Archive pour la catégorie 'Humeur'

Grrrr!

9 décembre, 2011

Vous avez pu le constater: l’hébergeur d’Ecriplume et de mes trois autres blogs traverse toujours une zone de turbulences pénible.
Beaucoup d’entre vous m’écrivent pour me demander ce qui se passe.
N’ayant que très peu d’informations de la part des responsables d’Unblog, je ne peux que vous demander de faire comme moi et de patienter…

Drôle de monde (2): Lausanne et la maladie des villes

6 décembre, 2011

J’ai très envie de vous conter deux petites histoires vraies, arrivées à quelques années d’intervalle, en Suisse.
La première se passait voici six ou sept ans, dans une station de montagne vaudoise que je connais bien.
Le buraliste postal était allé remettre une lettre, un peu à l’écart du village.
Comme son arrêt ne devait pas durer longtemps, il avait laissé la portière de sa voiture grande ouverte, en haut du petit chemin menant au chalet à visiter.
Lorsqu’il est revenu, quelques instants après, il a eu la surprise de découvrir… un bouc, assis à la place du conducteur.
L’histoire avait fait le tour du village et fait encore rire aujourd’hui.
Le postier, lui, avait eu toutes les peines du monde à débarrasser son véhicule du parfum de son visiteur.

L’autre histoire est beaucoup plus fraîche puisqu’elle a eu lieu une nuit de cette semaine.
L’un de mes très proches et sa collègue, qui travaillaient à Lausanne, ont eu la désagréable surprise de voir la voiture  qu’ils utilisaient pillée de leurs effets personnels.
La portière avait été mal fermée sans que personne ne s’en rende compte…
Tout y est passé, y compris, bien sûr, le portefeuille laissé dans un sac, dans le véhicule.

La ville a changé, comme toutes les villes, malheureusement.
Des jeunes encapuchonnés s’adonnent à des activités illicites, apparemment sans crainte d’être arrêtés, et en profitent au passage pour « visiter » les voitures garées.
On ne va plus dire: « Les voyous!  » mais: « Ah oui, il ne faut pas laisser ses affaires dans une voiture… »
Un peu comme si la victime devenait coupable, comme si tout était normal…
A la Police, il a fallu payer pour enregistrer la plainte…. alors que tout avait été volé.
Payer pour enregistrer une plainte… j’ai cru rêver…

Vous allez me dire que de tous temps il y a eu des brigands, des malandrins…
C’est vrai.
N’empêche que le sentiment d’insécurité et de colère est là.

Je ne sais pas ce que je donnerais pour que le seul risque encouru en laissant sa voiture en ville serait d’y retrouver un bouc à son retour.

Martine Bernier

 

Le jour où mon ordi a failli gagner

6 novembre, 2011

Cette fin de semaine fut épique.
Vendredi, en fin de journée, après un reportage passionnant, je me suis retrouvée avec un doigt cassé après un petit accident.
Ce n’est pas la première fois que cela m’arrive et ce n’est sûrement pas la dernière.
Pas de panique, donc: ma main a renoué avec le chemin de l’attelle.
Pas question pour autant de renoncer à rendre mon article dans les temps.
Samedi matin, je me remettais au clavier.
Seulement voilà.
Max, mon ordinateur, avait apparemment décidé qu’il ne travaillerait pas ce week-end.
Entre Max et moi, c’est une histoire d’amour.
C’est avec Pomme et lui que je passe le plus clair de mon temps.
Quand il me fait un malaise, je passe donc tout mon temps à son chevet.

Cette fois, son problème était un peu bizarre.
En bref: plus rien ne fonctionnait, dans aucun programme.
Il ne répondait plus aux ordres que je lui donnais, vivant sa vie à sa guise, m’interdisant d’accéder à quoi que ce soit, déplaçant le curseur contre mon gré, bloquant les programmes et j’en passe.
Devant cette rébellion totale, j’ai commencé par passer par l’utilitaire de disque pour lui remettre les idées en place.
Aussi utile qu’un emplâtre sur une jambe de bois…
J’ai donc pris l’option de passer par les grands moyens en partant depuis le disque racine pour réparer les autorisations du disque.
En général, pas un Mac ne résiste à ce traitement radical.
En fait… aucun Mac ne DEVRAIT résister.
Max si.

En réalisant que mon article n’avançait pas et que ce traître d’ordi ne daignait pas consentir à me laisser travailler, j’ai un peu perdu patience.
Entendant mon désarroi, Celui qui m’accompagne m’a rejointe dans mon bureau.
- Mais qu’est-ce qui ne va pas?
- Tout! Il est devenu complètement fou. Je te montre un tout petit exemple. Regarde, je mets mon texte en surbrillance pour pouvoir utiliser l’outil statistiques. Mais dès que je lâche le bloc de texte, il abandonne la surbrillance. Et il fait cela pour tout! Il navigue tout seul dans les menus, les programmes disjonctent… la totale!

Les sourcils froncés, mon compagnon a pris la souris, a répété la manoeuvre que je venais de réaliser en vain une bonne trentaine de fois et… a réussi.
Il a reproduit la démonstration plusieurs fois, sans souci.
Reprenant la souris, j’ai refait à mon tour l’opération et… rien!

Je travaille sur cet ordinateur du matin au soir.
Il est donc exclu pour moi d’entendre que je ne fais pas bien le geste.
Il y avait autre chose.
J’ai réfléchi et… j’ai compris.

Sans perdre une seconde, j’ai retiré le bandage et l’attelle qui immobilisent mon doigt.
J’ai recommencé la manoeuvre.
Sans problème.
Comme par enchantement, mon ordinateur avait retrouvé sa sérénité, ne présentait plus aucun symptôme de folie.
L’attelle est composée d’un morceau de métal qui créait des interférences avec la souris à reconnaissance optique.

Moralité, pour que je puisse travailler en paix, il faut délicatement immobiliser une partie de ma main dans un bandage serré, et ne retrouver mon attelle que lorsque je m’éloigne de Max.
Entre mon doigt et mon ordi, il faut choisir!

Si quelqu’un me l’avait dit un jour… je ne l’aurais pas cru.

Martine Bernier

Et un mammouth, un!

18 octobre, 2011

Hwang Woo-Suk est un scientifique sud-coréen passionné par le clonage.
Seule légère ombre au tableau: il avait annoncé avoir réalisé deux découvertes exceptionnelles en 2004 et 2005, prétendant avoir extrait une lignée de cellules souches d’embryons humains obtenus par clonage en 2004, puis 11 lignées en 2005.
Le monde entier avait estimé cette expérience capitale « car elle permettait l’implantation d’organes sans rejet par l’organisme ».
Mais l’enthousiasme était retombé lorsque les spécialistes ont découvert qu’il s’agissait d’une imposture.
Une analyse de ses travaux a montré que le chercheur avait obtenu accidentellement ces cellules par parthénogenèse et non par clonage.

Vilain garçon, va!

Ce qu’il y a de bien avec ce brave Hwang Woo-Suk, c’est qu’il ne se démonte pas.
Le fait d’être décrébilisé ne semble pas l’avoir perturbé outre mesure.
Il a continué ses travaux, sur des coyotes.
Hop, il en a cloné huit dans la foulée.
Et comme huit coyotes clonés ne servent pas à grand-chose, il les a confiés à un refuge pour animaux sauvages, près de Séoul.
C’est bien d’avoir des jouets encombrants, encore faut-il avoir la place pour les ranger, voyez-vous.

Sa prochaine marotte risque d’être encore plus compliquée à glisser dans son coffre à jouets.
Parce que cette fois, Hwang Woo-Suk a annoncé qu’il voulait s’attaquer aux mammouths.
Comment cela, ils ont tous disparu depuis des millénaires?
Foin de détails contrariants, il va sûrement trouver une solution!
C’est qu’il a de la suite dans les idées, lui qui a été le créateur du premier chien cloné.
Et puis, un bébé mammouth sera sûrement plus facile à faire adopter qu’un groupe de coyotes.
L’humanité souffrante et reconnaissante pourra ainsi chanter les louanges de ce brave homme qui lui permettra de voir renaître une espèce éteinte.
Et connaissant le grand esprit d’à-propos de la société en question, émue par le dessin animé « L’âge de glace », elle est bien capable de transformer l’éventuel futur mammouth en NAC à la mode.
Comment?
Qu’est-ce qu’un NAC?
Un Nouvel Animal de Compagnie.

Martine Berier

Twitter et les week-end

15 octobre, 2011

Alors là…
Peut-être avez-vous entendu que la première grande enquête scientifique s’appuyant sur Twitter a livré ses résultats voici quelques semaines.
Sa vocation était de se pencher sur l’humeur des utilisateurs.
Pour cela, entre 2008 et 200, 509 millions de messages, écrits par 2,4 millions de personnes de 84 pays, ont été décortiqués.
La revu « Science » a publié les résultats, dont voici les révélations majeurs:
- Quelle que soit la culture et l’origine, l’humeur est plutôt gaie le matin et se dégrade au fil de la journée.
- Le week-end est plus enjoué en général que la semaine.

Et bien ça….
Pour un scoop, c’est un scoop!

Allons, ne soyons pas de mauvaise foi: il a également été constaté que la grasse matinée est une coutume internationale, que les Russes sont les champions du monde de la déprime et que les Français semblent apathiques, moins guillerets et moins déprimés que les autres.
Tiens, à propos de révélations, j’aimerais bien savoir combien a coûté le financement d’une enquête aussi capitale.

Martine Bernier

Apple store: On vous vend l’appareil, mais pas le fil

5 octobre, 2011

En temps normal, lorsque je m’adresse à Apple store pour commander un ordinateur ou un engin du même acabit, je suis satisfaite.
Cette fois, ce que j’ai vécu là est ubuesque… et assez représentatif de notre étrange civilisation.
Je vous livre l’expérience qui, au final, me fait plutôt rire…
Jaune, mais rire quand même.

Il était urgent que je rachète une imprimante après le décès prématuré de la précédente.
Mon réflexe habituel a donc été de me connecter sur Internet, sur le site de l’entreprise à la pomme, et de choisir un engin que je ne voulais pas inutilement performant vu l’utilité que j’en ai.
Commande passée pour une HP… et arrivée dans les trois jours.
Parfait!
J’ai l’habitude d’installer moi-même tout ce qui est matériel électronique.
J’ai donc déballé l’élégante bête noire, l’ai branchée, et l’ai configurée pour fonctionner en wi-fi.
Un léger souci m’a cependant convaincue qu’il serait plus pratique pour l’instant de la brancher par câble USB à Max II, mon ordinateur.
Oui, je sais, je donne des noms à mes ordinateurs.
Après tout, c’est avec eux que je passe le plus clair de mon temps.

Je cherche, cherche… et ne trouve pas le câble, pourtant annoncé dans la panoplie contenue dans la boîte.
Ce matin, à la première heure, je téléphone donc au service après-vente d’Apple store où un monsieur charmant à l’accent canadien me répond.

- Bonjour, Monsieur. Voici mon souci: j’ai reçu hier l’imprimante que j’ai commandé chez vous et…
- Il s’agit bien du modèle HP XXXXXXXXX ?
- Oui. Donc je l’ai reçue et je souhaiterais la brancher à mon ordinateur, mais le câble USB n’a pas été joint à la boîte.

La voix, très lointaine, me répond, un peu embarrassée:
- Heu… Oui, désormais, les appareils sont fournis sans les câbles.
- Pardon?
- Oui, il vous faut juste aller dans n’importe quel magasin pour en acheter un. Ce sont des câbles standard.
- Donc, on achète à présent des appareils qui ne sont pas fait pour fonctionner immédiatement? Je sais bien que ce n’est absolument pas votre faute, mais c’est bizarre, vous ne trouvez pas? D’autant que, sur le document joint à l’envoi, il est indiqué que le fameux câble se trouve bien dans le paquet.
- Ce que je peux faire, c’est déduire le prix du câble à votre facture…
- Merci, c’est gentil. Est-ce que, par la même occasion, je pourrais vous commander ce câble pour que vous puissiez me l’envoyer?
- Oui, bien sûr! Je vois avec mon collègue et je reviens!

Musique. Deux minutes plus tard, il revient.

- Vous êtes là, Madame?
- Oui, oui.
- Merci d’avoir patienté. Je suis désolé mais je vous ai donné une fausse information.
- Le câble devait être dans la boîte et vous me l’envoyez?
- Heu… non. Mon collègue me dit qu’il n’est pas possible de vous envoyer le matériel. Il va falloir que vous alliez dans n’importe quel magasin vendant du matériel électronique. Ou alors que vous utilisiez le fil de votre ancienne imprimante si vous l’avez toujours.

L’imprimante mourante est à Poligny… il va falloir rapatrier le câble. Pas d’impression avant vendredi soir, donc.

- Bon. Je vous laisse donc déduire son prix de la facture.
- Je vous envoie une confirmation tout de suite, par mail.
- Je peux encore vous poser une question?
- Oui, bien sûr!
- Où êtes-vous?

Là, apparemment étonné de voir que la conversation prenait un tour plus humain, mon interlocuteur a joyeusement répondu:
- Je suis à Berlin. Mais c’est sans doute mon accent qui vous a mis le doute? J’ai passé 15 ans au Canada!
- Oui, vous avez un joli accent, c’est très agréable de l’entendre dès le matin.

Nous nous sommes quittés en très bons termes, lui content de voir que je ne l’avais pas étripé, et moi intriguée par son accent canadien poudré d’un zeste de Méditerranée.
Quelques minutes plus tard, je recevais le message promis, signé… Mohammed.

Donc, récapitulons:

- Si vous achetez une imprimante, désormais, n’espérez pas pouvoir la brancher tout de suite: il n’est pas prévu qu’elle marche sans votre intervention radicale.
- Si vous appelez le service après-vente d’Apple, vous serez toujours accueillis par des interlocuteurs et trices charmants et serviables, très représentatifs de notre monde cosmopolite où les gens bougent de plus en plus et vivent loin de leurs racines par choix ou par nécessité.

Un aperçu du fonctionnement de notre monde et de ses incohérences en une anecdote.

Martine Bernier

Swisscom et ses Chers clients…

6 septembre, 2011

Il y a deux semaines, j’ai reçu une lettre de la compagnie Swisscom.
Celle-ci informait ses chers clients, qu’elle allait couper Internet et le téléphone fixe dans toute la région pour la journée.
Pour améliorer la qualité des services, nous disait-on.
En revanche, rien ne nous disait que pour se faire pardonner de ce sérieux contretemps, Swisscom leur offrait un quelconque rabais sur leur facture mensuelle.

Ce mardi, donc, j’appréhendais la chose.
Et j’ai pu réaliser combien j’avais raison.
Vivre sans Internet et sans téléphone (hormis le portable, toujours en service) est extrêmement difficile, surtout si vous pratiquez certaines professions.
Comme la mienne, flûte.

Tout a commencé hier.
Ma rédaction m’a commandé un article à livrer ce matin.
Or, je ne pouvais rencontrer mon interlocuteur qu’hier soir.
Donc, qu’a-t-il fallu faire, sachant que je risquais de ne pas pouvoir envoyer le papier ce matin?
Bingo!
L’écrire hier soir.
Tard.
Il a ensuite fallu trouver une astuce pour ne pas complètement me retrouver sans recours si le moindre problème devait se présenter avec le texte une fois en rédaction.
Je l’ai donc envoyé à un proche dont le poste de travail ne serait pas concerné par la coupure afin de pouvoir lui demander de renvoyer le texte au cas où.

Arrive le matin.
Je travaille comme une malade avant la déconnexion.
A huit heures, couic.
Adieux, Internet, téléphone, veaux, vaches, cochons, couvées…
Pardon, je m’égare.
Je commence la journée pleine d’entrain.
Après tout, mince, je suis parfaitement capable de supporter une journée sans ces deux insignifiants outils!

Je décide de travailler sur la maquette de mon prochain journal.
Mais, en écrivant, je réalise que je vais avoir besoin d’une adresse.
Vite un petit clic sur Safari pour accéder à l’annuaire en ligne.
Un petit clic tout tristounet, sans réaction…
Et bien sûr, le bottin téléphonique ne fait plus partie de ma panoplie depuis longtemps.

Bon.
Je continue à travailler et constate que je dois adresser un courrier à la télévision pour obtenir un mail ou un numéro de contact avec une certaine personne pour une interview.
J’allume Entourage, par réflexe.
En vain, évidemment.
En continuant la rédaction de mes articles, je me retrouve bloquée.
J’ai besoin d’un renseignement sur une institution.
Mon geste en direction de Safari est interrompu en plein vol…
Inutile…
J’ai de plus en plus l’impression d’être isolée sur une île déserte.
A midi, j’ai le réflexe d’allumer Skype pour retrouver Celui qui m’accompagne, le temps de la pose déjeuner.
Impossible, évidemment.

Mon rédacteur en chef m’a dit, la veille, qu’il allait m’envoyer un mail avec tous les renseignements me permettant de préparer une série d’articles.
Le délai est court, il ne faudra pas tarder à prendre les contacts.
Seulement voila…
J’attends également un message extrêmement important de la part du secrétariat central de mon autre journal.
Là encore, impossible.
Quant à la maison d’édition qui m’a envoyé son catalogue pour me demander si je souhaite des ouvrages en service de presse, j’ignore si elle a bien reçu mon courrier et si elle agrée ma demande.

Toute la journée s’est profilée sur ce modèle.
Bloquée.
Pour le cas où je ne l’aurais pas bien compris, je fais partie de ceux pour lesquels vivre sans Internet représente un réel handicap.
Ce n’est qu’un jour, oui, un petit jour de rien du tout.
Mais un jour de travail perdu est précieux, lorsque le délai de remise de texte est serré.

Dans l’après-midi, la connexion est rétablie.
Je me rue sur mes mails, reprends mon retard.
J’ai survécu, soit.
Mais ce fut vraiment une journée de belle galère.

Alors, voyez-vous, Swisscom…
Si je comprends que des travaux soient parfois nécessaires, je trouve quand même qu’un geste d’excuse serait bienvenu.
Le « nous nous excusons de ce contretemps » est un peu léger.

Martine Bernier

L’indécence

24 août, 2011

On me demande souvent pourquoi je ne commente pas davantage l’actualité.
Ma réponse est toujours la même: parce que je ne vois pas ce que cela apporterait.
Je ne suis pas spécialiste des dossiers, notamment internationaux, et je ne pense pas que ce que je pourrais écrire ferait avancer le schmilblick.

Cela dit…

Après le tohu-bohu de ces derniers mois autour de « l’affaire Strauss Kahn », je suis mal à l’aise devant la nouvelle de l’abandon des poursuites, tombée hier.

Dans ma conception de la justice, j’ai toujours pensé que le droit des personnes les autorisait à espérer un procès lorsqu’elles étaient victimes.
Ne fut-ce que pour établir la vérité sur les faits, voire même, lorsque c’est le cas, pour blanchir une personne accusée à tort.
Ici, la manière dont a été menée l’affaire depuis le début, l’hyper médiatisation me gênent profondément.
Je ne vois pas où est la justice.
Je ne retiens que l’indécence.
A tous les niveaux.

Martine Bernier

Fête Dieu en canton catholique: cela donne ceci!

23 juin, 2011

Il doit être environ 4 heures du matin.
Ceux qui n’ont jamais été réveillés en fanfare, dans le sens propre du terme, ne peuvent imaginer la sensation que cela apporte.
Un peu brutale.
En Suisse, c’est une des deux grandes traditions que je n’ai jamais réussi à intégrer, lors des jours de fête.
Les Helvètes saluent les grands jours par une diane de la fanfare, avant le lever du soleil.
Et tout le monde en profite!

Il fait nuit noire.
J’écoute la musique en me consolant à ma manière: les fanfarons ont dû se lever encore plus tôt pour être là à nous donner la sérénade!
Je compatis…

Les dernières notes égrenées, je me réassoupis.
A cinq heures, comme, j’imagine, les trois quarts de la population du village, je frôle l’infarctus.
La deuxième tradition a frappé.
Un énorme coup de canon a fait trembler la maison.
Mon premier réflexe est pour Pomme.
J’allume.
Dans son panier, elle me regarde, l’oeil torve, avec un message très clair au fond du regard:
« Quand je pense qu’on m’interdit de courir après les chats et que l’on me demande de baisser d’un ton lorsque j’aboie pour t’avertir d’un bruit dans la maison! Et on me réveille au canon!! Ils sont fous, ces humains!! »

La veille au soir, après avoir regardé un film tourné en Franche-Comté, je n’ai pas pu m’empêcher de refaire un tour par mon bureau.
Un orage énorme, une pluie battante et une belle tempête ont secoué la soirée.
Pomme, comme toujours, n’a pas eu peur.
Assise à côté de moi sur le balcon, elle a assisté au spectacle, subjuguée.
Une poignée heures plus tard, le canon… c’est beaucoup!
Je lui dis qu’elle peut se rendormir un peu…
Elle s’exécute en soupirant, mais c’est sans compter sur la ténacité des organisateurs de la journée.
Aujourd’hui, c’est fête et ils entendent bien le faire savoir!
A intervalles réguliers, le canon tonne jusqu’à six heures.

J’essaie de me rappeler de ce papier vert reçu la semaine dernière.
Une information communale informant la population sur le déroulement de la Fête-Dieu, le 23 juin.
Et le 23 juin… c’est aujourd’hui.
Je me lève, récupère le document et le relis.
La diane, les coups de canon, le rassemblement sur la place communale pour se rendre à la grand-messe, la procession, l’apéritif, les vêpres, la partie musicale, le re rassemblement, le re départ pour l’église, l’allocution du commandant de la parade…
Tout y est.
La population est conviée à participer, les militaires à sortir leurs uniformes, les enfants à enfiler leurs aubes pour ce qui est considéré comme la plus jolie fête de l’année.

Dès l’instant où j’ai gagné ma liberté de penser, c’est-à-dire après avoir quitté un environnement un peu trop catholique, j’ai fait mes adieux à l’Eglise pour entrer en amour pour les églises et le contact direct avec l’éventuel Grand Architecte, sans passer par des intermédiaires.
Mais je comprends évidemment les croyances de chacun et les fêtes qui les accompagnent.
D’autant qu’elles sont souvent pittoresques et belles, d’un pays à l’autre, j’ai eu l’occasion de m’en apercevoir.

En me glissant derrière mon clavier pour reprendre mon travail, je ne peux pas m’empêcher de penser: fête religieuse et canon… je n’ai pas le sentiment que cela va très bien ensemble.
J’aurais mieux compris les cloches sonnant à toute volée.

Celui qui m’accompagne, militaire et officier dans l’Armée française durant 35 ans, me précise que l’Eglise a toujours bien aimé l’armée.
Je me souviens des Croisades, de Charlemagne, de tous ces chefs de guerre très religieux.
Il a sans doute raison.

A 9 heures, les cloches sonnent, appelant les fidèles.
La fête continue, mais nettement plus discrètes dans la journée qu’à l’aube.

Martine Bernier

Fin du monde: caramba, encore raté!

23 mai, 2011

Vous êtes encore là?
Moi aussi.
Samedi, en réalisant que tout avait l’air normal dans la région, il a fallu se rendre à l’évidence.
De deux choses l’une: soit ceux qui prédisaient la fin du monde pour le 21 mai 2011 s’étaient encore trompés, soit la Suisse était le seul pays à avoir survécu, ce qui serait extrêmement étonnant.
Un petit coup d’oeil aux infos m’a renseignée: personne ne manquait à l’appel ou presque.
Le Bateau Monde flotte toujours.

Mince, encore une fausse prédiction!
Notez que les prophètes tentent de se rattraper en expliquant que nous n’avons rien compris, béotiens ignares que nous sommes!
Selon le délirant Harold Camping, prêcheur fondateur de « Familiy Radio », ce 21 mai était la premier jour du Jugement dernier et que la Fin du Monde aura lieu le 21 octobre 2011.
Enfin flûte, suivons un peu!

Bon, soyons patients, donc.
Et si jamais la prophétie suivante ne fonctionne pas non plus, attendons la séance de rattrapage accordée par les Mayas pour 2012.
Et si cela ne marche pas non plus… et bien tant pis.
Il va falloir se faire à l’idée que l’être humain rate souvent de bonnes occasions de se taire.

Martine Bernier

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