Archive pour la catégorie 'Arts'

Deux tableaux en un

17 novembre, 2011

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Regardez bien le tableau ci-dessus: il a plusieurs niveau de lecture.
Vous pouvez y voir deux visages, celui d’un homme est celui d’une femme, avec, entre eux, la silhouette d’une femme, et, dessous, celle d’un homme assis.
Vous pouvez aussi y voir un visage dont chaque élément nommé ci-dessus est un trait.
Ce curieux tableau nous vient d’Ukraine où un peintre passe sa vie à créer des illusions d’optique avec de la peinture à l’huile.
Oleg Shyplyak joue sur la disposition des personnages et du paysage.
Une démarche insolite…

Martine Bernier

Le faux au-revoir à Monet chez Gianadda

9 novembre, 2011

Dès la première heure, ce matin, j’y ai pensé.
Aujourd’hui était un jour particulier.
J’allais rendre visite une dernière fois à l’exposition Monet avant son décrochage, à la Fondation Gianadda.
Cette fois, c’est avec Eric que j’allais revoir pour la quatrième fois ce que je considère comme l’une des plus belles expositions consacrée à ce peintre dont je ne me lasse pas de découvrir et redécouvrir le génie.
C’est bien pour cela que je ne peux résister à l’appel de ses toiles: à chaque fois que je les retrouve, je suis frappée par un nouveau détail.
Cette fois encore, cela n’a pas manqué.
En entrant dans la Fondation, j’ai eu un moment d’émotion intense.
J’ai une fois encore pris le temps de regarder les tableaux depuis le haut de la salle d’exposition.
De loin, les nymphéas « vivent ».
Des fleurs posées sur des eaux miroitantes, frémissantes.
La fameuse « Barque » est véritablement accrochée à la rive et donne l’impression que, si l’on tend l’oreille, on pourra entendre un oiseau ou le frémissement du vent dans les feuilles.

Je me suis approchée.
Et là encore, comme à chaque visite de ses oeuvres, ça a été une deuxième émotion.
Car, de près, c’est l’énergie de Claude Monet qui est perceptible à travers les traits, le mouvement, les couleurs, la lumière.
On imagine son regard, ses gestes, sa satisfaction devant le résultat.
Il est là, bien vivant, à travers ces oeuvres grouillantes de vie.
J’ai passé un très, très long moment, plongée dans la contemplation de ces toiles magnifiques.
Un bonheur serein, paisible…

L’exposition refermera ses portes le 20 novembre, et les toiles reprendront le chemin des musées et des collections privées auxquels elles appartiennent.
Avoir eu la formidable possibilité de pouvoir leur rendre visite plusieurs fois est un cadeau inestimable que nous devons une fois encore à Léonard Gianadda.

J’ai une mémoire souvent défaillante.
Mais, étrangement, j’oublie rarement une exposition.
Celle-ci, je le sais, restera gravée en moi comme étant celle ou l’une de celles qui m’a le plus bouleversée.
Je vois partir Monet comme je verrais s’éloigner un ami.
Me connaissant, j’aurai besoin de retrouver ses tableaux, et m’efforcerai de convaincre Celui qui m’accompagne de programmer un ou deux jours à Paris dans les mois à venir, peut-être en transit vers une autre destination.

Lorsque Monet s’en va, ses oeuvres, son talent me manquent.
Alors… ma bibliothèque regorge d’ouvrages qui lui sont consacrés, et des reproductions de certaines de ses toiles ornent les murs de mon bureau.
Il est très étrange pour moi de réaliser que cette attirance au départ plutôt discrète que j’ai toujours ressentie pour sa peinture a pris une telle place dans ma vie.

Les murs de la Fondation Gianadda proposeront dès le 1er décembre une exposition d’Ernest Biéler.
Elle sera belle, je n’en doute pas.
Mais j’aurais adoré que Monet prenne à demeure ses quartiers en Suisse….

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Je terminais ces lignes, déjà nostalgique, lorsque j’ai eu mes fils au téléphone, l’un après l’autre.
Le cadet n’est pas spécialement attiré par la peinture.
Mais j’ai tenté ma chance auprès de l’aîné, histoire de voir s’il aurait plaisir à m’accompagner pour une dernière visite.
Ravi, il a accepté.
Si, si, cette fois, ce serait vraiment la dernière… à moins que…

Martine Bernier

Photo? Non!

7 novembre, 2011

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Jolie photo, pensez-vous?
Et bien non: il s’agit de l’un des dessins de l’artiste écossais Paul Cadden, spécialisé dans l’hyperréalisme.
Il les réalise sur base de photos, avec uniquement deux matériaux: le graphite et la craie.
C’est sans doute la difficulté à les manier qui force l’admiration…
Car aucun détail n’est oublié dans ces tableaux, que ce soit l’eau sur un visage, les moindre détails d’un paysage, d’un vêtement, ou la fumée de cigarette.
Il revisite les photos et apporte une réalité troublante.
C’est étonnant.
Même si sa méthode part d’une photo, il n’en reste pas moins que le résultat est époustouflant.

Martine Bernier

http://www.gentside.com/dessin/ces-dessins-realises-au-graphite-et-a-la-craie-sont-stupefiants-de-realisme_art29903.html#

Quand Caspar David Friedrich voit double

31 octobre, 2011

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Certains artistes représentent de vrais soucis pour le chercheurs.
Oubliés, morts dans l’indifférence la plus absolue, leurs collections sont dispersée, mal répertoriées.

Caspar David Friedrich est l’un d’eux.
Lorsqu’il est mort, à Dresde, en 1840, sa disparition n’a intéressé personne et la plupart de ses peintures ont disparu.
De temps en temps, l’une d’elle réapparaît, à la plus grande joie des collectionneurs et des musées.
Enfin… presque.
Car il arrive aussi que ceux-ci s’arrachent les cheveux lorsqu’elles réapparaissent… en plusieurs exemplaires.
C’est le cas pour le tableau ci-dessus, intitulé « Paysage en hiver ».

Il a été redécouvert dans une collection privée, à Paris, en 1982, et acheté cinq ans après par le National Gallery, ravi d’acquérir une oeuvre de ce peintre oublié.
On peut imaginer la stupéfaction et la consternation générales lorsque le musée de Dortmund a annoncé, vexé, qu’il possédait déjà un tableau quasi identique du même artiste, retrouvé pendant la Seconde Guerre mondiale à Dresde.
Il en a pu en peindre plusieurs, direz-vous?
Et bien non: des documents du XIXe siècles recensant les toiles du romantique allemand indiquent qu’il n’existe qu’un exemplaire de ce tableau.

Lequel des deux musées avait l’original?
Leurs laboratoires se sont mis au travail pour analyser les toiles et ont fini par conclure que c’est le National Gallery qui avait la toile authentique.
L’analyse réflectrograme du dessin préparatoire montrait un trait précis dans la première version alors que la seconde ne comportait pas de dessin, ce qui était du jamais vu dans l’oeuvre du peintre.

L’autre toile est donc soit une copie d’élève, soit une réplique réalisée par l’artiste lui-même, soit un faux.
Caspar peut être content: il a refait parler de lui…

Martine Bernier

Les sublimes forêts de pins d’Hasegawa Tohaku

1 octobre, 2011

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Au Japon, au 16e et 17e siècle, les seigneurs de guerre se faisaient construire des châteaux magnifiques.
Pour en décorer l’intérieur, et plus particulièrement les fusamas, panneaux coulissants séparant les pièces, ils faisaient appel à des artistes.

Parmi eux, Hasegawa Tohaku (1539 – 1610), spécialisé dans l’imagerie bouddhiste.
Il se considérait comme le successeur et l’héritier de Sesshu Toyo, le plus grand artiste de la tradition zen de peinture à l’encre du siècle précédent.
Et c’est vrai que Tohaku était un peintre complet.

J’ai choisi ici une merveille: « Les Forêts de Pins », une encre sur papier.
Des arbres voilés de brume, à peine visibles, élancés, suggérés, et pourtant si détaillés.
Dans la peinture zen, l’utilisation des espaces vides est important, stimulant l’imagination des spectateurs.
Des tableaux d’une simplicité austère appréciée par la société cultivée de l’époque qui voyait d’un mauvais oeil les extravagants étalages de richesses des chefs militaires.
Cette encre, douce, paisible, silencieuse, est, dit-on, la plus célèbre de la peinture japonaise.
Des siècles après qu’elle ait été réalisée, elle suscite toujours l’admiration, l’émotion.
N’est-ce pas là le génie des artistes?

Martine Bernier

Picasso: un sens percutant de la répartie

10 septembre, 2011

Que l’on aime ou que l’on n’aime pas Picasso, il faut admettre que cette personnalité complexe est inoubliable.
Ses réparties cinglantes se dégustent ou font encore grincer des dents à travers certaines anecdotes qui circulent toujours à son sujet.

En 1937, la Guerre civile met l’Espagne à feu et à sang.
Le 26 avril, en plein jour de marché, les avions allemands de la légion Condor bombardent la ville basque de Guernica, près de Bilbao.
C’est un massacre.
Cinquante tonnes de bombes incendiaires et à fragmentation arrosent la ville.
L’Allemagne nazie tue là 1654 civils et fait 889 blessés.
Bouleversé, Pablo Picasso exprime sa rage dans un tableau monumental, Guernica.
Pendant l’occupation nazie de Pars, des soldats allemands viennent un jour visiter son appartement.
L’un d’eux, devant une photo du tableau Guernica interroge le peintre:
- C’est vous qui avez fait cela?
Picasso aurait répondu:
- Non. C’est vous.

Après la deuxième guerre mondiale, les prix des tableaux de Picasso se sont envolés.
Une richissime collectionneuse américaine, totalement inculte en la matière (hé oui!) visite l’atelier de l’artiste.
Son comportement est insupportable: suffisant, snob, vaniteux, prétentieux.
Elle s’arrête devant l’une des oeuvres cubistes et la désigne d’un geste du menton:
- Et celle-là, qu’est-ce qu’elle représente?
- Deux cent mille dollars.

Martine Bernier

Gregory Blackstock: le génie de l’autisme s’expose

9 septembre, 2011

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Pour sa première exposition européenne, la Collection de l’Art Brut, à Lausanne, reçoit les oeuvres de l’américain Gregory L. Blackstock.
L’artiste est autiste et vit dans un univers bien à lui: une chambre très encombrée, plongée dans l’obscurité jour et nuit.
C’est là, dans le calme et le silence, que celui qui a été plongeur dans un restaurant sportif pendant 25 ans donne libre cours à son inspiration.
Ou plutôt à son travail, car celui-ci se base sur une importante documentation.

Alors qu’il était encore professionnellement actif, Gregory jouait de l’accordéon dans les rues et dessinait pour arrondir ses fins de moi.
Aujourd’hui qu’il est à la retraite, il se consacre à ce qu’il aime: la conception d’une incroyable iconographie ordonnée.
Lorsque vous regardez ce que fait Blackstock, vous ne pouvez que penser à ces planches qui peuplaient les écoles et qui se retrouvent dans les dictionnaires.
Son goût du détail et du travail soigné font de cet artiste étonnant un véritable encyclopédiste.
Il dessine des planches à thème (« Les outils de dentiste », « les bombardiers anglais de la Seconde Guerre mondiale », « Les grandes prisons de notre comté », « Les corbeaux », « Les chapeaux » etc…) avec une minutie parfaite.
Ce qu’il fait est parfaitement sidérant…
C’est donc une exposition particulière qui s’ouvre dans quelques jours à Lausanne.
Avec, en prime, la présence de l’artiste pour le vernissage, une conférence sur l’autisme et la création, des ateliers pour enfants, des visites commentées etc.
Allez-y…
Il n’est pas courant d’avoir l’opportunité de pénétrer dans un univers aussi particulier.

Martine Bernier

Du 30 septembre 2011 au 19 février 2012
Collection de l’Art Brut
Avenue des Bergières 11
1004 Lausanne
www.artbrut.ch

Secrets d’Histoire sur Monet: avec mention!

31 août, 2011

Il y a la TV poubelle, celle dont on parle le plus, déprimante à force de misère intellectuelle.
Il y a aussi la TV des feuilletons et des séries, distrayante, qui « tue le temps »… comme si le temps n’est pas assez rare.
Il y a la TV des ménagères de moins de cinquante ans dont on se dit, en voyant les programmes, qu’elles semblent avoir un QI de poisson rouge.
Il y a la TV des navets et Dieu sait s’il y en a.
Et puis il y a l’autre, celle qui apprend, qui rend curieux, qui passionne.

Hier, complètement par hasard, je découvre après avoir suivi les infos de France 2, que l’émission « Secrets d’Histoire » va être consacrée à.. Monet!
Pour ceux qui prendraient Ecriplume en cours de vie, il n’est peut-être pas inutile de signaler que je voue à Claude Monet et à son oeuvre une admiration sans borne.
Je me suis donc embarquée, avec Celui qui m’accompagne, dans ce voyage au coeur de la vie du Maître… en me demandant cependant ce qu’il venait faire là, sachant que les précédents volets de l’émission étaient jusqu’ici consacrés à des têtes couronnées.
Mais soit… dans son domaine, Monet est roi.

Cent minutes tout juste en immersion dans la vie du peintre, ses toiles, ses amours, sa famille, son amitié avec Clémenceau, sa maison de Giverny, ses jardins… le tout en compagnie de son biographe, d’un historien d’art, d’une descendante du marchand d’art qui a fait sa gloire et de  l’un des descendants d’Alice, sa deuxième épouse.

Cent minutes passionnantes, remarquablement bien construites, entrecoupées par le jeu de comédiens mettant en scène Monet intime.
Stéphane Bern et son équipe ont une fois de plus réalisé un travail magnifique.
Vu le nombre d’ouvrages et d’émissions que j’ai ingurgités sur le sujet, je n’ai rien appris de plus en suivant l’émission.
Mais j’en ai adoré le ton, l’ambiance, tout ce qui a permis aux spectateurs de découvrir ce génie de la peinture dans son intimité.
Là, voyez-vous, j’aime la TV.

Martine Bernier

 

Fleur d’Asie chez Gianadda

12 août, 2011

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Cela faisait plusieurs mois que je disais à Jee, notre Fleur d’Asie, compagne de mon fils cadet, que nous irions un jour ensemble à la Fondation Gianadda.
Je lui avais parlé avec enthousiasme de l’exposition Monet qui est présentée en ce moment, et que j’ai visitée voici quelques semaines.
Hier, nous avons décidé que la matinée de ce vendredi serait consacrée à une halte à Martigny.
Pendant que nous irions entre filles à la redécouverte de la Fondation Gianadda, nos deux hommes et Pomme partiraient sur les traces des vestiges romains, Celui qui m’accompagne ayant déjà visité l’exposition avec moi.

J’étais curieuse de voir comment Jee allait appréhender l’Impressionnisme, allait réagir face à ces toiles qui proviennent d’une autre culture que la sienne.
D’emblée, j’ai compris qu’elle était dans son élément.
Je me suis contentée de lui donner deux ou trois clés pour mieux saisir le génie de Monet, et nous sommes parties ensemble dans ce monde magique.
La voir s’enthousiasmer devant ces tableaux qui me ravissent m’a procuré un plaisir immense.
Nous avons ensuite été voir la remarquable collection d’estampes japonaises de l’artiste, puis, dépaysement complet, nous avons fait une incursion dans l’exposition permanente de voitures anciennes qui complète le musée.
Elle ne s’y attendait pas, riait de ce qu’elle voyait, des détails insolites de certaines voitures.

La visite au jardin des sculptures a été tout aussi émouvante.
Il faudrait des journées entières pour expliquer chacune de ces oeuvres, chacun de ces artistes.
Nous n’avions pas ce temps devant nous.
J’ai donc fait un rapide résumé englobant Rodin, les statues chantantes de Chillida, l’originalité de César, la gaieté de Niki de St Phalle, le talent de sculpteur de Renoir, la légèreté de la mosaïque de Chagall dans la fontaine duquel Jee a tenu a lancer une pièce porte-bonheur…
Nous approchions de la sortie où nous avions donné rendez-vous à nos hommes quand nous avons décidé de retourner sur nos pas pour qu’elle puisse choisir quelques cartes postales.
Impossible de trouver la reproduction de chacune des toiles qu’elle venait d’admirer.
J’ai donc couru lui chercher le catalogue de l’exposition que je lui ai offert avec une promesse: il est le premier d’une longue collection.
Car elle et moi avons bien l’intention de revenir ensemble au moins une fois par saison, pour chaque exposition.

Le reste de la journée, nous l’avons passé tous ensemble.
Un repas improvisé par Celui qui m’accompagne, qui a ensuite ouvert un album photos de sa vie militaire.
C’était la meilleure façon pour lui de les inviter dans son passé… une incursion émouvante qui leur a permis de découvrir que je vis avec un Chevalier de l’Ordre National du Mérite!
Rien que cela…
Il n’en parle jamais, mais sa vie a été riche.
Et ce n’est pas fini!

Une balade à Evian, des glaces et quelques thés plus tard, nous nous quittions.
Avec, pour moi, le bonheur d’avoir participé à une étape de plus dans la vie de Jee.
La confrontation de deux univers culturels différents, unis par une sensibilité identique.
Que ce soit ici où à l’autre bout du monde, la beauté touche de la même façon.

Martine Bernier

Musée Courbet à Ornans: un peintre dans sa ville

29 juillet, 2011

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Lorsque vous sillonnez la région du Doubs, partout, des panneaux de signalisation vous indiquent que vous vous trouvez dans le pays du peintre Courbet.
Cette région était la sienne, il en revendiquait son appartenance, en a peint les cours d’eau, les rochers, les paysages.
Il y était chez lui.
Il était logique de voir le département rendre hommage à son artiste en lui dédiant un musée.

Le nouveau musée Courbet d’Ornans, entièrement repensé et rénové, a été inauguré le 2 juillet 2011.
Autant le dire d’entrée: c’est une réussite.
Comment ne pas aimer cette demeure belle et lumineuse perchée au bord de l’eau?
Gustave Courbet y est né, dans cette maison Borel aujourd’hui transformée en musée.
Le lieu a été respecté, et ses volumes font merveille pour accueillir les oeuvres et les expositions permanentes ou temporaires.
Le concept architectural est remarquable: le musée s’ouvre sur son environnement, avec de larges baies vitrées donnant sur la Loue et sur la ville d’Ornans que Courbet a tant aimé.
La notion de transparence est essentielle sur le site, ce qui rend la visite légère et claire.

Le public a répondu présent: le musée est très fréquenté, et les visiteurs y sont accueillis chaleuresement..
Y compris par les gardiens de salles qui vous saluent lorsque vous entrez, détails suffisamment rare pour être souligné!
Les expositions sont didactiques et modernes, intéressantes.
On y découvre la vie de Courbet, son travail, les causes qu’il a défendues et qui l’ont amené à se réfugier en Suisse où il a passé une grande partie de son existence et où il est décédé.
Actuellement sont présentées jusqu’au 3 octobre, les oeuvres croisées de Courbet et de Clésinger, sculpteur et ami du peintre. Les femmes nues de Clésinger se retrouvent dans la peinture de Courbet pour un mariage voluptueux à ne pas manquer.

A la sortie du musée, profitez du jardin, puis de la cafétéria d’été, au bord de l’eau.
La terrasse donne envie de s’attarder, en regardant les canards se laisser glisser au fil de la Loue, puis de poursuivre la visite de cette ville délicieuse, véritable Venise comtoise.

La statue du « Pêcheurs de chavots » que Courbet a offert à Ornans pour orner la fontaine de la place des Iles-Basses est à découvrir, malheureusement mutilé, dans le musée.
Mais sa réplique contemporaine est toujours sur la place.
A l’époque, l’original, dans sa première version, avait fait scandale car l’enfant représenté était entièrement nu, ce qui avait illico engendré une pétition demandant son retrait, sans résultat.
La participation de Courbet aux événements de la Commune a provoqué la vengeance de ses détracters: la statue a alors été mutilée et retirée par la municipalité locale qui tenait à souligner par ce geste sa désapprobation face à l’engagement politique du peintre.

Pour les amateurs d’art, vous pouvez encore visiter les expositions temporaires à la ferme Courbet de Flagey ou, dans l’avenir, le dernier atelier de l’artiste à Ornans (pas encore ouvert).
Enfin, les marcheurs peuvent suivre les sentiers de Courbet, des itinéraires aménagés qui parcourent les lieux d’inspiration du peintre.

Gustave Courbet a été un peintre majeur.
Aujourd’hui, le projet « Pays de Courbet, pays d’artiste » est une démarche intelligente d’un département qui a su mettre en valeur son patrimoine à travers l’oeuvre et la vie de l’un de ses plus grands peintres.

Martine Bernier

www.musee-courbet.fr

 

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