Archive pour la catégorie 'Insolite'

Le manchot différent

15 mars, 2010

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Le photographe Andrew Evans travaillait en Géorgie du Sud, dans l’Antarctique lorsqu’il est tombé presque nez à nez avec un curieux personnage.
Sur cette île montagneuse abritant des glaciers vit une importante colonie de manchots royaux, des phoques et beaucoup d’oiseaux marins.
Alors qu’il photographiait les manchots, Andrew a eu son attention attirée par l’un d’eux se dandinant au milieu des autres.
Pourquoi l’a-t-il remarqué? Parce qu’il était entièrement noir.

Atteint de mélanisme, le manchot noir est très rare.
Ils seraient 250 000 à souffrir de cette particularité alors que, chez d’autres espèces, elle est courante (l’exemple le plus fréquent étant la panthère noire).
Le mélanisme provoque une proportion trop importante de pigments noirs dans les plumes de cet oiseau qui a étonné l’ornithologue et professeur de l’université de Toronto Allan Baker, lorsqu’il a vu sa photo.
Selon lui, il y aurait une chance sur un milliard pour que cette mutation s’opère.
Certains, criant à la supercherie, pensent donc que la photo en question est un faux et aurait été retouchée en studio.
Et d’autres, spécialistes de l’image, affirment qu’elle ne peut avoir été truquée.

Ceux qui prétendent l’avoir vu estiment, eux, que notre manchot, indifférent à l’intérêt qu’il suscite, semble bien s’intégrer à sa colonie.
Ni manchots ni phoques ne se montrent agressifs avec lui, et il vit sa vie sur les plages de sable noir de l’île sans paraître souffrir de sa différence.

Pas de racisme chez les manchots… pour peu que l’histoire soit véridique.

Martine Bernier

L’icône qui pleurait des larmes d’huile et la France si étrange

14 mars, 2010

De Garges-Lès-Gonesse, en France, on ne sait pas grand chose.
Et pourtant, la ville fait parler d’elle depuis quelques semaines, attirant des dizaines de personnes vers la maison de la famille Altindagoglu.
C’est là  que la propriétaire des lieux a reçu une icône orthodoxe en cadeau d’un prêtre libanais, pour son anniversaire, en 2006.
Tout se passait normalement jusqu’au 12 février 2010, une semaine avant le Carême.
Il paraît que cela a son importance.
Ce jour-là , explique Esat Altindagoglu, la Vierge de l’icône a commencé à  verser des larmes d’huile.
Son visage a suinté, présentant des petits filets gras.

Comme rien ne démarre plus vite qu’une rumeur, celle-ci a eu tôt fait de prendre de l’ampleur, attirant des grappes de curieux.
Même le Patriarche Grec Orthodoxe s’est déplacé en personne, célébrant une petite messe improvisée sur place.
On ne sait jamais…

La maîtresse de maison a entretenu voire décuplé le mystère en expliquant qu’une femme qui ne pouvait pas avoir d’enfant est venue voir l’icône et s’est retrouvée « miraculeusement » enceinte quelques jours plus tard. Si si…
Chacun croit ce qu’il veut, bien sûr…

Je ne suis pas spécialiste des icônes, mais je sais quels matériaux sont utilisés pour les réaliser.
Et, si ma mémoire est bonne, la plupart d’entre elles sont recouvertes d’une couche protectrice… d’huile de lin.
De quoi sont composées les larmes de la Vierge, déjà?
Je me demande si une analyse un peu poussée ne permettrait pas de trouver une explication tristement rationnelle au phénomène.

Mystère ou non, je n’en sais rien. En revanche, ce qui pour moi reste un mystère épais, c’est le comportement des Français. Dont je fais partie pourtant puisque j’ai la double nationnalité. En regardant le résultat des élections de ce week-end, je suis frappée par le taux d’abstention énorme. Une désillusion face à la politique, dit-on. Je peux le comprendre. Ce que je ne comprends pas, c’est que beaucoup vont sans doute tempêter ou s’estimer mécontents des résultats… sans avoir pour autant exprimé leur avis. Etrange…

Martine Bernier

Hôtesses en folie et poules salvatrices

9 mars, 2010

L’actualité réserve souvent des nouvelles étonnantes…

Celle-ci est assez sidérante, mais il semblerait que ce soit vrai.
Au début du mois, dans l’Etat de New York, une dispute entre deux hôtesses de l’air aurait obligé le commandant de bord d’un avion à annuler le vol. Les deux femmes en seraient venues aux mains, ce qui a conduit à l’évacuation de l’appareil.

L’altercation avait débuté dans l’avion en partance pour Atlanta. La dispute se serait déclarée alors que l’avion retournait vers la porte d’embarquement afin d’évacuer un passager tombé malade. L’échange entre les deux femmes a été tellement violent que le pilote a pris la décision de faire débarquer les passagers et le personnel de l’équipage, selon le témoignage d’un passager.
Le porte-parole de la compagnie aérienne a pudiquement précisé que, non, non, il n’y a pas eu d’affrontement physique, et que les hôtesses s’en sont tenues à un conflit verbal.

Cela dit, à cause de cette aimable conversation, le vol Rochester-Atlanta n’a pas eu lieu, contraignant la compagnie à orienter les passagers vers d’autres vols.
Allez savoir pourquoi, cela n’a pas plu.
Les deux femmes ont été sanctionnées pour leur comportement jugé inacceptable et démises illico de leurs fonctions.
C’est ballot.

Autre nouvelle venue de Belgique et nettement plus intelligente.
Depuis peu, la ville de Mouscron offre des poules pondeuses à chaque foyer prêt à tenter l’expérience, pour inciter à réduire le volume des déchets ménagers.
Les poules arrivent par paire, histoire de ne pas perdre le moral.
Et une formation obligatoire est dispensée aux nouveaux propriétaires, histoire de découvrir le mode d’emploi des gallinacés.
Ces derniers sont nourris avec les déchets de cuisine, allégeant d’autant le poids des sacs poubelles (de 10%, affirment les premiers utilisateurs, très satisfaits).
Quant aux testeurs, ils sont récompensés d’un oeuf chaque matin… mais ont l’interdiction de faire passer leurs poules au pot avant deux ans, ou de les céder à d’autres.
Ils doivent également accepter la visite de contrôleurs venus vérifier que les poules sont bien comme des coqs en pâte dans leurs nouveaux habitats.
Quant aux pauvres Mouscronois qui n’ont pas de jardin ou qui sont en appartement, ils peuvent recevoir une autre botte secrète en guise de lot de consolation: des vers.
Ceux-ci sont paraît-il très efficaces aussi.
Mais bon… les oeufs sont moins gros.

Martine Bernier

Stephen Wiltshire, autiste et génie

25 février, 2010

Je parlais hier de Kearon, ce petit garçon prodigieusement doué pour la peinture.

Le cas de Stephen Wiltshire est différent, mais tout aussi étonnant.
Stephan est né à Londres, en 1974, de parents Antillais.
Atteint d’autisme, diagnostiqué à l’âge de trois ans, il ne parlait pas, vivait dans un monde intérieur hermétique.

Mais le temps a révélé une remarquable facette de sa personnalité: il fait partie de cette catégorie de patients surdoués, capables de développer un talent extraordinaire.
Stephen est doué d’une mémoire photographique hors du commun, qui lui permet de reproduire, par le dessin, les villes entières
Enfant déjà, les médias s’étaient emparés de ce « sujet » hors norme », et l’ont souvent présenté, reproduisant de tête des monuments ou des quartiers.
Véritable artiste dessinant ou peignant les paysages urbains, il donne des représentations extrêmement vivantes et précises des villes après les avoir observé très brièvement.

Ce jeune homme a étudié l’art, et a été plusieurs fois honoré pour son talent, connu aujourd’hui dans le monde entier.
Lui n’a pas été surnommé le « petit Monet », comme Kearon.
Son surnom est moins poétique: « La Caméra Humaine ».
L’âge a accentué son talent.
Aujourd’hui, il est capable, après une simple balade en hélicoptère, de reproduire une ville entière dans ses moindres détails.
L’expérience a été filmée (voir vidéo ci-dessous).
Stephen s’est vu offrir un vol de 20 minutes au-dessus de New-York.
A son retour, il s’est mis à l’oeuvre, face à un support panoramique.
Au crayon, il a reproduit ce qu’il a vu. Et, une fois encore, le résultat est stupéfiant.

Les autistes surdoués sont souvent rendus célèbres.
Le cas de Daniel Tammet, génie des chiffres, a été découvert par le public lors de la sortie de son livre « Je suis né un jour bleu ».
Lui aussi est ce que l’on appelle un phénomène…

Mais parallèlement à ces dons exceptionnels, les parents d’enfants autistes vous diront qu’ils ne faut pas oublier que beaucoup d’autres vivent un enfer au quotidien.

Martine Bernier

Kieron Williamson l’enfant prodige

23 février, 2010

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- As-tu regardé la télévision, samedi soir?
- Non, j’aurais dû?
- Oui! Il y a eu un court reportage parlant d’un enfant de 7 ans qui peint aussi bien que Van Gogh…
- Pardon?

Bien entendu, il a fallu que je vérifie…
Je me suis lancée dans des recherches qui m’ont permis d’en apprendre un peu plus sur Kieron Williamson, que la presse anglaise a surnommé « L’Enfant Van Gogh » ou le ‘Mini Monet ».
Cela m’a fait froncer les sourcils, mais bon… je voulais voir.
J’ai vu.

C’est en été 2008 que le talent de ce petit garçon s’est révélé.
Lui qui n’avait jamais manifesté d’intérêt pour le dessin ou la peinture a reproduit un paysage de mer, puis des paysages portuaires
De retour de vacances, il a pris des cours de peinture, ce qui a déclenché chez lui une véritable passion.

Si réellement c’est lui qui peint des aquarelles et les toiles qui nous sont montrées, sans trucage, nous sommes en effet devant un petit génie…
Il fait preuve d’une incroyable maîtrise de la perspective, phénomène sans aucun rapport avec son âge, a acquis une technique saisissante qui lui permet de jouer avec les ombres et la lumière.
Il a aussi et surtout une façon personnelle de reproduire les paysages.
Il ne tente pas de les peindre à l’identique, mais les passent au filtre de son propre regard, ce qui est totalement inattendu chez un enfant de cet âge.
C’est ce regard, cette maturité artistique et cette façon de travailler qui provoquent la comparaison avec les plus grands maîtres de l’Impressionnisme.

Des journalistes d’abord dubitatifs affirment l’avoir vu travailler devant eux, et assurent que l’on ne peut mettre en doute son talent.

Le petit s’intéresserait déjà aux oeuvres des Grands Maîtres…
Son approche est facilitée par son père marchand d’Art, qui a très vite organisé des expositions des oeuvres de son rejeton.

Tant qu’il sera enfant, Kieron sera une mine d’or.
Ensuite, il suivra sa route.
Son statut d’enfant prodige fera de lui une star… il faudra apprendre à gérer « l’après star », plus tard…

Une chose est sûre: ce petit garçon (toujours sous réserve qu’il est bien l’auteur de ces toiles) possède un pur talent.
Et il est né à une époque où la médiatisation et le grand pouvoir d’Internet permettent une célébrité ultra rapide.

C’est sans doute ce qui me trouble le plus.
Kieron est déjà sous le feu des projecteurs.
Mais les Impressionnistes (puisque c’est de leur style que se rapproche le plus le talent de l’enfant), travaillaient dans la paix, dans la solitude.
J’imagine bien Monet lorsqu’il peignait Giverny.
S’il avait, j’imagine, des visiteurs de temps à autres pour le regarder travailler, il devait tenir à la quiétude de ces instants si personnels.
Tant qu’il sera un enfant prodige, je crains que Kieron ne soit très sollicité.
La preuve?
Même moi, je suis tellement intriguée que j’adorerais me mettre dans un coin de la cuisine de sa maman, où il peint, rien que pour le regarder créer.
En silence…

Martine Bernier

Le phoque et le pêcheur

21 février, 2010

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Il a dû être surpris, Matt Spark, 33 ans…
Ce jeune homme de Dorset, en Grande-Bretagne, pêchait paisiblement au bord d’une rivière lorsqu’il est tombé nez à nez avec… un phoque.
A plus de 16 kilomètres de la mer, cela étonne…
Qu’a-t-il fait?
Il a claqué des doigts, et l’animal s’est approché, est sorti de l’eau et a battu des nageoires.
Fallait-il qu’il ait faim…
Bien entendu, les spécialistes se sont penchés sur son cas.
Des phoques dans la Manche, c’est courant.
Et en rivière… je ne le pensais pas, mais cela commence à se voir également.
Le poisson et les invertébrés se font rares en mer, ce qui incite les phoques à élargir leur territoire de pêche en remontant les rivières.

Un phoque peut survivre plusieurs semaines en eau douce. Celui-ci ne craint donc rien dans l’immédiat.
Quand au pêcheur, à priori, il ne craint rien non plus.
Notez qu’il ne faut jurer de rien.
Comme dit l’un des membres de mon Triangle d’Or, il y en a qui ont croisé des pingouins et dont la vie a volé en éclats.
Ils n’en ont pas l’air, mais ce sont de redoutables prédateurs.

Martine Bernier

Anagrammes et palindromes

6 février, 2010

La langue française est amusante. Il suffit d’en connaître les subtilités.

L’anagramme, comme chacun le sait, est un jeu de lettres connu depuis l’Antiquité, qui a vécu son apogée à la cour de François Ier. Prenez un mot, mélangez l’ordre des lettres et vous formerez un autre mot, une anagramme. Oui, une et pas un… anagramme est du genre féminin.
Signe est donc l’anagramme de singe, crèmerie de mercerie, Martine de… martien. Et pas de réflexions dans les rangs, merci.

Et puis il y a les anagrammes célèbres dont voici quelques exemples.

- François Rabelais a publié les deux premiers volumes de son Pantagruel sous l’anagramme d’Alcofribas Nasier… qui rappelait au passage qu’il avait un nez très avantageux.

- Paul Verlaine se mettait souvent en scène dans ses poèmes sous le nom de Pauvre Lélian.

- Boris Vian signait volontiers Bison Ravi ou Brisavion.

- Quant à Raymond Queneau, il optait pour Rauque Anonyme.

- On sait moins que, à une lettre près, le nom de Marguerite Yourcenar est l’anagramme de son véritable patronyme Crayencour

Et puis il y a a plus fort: le palindrome. Nous avons tous remarqué que certains mots peuvent se lire indifféremment dans un sens ou dans l’autre/ Laval, Eve, non, elle, été, radar…
Le palindrome est une phrase qui peut être lue dans les deux sens, de droite à gauche et de gauche à droite, tout en conservant le même sens. Certains sont très connus, comme « Et la Marine va, Papa, venir à Malte », « Esope reste ici et se repose » ou « Elu par cette crapule ».

Essayez, vous verrez que vous pouvez les lire à l’endroit comme à l’envers.

Le champion toute catégorie du palindrome du genre est Georges Perec qui publia en 1961 un palindrome géant de 5000 mots…

Le français est une langue magnifique…

Martine Bernier

Insolite: Hugo Boss et les nazis, une grosse cicatrice pour l’entreprise…

29 janvier, 2010

Ce matin, mon Mogwaï et moi avons été les premiers à sortir de la résidence.
Il avait neigé dans la nuit et aucune trace ne s’était imprimée sur cette couverture blanche toute fraîche.
Je regardais a marque de mes pas, accompagné d’un fouillis de petites traces de pattes d’un petit chien heureux, courant dans tous les sens.
Pomme a joué comme un enfant, se roulant dans la neige à n’en plus finir.
Par moment, je ne distinguais plus qu’un bout de queue dans les trous de neige, avant de retrouver mon spécimen s’ébrouant en jappant.
Je suis sortie avec un chiot, je suis rentrée avec une boule de neige…

Tout en marchant le long de la rivière, j’ai réfléchi à une multitude de choses.

Outre les sujets trop personnels pour être exposés ici, j’ai repensé à quelque chose que j’ai lu, en me disant que je n’avais pas envie de laisser cela en friches.
Je suis tombée sur un article, cette semaine, introduisant une série d’informations parfaitement inutiles, mais qui, placées dans une conversation, font toujours leur petit effet.
Incapable de résister, j’ai eu envie de reprendre chacune d’elles et de les décortiquer un peu pour en savoir davantage.

Vous connaissez tous les vêtements ou les parfums Hugo Boss. Peut-être même en portez-vous.
Et peut-être aussi savez-vous que, en 1997, le Washington Post a lancé une véritable bombe concernant ce créateur en révélant son passé plus que troublant.
En janvier 1924, il avait établi son atelier, modeste à l’époque, à Wurtemberg, près de Stuttgart, en Allemagne.
Employant 33 personnes, il produit alors des coupes-vent, des chemises d’homme, des vestes en cuir etc, et résiste comme il peut à la grande crise économique de l’époque.

En 1931, il adhère au NSDAP, aussi appelé « Parti Nazi ». En dehors de cette adhésion, il n’aura pas d’activité politique.
Ce qui a choqué le monde avec la révélation du Washington Post, c’est que, de 1933 à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la société Hugo Boss a participé à la confection des uniformes militaires du Troisième Reich, (notamment ceux des SS, des Jeunesses hitlériennes et de la Wehrmacht, précise Wikipedia).
Comme il fallait produire, elle a eu recours, toujours selon Wikipedia et différents journaux, « à de la main-d’œuvre de travailleurs forcés, français et polonais pour la plupart, ainsi qu’à des déportés en camps de concentration. L’entreprise de Hugo F. Boss compte 324 ouvriers en 1944. »

Après la guerre, Hugo Ferdinand Boss a été puni.
Il a été déclaré « opportuniste du Troisième Reich », a dû payer une lourde amende, pour l’époque, de 80 000 marks et a été privé de ses droits civiques.
Lorsqu’il est mort en 1948, sa société a été reprise par son gendre Eugen Holy.

Une étude sur les activités de la firme à l’époque nazie a été commandée à une historienne, Elisabeth Timm. Mais celle-ci a été contrainte d’arrêter son travail par la direction de l’entreprise, effrayée.
Plutôt mal à l’aise, et on la comprend, la société Hugo Boss a accepté de verser, en 2000, une somme de 500 000 livres sterlings au Fonds d’indemnisation des anciens travailleurs forcés, en compensation du travail effectué pendant la Seconde guerre mondiale.
Le malaise engendré au sein de l’entreprise par la révélation de son passé sera assumé plus activement à l’avenir, promet-on chez Hugo Boss.

Si la direction actuelle d’Hugo Boss est gênée par le passé, elle n’est pas la seule.
La Dresdner Bank, troisième banque allemande, a quand même mis 60 ans pour notamment reconnaître avoir financé la construction des chambres à gaz d’Auschwitz…

Martine Bernier

L’âne artiste…

11 janvier, 2010

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A quelques heures de retrouver le musée d’Orsay et de me replonger dans cette atmosphère qui m’est vitale, je repense à une anecdote que la plupart d’entre nous connaissons, et qui remet bien en place les avis d’experts en matière de peinture.

En 1910, au Salon des Indépendants, qui était déjà une exposition d’art créée en 1884, une toile a été exposée: « Coucher de soleil sur l’Adriatique ».
En consultant le catalogue, les visiteurs pouvaient découvrir qu’elle avait été peinte par JR Boronali, peintre Italien né à Gênes.
Le caractère abstrait du tableau a enthousiasmé les critiques, qui l’ont aussitôt encensé.
Tout Paris s’extasiait devant le talent de l’artiste jusqu’au jour où le journal « Le Matin » a reçu la visite de l’écrivain Roland Dorgelès.
Présentant un constat d’huissier pour confirmer ses dires, il a expliqué que l’auteur de la toile en question s’appelait en réalité « Lolo » et qu’il était… l’âne du patron du cabaret de la Butte Montmartre « Le Lapin Agile ».
Le nom de Boronali était en fait l’anagramme d’Aliboron, nom qu’avait donné Jean de La Fontaine à l’animal dans ses ouvrages.

L’écrivain et deux de ses amis peintre avaient attaché un pinceau à la queue de Lolo…
Ce qui lui a valu de devenir la star du Salon de cette année-là.
Sa toile, vendue à l’époque 400 francs (environ 1250 euros reversés par Dorgelès à l’orphelinat des Arts) existe toujours, et fait partie de la collection permanente exposée à l’espace Paul Bedu à Milly-la-Forêt.
Ajoutons que ce tableau a été également l’une des pièces remarquées de l’exposition « Le faux dans l’Art et dans l’histoire», qui eut lieu au Grand Palais en 1955.
Il a connu une deuxième heure de gloire en 1955 en étant exposé lors de l’exposition des Faux dans l’Histoire de l’Art, à Paris.

Ce canular a fait couler beaucoup d’encre, a sans doute vexé beaucoup de critiques et d’artistes, et a dû en amuser pas mal d’autres.

Mais Dorgelès n’a pas réalisé sa farce sans raison. Il en avait assez de voir exposé tout et n’importe quoi, de voir des critiques et des visiteurs s’extasier devant le travail d’artistes dénués de talent. Son but était de montrer que n’importe qui pouvait exposer au Salon pourvu qu’il place dans un cadre doré une toile recouverte de plusieurs couleurs…. qui trouvera toujours un public pour vanter ses mérites.

Cette anecdote me fait réfléchir depuis très longtemps.
En Art comme en tout, les goûts et les couleurs ne se discutent pas.
Ce qui, clairement, veut dire que, face à une toile abstraite, personne n’est à l’abri de tomber un jour amoureux d’un alliage de couleurs réalisé par un âne…

Je pose ma plume jusqu’à jeudi… A Paris m’attendent Lui, mon travail, des rencontres passionnantes sans doute, et… l’Art.

Martine Bernier

Le CD à plus de 2 milliards et la neige sur les rails des TGV

10 janvier, 2010

L’insolite me ravit… J’aime savoir que tout n’est pas parfait, contrôlé, maîtrisé, que certaines personnes ont parfois des réactions suprennantes.

Ce matin, par exemple, j’ai découvert une brève qui m’a intriguée.
Aux États–Unis, un homme, Brian Klug, qui errait sur le site d’achat en ligne Amazon, a eu la surprise de découvrir un CD-ROM vendu au prix de 2.904.980.000 dollars (plus de 2 milliards d’euros).
Piqué par la curiosité, il a tenté de l’acheter, histoire de voir ce qui allait se passer.

« Soupçonnant une erreur », nous dit-on (ah bon?) il n’a cependant pas hésité à entrer son numéro de carte bancaire.

Le temps pour les machines de vérifier la validité de son compte, et ce brave M. Klug a reçu un courriel lui apprenant que sa commande ne pourrait être effectuée, faute de fonds suffisants.
Il a eu chaud…

Moins amusante est la nouvelle annonçant depuis hier que certains TGV en route pour Paris peuvent avoir jusqu’à deux heures de retard en raison de la neige et de la glace.
Hum. Ils n’ont pas précisé si c’était le cas pour ceux arrivant depuis la Suisse, mais, allez savoir pourquoi, j’ai comme un doute.
Personnellement, avoir du retard ne me fait ni chaud ni froid puisque j’arriverai dans la nuit, ce qui ne gênera pas mes rendez-vous.
Mais je pense à Lui.
Je me demande si, après avoir fait, lui aussi, une longue route et vécu une journée que j’imagine chargée, il aura le courage de m’attendre.
Qui vivra verra!

Martine Bernier

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