(La leçon de Tricot, Ernest Biéler)
Je n’étais plus retournée à la Fondation Gianadda depuis le décrochage de l’exposition Monet.
Et je me demandais quelles toiles pourraient prendre le relais sans nous laisser sur notre faim.
Le choix et la cohérence des expositions est tout un art en soi…
Quand Celui qui m’accompagne m’a proposé de nous y rendre, en ce dimanche matin, pour aller découvrir les oeuvres d’Ernest Biéler, j’ai évidemment accepté.
Ernest Biéler… je connaissais quelques-uns des tableaux de ce peintre suisse, mais pas suffisamment pour pouvoir me faire une idée réelle de son talent.
Connu pour avoir peint les « têtes » valaisannes de Savièse, il est devenu le chantre de ce coin de pays dont il a fixé les traditions et les costumes sur la toile avec simplicité, poésie, puis au fil du temps, avec un réalisme de plus en plus appuyé.
La rétrospective qui lui est consacrée révèle un excellent portraitiste, bien sûr, mais ouvre aussi les portes de toutes les facettes de son travail artistique.
L’intérêt repose, justement, sur la variété des styles utilisés.
Ernest Biéler a vécu de son art.
Né à Rolle (Vaud) en 1863, dans une famille aisée qui lui a fait bénéficier d’une éducation le dotant d’une solide base culturelle, il a toujours fait preuve d’une attirance et d’un don pour le dessin.
C’est donc tout naturellement qu’il a pris le chemin de la peinture.
Ses toiles sont délicates, les femmes y ont des teints de porcelaine, leurs vêtements, les tissus sont peints avec un soin et un goût du détail remarquables.
J’aime ces tableaux raffinés…
L’installation du peintre à Savièse marque un tournant dans sa peinture.
Dans ce monde rural, il se sent bien… et il peint les scènes de la vie quotidienne villageoise, les visages, les ambiances…
Et une fois encore, les visages attirent le regard,avec leurs expressions fascinantes, leur force, leur vivacité.
Parmi tous les tableaux présentés, j’en ai aimé beaucoup.
Et tout particulièrement « La Leçon de Tricot ».
Regardez l’expression du regard de la mère contemplant sa fille, la minutie avec lequel ont été peints les motifs de son foulard, notamment.
Ce même souci du détail se retrouve dans chaque tableau, dans chaque coiffe, chaque pli, chaque frisure.
Comprenez-vous pourquoi il est difficile de rester insensible à de talent-là?
Martine Bernier
L’exposition Ernest Biéler est à visiter à la Fondation Gianadda de Martigny jusqu’au 26 février 2012.