la tentent tellement.
Lorsque je l’arrête d’un « non » sans discussion, elle s’assied, me regarde en penchant la tête à gauche, puis à droite, se demandant visiblement si « non » est son nom.

L’apprentissage de la propreté est une étape délicate dans la vie d’un chiot.
D’un Mogwaï aussi.
Je la sors presque toutes les heures, sur le chemin qui longe la rivière.
Mais il a tellement neigé au cours de ces dernières semaines, qu’il n’y a pas moyen de trouver un coin d’herbe pour qu’elle puisse faire ses premières armes.
Elle s’enfonce donc jusqu’aux oreilles dans la neige glacée, et est ravie, lorsque, après avoir rempli la mission que je lui confie, elle me voit la féliciter à grands renforts de câlins.
Elle ne comprends sans doute rien à ce que je lui raconte, mais semble comblée de me voir de bonne humeur.
Dès qu’elle en a assez de sautiller dans la neige, elle s’assied sur le sol et se met à trembler.
C’est pour moi le signal du départ. Je la prends contre moi, elle se blottit à l’intérieur de ma veste, me donne un coup de langue vigoureux sur le visage… et nous rentrons.
Comme elle s’oublie régulièrement sur la moquette, j’ai posé un journal dans mon bureau en lui expliquant stupidement qu’il serait bienvenu qu’elle l’utilise en cas d’urgence.
Elle m’a jeté un regard que j’ai traduit par « Ta déco laisse franchement à désirer… » avant d’attraper le journal et de le traîner à travers l’appartement.
J’en ai conclu que ce n’était pas une bonne idée.

Lorsque la nuit tombe, mon Mogwaï se transforme en Gremlins.
Pour que ses petits cris ne dérangent pas mes voisins, j’installe son panier dans ma chambre.
En bon Gremlins, elle ne ne veut pas dormir, geint, court partout, aboie (enfin, quand je dis aboie…) si je lui donne l’impression d’être indifférente, attrape ma main si je la laisse à sa portée, et tire jusqu’à ce que je me décide à lui accorder de l’attention.
La nuit dernière, elle a réalisé qu’il devait être beaucoup plus confortable de dormir dans MON lit plutôt que dans SON panier.
Je lui ai expliqué que c’était hors de question.
Mais mon Gremlins est têtu. Très têtu.
Elle a passé un temps fou à sauter dans l’espoir que je me rende à ses arguments.
Peine perdue, elle a beau être montée sur ressorts, je suis plus têtue qu’elle.
La confrontation a duré des heures. Elle sautait, j’essayais de la calmer en lui opposant un calme olympien.
Enfin faussement olympien.
En représailles, à 1h du matin, je l’ai emmenée dans la cuisine avec son panier… pour aller la récupérer cinq minutes plus tard en entendant ses appels et en réalisant qu’elle passait ses nerfs sur la porte.
Je l’ai ramenée dignement dans ma chambre.
Elle a tiré à elle un coin du couvre-lit et y a passé ce qui restait de la nuit, ne me réveillant que trois fois pour vérifier que j’étais toujours bien là.

Match nul.

Au petit matin, j’ai retrouvé mon Mogwaï, câlin, farceur et tendre.
Elle s’est emparée d’un linge fraîchement lavé, trouvé dans la corbeille, et a transformé l’appartement en circuit d’Indianapolis.

Tout à l’heure, en sortant pour l’une de ses promenades, nous avons rencontré le facteur auquel j’ai présenté le fauve qui allait désormais l’accueillir.
J’ai toujours eu de charmants facteurs.
Celui-ci ne fait pas exception.
Inutile de préciser qu’il a complètement craqué.
Il m’a dit: « Oh, elle est… elle est… »
Je confirme.
Elle est.

Martine Bernier

Bichon havanais de charme, Pomme est arrivée… et un Monet a été retrouvé.

16 janvier, 2010

Je suis allée la chercher ce samedi, avec Eric, dans son Jura natal.
Des heures de route pour retrouver cette petite boule de poils noirs…

Aller chercher son chien est toujours un moment intense.
Avec, pour moi, un crève-coeur: je la sépare de sa mère…
Je sais bien que, dans quelques semaines, elle s’en serait détachée naturellement, mais je ne peux m’empêcher d’avoir un gros pincement au coeur.

Lorsque je suis arrivée, elle était là, au milieu de ses frères et soeurs.
En quelques semaines, elle a grandi, pris du poids, et a développé une personnalité très particulière.
Autant Scotty était indépendante, boudeuse mais passionnante et pleine d’humour, autant les qualités premières de Pomme, celles qui frappent d’emblée, sont la douceur, la tendresse.
Elle a beau être un bébé de neuf semaines, elle est très démonstrative, mais tout en délicatesse.

Le long voyage de retour ne lui a plu que modérément.
Elle s’est angoissée, puis s’est endormie dans mes bras.
Son arrivée dans ses nouveaux quartiers a été nettement plus drôle.
D’abord timide, elle ne me quittait pas, collée à moi.
Puis, peu à peu, elle s’est enhardie. Je lui ai fait visiter chaque pièce de l’appartement, lui montrant ses paniers, ses jouets, ses écuelles.
Dix minutes plus tard, cette petite chose qui ne doit pas faire plus de quinze centimètres de haut et vingt-cinq de long, bondissait partout comme un cabri, posait ses trésors (un chiffon imprégné de l’odeur de sa mère, un os plat et trois jouets) dans son panier, et m’appelait pour son premier vrai grand câlin en tête-à-tête.
Je me suis exécutée. De bonne grâce, même.
Et depuis, je suis sidérée de découvrir la personnalité de ce minuscule personnage.
Elle est très drôle, câline, taquine, semble descendre des plus grandes lignées d’explorateurs… et a pourtant des réactions de bébé.
Très fière d’avoir mangé l’entièreté des 25 grammes de croquettes auxquels elle a droit le soir, elle est venue me chercher pour me montrer son oeuvre.
Dehors, je l’ai sortie sans l’attacher, et j’ai commencé à travailler le rappel.
Récompensée par des caresses et des exclamations admiratives quand elle revenait, elle s’est comportée comme un parfait boomerang durant toute la promenade.

Présentée à mes voisins, elle s’est laissée caresser tandis que je la tenais dans mes bras, levant la tête vers moi et me léchant copieusement la figure comme si elle voulait expliquer d’entrée avec qui elle avait la relation la plus proche.
De retour à l’appartement, je l’ai laissée trotter sur mon bureau, comme un chat, tandis que j’écrivais.
Et elle s’est écroulée, épuisée, la tête sur mon clavier, imprimant des « = » à l’infini sous mon oeil attendri…
Dès que je me lève, elle est sur mes talons.
Si je m’installe pour travailler et que je ne veux pas la prendre, elle s’endort à côté de moi.
Elle m’a fait comprendre très vite qu’elle voue une véritable passion à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un fil électrique.
Je lui ai donc déjà opposé deux ou trois « non » fermes qui, automatiquement, la clouent sur place et la poussent à s’asseoir en posant sur moi un regard totalement perplexe.
J’ai donc entrepris de lui expliquer qu’elle n’est pas un rongeur, que si j’avais voulu un lapin, je ne serais pas revenue avec un pur bichon havanais et que, donc, il était hors de question que je la laisse déguster mon armada de câbles en tout genre.
Depuis, elle s’approche de temps en temps de l’objet de sa convoitise, me jette un regard à faire fondre la banquise, mais résiste. Pour le moment…

Elle est là depuis à peine quatre heures…. et notre complicité semble exister depuis toujours.
Je lève vers le ciel (noir: la nuit tombe tôt…) un sourcil en accent circonflexe.
Qui que vous soyez, là-haut, merci de m’avoir envoyé cet ange gardien modèle réduit…

………………………………………………………………….

Hier, j’ai appris qu’un tableau de Monet, volé en septembre 2000 a été retrouvé par la police polonaise. « La plage de Pourville » avait été dérobée au musée national de Poznan.

Le porte-parole de la police de Poznan Romuald Piecuch a indiqué qu’un homme de 41 ans avait été interpellé à Olkusz (sud), alors qu’il était en possession de la toile estimée à l’époque à un million de dollars avait été volé en septembre 2000 au musée national de Poznan. Le voleur avait découpé la toile de son cadre et l’avait remplacée par une copie.
Monet a souvent peint la plage de Pourville, et l’oeuvre volée était l’une des plus belles reproductions.
Quel bonheur de se dire qu’un tableau a enfin quitté le musée de l’Invisible pour revenir à la surface…

Martine Bernier

Quatre « ressuscités »: les espèces redécouvertes

4 janvier, 2010

La disparition de certaines espèces animales m’interpelle, vous l’aurez compris.
Mais saviez-vous que l’inverse arrive aussi?
Je m’explique. Certaines espèces, que l’on pensait disparues, ont été redécouvertes…

Le pétrel des Bermudes était un oiseau de mer qui nichait uniquement sur les îlots rocheux des Bermudes. Et tout le monde pensait que le dernier représentant de l’espèce avait disparu lors de la grande famine de 1615. A l’époque, lorsque les colons britanniques préparaient la cuisine en plein air, les oiseaux se jetaient dans les flammes…
En 1951, David Wingate, chargé de la protection du milieu naturel des Bermudes, a eu la surprise de redécouvrir l’oiseau. Il en restait 18 individus. Ceux-ci se sont reproduit: ils sont à présent près de 200 sur les îlots.

Le dibbler, minuscule marsupial, le lémur nain, l’opossum nain, le guan à ailes blanches ont eux aussi été redécouverts alors que tout le monde les croyaient perdus à jamais.

Mais un de ces retours à la vie terrestre me touche particulièrement. Nous savons que certaines espèces ont disparu par la faute de l’Homme. D’autres hommes ont fait l’inverse. Les frères Lutz et Heinz Heck, administrateurs des zoos de Berlin et de Munich, se sont penchés sur le cas du tarpan, cheval primitif des forêts d’Asie Centrale, éteint depuis longtemps. En croisant de manière sélective des chevaux primitifs de Pologne, des Gotlands suédois, des poneys d’Islande et des juments Konik de Pologne, ils ont obtenu une race de chevaux sauvages presque totalement identiques à ce que nous savons des tarpans. De la même manière a été recréée la race des aurochs, grands boeufs sauvages d’Europe dont le dernier représentant s’était éteint en Pologne en 1627.

Comme quoi, quand l’homme veut… il peut.

Martine Bernier

Pomme: 300 gr de charme pur, bichon havanais de son état

27 décembre, 2009

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Ca a été une véritable expédition…
Cinq heures de route aller-retour à travers la Romandie, rien que pour me permettre de voir la petite chienne qui va bientôt partager ma vie, il fallait oser.
Eric l’a fait!
Ce dimanche matin, il est passé me chercher tôt, sachant que l’éleveuse de bichons havanais qui acceptait de nous recevoir pour nous présenter Pomme devait partir pour midi.

Nous sommes arrivés devant une jolie maison attenant à une ferme.
Dans la cuisine, un grand enclos, avec un panier, des jouets et…. cinq chiots, encore très, très jeunes, et déjà turbulents.
Leur mère gambadait joyeusement autour de nous sans la moindre agressivité, mais attentive à chacun de nos gestes lorsque nous approchions sa progéniture.

Je me suis penchée: les cinq petits se sont pressés autour de mes mains.
L’un d’eux, petite boule noire aux grands yeux foncés, est venue elle aussi, mais avec une approche légèrement différente.
Elle ne mordillait pas mes doigts, ne bousculait personne.
Approchait simplement et mettait sa tête dans ma main.

Quand l’éleveuse a confirmé que c’était bien ma petite chienne, je l’ai prise contre moi.
Elle s’est blottie, et je lui ai longuement murmuré nos premiers mots à l’oreille, pour qu’elle s’habitue à ma voix.
Non, je ne vous dirai pas ce que je lui ai dit: c’est entre nous!
Comme les derniers mots que j’ai murmurés à Scotty lorsqu’elle s’est endormie dans mes bras…

Au début, Pomme a été un peu perdue. Puis j’ai senti qu’elle se détendait.
Finalement, dès que je lui parlais, elle levait sa frimousse vers moi et me léchait consciencieusement le visage.
Minuscule boule de tendresse, légère comme une plume, frémissante de vie, incroyable de confiance et débordante d’affection..
Un cadeau…

Nous n’avons pas pu rester longtemps, mais cela m’a suffi pour comprendre qu’il me tarde d’arriver à la mi-janvier pour que je puisse aller la chercher.
Pomme ne remplacera pas Scotty.
Pas plus que Scotty n’a remplacé Benjie, ma bearded collie.
Personne ne remplace personne.
Elle entrera dans ma vie comme un petit personnage nouveau, avec, j’ai pu le remarquer, sa personnalité bien à elle, qui semble présager beaucoup de douceur, de joie de vivre, d’intelligence et de tendresse.
Et si quelqu’un arrive à résister à cette petite merveille, qu’il me fasse signe.
Ce n’est pas mon cas!

J’ai deux téléphones portables.
L’un est français, et a, en fond d’écran, une photo de Scotty arborant un large sourire.
L’autre est suisse… et s’ouvre désormais sur la photo que vous pouvez-vous voir ci-dessus…
Pomme Ière du nom.

Martine Bernier

Le génocide des ectopistes migrateurs

22 décembre, 2009

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Il est sidérant de voir que certaines races d’animaux ont disparu un jour bien précis.
Parce que l’Homme en a décidé ainsi.
Et quand certains hommes décident de détruire, ils n’ont aucun état d’âme.

L’ectopiste voyageur en a fait les frais, comme tant d’autres.
On l’appelait également la tourterelle du Canada, ce pigeon gris-brun autrefois si commun que l’un de leurs grands vols pouvait obscurcir le ciel pendant plusieurs jours, disent les écrits d’antan. En 1810 des ornithologues estimèrent que l’un de ces vols gigantesques comptait…. deux milliards d’individus.

Cela faisait beaucoup, bien trop d’oiseaux. Il fallait faire quelque chose. Ca a été fait…
Une chasse acharnée et la destruction de la forêt sont venues à bout de cette tourterelle et de son habitat naturel, en un seul siècle.

Des parties de chasse dotées de nombreux prix furent organisées. Avec un règlement très clair: il stipulait le plus souvent que le candidat pouvait prétendre à une récompense s’il abattait un nombre minimum de 30.000 oiseaux. Oui, vous avez bien lu… je ne me suis pas trompée dans le nombre des zéros.

En 1868, sept millions et demi de ces oiseaux ont été détruits ou capturées au cours d’un seul raid sur les lieux de reproductions.

Ils ont bien travaillé, les exterminateurs. Le résultat ne s’est pas fait attendre.  En 1909, une récompense de 1500 dollars a été offerte pour un couple vivant… et il fut impossible d’en trouver…
Le génocide avait porté ses fruits de manière inespérée.
Martha, la dernière représentante de l’espèce, est morte de vieillesse en 1914, au zoo de Cincinnati. Depuis, l’ectopiste migrateur a été rayé de la surface de la Terre.

L’Homme en avait décidé ainsi.
C’est un drame écologique dont il est totalement responsable.
Et pour consoler ceux qui déplorent cette situation, il y a toujours les spécimens empaillés.

Martine Bernier

Le Grand Pingouin

10 décembre, 2009

Il vivait dans les régions arctiques de l’Atlantique Nord, était incapable de voler, et s’appelait le Grand Pingouin.
Il fut d’ailleurs le premier palmipède à s’appeler « pingouin ».
Quand des explorateurs rencontrèrent une espèce similaire dans l’Antarctique, ils lui donnèrent le même nom.
Le dernier site de reproduction connu du grand pingouin est l’île d’Edley, au large de l’Islande.
C’est là que s’est déroulé le drame.
Au début du mois de juin 1844, trois hommes, qui faisaient partie de l’expédition financée par un collectionneur d’oiseaux islandais, Carl Siemsen, débarquèrent sur l’île.
La poisse pour les volatiles…
Parmi d’autres oiseaux assemblés sur les falaise d’Eldey, ces tristes sires découvrirent et tuèrent deux grands pingouins.
Ils trouvèrent aussi un oeuf, qui fut par la suite vendu 9 livres sterling à un apothicaire de Reykjavik.
Ce 3 juin 1844, le grand pingouin a disparu de la surface de la Terre.
Plus jamais personne n’en a jamais vu où que ce soit.

Sauf… à St Molf!
Si vous interrogez mon Triangle d’Or, auquel j’adresse un grand clin d’oeil en passant, vous apprendrez que ses membres, eux, en connaissent un.
Et qu’ils n’en gardent pas un souvenir enchanté.

Martine Bernier

Pomme ou Mousse?

20 novembre, 2009

J’ai dit que je ne reprendrais plus jamais  de chien.
Ecrasée par le chagrin d’avoir perdu Scotty, j’ai dit que je ne voulais plus jamais revivre cela.
Ce moment affreux où l’on prend son chien pour le poser sur la table d’examen du vétérinaire en sachant ce qui va ce passer.
Ce moment où il vous regarde d’un air surpris quand on lui pique l’aiguille dans la veine.
Et où il s’endort dans vos bras, pour ne plus se réveiller.

Cela me fait tellement mal que j’ai envie de revenir en arrière… de lui donner encore du temps.
Alors que je sais que cela n’aurait fait que reculer une échéance qu’il fallait que je vive avec elle, à court terme.

J’ai tenu quatre jours.
Enfin quand je dis « tenir »…
Quatre jours à la chercher partout, à me retourner, à me relever la nuit parce que j’ai l’impression de l’entendre, de la voir.
Quatre jours à pleurer toute seule dans mon coin tellement ce petit bout de chien me manque quasi physiquement.

Le quatrième jour, j’ai écouté ce que me disaient deux personnes auxquelles je tiens beaucoup.
La première, ma soeur de coeur, m’a dit: « Reprends un chien, c’est trop dur ce que tu vis. Tu vas craquer, tu es en train de le faire. Et ça me fait peur. »
Le deuxième, Lui, m’a envoyé un mail en me disant de laisser passer le temps et de reprendre une petite boule de poils.
D’autres ont dit la même chose.

J’ai réfléchi.
Ils ont raison, je ne tiendrai pas sans chien.
J’ai toujours été ainsi. Je les aime. C’est exactement comme pour les êtres humains: j’aime les rendre heureux et j’aime leur présence.

Mais il n’est pas question que je reprenne une race avec laquelle j’ai déjà vécu, ce serait trop de souffrance, je les comparerais.

Il y a eu Ben, mon merveilleux bearded-collie, dont on disait qu’elle avait la même coiffure que moi, avec ses longs poils qui lui cachaient les yeux.
Il y a eu Scotty, mon espiègle scottish-terrier, tête de mule et boudeuse, mais bourrée d’humour, de charme et de vie.

Et il y aura…. Pomme ou Mousse, petite femelle bichon havanais née samedi dernier (et non pas lundi jour de la mort de Scotty, comme on me l’avait dit dans un premier temps).
Pour l’instant, j’hésite et je sonde mon entourage pour savoir lequel de ces deux noms plaît le plus.
J’aime autant l’un que l’autre.
Pour le moment, l’un des deux décroche l’unanimité.
J’attends une dernière réponse qui décidera de tout!

Lui m’a demandé de voir des photos de bichons havanais, me demandant en riant si « ce sont les chiens qui fument? »
Tsss…
Lorsqu’il a vu les photos, il les a trouvés « trop mignons » (mais se moquait-il?? Est-ce possible qu’un grand homme comme cela dise et pense une chose pareille, lui que l’on s’attend plutôt à voir accompagné d’un St Bernard ou d’un chien-loup?!) et a ajouté une chose qui m’a beaucoup amusée mais que je ne répéterai pas ici, même sous la torture.
Il a précisé qu’il s’agissait d’humour français.
Je confirme: l’humour français est bel et bien dé-sa-streux!

Mon « chien sans queue ni tête » arrivera mi-janvier, dans environ neuf semaines.
En attendant, Scotty prend son temps pour me quitter… et elle a raison… j’espère qu’un petit bout d’elle ne me quittera jamais..

Martine Bernier

Elle s’appelait Scotty…

16 novembre, 2009

Ma petite chienne Scotty m’a quittée ce matin…
Et je ne me remets pas d’avoir dû, pour la deuxième fois de ma vie, prendre la décision de vie ou de mort sur un petit être vivant.
Hier soir, elle jouait encore, me taquinait.
Et puis, dans la nuit, une crise, à nouveau silencieuse.
Quand elle allait mal, elle ne gémissait pas, ne criait pas, ne faisait pas un bruit.
Je n’ai rien entendu.
Elle était sous médicaments, je pensais pouvoir être tranquille.
Mais ce matin, elle n’est pas venue à ma rencontre.
Je l’ai retrouvée dans mon bureau, dans l’un de ses paniers, couchée mais appuyée sur ses pattes avant, comme si elle était prête à courir vers moi.
Elle avait renversé la corbeille à papiers. J’ai vu aussi qu’elle s’était soulagée dans la maison.
C’est là que j’ai compris qu’il s’était passé quelque chose.

J’ai été préparer son repas du matin.
Elle ne venait pas, elle qui était si gourmande.
Je suis retournée dans le bureau, elle n’avait pas bougé.
J’ai réalisé qu’elle ne pouvait plus se lever… ses pattes arrières ne répondaient plus.

J’ai su que ce jour serait le dernier de notre vie à deux.
J’ai appelé Eric, puis le vétérinaire qui m’a fixé un rendez-vous matinal.
J’ai installé Scotty dans son panier le plus confortable et je l’ai prise sur le canapé, auprès de moi.
Je l’ai nourrie à la main.
Ses croquettes préférées et un os comme elle les aimait.
Elle me regardait, très calmement.
Et je lui ai parlé, parlé…
Je lui ai dit que, sans elle, je n’aurais probablement pas survécu à la dureté de ces derniers mois.
Je lui ai dit combien je tenais à elle, et le désespoir que je ressentais à ne rien pouvoir faire pour la soigner vraiment.
Je lui ai reparlé de notre vie dans ma Terre de Sel, des souvenirs qu’elle y a laissés.
Ses oreilles bougeaient lorsque je prononçais certains mots, certains noms.
Je l’ai cajolée, remerciée, gâtée.

Puis Eric est arrivé.
Nous avons parlé un peu et nous sommes partis.
Arrivés chez le vétérinaire, la situation a été clairement posée.
Soit je la ré-emmenais chez le spécialiste en neurologie et nous refaisions tous les examens, sans doute inutilement, soit nous attendions quelques jours ainsi, pour que je m’habitue à la décision à prendre, soit nous prenions la décision de l’endormir.
Il a précisé que, selon lui, nous étions entrés dans un processus qui ne verrait pas d’échéance heureuse.

Eric était d’avis d’attendre. Par pour ma chienne, mais pour moi. Car, vu tout ce que je viens de vivre, il n’était pas sûr que je tienne le choc.
J’ai réfléchi…
S’habitue-t-on vraiment à savoir qu’il va falloir euthanasier son chien? Peut-on se préparer? Je ne pense pas.
Je la regardais. Ses pattes se dérobaient sous elle.
J’avais envie de lui dire: « Tu sais, je ne conçois pas ma vie sans toi. Tu es une petite présence si précieuse… Mais toi, quelle est ta vie aujourd’hui? Toi qui aimais tant courir, fouiner, jouer… Que dois-je faire, que souhaites-tu? Dois-je te laisser ainsi? Ou te permettre de t’endormir? Mais moi, comment vais-je tenir sans toi? »

Tous ceux qui ont un jour eu à prendre cette décision le savent: c’est infernal.
Infernal de regarder son chien bien vivant et de se dire que dans quelques minutes il ne sera plus là.
Parce que nous en avons décidé ainsi.
Pourtant, je l’ai fait.
Parce que le processus de destruction de son système nerveux était irréversible.
Elle s’est endormie dans mes bras, sans comprendre ce qui lui arrivait.
Je suis restée là à l’embrasser.
Puis je suis partie.

Rentrer dans l’appartement sans elle…
Le vide qu’elle laisse est épouvantable.
Je n’arrive même plus à décrire ce que je ressens.
Je la vois partout.
On me dira que ce n’était qu’un chien.
Oui… mais j’ai mal, très mal.
Scotty était un merveilleux petit chien, espiègle et émouvant.

Maintenant, je vais me taire.
Par respect pour quelqu’un qui, quelque part, a plus mal que moi.

Martine Bernier

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