Archive pour la catégorie 'Bien-etre'

Evoluez… vers le haut!

7 octobre, 2011

Je reçois beaucoup de courrier et de réactions, sur Ecriplume ou à propos d’Ecriplume.
Lorsque les messages sont personnels et assortis d’une adresse e-mail, je réponds toujours.
Cette fois, le courrier que j’ai reçu ne me permettait pas de le faire.
Un oubli, sans doute, car ce message, signé Romain, était un véritable appel.
Je prends donc la voie du blog pour y répondre.
Romain a 22 ans, vit en banlieue parisienne et m’explique son désespoir de ne pas trouver de travail, son impression de voir sa vie se terminer avant d’avoir commencé.
J’ai été très touchée par ses mots…
Je ne pensais jamais parler un jour de ce que je vais parler, mais je crois qu’il est positif de le faire.
Pour tous les Romain qui pourraient en avoir besoin.

Je me suis mariée très jeune, juste après avoir quitté mon pays d’origine.
Je savais que ce mariage était une erreur.
Mais je n’avais pas d’autres choix.
Je voulais rebâtir sur les cendres de ma famille dévastée.
J’étais arrivée en Suisse en catastrophe et j’avais pris le premier travail venu.
Dans un hôtel, je jouais le rôle de Cendrillon.
Il était donc normal que personne ne me connaisse pour ce que j’étais vraiment.
Lorsque mes enfants sont nés, j’ai décidé d’accepter de « faire des heures de ménages » pour pouvoir leur offrir des extras.
Et c’est ainsi que j’ai rencontré quelqu’un qui a transformé ma vie.

Je détestais cette activité pour laquelle je n’étais absolument pas faite.
Mais j’avais la chance de me rendre chez un couple d’instituteurs qui possédaient une maison magnifique.
Lui, était plus âgé que son épouse.
J’avais à peine 22 ans, il devait avoir la cinquantaine.
Il avait congé le jour où je venais chez eux.
Passionné de jazz, fumant cigarette sur cigarette, il lisait ou bricolait pendant que je m’occupais de sa maison, puis nous ménageait une pause-café au cours de laquelle nous parlions beaucoup.
Il me racontait sa vie, me questionnait sur la mienne, me faisait découvrir le jazz contemporain.
Je l’appelait Monsieur, et il tempêtait pour que je l’appelle par son prénom.
Il était rebelle et nonchalant, avait un franc-parler que j’adorais, un esprit contestataire, un coeur d’or.
Un soir, un ami a organisé mon premier concert public suisse.
J’ai interprété mes chansons, à la guitare.
Une soirée incroyable, qui n’en finissait pas…
Il y avait du monde, beaucoup de monde.
Les personnes présentes ne voulaient pas me laisser quitter la scène.

La semaine suivante, Monsieur S. m’a raccompagnée chez moi en voiture après que j’aie fait le ménage dans sa maison.
Il s’est arrêté une cinquantaine de mètres avant ma destination, a coupé le moteur et a dit:
- Bon, on va parler! Quand allez-vous vous décider à arrêter de faire l’andouille?
- Pardon??
- Je le savais déjà, mais j’en ai eu la confirmation lors de votre concert. Vous n’êtes pas faite pour nettoyez chez les autres! Vous avez épousé un homme qui ne vous convient pas du tout. Et ne protestez pas, je le sais: je l’ai eu parmi mes élèves, je le connais bien! Il faut que vous réagissiez. Vous évoluez vers le bas, en-dessous de ce que vous êtes. Il faut que, au dernier jour de votre vie, vous soyez fière et heureuse d’avoir accompli ce que vous avez accompli.
- J’ai des enfants, et…
- Et alors?? Vous comptez faire carrière dans la maternité? Vous n’êtes pas une poule pondeuse!
- Quel travail voulez-vous que je trouve???
- Si vous vous entêtez à montrer aux autres un visage qui n’est pas le vôtre, vous ne vous en sortirez pas. Il faut qu’ils sachent que vous écrivez, que vous êtes cultivée! Il y a des choix à faire dans la vie. Moi, à votre âge, je rêvais de faire le tour du monde sur mon bateau. Mais les enfants sont arrivés et je suis resté à quai. Nous avons acheté la maison. J’ai été heureux, bien sûr, mais j’ai toujours regretté de ne pas avoir réalisé mon rêve. Maintenant, c’est trop tard. Vous, je sais bien que vous n’avez plus de parents depuis longtemps et que personne n’est là pour vous aider. Vous vous débrouillez comme un bon petit soldat, vous avez pris votre vie en mains. C’est vraiment bien, mais là, vous vous trompez de chemin. Bifurquez!
- Facile à dire!
Il m’a secouée pendant une bonne demi-heure, terminant par:
- Et ne dites pas à ma femme que je vous ai parlé, elle m’en voudrait à mort! Elle n’a pas envie de vous perdre!

Après l’avoir quitté, j’ai réfléchi.
La semaine, suivante, je lui présentais ma démission.
Il avait raison. Je voulais que mes enfants soient un jour fiers de moi.
Je voulais pouvoir l’être, moi aussi.
J’ai prospecté autour de moi et accepté le poste bénévole de secrétaire de la Commission culturelle locale.
La suite a été longue et parfois très dure.
C’est moi qui, entre autres tâches, présentait les artistes et les spectacles dans des communiqués présentés à la presse.
Un journal local a aimé ma plume et m’a engagée comme pigiste, puis un deuxième.
Et enfin un grand journal romand.
A chaque fois, ce sont eux qui sont venus me chercher.
J’ai énormément travaillé, beaucoup étudié tout ce qui m’intéressait.
Ma vie sentimentale s’est modifiée, et j’ai vécu avec un homme bon, stimulant, intelligent et loyal qui m’a permis de réaliser mes projets, comme j’ai ensuite pu l’aider à réaliser les siens.
J’ai repris le chemin de l’Ecole de Journalisme, ai passé mon diplôme, et ma vie a totalement changé.

Le chemin du bénévolat est souvent inexploré, et c’est un tort.
Il permet de se créer un réseau social, d’apprendre une foule de choses, de s’enrichir du savoir et de l’expérience des autres, de faire ses preuves.
Et, par la suite, avec un peu de chance, de voir quelqu’un vous proposer des pistes d’évolution.

J’ai revu Monsieur S. bien plus tard.
Il était en chimio, portait un bonnet pour cacher sa calvitie.
- La cigarette m’a eu. Je savais que ça arriverait. Vous savez, je lis tous vos articles. Je suis content, vous avez réussi…
- Et vous m’y avez aidée…

Je pense parfois à ses mots.
Ne pas désespérer, évoluer vers le haut, toujours vers le haut…
Romain, tout est possible.
Essayez le bénévolat.
Il vous enrichira d’une façon ou d’une autre, vous fera connaître,et vous permettra de ne pas perdre courage.
Et qui sait, peut-être vous ouvrira-t-il des portes, à vous aussi.

Martine Bernier

« Rebondir », de Daniel Dufour: Et si nous nous soignions différemment?

12 mars, 2010

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Lire et présenter des livres de toutes sortes est une facette de mon travail.
Des dizaines d’entre eux me passent entre les mains chaque mois.
Avec parmi eux, quelquefois, un ouvrage marquant.
C’est le cas de celui du docteur suisse Daniel Dufour: « Rebondir. Une approche créative pour surmonter les obstacles ».
Ce livre concerne et intéresse chacun d’entre nous, parce qu’il nous parle de nous, de notre santé, de nos émotions.
Il diffuse un message particulier: nous possédons tous les clés pour nous maintenir en bonne santé et pour nous relever après avoir vécu une grande crise.
Ce médecin totalement hors normes, qui a longtemps été chirurgien de guerre, nous propose dans ce passionnant ouvrage d’utiliser les outils essentiels à notre santé. Des outils qui passent par le respect de nos émotions, le savoir inné et la pensée créatrice.
Interview.

- Vous avez un parcours un peu atypique…
Il est un peu bizarre, oui. Dès l’âge de 7 ans, j’ai su que je voulais être médecin, et je n’ai jamais dévié de cette idée, même s’il n’y avait jamais eu aucun docteur dans ma famille auparavant. J’ai suivi mes études à Genève. Elles m’ont déçu, car je n’aime pas beaucoup la théorie. Mais dès que je me suis retrouvé devant des patients, j’ai compris que c’était bien ce que je souhaitais faire.
Un jour, je suis parti  en Rhodésie, qui s’appelle aujourd’hui de Zimbabwe, pour rendre visite à un ami. Là, j’ai rencontré la guerre. J’étais chirurgien orthopédique, j’ai décidé de rester. J’ai travaillé un an là-bas. Puis je suis rentré au CICR (Comité International de la Croix-Rouge), toujours comme chirurgien de guerre. J’ai vécu dans l’urgence pendant plusieurs années, au Liban, au Pakistan, dans tous ces pays en conflit. J’ai ensuite été coordinateur médical, toujours pour le CICR. Je passais du champ opératoire à un champ d’action plus large! J’ai fait des études de médecine tropicale à Londres, puis je suis rentré en Suisse et j’ai fait ce que je pensais ne jamais faire un jour: m’installer comme médecin généraliste, en 1987.

- Face à des patients présentant des problèmes d’Occidentaux protégés des situations de guerre, n’avez-vous ressenti aucune exaspération?
Non… Cette question m’a un jour été posée par une amie alors que je rentrais du Cambodge, travaillant pour l’Ordre de Malte qui lutte contre la lèpre. Je m’étais occupé de lépreux qui vivaient au fond de la jungle cambodgienne. Heureusement, je n’ai jamais fait ce lien, cette comparaison. La souffrance appartient à chaque personne. La misère est parfois beaucoup plus grande ici, avec des personnes qui meurent seules pendant la canicule sans que personne ne le remarque. Là-bas, les lépreux souffrent et sont retirés de la communauté. Mais leurs familles leur rendent visite, leur apportent à manger.

- Vous expliquez dans votre livre que chaque maladie est liée aux événements que nous vivons.
Oui, tout provient d’une émotion mal vécue, ou du fait que nous ne sommes pas dans le moment présent. Cela provoque différentes symptômes, un déficit d’immunité. Lorsque l’on vit dans le présent, on élimine les tensions. Ne restent que celles liées à l’éducation. Nous savons que si nous sommes tristes, il faut pleurer pour évacuer cette peine. Mais l’éducation nous empêche souvent de nous autoriser à exprimer la colère, la tristesse, la joie…

- Vous estimez que nous avons tous en nous les outils pour revenir à la santé. Une personne en pleine dépression a-t-elle elle aussi cette force en elle?

Oui, mais elle va avoir le sentiment d’être culpabilisée parce que je leur dis qu’elles ont en main les clés pour se soigner. On me le reproche souvent. Je dis aux gens: « vous êtes responsables de votre mal-être, mais aussi de votre bien-être. Je n’ai pas le pouvoir de guérir, mais vous l’avez. »
Nous devons utiliser nos outils. Le passé et le futur existent. Et, si l’on est très intelligent, on utilisera le passé pour mieux construire le futur. Mais la clé de tout est de vivre dans le présent, en exprimant ses émotions.

- Vous n’infantilisez pas vos patients, au contraire, vous les responsabilisez, apportant une vision très personnelle de la pratique de la médecine. Comment êtes-vous perçu par vos collèges?
Je pense qu’ils ont pour moi une douce indifférence ou un doux mépris! Je n’en suis pas dérangé: je ne cherche pas à convaincre. La médecine traverse actuellement une grande crise car de plus en plus de gens n’y croient plus. On maintient les médecins dans une notion de pouvoir absolu. De nombreux thérapeutes font d’ailleurs la même chose: ils ont le pouvoir face à leurs patients qui sont des lilliputiens en face d’eux. Je ne suis pas d’accord avec cette façon de pratiquer la médecine. Pour moi, il s’agit d’accompagner les patients. Tout ce que j’ai appris, ce sont eux qui me l’ont enseigné. Ce terme d’accompagnement est essentiel pour moi.
Les gens sont prévenus de ce qui les attend quand ils viennent me voir. A mes yeux, il est très important d’avoir une approche globale de la personne. L’être humain n’est pas un estomac, un bras ou un coeur. C’est tout un ensemble, une multitude de composante. Je connais bien la médecine « mécanique », que j’ai pratiquée dans l’urgence, et que je pratique toujours lorsqu’il le faut. Mais je sais aujourd’hui qu’il y a toujours une raison à une maladie ou à un accident.

- Vous allez plus loin… vous dites que, selon vous, on peut guérir chaque maladie, y compris le cancer.
Oui. Je me souviens de l’une de mes patientes qui avait un cancer de la peau. Elle se guérissait de ce cancer, et, un jour, a décidé qu’elle en avait assez et qu’elle voulait s’arrêter. Il faut aussi respecter la personne lorsqu’elle prend cette décision. L’important est d’accompagner la personne pour qu’elle vive ou meurt en paix.
Lorsque les gens viennent me voir et me disent « j’ai un cancer » ou « j’ai des sinusites à répétition », je leur demande: « Pourquoi avez-vous cela? ».
Souvent, ils me répondent. Une personne qui a un cancer évoquera tel ou tel événement qu’elle a traversé. Un événement porteur d’émotion qui n’a pas pu être vécu correctement.

- Vous pensez réellement que quelqu’un de déjà très atteint peut guérir grâce à la pensée créatrice, en s’ancrant dans le présent, en exprimant ses émotions?
Oui, je le crois. On peut toujours revenir en arrière. Je sais qu’il y a des sceptiques qui me diront que je vends de l’espoir alors qu’il n’y en a plus. Cette phrase à elle seule est terrible. Il y a toujours de l’espoir.

- Vous estimez que l’aptitude à rebondir dans la vie est une démarche très différente de la résilience. Pourquoi?
La résilience est l’adaptation de certaines personnes à leur milieu. Tout le monde n’en fait pas preuve. C’est une façon de réagir par rapport à la société, elle fait appel aux faculté d’adaptation et à ce que la société peut offrir.
L’aptitude à rebondir est le phénomène inverse. Chaque personne peut y arriver, et c’est en elle qu’elle va trouver les moyens de le faire.

Propos recueillis par Martine Bernier

- « Rebondir! Une approche créative pour surmonter les obstacles », Docteur Daniel Dufour Les Editions de l’Homme
- Le docteur Dufour donnera une conférence au MEDNAT, à Lausanne, le samedi 27 mars 2010 à 13h30
- Site Internet:http://www.oge.biz/fr/index.php

Pierres et minéraux: L’Ali Baba au grand coeur

28 novembre, 2009

Je suis depuis fort longtemps sensible aux bienfaits des minéraux. Même ceux qui ne croient pas aux facultés qui leurs sont attribuées ne peuvent qu’être touchés ne fut-ce que par leur beauté, leurs couleurs, leurs formes…

Vendredi, avec mon amie Sonia, nous avions décidé d’aller en acheter quelques-uns que je souhaite offrir. Mais cette fois, pas question de nous rendre à notre adresse habituelle. Nous avons décidé d’aller chez un monsieur, Monsieur Kaufmann, dont le compagnon de Sonia nous parlait avec enthousiasme.  Et la surprise a été totale… nous sommes entrées dans la caverne d’un extraordinaire et lumineux Ali Baba aux yeux bleus.

Nous sommes arrivées dans une boutique minuscule, remplies de pierres et de géodes aussi somptueuses les unes que les autres. Une boutique pleine de charme où nous avons été reçues par un homme passionnant. Les pierres, c’est sa vie, il les connaît, les a étudiées, en parle avec la rigueur d’un spécialiste et la poésie d’un passionné. Secondé par son épouse dont le savoir des minéraux semble équivalent à celui de son mari, il nous a entraînées dans un monde fascinant…

Il sait chacune de ses pierres, leur nom, leur origine, leurs facultés, montre des trésors sans se faire prier, partage son savoir sans jamais être ennuyeux…
Il respecte les minéraux, ne les attaque pas à l’acide pour en faire de jolis cailloux polis.
Beaucoup sont bruts, purs…
Dès qu’il a appris que la plupart de ces pierres sont destinées à un enfant, notre hôte en a choisi d’autres, en relation avec les besoins spécifiques de l’enfant en question, pour les lui offrir, aussitôt rejoint par sa femme qui lui a emboîté le pas.
Autant de générosité, de connaissance et de bonté m’ont totalement sidérée.

Les magasins proposant des minéraux ne sont pas rares.
Je ne retournerai pas dans les autres, je pense.
Car ici, dans ce lieu hors du temps et hors du monde, non seulement les pierres sont reines et aimée, mais le couple est un bonheur.

Lorsque celui à qui je destine ces minéraux viendra en Suisse, j’adorerais lui présenter ces personnes et ce lieu magiques.

Martine Bernier

M. et Mme Kaufmann, 2 ruelle Verte-Rive, place Gambetta, Clarens-Montreux, Suisse
Ouvert du mardi au vendredi de 10 à 12 heures et de 14 à 18h30

Le thé, breuvage mythique, séduit l’Europe

2 février, 2009

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Consommé depuis près de 5’000 ans, le thé est le plus ancien breuvage du monde. Mais il est également celui dont la préparation est un art. Voyage dans l’univers du thé aux mille saveurs.

Le saviez-vous: plus de deux milliards de tasses de thé sont consommées chaque jour. Vert, blanc, noir, parfumé, semi-fermenté ou fumé, il se déguste aux quatre coins du monde. Au palmarès des adeptes les plus fervents, figurent les asiatiques, les indiens et le maghrébins. Mais les occidentaux ne sont pas en reste. Les anglais, assument leur réputation d’européens les plus friands avec une consommation de plus de 3 kg de thé par année et par personne. Mais le « five o’clock » national perd du terrain au profit du café. La tendance est inversée en Europe où les amateurs sont de plus en plus nombreux. Les puristes estiment y voir un univers aussi complexe et passionnant que le vin. Comme lui, il apporte des effets bénéfiques à la santé, ses composants luttant efficacement contre le vieillissement de nos cellules. Mieux encore : récemment, une équipe de chercheurs américains a découvert que la L-theanine, un composé du thé, renforce la réponse du système immunitaire aux attaques bactériennes, virales et mycologiques.
Les connaisseurs l’affirment : même si beaucoup de consommateurs les achètent en sachets de papier, rien n’égale la finesse des thés en feuilles entières, achetées en vrac. La palette des thés est vaste. Mais tous proviennent d’un même arbuste de la famille du camélia (camelia sinensis). Si, à l’état sauvage, il peut atteindre une hauteur de 15 mètres, dans les plantations, il est maintenu à une hauteur de 1,20 mètres pour faciliter la cueillette. Les différents types de thé sont uniquement déterminés par les traitements apportés aux feuilles et aux bourgeons.

Les différentes sortes de thé
Le thé noir, (pekoe orange, pekoe souchong, souchong et congou) complètement fermenté, est le plus consommé en Occident. Il provient d’Inde et du Sri Lanka. Les feuilles sont généralement flétries, roulées mécaniquement, fermentées et séchées. L’infusion ambrée est plus ou moins corsée, proposant des parfums divers.
Le thé vert, (hyson-souchong, grand perlé, poudre-à-canon, hyson-junior, hyson-kin et tonkay) est produit en Chine et au Japon. Non fermenté, ses feuilles sont torréfiées, roulées à la main et séchées. Il est très parfumé, riche en vitamines et recèle des propriétés stimulantes.
Le thé blanc est le plus rare et, donc, le plus cher. Originaire de Chine, il est issu de feuilles fraîches de couleur blanc argenté, juste flétrie, et séchée naturellement. Très fin et pâle, il est particulièrement désaltérant.
Les feuilles du thé semi-fermenté, dit « oolong», ont subi une courte fermentation. Leur teneur en théine est faible, tout comme le thé fumé, nommé à tort « thé de Chine ». Ce thé noir dont les feuilles sont disposées au-dessus d’un feu de racines d’épicéa afin qu’elles s’imprègnent de l’odeur, ne représente qu’une infime partie de la production chinoise. Enfin, le thé parfumé est mêlé à des extraits naturels de plantes, comme la rose, le jasmin ou la bergamote. Il est à distinguer du thé aromatique qui, lui, propose des parfums fantaisistes comme la pomme, la vanille ou le caramel. Le thé rouge, fermenté, a la réputation d’aider à l’élimination.

Le goût des parfums multiples

Dans la plupart des boutiques consacrées au précieux breuvage, les marchands vendent du thé à portée de toutes les bourses, délaissant les grands crûs dont les prix peuvent atteindre jusqu’à 60 francs les 100 grammes. Sa vente est liée à un phénomène de mode. Il suffit souvent d’un article dans un journal pour mettre un produit au goût du jour, Le « Pu Ehr » en est l’exemple type. Apprécié pour être un bon brûleur de graisse, il se vend très bien après avoir été présenté par la presse. En dehors de ce phénomène, la clientèle est souvent composée de deux catégories de personnes. Les puristes, qui ne supportent pas les thés parfumés, leur préférant le breuvage naturel noir, vert. Et les personnes qui ne boivent jamais de thé noir, lui préférant les parfumés.
Cette dernière catégorie est en nette augmentation, en France et en Suisse où les arômes tropicaux, la vanille et les parfums exotiques ont la cote. Les thés parfumés sont enrichis d’essences naturelles, d’écorces, d’épices et de fleurs. Des variantes appréciées en Europe, mais exclues de la consommation des chinois et des japonais.

Une théière pour chacun

Acheter un bon thé est une chose. Choisir la théière adéquate en est une autre. Il en existe de toutes les couleurs et de toutes les formes. Mais sa matière est l’élément important. Les théières en terre, non vernies à l’intérieur gardent le goût de ce qu’elles infusent. Il est donc préférable d’y préparer toujours le même genre de thé. Avec une préférence pour les thés corsés, riches en tanin. En porcelaine ou en faïence, elles préservent le goût, et peuvent être utilisées pour tous les thés, tout comme les récipients en fonte qui conservent mieux la chaleur. La théière en verre, pour sa part, ne garde pas les odeurs. Elle est recommandée pour les thés parfumés ou pour tout changement de thé.

A chaque pays sa tradition

Chaque contrée a son art et sa manière de recevoir autour du thé. Le samovar, sorte de grande bouilloire permettant de maintenir l’eau chaude, est utilisé en Russie. Une théière contenant un extrait de thé très concentré est placée par dessus. Cette boisson est consommée allongée d’un peu d’eau chaude tirée du samovar, et accompagnée d’un morceau de sucre ou d’une confiture de fruits.
Dans le Maghreb, le partage du thé est symbole d’hospitalité. Seul le thé vert est utilisé. Une poignée est déposée dans la théière avant d’être rincé à l’eau chaude pour en ôter l’amertume. Une poignée de feuilles de menthe et un morceau de pain de sucre sont ensuite rajoutés et recouverts d’eau bouillante. Le breuvage est versé de très haut, dans de petits verres disposés sur un plateau. La politesse exige que, après le troisième verre, l’invité se retire…
En Chine, l’art du thé est de savoir créer un instant de détente conviviale pour le savourer. Sa préparation est méticuleuse. L’eau frémissante est versée sur les feuilles de thé dans des ustensiles préalablement chauffés. Comme le thé infuse dans une théière minuscule il est très concentré et se boit comme une liqueur, en petites quantités.
La traditionnelle cérémonie du thé, au Japon, est l’objet d’un véritable culte. Cinq personnes au maximum y sont conviées. La poudre de thé vert est battue dans l’eau chaude avec un fouet en bambou afin d’obtenir une boisson mousseuse. Un thé fort, puis un thé léger sont servis dans un bol unique, avec une économie de geste destinée à faire le calme en soi.
En Inde, le thé se déguste partout, dans les rues, les trains, les champs, les maisons. Mais il est surtout apprécié dans le Nord et l’Est. Préparé avec soin, il frémit dans des samovars ou des bouilloires en métal. Il est servi corsé et très sucré, et arrosé de beaucoup de lait ou, au Pendjab, mélangé à des épices. Les Indiens ont coutume d’en verser un peu dans une soucoupe afin qu’il refroidisse, puis de le boire ainsi.

Un monde de superstitions
Aucune boisson n’est plus entourée de superstitions que le thé. De nombreuses croyances lui sont associées, selon les pays. Considéré comme une plante solaire, le théier est ainsi lié à la fortune et au courage: brûler ses feuilles procurerait la richesse. Ces mêmes feuilles rentrent dans la composition des charmes destinés aux voeux de prospérité ou dans la confection d’amulettes procurant force et intrépidité. En Angleterre, dans le Worcestershire, répandre des feuilles devant une maison éloignerait les mauvais esprits. En revanche, agiter une théière ou remuer le thé avant de le servir porterait malheur, tout comme le faire dans le sens inverse des aiguilles d’une montre ou dans la tasse d’un autre entraînerait une querelle. Les Russes, eux, affirment qu’il ne faut pas rincer une tasse avant de resservir le thé, sans quoi le buveur n’amassera jamais d’argent et dépensera toutes ses économies… Tout comme le marc de café, les résidus de thé restés au fond d’une tasse servent de support à la divination. Autant de traditions issues de la nuit des temps…

Le mystère des étiquettes

Que veulent dire les initiales obscures relevées sur certains emballages? Elles précisent le degré de maturité et la forme de la feuille du produit vendu.
Ainsi, « F.O.P », Flowery Orange Pekoe, indique la qualité la plus subtile. Cette appellation désigne les thés issus du bourgeon non éclos et des jeunes feuilles ramassés lors des cueillettes précoces. « Orange » signifie ici « Royal » (du nom de la dynastie néerlandaise Oranje Nassau), tandis que « Pekoe » vient du chinois « Pak-ho », littéralement « le duvet », désignant le bourgeon.
« O.P », Orange Pekoe, signale une cueillette plus tardive, lorsque le bourgeon terminal s’est déjà transformé en feuille. Cette qualité intermédiaire est très utilisée pour les thés parfumés.
« P », Pekoe, présente une feuille moins fine, dépourvue de bourgeon. Son infusion sera foncée, d’un arôme moins raffiné. Enfin, « S », pour Souchong, désigne la feuille, plus âgée et faible en théine, cueillie au bas du théier. Elle est principalement gardée pour les thés fumés.

Trucs et astuces

- Une théière ne se lave pas : elle se rince à l’eau bouillante et se laisse sécher
- Conservez le thé dans une boîte hermétique, car il absorbe facilement les odeurs ambiantes. Optez pour des boîtes opaques et de qualité, sachant qu’il craint l’humidité, la lumière et la chaleur.
- La durée de conservation varie en fonction des thés : deux ans au maximum pour les thés noirs, un an pour les thés parfumés, et quelques mois pour les thés verts.
- Les thés verts ne demandent qu’une à deux minutes pour libérer leurs arômes. Les thés noirs peuvent infuser de 3 minutes entre 70 et 90 degrés. Le thé semi-fermenté demande sept minutes, et certains thés blancs jusqu’à 15 minutes.
- L’eau ne doit jamais bouillir. Elle doit être versée alors qu’elle fume et fait de petites bulles sur les thés noirs qui peuvent supporter une eau très chaude, à 90 ou 95o C.
- Prenez toujours du thé récent, et respectez les températures de préparation. Passé le délai d’infusion, le breuvage sera trop tanique, et donc trop amère.
- Lors de la préparation, l’eau doit être versée sur les feuilles et non l’inverse.

Le thé au coeur des légendes

Trois légendes courent au sujet du thé:
La première légende, d’origine chinoise, raconte comment l’empereur Chen Nung, obsédé par l’hygiène, ne buvait que de l’eau bouillie. En 2137 avant J.-C., un jour qu’il se reposait à l’ombre d’un théier sauvage, quelques feuilles tombèrent dans sa tasse. Il goûta le breuvage obtenu et fut séduit: le thé venait d’être découvert…
La deuxième légende, indienne, prétend que le moine BodhiDharma, sous le règne de l’empereur Xuanwudi, avait fait voeu de ne pas dormir durant sept années. Ce laps de temps correspondait à la méditation qu’il avait entreprise afin d’illustrer les principes du bouddhisme. Au bout de cinq ans, la fatigue commença à l’envahir. Il allait s’assoupir lorsque la providence lui fit cueillir et mâcher des feuilles de thé, inconnues jusqu’alors. Le pouvoir des feuilles lui permit de rester éveillé.
La troisième légende révèle que ce même Bodhi-Dharma, s’étant assoupi durant sa cinquième année, fit des rêves impurs et indignes de l’ascète qu’il était. À son réveil, furieux contre lui-même, il s’arracha les paupières qu’il enterra devant lui. Un arbre poussa au même endroit. Ses feuilles, bues en infusion repoussaient le sommeil et éveillaient l’esprit.

Le zen vu pas l’homme ou la femme

31 janvier, 2009

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Imaginez. Moi ici, devant mon ordinateur, lui là-bas, loin, devant le sien.
Entre nous, le fil magique: msn et skype, deux de nos anges gardiens salvateurs lorsque nous sommes séparés.

Embarquée dans mes sempiternels questionnements pseudo-fondamentaux, je lui pose une question absolument essentielle:
« Que penses-tu de ce bouquet, de ce genre de décoration? » en lui montrant la photo ci-dessus.

Son regard passe par toute la gamme de l’épouvante, sa voix se fait hésitante: « Heu… et bien… hum… Sincèrement, ça ressemble à des fleurs fanées. J’aurais honte de te les offrir! »

Je ne m’attendais pas à un bonheur béat et à un développement extatique sur les bienfaits de la décoration dites zen, mais quand même…
J’ai éclaté de rire. Et je lui ai demandé: « Ah… et si tu devais m’offrir un bouquet de fleurs parmi celles que je te montre dans ce petit programme, ce serait lequel? »
Réflexion intense de son côté… quelques secondes après, je reçois, sur mon écran, un bouquet de roses rouges en forme de coeur.

Visiblement, le bouquet zen classique ne le tente pas.
Cela tombe plutôt bien: j’adore aussi les roses.
Mais ce petit dialogue m’a appris quelque chose.

Le zen n’était peut-être pas dans mes misérables fleurs.
Mais il se nichait très certainement dans la complicité qui nous a unis à cet instant, dans le rire que nous avons partagé, et dans le petit coup au coeur heureux que j’ai ressenti en voyant arriver son bouquet de roses rouges. Même virtuel, qu’est-ce que j’ai aimé… et qu’est-ce que c’est bon de rire avec sa moitié d’orange.
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