Archive pour la catégorie 'Humeur'

Actualité

25 avril, 2011

Le monde est un lieu sublime et terrifiant.
Des actes d’horreur y sont commis à chaque seconde.
L’actualité fait frémir.
Impossible d’ignorer la jeune fille violée, assassinée, dont le corps est découpé en morceaux.
Impossible de ne pas être effarés devant le quintuple meurtre de Nantes.
Comment un homme peut-il être capable d’une telle monstruosité?
Je m’interroge et pourtant je sais…
J’ai rencontré l’abject insensible à la souffrance qu’il engendre, au drame qu’il fait vivre.
Ces êtres qui passent pour de « braves gens » et dont les actes laissent leur entourage sidéré sont d’épouvantables manipulateurs sans conscience.
La romancière P.D. James écrivait que tous ceux qui souffrent unissaient leurs cris, ils feraient trembler les étoiles.

Je me demandais cette nuit: comment pouvons-nous vivre sereinement en ayant connaissance des drames qui secouent le monde.
Il nous reste l’amour comme frêle protection.
Toutes les sortes d’amour.
C’est peu, me direz-vous.
Pourtant, nous n’avons que lui auquel nous cramponner, auquel croire, pour nous protéger.
Martine Bernier

Nicolas Bedos: Mais???

23 avril, 2011

C’est en écoutant les dernières chroniques de Nicolas Bedos, que j’ai appris la nouvelle: l’émission de Franz-Olivier Giesbert « La semaine critique » va être arrêtée.
Exit aussi, donc, l’irrévérencieuse « semaine mythomane » du jeune Bedos.
Beaucoup estiment que l’émission passe à la trappe parce que la présidence n’a pas apprécié d’y être régulièrement malmenée.
Bouh, que c’est maladroit…

Du coup, le génial chroniqueur a décidé de se lâcher.
Ses deux dernières interventions étaient excellentes.
Et les prochaines s’annoncent fracassantes.

C’est jubilatoire, mais triste.
Car c’est l’un des meilleurs moments actuels de télévision qui va nous être retiré.

Je sais bien que Bedos nous reviendra d’une manière ou d’une autre.

Mais la censure… quelle plaie!

J’aime assez cette phrase de l’écrivain canadien Jean-Marie Poupart:
« Toute censure est stupide par essence puisqu’elle qualifie, précise, décuple les élans de la révolution qui la fera sauter. »

Martine Bernier

Les soucis occidentaux

18 mars, 2011

Ce matin, je lisais que « le séisme au Japon menace la sortie de l’iPad2″.
Certains composants fabriqués sur place risquent de ne pas être fournis dans les temps.

Mais quelle horreur!
Ainsi donc, les accros à l’iPad vont devoir patienter??
Non!?
Et l’on nous explique la contrariété ressentie par les patrons de Mac et par les utilisateurs.
J’en suis restée sans voix.
Un séisme d’une extrême gravité, un tsunami, des milliers de morts, une menace nucléaire… et notre monde de surconsommation ose parler des retards de production qui vont retarder la sortie de produits dont l’utilité n’est franchement pas essentielle.
Quand parle Sainte Economie, le monde devient fou.

Le monde occidental est en ébulition depuis la catastrophe.
Au-delà de la compassion, la peur d’éventuels cataclysmes en tout genre fait dire tout et n’importe quoi, fait craindre des lendemains apocalyptiques.
Alors que rien ne nous est arrivé…
Là-bas, au Japon,  les Japonais restent d’un calme et d’une dignité exemplaires, vivant dans un présent de folie qu’ils tentent de maîtriser jour après jour, sans hystérie.
Même les enfants semblent posés.
Pourtant, quelle angoisse inouïe doit être la leur…
L’iPAd…
Il est des jours où l’actualité est indécente.
Martine Bernier

 

 

 

Albert Jacquard: le trésor humain

17 mars, 2011

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Avez-vous remarqué que les véritables artistes, tout comme les véritables grands hommes sont d’une modestie et d’une humilité frappantes?
Pas la fausse modestie de ceux qui ne doutent de rien et surtout pas d’eux-mêmes, mais qui tentent de donner le change.
Non… la modestie de ceux qui savent que devant l’infinité des choses à savoir, à connaître, à étudier, à réaliser, ils ne sont que peu de choses.
Quoi qu’ils aient fait et même s’ils sont supérieurement intelligents.
Comparez celui qui, fièrement, rend publiques les photos ratées de la semaine de vacances qu’il passe à l’étranger, convaincu de sa légitimité à en parler, persuadé de tout connaître du pays dont il n’a connu que l’accueil professionnel de ceux qui vivent du tourisme, et le photographe dont les clichés provoquent une émotion intense, mais qui reste incertain de la qualité de son travail, soucieux d’avoir réussi à capter un sentiment, une ambiance, l’âme d’un lieu.
Vous m’avez comprise…

J’ai eu la chance de rencontrer des personnalités célèbres qui m’ont marquée.
Les plus impressionnantes sont toujours les plus humbles.
Parmi elles, l’un de ceux qui m’ont le plus touchée est le généticien Albert Jacquard.
Un esprit rare, une intelligence éclatante, un humanisme exemplaire…
Ses engagements, sa longue carrière universitaire de chercheur, de professeur, ses passionnantes publications de vulgarisation, ses combats: cet homme semble avoir vécu dix vies.
Je l’ai rencontré à Lausanne, voici quelques années, alors qu’il allait donner une conférence à quelques kilomètres de là.
Le simple fait qu’il ait accepté cet entretien était un cadeau inespéré.
Le rendez-vous a eu lieu au Buffet de la Gare.
A l’époque, il venait de vivre un moment important dans sa vie: sa rencontre avec le leader palestinien Yasser Arafat, à Ramallah.
Il m’en a longuement parlé, les yeux brillants.
Entre eux, la magie avait opéré.
Albert Jacquard rend accessible sa pensée car il utilise un langage abordable, et ne reste jamais dans l’abstrait.
Quel que soit le sujet qu’il aborde, il capte l’attention, passionne, touche.
En l’écoutant, plus encore qu’en le lisant, j’ai eu la conscience absolue de rencontrer un être humain exceptionnel.
J’ai une profonde admiration pour cet homme.
Je n’avais pas envie de lui poser de questions.
Juste envie de l’écouter parler, encore et encore, de suivre le fil de sa pensée, de m’imprégner de son savoir, de ses mots, de sa sensibilité, de sa philosophie.

Aujourd’hui, je rêve toujours de pouvoir faire la même chose.
Me mettre dans un coin et l’écouter.

Martine Bernier

Etre Belge, c’est « tendance »!

19 janvier, 2011

Il fut un temps où l’on évitait de dire que l’on était né en Belgique.
Pas parce que c’était une origine honteuse, non.
Simplement parce que cela donnait droit à tout le répertoire de blagues belges niveau -5 en dessous de zéro, racontées d’un air un peu suffisant par des personnages convaincus d’être spirituels, et semblant ignorer que la même histoire nous avait déjà été racontée 37 fois avant sa propre version.
Mais foin de rancune, tout cela est oublié!!
Aujourd’hui, être Belge, c’est tendance!!
Si, si.
Depuis les Ch’tis, de Dany Boon, le Nord de la France et la Belgique ont retrouvé des lettres de noblesse.
Son prochain film « Rien à déclarer » devrait contribuer à confirmer ce courant de sympathie.
Le génial Benoît Poelvoorde, de son côté, brandit sa belgitude en initiant le public au savoureux humour disjoncté pratiqué chez les Belgiens.
Il appelle d’ailleurs les hommes Belges à ne plus se raser la barbe en protestation face à la crise politique gluante qui secoue le pays depuis des mois.

D’un autre côte, ô miracle, François Damiens, mieux connu sous le nom de « François l’Embrouille », a eu les honneurs du plateau de Ruquier, dans ‘On n’est pas couché ».
Le fait d’être soutenu par Canal+ le pare d’une aura appétissante, semble-t-il.
Bon, ne rêvons pas, il a subi quelques attaques bien perfides prononcées de manière innocente par Ruquier et l’une de ses invitées féminines, sous-entendant qu’il devait avoir un niveau de culture proche du zéro pointé.
Et pourtant… on peut être né hors du 16e arrondissement et savoir qui est Françoise Giroud ou Jean-Pierre Chevènement.
C’est fou, n’est-ce pas?
Les caméras cachées de François Damiens ont l’heur de plaire à Eric Naulleau (ouf!).
L’auto-dérision affichée par cet invité insolite et sa façon de ne pas se prendre au sérieux a amusé.
Et bien.. il y a progrès!

Martine Bernier

Handicap: l’impossible tavernier

18 janvier, 2011

Cela se passait voici quelques semaines.
Nous étions arrivés un peu tôt et avions une demi-heure à « tuer » avant la séance de cinéma.
Il faisait un froid de loup, un vent glacial.
Je grelottais.
Nous nous sommes engouffrés dans le premier café venu, le plus proche du cinéma.
Les tables étaient pratiquement toutes occupées, l’ambiance était bruyante.
Nous nous sommes installés dans un coin et avons patienté.
Le patron était énervé, à peine poli avec ses clients.
Trop de monde à servir en même temps.

Et puis soudain…

Un jeune homme blond s’est approché de lui, tenant la carte à la main.
Il a essayé de lui montrer ce qu’il souhaitait commander.
Le patron, stressé et de plus en plus désagréable, a haussé les épaules, l’a interrogé avec rudesse.
Comme son interlocuteur lui répondait uniquement en lui montrant une ligne sur la carte, il a fini par se détourner en le traitant de c..
J’ai suivi le jeune homme des yeux.
Il est retourné s’asseoir près de sa compagne et de sa petite fille.
Et là… ils ont communiqué, par signes.
Il était visiblement sourd-muet.
La tristesse qui se lisait sur ces trois visages m’a prise à la gorge.
J’ai regardé Celui qui m’accompagne, qui avait suivi la scène, lui aussi.
Je lui ai dit: « On s’en va? »
Et nous sommes partis, sans attendre d’être servis.

Je ne mettrai plus jamais les pieds dans cet endroit.
Je comprends le stress, la fatigue.
Pas la stupidité ni la grossièreté.
Désormais, je préférerais geler sur place plutôt que de retourner dans ce lieu d’Evian où le patron est capable de se comporter de cette manière.

Martine Bernier

Brûler le Coran? Mais enfin!!!

9 septembre, 2010

Il faut reconnaître que, parfois, l’actualité a le don de receler des nouvelles étonnantes.
Celle révélée ces dernières heures ne m’a pas fait rire du tout.

Aux Etats-Unis, un pasteur évangéliste n’a rien trouvé de mieux, donc, que d’annoncer publiquement son désir de brûler des exemplaires du Coran pour marquer l’anniversaire des attentats du 11 septembre.
Voilà qui devrait contribuer à détendre l’atmosphère, tiens!

Otez-moi un doute….
Un pasteur, fut-il évangéliste, n’est-il pas censé être un homme d’Eglise pétri de bonté et de tolérance, saupoudré d’un zeste d’intelligence?
Terry Jones, très fier de son idée a, paraît-il, reconnu en interview qu’il sait que son geste va offenser les musulmans, mais « qu’il ne faut pas reculer devant les dangers de l’Islam ».

Oui, oui…

Il est clair qu’il va contribuer à faire avancer le schmilblik, tiens…
A la Maison-Blanche, on se dit préoccupé, craignant pour la sécurité des soldats en Afghanistan.
L’OTAN a réagi, l’ONU s’inquiète, le Vatican s’insurge et Al-Azhar, institution faisant référence dans le monde sunnite, prévient que ce geste serait lourd de conséquences.

Mais ce brave Terry n’en a cure, sans jeu de mots.
Il paraît que sa déclaration pleine de fantaisie fait suite à la polémique entourant le désir de certains d’ériger une mosquée près de Ground Zero, où a eu lieu le drame du 11 septembre.
Ce sont les islamistes radicaux qui doivent être contents devant les déclarations irresponsables du pasteur.

Martine Bernier

Belgique: mais que leur font-ils ???

23 avril, 2010

J’ai beau vivre depuis plus de 30 ans en Suisse et avoir la double nationalité franco-suisse, je reste encore un peu « belgienne » au fond de moi.
Et ce que j’ai vu hier au journal de France 2 m’a sidérée.
Les nationalistes flamands expliquaient tranquillement que les francophones n’ont rien à faire à Vilvorde, dans « leur » ville-à-eux-tout-seuls qu’ils ont « gagnée » à la sueur de leurs petits fronts courageux. Le très faible pourcentage de francophones qui ose encore y vivre rase les murs, ne se vante surtout pas de parler français, et ne bénéficie plus que de rares services dans sa langue natale.

Et pan, encore un gouvernement belge qui tombe dans la foulée, après à peine cinq mois de travail.
Ce qui semble faire plaisir aux nationalistes qui clament, tout contents, que la Belgique n’a plus de sens ni de raison d’être.
Il paraît que les francophones jouissent de droits linguistiques qui agacent les flamands, dans la banlieue flamande de Bruxelles, ce qui ne plaît pas du tout à ces derniers.

Lorsque j’habitais Bruxelles, les relations entre Flamands et Wallons étaient déjà assez chaudes.
Mais là…
Je me souviens de mes lamentables efforts, à l’école, pour essayer de parler néérlandais comme on me le demandait au cours.
Je n’étais franchement pas très douée. Je me rattrapais en faisant rire la classe lors des mini scènes que nous devions jouer pour nous habituer à parler en public.
Mon accent était si catastrophique que ma professeur d’alors riait aux larmes devant mes laborieuses tentatives, elle qui était pourtant réputée pour être sévère.
Comme je ne me voyais pas passer ma vie en Belgique, je me disais: « ce n’est pas si grave, ce n’est pas une langue très utile en dehors de nos frontières, je ne vexerai personne… »

De temps en temps, en ville ou à la télévision, je voyais des groupes de jeunes pas si jeunes que cela déterrer quelques pavés bruxellois et se les lancer mutuellement à la figure avec beaucoup de coeur.
Quand je demandais pourquoi ils faisaient ce genre de choses, j’apprenais que les uns visaient les flamands qui, eux, visaient les francophones.
C’était violent. Mais cela faisait partie du folklore, apparemment. Je croyais qu’ils n’étaient qu’une poignée d’allumés à jouer à ce jeu bizarre.

Entre temps, je découvrais la magie des peintres flamands, leur incroyable sens du détail, de la couleur, le rendu soyeux des tissus, la patine de ces oeuvres magiques.
Aujourd’hui comme hier, je me demande comment un peuple peut fournir des artistes aussi sensibles et brillants, et réagir de manière tellement extrême…
J’aimais la délicate beauté de Bruges, les canaux , la vivacité du personnage de Thyl Ulenspiegel.
Depuis que je suis en Suisse, j’ai tissé des liens amicaux avec des Hollandais, raffinés, qui sourient autant que riait mon professeur lorsque j’essaye de m’exprimer dans leur langue. Ils s’amusent, mais sont touchés par l’effort fourni.

L’exemple de la cohabitation, en Suisse, m’a toujours frappée.
Ici, quatre langues se côtoient: l’allemand, le français, l’italien et le romanche.
Les cultures sont très différentes, les caractères aussi.
Les uns se moquent un peu des autres, les autres se moquent un peu des uns, à travers des sketchs, des blagues à deux sous que l’on se raconte en fin de soirée.
Rien de bien méchant.
Ce sont des êtres normaux: ils ne sont pas toujours d’accord entre eux, se fâchent, s’expliquent.
Mais il ne viendrait à l’idée d’aucune de ces communautés de chasser les autres du pays.

Des Belges de ma connaissance me disaient hier qu’ils sont tristes, blessés par ce qui se passe chez eux.
Qu’ils ont honte de l’image que donne de leur pays cette désastreuse situation.
Je regarde les nouvelles qui viennent de Belgique et je ne comprends pas.
Pourquoi font-ils cela?
Peut-on vraiment désirer le chaos, la dissolution de son pays?
Je croyais que la devise de la Belgique était « L’union fait la force… »

Martine Bernier

Il a fallu qu’il fasse le malin…

22 avril, 2010

Lorsque Sarkozy perd ses nerfs et lâche une petite phrase assassine, il ne faut jamais très longtemps pour que celle-ci fasse le tour d’Internet et des medias comme une trainée de poudre.
Amusez-vous à faire une recherche Google sur la petite dernière « Fais pas le malin, toi ».
Elle est devenue aussi célèbre que le nom imprononçable du malheureux volcan islandais maudit par la moitié de la planète en l’espace de quelques heures.
Pour l’un comme pour l’autre, la réaction est la même: on ne peut pas s’énerver en paix, décidément. Quoi que là, on a beau en faire un fromage, ce n’était pas bien méchant, lorsque l’on voit les images de la scène.

Cette fois, c’est à Chambéry que le président a prononcé LA phrase qui fait parler. Il l’a dite à un jeune homme qui s’est essuyé la main sur son pull après avoir serré celle du Grand Chef.
Et hop, tout le monde s’exprime sur l’incident.
Ils ont raison, notez.
Un président, en principe, ne tutoie pas les gens qu’il ne connaît pas, maitrise la moutarde quand elle lui monte au nez, regarde « le peuple » avec respect, n’a pas de réactions lorsqu’il est confronté à ce genre d’événement. D’autant qu’il devait bien se douter, avant son élection, qu’il n’allait pas se retrouver à la tête du Pays de Candy. Il se doit de rester de marbre lorsqu’il endosse le costume de sa fonction, même s’il bout intérieurement.

Mais bon…
Je ne suis pas Sarkoziste, très loin de là . Mais il ne faudrait pas oublier non plus que face à n’importe lequel d’entre nous, le geste qu’a eu ce jeune provocateur aurait été considéré comme une offense qui en aurait énervé plus d’un.
Un manque de respect d’autant plus malheureux que j’imagine que personne ne l’a obligé à se trouver dans la foule et à serrer la main de celui qui passait par là avec son escorte et ses gardes du corps.
Je ne suis pas du tout convaincue que celui qui a eu ce geste l’a fait par conviction politique ou parce qu’il a une âme de piteux révolutionnaire.
Il faudrait le lui demander…
Pas convaincue non plus que son initiative fasse avancer le Schmilblik.

Et c’est encore le même scénario qui se reproduit.
On provoque, il s’énerve, donne du grain à moudre à ceux qui rêvent de lui voir les talons.
Et c’est parti pour une polémique aussi « passionnante » que celle de la fameuse phrase prononcée en son temps au Salon de l’Agriculture.
Ca occupe.

Je me demande si, quand il y repense, le président se demande pourquoi il provoque de telles réactions de mépris. Qui va bien au-delà qu’une simple phrase anodine.
Ou si, comme d’autres de ma connaissance, il reste convaincu de l’opportunité de ses choix et de ses attitudes, sans comprendre la hargne qu’il suscite.

Martine Bernier

J’ai une pensée ce soir pour celui qui est parti en mission en Asie et qui m’a dit, avant de quitter la France, qu’il tenterait de se connecter sur Internet s’il pouvait y arriver. S’il y parvient, je sais qu’il se promènera sur Ecriplume. Je lui laisse donc une pensée amicale pour lui dire qu’il n’est pas oublié.

L’Art de l’Hématome

21 mars, 2010

Samedi, dans une conversation que j’ai eue avec quelqu’un que j’aime, je lui ai fait part d’une réflexion que je me suis faite, ces derniers jours.
En regardant les couleurs posées sur mes mains et mes bras, suite à la pose de perfusions et aux prises de sang multiples de ces derniers jours, je suis restée rêveuse.
Ces teintes mauves, jaunes, bleues évoluant au fil du temps me font penser à des détails de tableaux.
Il a ri et m’a dit: « Si tu commences à ressembler aux « Iris » de Van Gogh, tu vas prendre de la valeur! »

Je sais qu’il est parfaitement bizarre d’avoir ce genre de pensées en regardant des hématomes.
On ne se refait pas…
Mais le phénomène m’a tellement fascinée que j’ai pris l’un de mes livres consacré à Monet, et que j’ai réétudié de plus près certaines de ses toiles.
Le mélange, l’enchevêtrement des couleurs ressemble bel et bien à ce que j’ai en ce moment sous les yeux.
En moins luxuriant sans doute.
La nature nous fait des clins d’oeil même dans les pires moments de la vie…

Dans ce moment difficile à vivre et loin d’être terminé, grâce à cet ami qui, sans effet de manches et comme plusieurs de mes proches, me tend la main pour que je ne me noie pas, j’oriente ma pensée vers un projet que nous caressons pour l’automne.

En attendant cet autre ancrage, cette escale qui me ramènera à une étape que j’aimerai, je regarde les couleurs qui se transforment chaque jour sur ma peau.
Vendredi, j’en aurai d’autres.
Des taches de couleurs fraîches, qui exploreront les gammes de rouges et de rosés avant de glisser vers d’autres, plus sombres.
Ce sont les deux premiers jours, lorsque les aiguilles viennent de terminer leur oeuvre que les couleurs sont les plus belles.
Comme quoi, il faut souffrir pour « voir beau ».

Martine Bernier

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