Archive pour la catégorie 'Coups de coeur'

Robert Badinter: L’abolition

8 février, 2009

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Nous avons tous notre « Panthéon des Grands » personnel.
Dans le mien figure en bonne place le nom de Robert Badinter, lié à tout jamais à l’abolition de la peine de mort en France.
J’étais adolescente lorsqu’il a mené son combat, en 1976, faisant de la défense de Patrick Henry, meurtrier d’enfant, le procès de la peine de mort.
Son courage, le sentiment d’assister au combat d’un homme se battant pour une cause qui dépassait largement son intérêt personnel, son intelligence et l’extraordinaire puissance de ce débat d’idées essentiel m’ont profondément marquée.
Dans mon école catholique et bien pensante, ce genre d’événement n’était repris dans aucun cours.
J’ai donc été voir une religieuse que j’aimais beaucoup et qui tentait de nous ouvrir l’esprit aux problèmes du monde, pour lui demander son avis.
Elle était un peu empruntée. Mais elle a accepté que je lance le débat en classe.
J’ai été frappée de découvrir, dans la bouche de mes camarades de classe que je croyais connaître, la même hargne, voire la même haine qu’elles rencontraient sans doute chez elles, par rapport au sujet. Chez moi, je n’avais personne pour m’influencer. Mon père n’était plus de ce monde depuis longtemps. Et ma mère pensait juste à survivre, lorsqu’elle arrivait encore à penser.

A 15 ans, je n’étais évidemment investie d’aucune mission. Mais j’avais besoin de comprendre, de dépasser les limites de ma situation personnelle, de connaître les arguments de chacun. Horrifiée autant par le meurtre d’un enfant que par l’idée que l’on puisse punir le sang par le sang.
Au cours des années, j’ai lu les livres de Badinter, et pas mal d’autres sur le sujet.
Mon caractère et ma tournure d’esprit me poussent depuis toujours à me ranger dans le camp des abolitionnistes. Je me suis d’ailleurs engagée très longtemps au sein d’Amnesty International pour essayer d’apporter ma contribution en ce sens.
Toute ma vie, le combat de ceux qui oeuvrent pour rendre notre société plus humaine tout en cherchant des solutions pour la préserver des tueurs et autres tortionnaires, a suscité mon admiration.

L’an dernier, j’ai essayé…
Je suis entrée en contact avec Robert Badinter.
J’espérais une interview.
Lorsqu’il m’a rappelée, par téléphone, il a dit oui dans un premier temps.
Cette conversation, m’a laissée le coeur battant.
Il est l’un de ceux que je rêve réellement de rencontrer. Un être humain que j’admire.
Malheureusement, appelé par des tâches autrement plus importantes qu’une interview, il s’est ensuite décommandé.
Ca a été une déception, bien sûr, mais je l’ai bien compris.
Cet homme a fait avancer notre société, a marqué l’Histoire.
Je suis déjà honorée qu’il ait accepté de me répondre…
J’ai pu lui dire ce qu’il représente pour moi. Il a contribué à façonner ma pensée.
Des milliers de gens ont dû lui dire ce genre de choses avant moi. Mais, à mes yeux, cela comptait…

Je ne suis pas très « TV ». Plutôt du genre à sélectionner et enregistrer ce que j’ai envie de voir.
Mais le téléfilm « L’Abolition » de Jean-Daniel Verhaeghe, adapté d’après les livres de Robert Badinter, avec l’excellent Charles Berling dans son rôle, je ne pouvais pas le manquer.
Je connaissais évidemment tout de l’histoire, ayant lu les livres de l’ancien Garde des Sceaux de François Mitterand.
Mitterand sans lequel, d’ailleurs rien n’aurait été possible et qui a lui aussi fait preuve d’un beau courage politique.
L’histoire du procès manqué de Roger Bontemps m’a particulièrement marquée, une fois encore.
Et puis cette phrase, lancée par un Badinter quasi désespéré, lors d’une plaidoirie: « La peine de mort, ce n’est rien d’autre que de prendre un homme et de le couper en deux, vivant !!! »

On peut penser ce que l’on veut, être pour ou être contre.
Mais cette bravoure et cette volonté qu’il a fallu pour faire face à une société en fureur, autant pour Badinter que pour son épouse qui l’a soutenu de manière inconditionnelle, on ne peut que les saluer.

Jean -Michel Caradec, un merveilleux chanteur breton

4 février, 2009

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Jusqu’à mes 18 ans, j’ai habité Bruxelles.
Mais déjà à cette époque, j’aimais la Bretagne.
Le coeur de ce pays, j’ai eu l’impression de le toucher du doigt, au cours de ces années, à travers les chansons d’un homme d’une sensibilité et d’un talents purs: Jean-Michel Caradec.
Il a écrit et chanté des merveilles.
J’aimais pratiquement tous ses textes, toutes ses musiques.
Mais certains me parlaient davantage encore que d’autres.
Et notamment l’une de ses chansons, que j’ai apprise à beaucoup d’enfants et de jeunes lorsque je leur enseignais les rudiments de la guitare, et dont les paroles chantent encore dans ma tête lorsque je franchis la frontière de la région: « Qu’elle est belle ma Bretagne quand elle pleut… »

J’ai écouté Caradec pendant des années.
Et je l’écouterais sans doute toujours si, un jour de juillet 1981, il n’y avait pas eu cet accident de voiture qui a brisé son destin.
Alors, de temps en temps, je réécoute ses disques, je me laisse prendre à sa poésie.
Et je me dis qu’il a probablement été le premier dans les mots duquel j’ai reconnu mon propre attachement à sa terre, tel que je le ressens vraiment.

Avant de partir, il a eu le temps de nous marquer, de nous laisser des perles.
Que l’on peut encore trouver, d’ailleurs.

Martine Bernier

QU’ELLE EST BELLE MA BRETAGNE QUAND ELLE PLEUT…

Grand-mère lavait nos chemises
Au lavoir près de la remise
Le chat faisait le gros dos sur l’âtre auprès du feu
Qu’elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

Papa nous contait des légendes
De trésors enfouis sous la lande
Maman cachait quelques pièces sous des draps très vieux
Qu’elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

Et la petite fille de l’école
Je crois qu’elle avait la rougeole
J’ai jamais osé lui dire que j’étais amoureux
Qu’elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

Et je rêvais de la Garonne
Des bûcherons, des bûcheronnes
Le petit bois de chez nous a fini dans le feu
Qu’elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

Tous les marins qui se souviennent
Des barques qui jamais ne reviennent
Ont une envie de la mer quand même au fond des yeux
Qu’elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

Quand je revois tous ces visages
Je ne sais même plus mon âge
En regardant des photos c’est fou ce qu’on est vieux
Qu’elle est belle ma Bretagne quand elle pleut
Qu’elle est belle ma Bretagne quand elle pleut

Les Têtes-à-claques: je craque

3 février, 2009

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Je sais, je sais, je ne devrais pas..
Mais j’avoue que, depuis pas mal d’années déjà, les Têtes à Claques me font sourire béatement, voir rire carrément, toute seule devant mon ordinateur.
J’aime pratiquement tout: leur humour disjoncté et complètement décalé, leur accent, les personnages, leurs mines parfois déconfites, et, par-dessus tout, le mythique « Non mais, sincèrement, Lucien !… »

Bref, je suis contaminée gravement…

L’aventure des Têtes-à-claques a été lancée en 2006 sur la Toile, puis elle a été diffusée sur la chaîne Radio-Canada.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, les personnages, en pâte à modeler, ont les yeux et la bouche de leur créateur, Michel Beaudet. Celui-ci a incrusté ses traits par ordinateur.
Le résultat est hilarant, doublé d’un humour décapant.
Toute une galerie de personnages constitue désormais ce qui est devenu un véritable phénomène culturel.
Les expressions de l’Uncle Tom, Johny Boy, Monique, Raoul ou Captain Kung-Fu font leur apparition dans la rue à peine ont-elles été prononcées.

Si vous ne connaissez pas (mais est-ce possible de ne pas connaître CA?), je partage, tiens!

www.tetesaclaques.tv

Martine

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