Archive pour la catégorie 'Cinema'

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu

1 novembre, 2010

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Cher, cher Woody,

Entre vous et moi, c’est une histoire qui date, vous le savez.
Figurez-vous que, ce soir, vous m’avez à nouveau séduite.
Avec Celui qui partage ma vie, nous sommes allés voir votre dernier film « Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu ».
C’est léger, subtil, des tranches de vie piquées au temps.
Des rôles servis par des acteurs brillants.
Votre regard, votre façon de filmer que j’adore, qui nous donne l’impression d’être dans leur intimité, presque dans leur tête.
Oh, bien sûr, ce n’est sans doute pas votre meilleur film, mais c’est à nouveau un moment « Woody ».
Et je les aime, ces moments-là.
Surtout quand ils signent les prémices de la délicieuse soirée qui a suivi ensuite, dans un bon restaurant du bord du lac, côté français.
Merci, cher Woody, je me suis régalée…
Le dernier Allen est toujours un petit événement que l’on déguste comme une sucrerie.

Martine Bernier

Elle s’appelait Sarah…

26 octobre, 2010

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Au départ, c’était un livre, qui portait le même nom: « Elle s’appelait Sarah… »
Puis, c’est devenu un film, que nous sommes allés voir hier soir, franchissant pour cela la frontière puisqu’il n’est plus à l’affiche en Suisse ou du moins dans la région.
L’histoire suit une journaliste, interprétée par Kristin Scott Thomas, qui enquête sur l’épisode tragique de la rafle du Vélodrome d’Hiver où 13 542 Juifs avaient été arrêtés et parqués en juillet 1942.
En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille une fillette qui avait 10 ans en juillet 1942.
Le sujet de son article devient alors une quête personnelle pour Julia, qui découvre un mystère familial la concernant de près.

Le jeu sensible de Kristin Scott Thomas et la bouleversante petite Mélusine Mayance sont à saluer dans ce film qui arrive à rendre l’horreur de ces événements sans sombrer dans le désespoir racoleur.
L’histoire de Sarah et de son secret est tragique, et magnifiquement rendue.

Martine Bernier

Les petits mouchoirs

25 octobre, 2010

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La critique n’était pas bonne pour ce film que nous avons été voir ce soir.
« Les petits mouchoirs », de Guillaume Canet.
Et une fois encore, je ne suis pas d’accord avec la dite critique.
Une critique est subjective.
Là où les « experts » en cinéma se disaient déçus, nous avons aimé.
La salle était totalement comble, chaque siège était occupé.
Le public réagissait… des cris en début de film, des rires par endroits, de longs silences à d’autres.
L’histoire est celle d’un groupe d’amis d’enfance largement trentenaires.
L’un d’eux a un accident de moto et se retrouve dans état critique à l’hôpital.
Tous vont le voir, le coeur lourd, mais décident malgré tout de partir en vacances, là où ils se retrouvent chaque année tous ensemble, et où il retrouvent Jean-Louis, le solide et sage ostréiculteur qu’ils connaissent depuis leur jeune âge.
Au fil des 2h30 de projection, leur quotidien se déroule, leurs secrets se dévoilent.
Jusqu’au jour où la réalité vient bouleverser leur quiétude.

Le film est servi par d’excellents acteurs: François Cluzet, Marion Cotillard, Valérie Bonneton, Benoît Magimel, Louise Monot, Laurent Lafitte, Gilles Lellouche, Jean Dujardin, anne Marivin etc…
Et Joël Dupuch, qui n’est pas vraiment comédien, mais qui joue son rôle d’ostréiculteur avec une telle présence qu’il est considéré comme la révélation du film.

Dans ses interviews, Guillaume Canet a expliqué s’être inspiré de sa propre histoire pour écrire ce scénario.
Des vacances avec ses proches partis sans lui alors qu’il était à l’hôpital, seul.
Il avait alors fait le point sur sa vie, ses amis absents alors qu’il avait le plus besoin de lui.

Ce film a évidemment un écho profond en moi, en regard de ce que j’ai vécu au cours de ces deux dernières années.
Des événements qui laissent des blessures inguérissables.
Mais il a aussi cette légèreté, cette tendresse touchantes.

Les critiques n’ont pas aimé.
Il faut croire que le public, qui répond présent en masse à l’invitation de Canet et de sa bande, n’a pas la même notion du navet.

Martine Bernier

Séraphine de Senlis…

21 juillet, 2010

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 En 2009, il a cumulé les Césars.
Sept au total: Meilleur Film, Meilleur Scénario, Meilleure Photo, Meilleurs Costumes, Meilleure Musique et, surtout, Meilleure Actrice.
Un film magnifique…

Il faut dire que Yolande Moreau, dans le rôle de cette femme simple habitée par un incroyable talent artistique, est sensationnelle.
J’ai acheté le DVD du film, et j’ai été émue par cette histoire d’autant plus troublante qu’elle est véridique.

Séraphine faisait des ménages, accomplissait les tâches les plus ingrates.
Le soir, lorsqu’elle rentrait chez elle, elle peignait, peignait…
Sa vie a changée lorsqu’elle a été engagée comme femme de ménage chez un collectionneur et marchand d’art allemand Wilhem Uhde.
Le talent de cette femme qui n’avait jamais pris un cours de dessin ou de peinture l’a bouleversé.

Et pour cause…
Aujourd’hui, les toiles de Séraphine dite « de Senlis », sont exposées dans plusieurs musées, dont le musée Maillol de Paris.
Elles semblent comme habitées d’une lumière qui donne l’impression de venir du dos de du tableau.
Les fruits, les fleurs, les arbres de Séraphine, très travaillées, sont éclaboussées de couleurs, de luminosité.
Certains rappellent des oeuvres de Van Gogh…
Pourtant son style n’appartient qu’à elle.
Même la composition de ses pigments n’appartenait qu’à elle…

Le destin de cette femme rappelle un peu celui d’une autre artiste qui m’est chère: Camille Claudel.
Comme elle, Séraphine a été internée, et est morte à « l’asile ».
Certains disent qu’elle serait morte de faim.
Personne n’a réclamé son corps, qui a été déposé dans une fosse commune.
Mais elle dont la peinture donnait une impression de partir vers le ciel, délaissant les racines qu’elle laissait dans l’ombre, semble avoir indiqué dans ses tableaux que le corps n’avait qu’une importance toute relative pour elle.
C’est son âme qu’elle a fait jaillir de ses pinceaux.
Une âme simple, pieuse, pleine de poésie.

Face à Camille Claudel, à Séraphine, et à tous ces artistes que j’aime, je ressens toujours le même sentiment.
J’ai l’impression qu’un être humain riche et généreux est celui dont on regrette toujours la mort bien des années plus tard, parce que l’on aurait encore voulu voir d’autres oeuvres signées de sa main, lire d’autres livres qu’il aurait écrits, écouter d’autres musiques qu’il aurait créées, approfondir l’enseignement ou la pensée qu’il aurait livrée par ses connaissances ou son exemple.

Martine Bernier

L’habitué

11 juillet, 2010

Il ne pèse que quelques grammes, se remarque par sa taille puisqu’il est nécessaire d’utiliser les deux mains pour s’en servir, mais a une particularité: il apparaît, paraît-il, dans de nombreuses séries américaines sans que personne ou presque ne sache qui il est.
Vous croyez ne pas le connaître, et pourtant vous l’avez vu souvent.
C’est une star inconnue.
De qui s’agit-il?
Du « journal type » conçu pour passer dans les films et autres feuilletons, fabriqué spécialement pour le petit et le grand écran.

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Ce quotidien, toujours le même, se croise dans « Desperate Houswive », « Charmed », « Mariés, deux enfants », « That’s 70s Show », « Six Feet Under », « Scrubs », etc etc…
Cela dure depuis des années, et c’est toujours lui, avec les mêmes photos, les mêmes titres…

Personne ne s’en était rendu compte, sauf un fan particulièrement attentif, qui a aussitôt fait part de sa découverte sur le Net.
Il semblerait que les pages intérieures soient toujours pareilles, mais que la Une se modifie de temps en temps.

Alors? Manque d’imagination de la part des accessoiristes?
Non: nécessité juridique.
Utiliser un journal existante contraint à payer des droits d’auteurs qu’un faux ne justifie pas…

Martine Bernier

Al Pacino, « Le temps d’un week-end »

26 juin, 2010

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Je n’aime pas trop la télévision.
En dehors des bulletins d’informations, j’applique une méthode imparable pour ne pas avoir à supporter les coupures pub et les programmes appauvrissants.
Des alertes internet me préviennent des documents et autres films qui me tentent, et je les enregistre pour les visionner.
Cette semaine, j’ai regardé un film passé dans la semaine: « Le temps d’un week-end ».
Sorti en Europe en 1993, il n’est pas de première jeunesse.
Mais il a un atout de choc qui résiste au temps et à son usure: Al Pacino.

Celui-ci risquait gros: le film était le remake de « Parfum de Femme » avec Vittorio Gassman.
La comparaison aurait pu être fatale.
Elle ne l’est pas.
Al Pacino est fabuleux dans le rôle du lieutenant-colonnel Slade, devenu aveugle par accident, supportant mal sa cécité et les limitations qu’elle entraîne.
Il se fait accompagner, le temps d’un week-end par un jeune étudiant de famille modeste (Chris O’Donnell).
Personnage démesuré de flambloyant désabusé, irascible, mais pétri de charme, d’intelligence, de sensibilité et de classe, il finira par prendre sous son aile ce jeune homme avec lequel va se développer une relation quasi filiale.

Cet acteur ténébreux est un géant, il est presque banal de le dire.
Il fait partie de ceux qui se glissent dans leurs rôles en leur donnant une dimension et une force exceptionnelles.
Ce n’est pas Al Pacino que l’on voit, mais bel et bien un militaire complexe, insupportable et attachant.

Si vous avez l’occasion de voir ou revoir ce film, laissez-vous prendre à son étrange ambiance.
Le barroud final d’Al Pacino, dans les dix dernières minutes du film, y est époustouflant.
Une grande scène…

Martine Bernier

Robin des Bois: Russell Crowe fera date

30 mai, 2010

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J’aime beaucoup Russell Crowe.
Je n’ai jamais été déçue par son jeu d’acteur, quel que soit le film dans lequel je l’ai vu.

Quand j’ai entendu qu’il allait interpréter Robin des Bois, j’ai eu de l’espoir.
J’avais encore la vision d’un Erroll Flyn, grand lutin en collants verdâtres, un petit chapeau à plumet planté au sommet du crâne, et bondissant comme s’il était monté sur ressorts, ou d’un Kevin Costner ténébreux et séducteur.
Tout est dans l’effet de cils.
Cela ne « collait » pas avec la vision que j’avais du héros légendaire.
Pour moi, un homme qui vit dans la forêt, prenant aux riches pour donner aux pauvres, ne pouvait pas être coquet, voire précieux, avec un brushing parfait et des vêtements coupés sur mesures, bien proprets.
Ou alors un peu salis juste ce qu’il faut pour ne pas paraître négligé.
La vie en forêt doit être dure, je ne l’imaginais pas perdre son énergie à sautiller comme un malade ou à courtiser la moindre biche.

L’annonce du « Robin des Bois » de Ridley Scott m’a donc donné envie de le voir.
Redonnons une chance au mythe…
Je pressentais, comme tout le monde, qu’avec Russell Crowe, nous aurions enfin droit à un héros viril, sobre et crédible.
Après tout, il avait 45 ans au moment du tournage, nous pouvions donc espérer un personnage plus posé, plus profond.
Je n’ai pas été déçue.
J’ai même eu un grand coup de coeur pour le scénario qui sort des sentiers battus, qui nous présente la vie de Robin avant qu’il ne devienne légende.
Un Robin humain, à la fois solide et vulnérable, loin des clichés classiques et du héros de dessins animés.
Il est entouré par une Marianne magnifique (Cate Blanchett), et par des compagnons qui ressemblent à de vrais hommes et non à une bande de gais lurons partis établir un camp scout dans la forêt pour les vacances.

Certaines images du fim sont somptueuses, comme l’arrivée sur la Tamise de la flotte rapportant la couronne de Richard Coeur de Lion à sa mère.
L’histoire raconte que les figurants que l’on voit dans les scènes de combats sont bel et bien réels.
A voir leur nombre, il n’est pas difficile d’imaginer ce qu’a dû être l’ambiance de tournage…
Du grand spectacle…

Des bémols?
Deux ou trois, mais des broutilles.
Nous savions que le roi Jean n’était pas très futé, mais là, il tourne un peu à la caricature (quoi que… la bêtise n’est-elle pas souvent caricaturale, finalement?).
Grand dadais, va… mais finalement si proche de certains hommes convaincus d’avoir raison dans leurs pires erreurs.
Philippe, le roi français est plus pertinent, même si son expression navrée: « Tant pis, nous nous battrons un autre jour », après avoir assisté au massacre de ses troupes, est un peu troublante.
Les scènes de bataille, tournées en numérique, sont saisissantes, mais quelques fois un peu trop rapides, voire floues à force d’être au coeur de l’action.
Et la bande des orphelins de la forêt n’est pas très probante, ressemblant un peu trop à celle des Enfants Perdus de Peter Pan pour être crédible.
Quant à Richard Coeur de Lion, s’il est bien mort des suites de ses blessures en assiégeant le château de Châlus Chabrol, il n’est pas décédé sur le champ de bataille contrairement à ce que montre le film, mais plusieurs jours plus tard.
J’oubliais… Robin des Bois a bel et bien existé au XIIe ou XIIIe siècle, il ne faudrait pas l’oublier.
Seul souci: il aurait voué sa vie à tenter de permettre à son roi, Richard Coeur de Lion, de revenir sur le trône d’Angleterre alors que, dans le film, Richard meurt avant que Robin ne rentre dans son pays.
Une incohérence qui ne trouble pas le scénario pour autant: si vous faites abstraction de ce que vous pensiez savoir jusqu’ici sur le justicier de Sherwood, vous n’en serez pas choqués.

Ce sont les seules imperfections d’un film à l’histoire forte, beaucoup plus solide et intéressante que celles des Robin classiques visités par le passé.
Je ne me suis pas ennuyée un instant, ai même soupiré de voir arriver l’entracte.

Il faut dire que Russell Crowe est décidément un magnifique acteur…
Il porte le film avec cette force discrète qui est la sienne.
Sûr et efficace.

Martine Bernier

Les erreurs dans les films et la suite de Titanic

15 avril, 2010

Un document circule actuellement sur Internet sur un sujet plutôt amusant: les erreurs les plus drôles commises dans les films.
Celui qui détient la palme des petits détails de ce genre est « Gladiator », où les anachronisme sont, paraît-ils, légions (romaines, bien entendu…)
Le Colisée plus grand qu’il ne l’était à cette période, ou les casques de gladiateurs inconnus à l’époque sont des incohérences relevées par les historiens.
La montre au bras d’un soldat lors du combat entre Maximus et Commode, ou la spectatrice portant de ravissantes lunettes de soleil dans le public, lors de la course de chars, sont plus insolites… A propos, Maximus se fait surnommer L’Espagnol en devenant Gladiateur. Un beau nom. Dommage que le pays Espagne n’existait pas, à l’époque…

D’autres, dans des films également prestigieux, sont plus connues.
Les amateurs du genre connaissent par coeur la fameuse bévue commise dans le premier volet de Star Wars où l’un des gardes entourant Dark Vader, à 1h19 du début du film, se cogne la tête contre le plafond au moment d’entrer dans la salle où sont enfermés C3-PO et R2-D2.
Au moins, ce figurant-là a-t-il connu son heure de gloire…
Toujours dans la Guerre des Etoiles, en version originale, Luke Skywalker, ravi d’avoir détruit l’étoile noire, sort de son vaisseau en lançant un joyeux: « Hey Carrie! » à la princesse Leïla.
C’est très gentil.
L’ennui, c’est que Carrie Fisher est le nom de l’interprète de la princesse, pas celui du personnage…

Pour ceux qui ont le sens du détail, Forrest Gump, dans le film du même nom, explique que Jenny, l’amour de sa vie, est morte un samedi. Or, un gros plan de la tombe montre la date du 22 mars 1982… qui donnait un lundi. Oui, bon, je vous l’avais dit, il fallait avoir envie de vérifier…

Le reportage sur Internet comporte une foule de détails.
Ceci dit, il est rare que, dans le feu de l’action, les spectateurs les décèlent par eux-mêmes.
Ouf…

Alors que je terminais ce petit texte, Aurore, ma fillotte bretonne, m’annonçait qu’elle avait entendu dire qu’une suite allait être donnée au film « Titanic ». Le beau Jack, joué par Léonardo di Caprio, serait retrouvé, bien longtemps après le naufrage.
Particularité du sauvetage: Jack a été conservé dans un glaçon.
Passé le premier fou rire, je suis allée faire un petit tour par Internet pour vérifier la chose.
Et… et… ET!!!!!!!!!!!!
Ce n’était pas totalement faux!
Des fans du film ont bel et bien imaginé une suite et en ont tiré une bande annonce construite avec différentes scènes tirées de la filmographie de Léonardo di Caprio.
C’est plutôt bien fait… je vous laisse juger par vous même.
Moralité: il faut toujours croire les fillottes, surtout lorsqu’elles s’appellent Aurore!

Martine Bernier
http://gigistudio.over-blog.com/article-2684171.html

Courriers sans visage et Césars en péril

6 mars, 2010

Les messages non signés concernant Alain continuent à hanter la boîte mail d’Ecriplume.
A ceux qui les écrivent, je n’ai que le biais du blog pour m’adresser à vous puisque vous ne me laissez pas d’adresse.
Je comprends votre sentiment. Je connais cet homme tel que vous le décrivez et je sais, pour l’avoir pratiquée, que vous ne mentez pas non plus sur la femme dont vous parlez.
Mais adressez-vous à Alain, pas à moi.
Le confort apparent de l’anonymat ne résout pas votre rancoeur, votre mépris: ces messages ne lui sont pas transmis, je n’ai pas opté pour la profession de factrice.
Je sais ce que vous ressentez. Je partage votre sentiment.
Mais la voie que vous choisissez n’est pas la meilleure, je crois.
Et non, contrairement à ce que vous souhaitez, ce n’est pas ici que je m’exprimerai sur mon propre ressenti.

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Après cet aparté, j’en viens à la rumeur qui enfle sur Internet: la cérémonie des Césars devrait-elle être supprimée, comme le sous-entend Sébastien LeFol, du Figaro?
L’audience de cette année a été, semble-t-il, lamentable, sans que ce soit la faute de personne: ni des présentateurs (que je plains de tout coeur de s’être une fois encore retrouvés devant une salle aussi rigide), ni de la sélection des films présentés, ni, ni ni…
Comme le souligne LeFol, regarder défiler des gens recevant un trophée et passant d’interminables minutes à remercier leurs collègues, leur famille, leurs amis, ceux qui les ont inspirés et les deux tiers de la planète, n’a rien de palpitant.
Il faut bien l’avouer: même si les décors, le son, la lumière, les costumes, la technique, sont des éléments essentiels dans un film, les spectateurs ingrats que nous sommes et qui suivons la cérémonie, n’attendent que les Césars des meilleurs acteurs et du meilleur film, voire les hommages.

La comparaison avec les Oscars serait sans doute déplacée.
Nager dans une ambiance superficielle n’est pas ce que je préfère.
Mais entre la liesse américaine frisant parfois l’hystérie collective, et la platitude désespérante qui règne dans la salle lors des Césars, il y aurait peut-être un équilibre à trouver…
Après tout, nous sommes devant des acteurs, pourquoi ne jouent-ils pas la comédie de la satisfaction d’être là?
Pourquoi attendent-ils d’être étonnés, séduits, alors que le public attend que ce soit eux qui endossent ce rôle?
Dans des soirées aussi particulières, le spectacle ne devrait-il pas aussi être dans la salle et les invités ne pourraient-ils troquer leurs masques tristes contre la politesse d’un sourire?

Chaque année, je me fais la même réflexion: pourquoi l’ambiance entre la cérémonie des Césars et celle de la remise des Molières est-elle aussi différente?
Dans le deuxième cas, on attend la soirée avec impatience, on sait qu’elle sera pleine de surprises, et… il est rare que l’on soit déçu.
Dans le premier cas, en dehors de courts moments de grâce, en dehors de l’expression assez ironique et amusée de Depardieu arrivant en patron faussement débonnaire sur la scène, géant et insaisissable feu follet, la manifestation ressemble à ces repas de famille ou de travail auxquels personne ou presque ne choisit de se rendre, mais qu’il faut supporter pour ne vexer personne.

La « fête » du cinéma est donc un terme un peu usurpé si l’on en juge par les mines des convives.
Pourtant, le 7e Art réserve tellement d’heure de bonheur, d’émotion et de rêve au public qu’il mériterait un peu plus d’enthousiasme.

Martine Bernier

Depardieu un peu trop blanc, mais pas autant que mon chien

10 février, 2010

C’est LA polémique de la journée.
Alors que sort, ce mercredi le film ‘L’autre Dumas’, dans lequel la performance de Gérard Depardieu est déjà  saluée par les critiques, Sonia Roland, ex miss-France de nationalité franco-rwandaise, se fâche.
Alexandre Dumas était quarteron. Un quart du sang coulant dans ses veines était Noir par sa grand-mère. Ce qui n’empêchait pas l’écrivain d’avoir les yeux bleus tout en ayant les cheveux crépus.
Sonia Roland s’est donc émue avec, paraît-il, quelques autres, de voir que le rôle d’un Métis aussi prestigieux ait été confié à  un Blanc parfaitement blanc.

Ce point de vue n’a pas troublé le réalisateur du film, Safy Nebbou. Ce dernier a expliqué que si, en effet, l’équipe du film a réfléchi à  ce souci, il a estimé que c’aurait été une erreur historique de choisir un acteur métis. Son Dumas à lui a donc été grimé par un habile maquillage lui fonçant le teint, et a vu sa chevelure devenir frisée pour les besoins du rôle.

Voilà  un détail qui va faire le bonheur des chroniqueurs.
Mais est-ce vraiment si important?
Le plus important n’est-il pas que le rôle soit tenu avec brio et que l’acteur soit crédible par son jeu?
Je n’ai pas encore vu le film, mais j’imagine facilement que Depardieu ne doit pas décevoir dans un tel rôle, dans la peau d’un personnage à  sa dimension.
Car Dumas était tout sauf banal…

Le film, rappelons-le, rend hommage à  Auguste Maquet celui qui fut le « nègre » de Dumas, l’écrivain fantôme qui contribua à  écrire, sans les signer, une partie des oeuvres de son employeur.
Aux côtés de Gérard Depardieu se trouve donc Benoît Poelevoorde. Une autre raison d’avoir envie d’aller voir le film. Même si Dumas a pâli.

…………
Tout en pensant à ce fascinant Dumas qui était un écrivain de génie, j’ai emmené Pomme, mon mini Mogwaï, dans le pré longeant la rivière.
Depuis deux jours, il a énormément neigé. Retrouver une boule de poils de 2kg dans un champ de neige fraîche n’est pas une mince affaire.
J’aime observer ses réactions. Lorsqu’il neige, elle saute comme un kangourou, essayant d’attraper les flocons. Dès qu’il ne neige plus, mais que la poudreuse est encore légère, mon bichon havanais, décidément inattendu, tente de déclencher une avalanche.
Elle repère une minuscule boule de neige, et la pousse, du bout de sa truffe, sur plusieurs mètres. La boule grossit, grossit… lorsqu’elle est aussi grosse que sa tête, elle recule d’un mètre, prend son élan et se jette sur son oeuvre.
Au bout de deux ou trois tentatives, il devient presque impossible de faire la différence entre la neige et mon Mogwaï.
Je la regarde… elle a beau grandir, elle reste très petite et parfaitement craquante. Ce qui n’empêche pas qu’elle a un caractère bien trempé. Elle est tenace voire têtue, exigeante, joueuse, un brin provocatrice, n’ayant peur de rien et…. très câline lors des moments tendresse. Sa créativité et son intelligence me sidèrent…

Toutes proportions gardées et au risque de choquer, j’ai eu l’occasion d’avoir un échange de mails avec une personne qui n’arrive pas franchement à la cheville de mon chien. Par bonheur, dans l’ensemble des personnes que j’ai la chance de fréquenter, ce genre de spécimen est rare. Celle-ci vit non loin de Nantes, fidèle à la réputation que l’on m’en avait faite. C’est l’une des expériences de l’année écoulée: tous les humains ne sont pas des gens bien.

D’autres en revanche sont exceptionnels. Mais ce récit-là… je le garde pour une autre fois!

Martine Bernier

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