Archive pour la catégorie 'Insolite'

Brigitte Bardot…

25 avril, 2009

J’ai appris que, tout dernièrement, Brigitte Bardot a sauvé la vie d’un taureau en le rachetant à l’abattoir de St Etienne dont il s’était évadé. Il s’agit pour la star de lui offrir une retraite paisible, sans risque de finir dans nos assiettes.

On dit et on pense tout et n’importe quoi de Brigitte Bardot. Il y a deux ou trois ans, je l’ai interviewée par téléphone, à propos d’un sujet extrêmement chaud, à l’époque. Il s’agissait de cette pratique barbare qui consistait à utiliser des chiots vivants comme appâts pour la chasse aux requins, à la Réunion. La fondation Brigitte Bardot était partie en croisade, elle en tête. Une pétition avait été lancée par ses soins. Ayant eu entre les mains des photos montrant ces chiens torturés, j’avais proposé à mon rédacteur en chef de consacrer un article au sujet, histoire de sensibiliser l’opinion publique suisse.

Il avait accepté sous réserve que j’arrive à obtenir une interview de l’ex actrice. J’ai donc pris contact et elle a accepté.

Une personne de son secrétariat a organisé l’entrevue téléphonique. Je devais l’appeler à un moment bien précis. Un peu avant de le faire, je l’avoue, j’ai été troublée. J’avais lu sa biographie, j’étais au courant de la volée de bois vert qu’elle avait reçu suite à ses confessions sur sa façon de vivre sa maternité. Je connaissais son parcours, je savais les polémiques qu’elle suscitait en raison de ses sympathies politiques et des prises de position extrêmes qu’il lui arrivait de prendre. Bref, tout en ayant l’impression d’aborder un mythe, je savais également qu’elle était bien loin de l’image lisse et guimauve de ses débuts.

J’ai appelé. Sa voix ressemblait à ce qu’elle a toujours été. Avec ce phrasé particulier. Je l’ai remerciée d’avoir accepté de me parler, et j’ai tout de suite abordé le vif du sujet. Nous étions sur la même longueur d’ondes. Impossible, pour toute personne aimant un peu les animaux, d’accepter d’en voir traiter avec une telle cruauté. Notre conversation a été assez longue. Nous avons débordé du sujet, et nous avons parlé d’elle, de son combat, de ses découragements, parfois. L’interview a tourné en conversation. Elle m’a interrogée, elle aussi. Au bout de dix minutes, elle m’appelait par mon prénom, m’expliquait qu’elle souffrait énormément de la hanche, que vieillir est une chose horripilante… Elle m’a proposée de venir la rencontrer à Genève, peu après, alors qu’elle allait soutenir Weber dans un de ses combats.

Quand j’ai raccroché, j’avais mon opinion sur cette femme hors norme. Une opinion qui n’a pas changée depuis. Bien sûr, je ne l’ai rencontrée que sur certains sujets, et nous n’avons parlé à aucun moment de points polémiques. Mais j’ai eu au bout du fil une femme  courageuse, exaspérée de voir le peu de respect que certains êtres humains peuvent avoir pour les animaux. Elle était dégoûtée, indignée. Au cours de ses différents combats en faveur de la cause animale, elle en a vu et entendu de toutes les couleurs. Elle a dû s’endurcir, apprendre à riposter, à se défendre, à tenir bon.

On peut ne pas être d’accord avec elle. De mon côté, en ce qui concerne l’énorme travail qu’elle a accompli pour améliorer le sort des animaux, je lui voue un profond respect. Elle a du cran, de la ténacité, et ne craint pas de monter au front. Elle aurait pu poursuivre sa carrière artistique, continuer à être cette femme qui a fait fantasmer des génération. Elle a choisi une autre voie. Difficile d’être plus passionnée qu’elle… Une passionnée efficace.

Je connais au moins un taureau qui partage mon avis.

 

Martine Bernier

La mort évolue et le monde est bon

19 avril, 2009

Lu dans les actualités du jour: un nouveau service est proposé aux habitants de Scunthorpe, en Angleterre. Ceux ne pouvant pas se rendre à un enterrement peuvent désormais regarder le service religieux sur internet.

Bien entendu, le service est payant. Il permet de voir les enterrements de ses proches par le biais d’une webcam et a été lancé par le crématorium Woodlands de Scunthorpe. Un mot de passe unique est donné aux familles et amis de la personne décédée afin qu’ils puissent assister de n’importe où dans le monde à la cérémonie religieuse.

Vous pensiez que cela susciterait une certaine gêne du côté des autorités éclésiastiques? Même pas. Le conseil du comté ainsi que les révérends locaux ont bien accueilli le système mis en place par la société Wesley Music. L’année dernière, le crématorium de Southampton avait lancé une opération similaire sur internet où il fallait payer 85 euros pour pouvoir voir l’enterrement d’un proche. Mais les critiques avaient crié au scandale, décrivant le service payant comme « macabre ».

Quand j’y pense,  c’est nettement plus cher qu’une place de cinéma  ou même de théâtre. Mais le spectacle semble plaire puisque ce système existe déjà en Australie et au Canada.

Dommage que les organisateurs ne puissent pas s’offrir les services d’un Léon Zitrone d’occasion, ce serait complet. Les invités lointains pourraient ainsi ne manquer aucune miette de la cérémonie, tout en mangeant un sandwich ou en passant l’aspirateur sans perdre de leur précieux temps. Mettez-vous à leur place: il y a des longueurs dans les enterrements. On peut zapper sans trop risquer de manquer un passage important.

La nouvelle rejoint celle, tout aussi bizarre, relatant l’activité de Val Thompson, cette « artiste » un peu particulière qui compose des tableaux avec les cendres des personnes décédées. Bien aussi cela, tiens…

Oui, le monde est parfois très bizarre. Notez qu’il y a heureusement des nouvelles très réconfortantes. Nous apprenons ainsi aujourd’hui que la maman de la petite Elise a expliqué pourquoi son ex-mari avait été copieusement « passé à tabac » lorsqu’elle a tenté de récupérer son enfant. Vous pensiez quelle avait engagé des hommes de main? Vous n’y êtes pas du tout. Il s’agissait simplement de gens « qui passaient par là », et qui ont décidé de venir la protéger.

Ca, c’est gentil. Vu l’état du visage du papa d’Elise, ils y ont été de bon coeur.

C’est émouvant de rencontrer des promeneurs aussi serviables.

Les braves gens, va…

Martine Bernier

Les frères siamois, suite

16 avril, 2009

Suite à l’article écrit sur les frères siamois, un commentaire a été fait, avec une question posée: comment ce genre de jumeaux peuvent-t-ils survivre?

Renseignements pris, chaque cas est un cas particulier, et aucune estimation ne peut être pré-établie. Tout dépend des organes partagés. Si les reins ou le tube digestif, par exemple, sont partagés, il peut être impossible d’envisager une opération de séparation. La durée de vie dépendra de la gravité des  cas. Certains ont une vie malheureusement très courte, d’autres, comme les frères dont nous avons parlé peuvent vivre beaucoup plus longtemps…

Jésus en lego

13 avril, 2009

On le sait: il est de plus en plus difficile de remplir les églises. Le prêtre  de Onsta Gryta, en Suède, a fait le plein de la sienne en innovant. Il a profité de dévoiler officiellement une statue du Christ en lego, de 1,80 mètre pour remplir les 400 places de sa Maison de Dieu.

Il a fallu 40 volontaires, nous dit-on, 18 mois de travail, et 30000 briques de lego pour arriver au bout de l’oeuvre, copie de celle d’un sculpteur danois exposée à Coprenhague.

Les paroissiens ont été sollicités pour offrir des briques de couleurs pour remplir l’intérieur de la statue, qui représente Jésus avançant les bras ouverts.

Il y a longtemps, quand je fréquentais encore les églises pour faire plaisir à ma cheftaine scoute, nous récoltions de l’argent pour les Missions. Le monde change!

Si vous en doutiez encore, une autre brève, dans l’actualité, achevera de vous en convaincre. Elle raconte qu’au Japon, un gangster notoire de 66 ans, chef de gang réputé violent, qui a fait carrière jusqu’ici dans la prostitution, a décidé de se reconvertir. Il a entamé une formation pour devenir prêtre. Je savais que l’Eglise manquait d’effectifs, mais pas à ce point.

Notez qu’il a choisi une voie sûre: il y a des débouchés…

Et puis… si l’église de ce curé insolite est déserte, sans doute trouvera-t-il des arguments massues pour y ramener les fidèles. Et peut-être pas en organisant des après-midi lego…

 

M.B.

Les moutons lumineux

30 mars, 2009

Ce matin, dans l’actualité, j’avais le choix entre un massacre dans une maison de retraite, aux Etats-Unis, et la dernière lubie de bergers anglais. Sachant que la première nouvelle n’allait pas contribuer à remonter le moral de la planète, et que tous les médias du monde allaient s’emparer goulûment de l’annonce de ce nouveau drame meurtrier, j’ai préféré les moutons.

 Donc, un groupe de bergers a transformé un troupeau en tableau vivant en équipant chaque animal d’ampoules électriques, lumineuses dans la nuit. Cela donne l’image d’un mouton géant et mobile, puis une reproduction de la Joconde.

Intriguée, j’ai eu envie de voir l’expérience, et j’ai visité le lien ci-dessous. Première constatation, ce ne sont pas les bergers qu’il faut féliciter pour leur « talent », mais leurs chiens. En effet, sans le travail des border collie, ces fabuleux chiens de troupeaux réputés pour figurer parmi les animaux les plus intelligents qui soient, ils ne seraient jamais arrivés à rien.

Deuxième constatation: les moutons n’aiment pas se transformer en modèles malgré eux si j’en crois leur comportement affolé. Vous allez me dire « c’est normal, ils ont toujours l’air affolés lorsqu’ils sont contraints de se déplacer. » C’est vrai. Il n’empêche que j’ai rarement vu l’égérie d’un peintre prendre la pose avec aussi peu d’enthousiasme.

Troisième constatation: j’espère que, lorsque les caprins ont enfin pu regagner leur bergerie dans la nuit, on a pensé à éteindre la lumière qu’ils avaient sur le dos. Si en plus les moutons devaient devenir insomniaques à cause de la fibre artistique des hommes… où allons nous! Il n’y a décidément pas moyen d’avoir la paix en ce monde. Même les brebis ne sont pas à l’abri… qui l’eut cru!

 

Martine Bernier

 

 

http://www.zigonet.com/mouton/des-moutons-lumineux-jouent-a-pong-et-se-prennent-pour-la-joconde_art4642.html

Actualités insolites: les vampires à l’école, le couple qui riait trop fort et la ruée sur N. Sarkozy

28 mars, 2009

J’ai le goût des activités insolites.
C’est ainsi: elles m’amusent.

Dernièrement, deux d’entre elles ont attiré mon attention.

A Lincoln, en Angleterre, un couple amateur de pièces drôles s’est rendu au théâtre pour assister à une comédie qui se disait « tellement drôle qu’elle vous fera évacuer ». Et s’est fait mettre à la porte à cause de ses rires.
Comme prévu, Sharon Whitelaw et son compagnon Tony Priestley ont hurlé de rire.
A tel point qu’à l’entracte, ils ont été priés de quitter le théâtre Drill Hall, nous dit la brève qui circule sur Internet, et ce suite à plusieurs plaintes d’autres spectateurs excédés par leurs rires trop bruyants.
De deux choses l’une, soit le couple a voulu faire l’andouille et a parfaitement réussi, soit les producteurs de la pièce, qui disent dans leur slogan publicitaire que « vous rirez tellement que vous devrez quitter la salle », ont le goût du réalisme.

Plus malsain, à Boston (USA), la directrice d’une prestigieuse école secondaire a dû intervenir pour faire taire une rumeur faisant état de la présence de vampires sur le campus.
Elle a envoyé une notice aux élèves et à leurs parents indiquant que, non non, ce n’est pas vrai.
La rumeur a été à ce point envahissante que les cours en ont été perturbés et que la police a dû intervenir pour ramener le calme et la sérénité.
Il est clair qu’aborder sa leçon de math en étant assis dans la même classe que Dracula, cela peut déconcentrer…

Ah tiens, je terminerai par une nouvelle qui ne m’amuse pas.
Les médias du Net (et d’ailleurs, sans doute…) annonce que, désormais, Nicolas Sarkozy est devenu « l’homme dont on se moque », comme l’était Bush.
Et de donner mille raisons de le tourner en dérision.
Je ne suis pas pro Sarkozyste. Il commet des erreurs, apporte de solutions plus ou moins bonnes, adopte un comportement souvent déplacé, et jongle avec une situation extrêmement compliquée.
Une chose est sûre: je ne voudrais pas être à sa place.
Surtout pour faire face à tous ceux qui le critiquent sans apporter de solutions réellement applicables et constructives.

Je suis bien placée pour savoir que les nouvelles croustillantes font vendre le papier.
Bien placée aussi pour savoir qu’il est facile de hurler avec les loups et de prendre des boucs émissaires sur lesquels une partie du public aime que l’on s’acharne.
Mais mince… Les choses vont trop loin…
Que l’on ne soit pas d’accord avec la politique d’un gouvernement et d’un président, c’est légitime.
Qu’on le clame haut et fort, c’est légitime aussi.
Que l’on dénonce les dérives d’un personnage public reste toujours légitime.
Mais que l’on s’acharne sur un homme à ce point, pour moi, c’est inacceptable.
Et pas seulement pour l’homme en question.
Simplement, si nous n’apprenons pas à nos enfants la retenue et la base du respect, y compris et surtout dans les médias, comment pouvons-nous nous étonner de voir certains jeunes dépasser toutes les limites en agressant les autres?

Martine Bernier

Le tourisme dans l’Espace

23 mars, 2009

D’un côté, les Etats-Unis prévoient d’envoyer par-delà les nuages leurs premiers « voyageurs de l’espace » dans deux ans.
De l’autre, les premiers touristes galactiques européens pourront accomplir le voyage en 2012.

Que devront faire les nantis désireux d’aller admirer un clair de Terre?
Ils devront s’adresser à l’une des cinq agences de voyage partenaires de Virgin Galactic, firme de tourisme spatial.
Puis ils débourseront 200 000 dollars pour pouvoir s’élever à 110 kilomètres d’altitude pendant environ une heure et demie.
D’autres agences, dont une filiale japonaise, proposent un voyage de 6 jours et 4 nuits en apesanteur, à 100 km d’altitude.
Le prix du billet n’est pas précisé. Dommage, ça fait un joli petit Noël.

Et comme, lorsqu’il s’agit de réaliser de juteuses affaires, l’imagination de certains est débordante, la société Celesis s’est, elle, spécialisée dans les funérailles spatiales.
Les cendres de 150 défunts ont déjà été déversées dans l’univers.

Alors que, sur notre bonne vieille Terre, les discours sont de plus en plus alarmants, nous pressant de lutter contre la pollution qui abîme notre planète, alors que l’on nous conseille de préférer le train à l’avion, de laisser les voitures au garage dès que possible, d’autres humains développent donc une manière de dépenser un argent fou et une énergie colossale uniquement pour qu’une poignée de riches capricieux puissent s’offrir des sensations fortes.

Je n’ose même pas penser au discours de ceux qui en reviennent.
Jusqu’ici, nous avions droit à ceux qui ont « fait » l’Australie, la Thaïlande, l’Egypte etc… et qui le racontent à qui veut l’entendre sans réaliser que, dans leur public choisi, certains ne pourront peut-être jamais dépasser les frontières de leur région, faute de moyens.
Maintenant, il faudra donc endurer les récits des richissimes voyageurs de l’Espace.

J’avais rencontré et écouté Claude Nicollier, merveilleux astronaute suisse, qui a navigué dans l’espace dans le cadre, lui, de son travail,
Cet homme modeste, érudit et passionnant, avait un discours à la fois scientifique et humain.
Son aventure, il en parlait avec des mots qui la rendaient exceptionnelle.
Elle avait un sens, était utilisée pour la recherche, l’avancement de la sciences.

Ces touristes, eux, qu’apporteront-ils, si ce n’est une pollution indécente et un gaspillage d’argent destiné uniquement à leur permettre de voir la Terre depuis en haut?

Outre le côté indécent de la chose, je crois profondément que certains domaines doivent restés inaccessibles.
Claude Nicollier et ses collègues ont étudié, travaillé des années pour se préparer à la conquête spatiale.
Ce sont tous des gens bardés de diplômes, pointus dans leurs domaines.
Ces « touristes » nouveau genre, eux, se contentent d’être riches et d’en profiter.
Ceux qui sont déjà partis (parce que cela se fait déjà depuis 2002!) expliquent qu’ils ont voulu réaliser un rêve.
Un rêve…
Certains n’ont d’autres rêves que de pouvoir manger tous les jours et d’avoir un toit pour la nuit.

Alors le rêve d’aller dans l’espace… oui, à mes yeux, c’est une obscénité.

Ah tiens, j’oubliais.
Comme les vols vont se multiplier, mathématiquement parlant, les accidents augmenteront eux-aussi.
Ce qui sera du pain béni pour les journaux télévisés et autres, qui détailleront longuement ce type de « catastrophes ».
Pardon d’avance: à la première navette touristique qui ne reviendra pas, je n’aurai pas le coeur brisé.
Même si les explosions de Challenger ou de Columbia m’avaient peinée, elles…
Parce que, encore une fois, celles et ceux qui étaient à bord ne s’y trouvaient pas par caprice.

Martine Bernier

Crocodile opéré, jumeaux protégés par leur ADN et 27 ans de prison pour rien…

20 mars, 2009

Dans le genre insolite, on ne fait guère mieux…
Ce matin, en écoutant les nouvelles, entre grèves et grogne nationale viennent se loger trois news qui m’interpellent.

Dans le désordre:

- En Allemagne, un homme a été arrêté, soupçonné d’un cambriolage spectaculaire de bijoux dans un grand magasin. Mais, au moment de vérifier son ADN, coup de théâtre, celui-ci correspond à deux hommes. Le suspect a en effet un frère jumeau. Et comme il est impossible aux enquêteurs de déterminer lequel des deux frères était sur place au moment des faits…. ils ont été obligés de les relâcher tous les deux. L’un des deux a clairement pris part au vol, mais impossible de préciser lequel…

- Autre pays, autre histoire d’ADN. En Angleterre, Sean Hodgson, 57 ans, a été relâché après avoir purgé 27 ans de prison pour le crime d’une jeune femme dont il a été innocenté après analyse ADN… 27 ans de prison pour rien…

- Des chirurgiens ont opéré un crocodile, en Floride. La pauvre petite bêbête s’était fait écraser par une voiture. La « gueule » écrabouillée (oui, on dit « gueule » pour un croco, ce n’est pas un gros mot!)… c’est ballot, pour un crocodile. plus moyen de croquer quoi ou qui que ce soit.
Donc, ses anges gardiens l’ont réparé à grands renforts de fixations métalliques qui lui donnent un vague air de ressemblance avec un Robocop sur pattes.

Moralité… Si l’on prenait autant de soin à vérifier la culpabilité des hommes que l’on en met à soigner les crocodiles, les prisons seraient peut-être un chouillat moins peuplées…

Martine Bernier

L’amitié sur le net

17 mars, 2009

On entend souvent pis que pendre d’Internet et des mauvaises rencontres que l’on risque d’y faire.
Pour avoir travaillé longtemps sur un sujet concernant la sécurité des enfants et des adolescents sur la Toile, je ne minimise pas le danger..

Simplement, Internet réserve aussi parfois de belles surprises.
C’est lui qui m’a fait connaître l’homme que j’aime.

C’est lui qui me permet de rester en contact quotidien avec ceux que j’ai laissés en Suisse.

C’est aussi lui qui a fait se poser sur ma vie un papillon rare.
Depuis peu s’entrouvre pour moi le chemin d’une nouvelle amitié.
Elle s’appelle Doris, a mon âge, et vit quelque part en Suisse alémanique.
C’est Facebook et un attachement commun aux chats qui nous a rapprochées.
Je l’ai entraînée sur les traces de ce fameux Bec-en-Sabot, oiseau mythique que j’aime tant.
Elle m’a appris la Corse où elle se sent chez elle…

Doucement, sur la pointe des pieds, je découvre peu à peu une femme pétrie de délicatesse, d’intelligence et de sensibilité.
Nous savons peu de choses l’une de l’autre, mais nous avons l’impression de nous connaître depuis toujours.
Nous nous racontons au fil des jours.
Moi à travers écriplume, elle dans les messages qu’elle m’adresse, et qu’elle a la gentillesse d’écrire en français alors qu’il ne s’agit pas de sa langue maternelle.
Doris est un cadeau…
Je guette ses messages, je me réjouis de la lire.
Une amitié de femme, très belle que j’espère voir s’épanouir…

Hier, suite à l’article écrit sur les frères siamois, elle m’a adressé un petit mot, me parlant de Macha et Dacha, deux soeurs, siamoises, elles aussi.
Elle m’a recopié un extrait d’un article qui leur a été consacré:

« Macha et Dacha Krivoshliapova ont cinquante ans. Elles n’ont jamais vécu l’une sans l’autre. Elles n’ont connu que les murs sombres des hôpitaux soviétiques, les cloisons de « chambres cellules » d’internats pour handicapés ou cette petite chambre d’un hospice pour personnes âgées au sud de Moscou où elles survivent aujourd’hui tant bien que mal.
C’est dans cette « Maison des Seniors n° 6″, anciennement dévolue aux vieux cadres de l’Armée rouge, que nous avons retrouvé Macha et Dacha, en septembre 2000, et que nous leur avons proposé de faire ce film, en évoquant la possibilité d’un voyage en France, pays auquel, comme beaucoup de Russes, elles ont souvent rêvé. »

Etre siamoises en Russie…

Martine Bernier

Les siamois

16 mars, 2009

Dans l’actualité, on reparle de Ronnie et Donnie Galyon, les jumeaux siamois les plus âgés du monde.
Ces deux frères sont nés attachés par le sternum et l’aine, en 1951.
Leurs chances de survie ne dépassaient pourtant pas une nuit, avait prédit les médecins. Et pourtant…
A bientôt 58 ans, ils sont aujourd’hui les frères siamois les plus âgés du monde
Ronnie et Donnie ne savent ni lire ni écrire.
Comment ont-il gagné leur vie jusqu’ici?
De l’une des manières les plus tristes qui soient…
Leur père les a présentés dans des foires durant leur enfance, et ils ont continué à le faire.
De temps en temps, ils passent à la télévision, refusant d’être opérés pour être séparés.
Vous pouvez chercher partout sur le Net, vous n’apprendrez rien de plus sur eux, si ce n’est que les médecins les préparent à une mort prochaine en raison de leur arthrite et d’une scoliose aggravée par leur surpoids.

Devant ce genre de sujet, je ressens toujours un très grand malaise.
Ces hommes et ces femmes qui ont eu la terrible malchance de naître différents, très handicapés, ou dans des circonstances extraordinaires, comment vivent-ils le fait d’être considérés comme des phénomènes?
J’ai lu notamment les biographies des soeurs Dionne, ces quintuplées qui furent longtemps « la seconde attraction touristique du Canada après les chutes du Niagara ».
Lu également celle de la famille Ovitz, une famille juive dont le père, Shimshon, était « lilliputien », et qui a eu dix enfants, dont sept de petite taille.

Tous ont essayé de vivre en développant leur personnalité, leurs talents. Les enfants Ovitz étaient ainsi tous acteurs, musiciens et chanteurs.
Mais tous ou presque ont eu à souffrir de la manipulation de ceux qui en avaient la charge et qui, pour profiter de leurs particularités, les ont exhibés aux yeux des foules, pour de mauvaises raisons.

Déjà enfant, lorsque je lisais qu’il existait autrefois des lieux où l’on montrait la « femme tronc », la « femme à barbe » ou « le bébé à deux têtes », j’avais honte.
Je n’arrive pas à accepter cette curiosité malsaine qui pousse trop de gens à contempler sans pudeur et sans respect ce qui les intrigue.
Sans tenir compte du fait que ce sont des êtres humains comme eux qu’ils contemplent de cette façon…

Mais eux, que l’on regarde comme s’ils étaient monstrueux, comment le vivent-il? Comment trouvent-ils la force d’être observés, jetés en pâture?
Comment supportent-ils à la fois leurs différences, la lourdeur de leurs problèmes de santé et cette impression continuelle d’être des mutants?
Comment fait-on pour être humilié de manière inconsciente constamment?

Les frères siamois n’ont visiblement pas eu accès à la culture la plus basique.
Depuis le temps qu’ils s’entendent dire qu’ils sont en sursis, comment le vivent-ils?
Comment ont-ils fait pour se supporter 24 heures sur 24, privés de la liberté la plus élémentaire: la solitude…

Sous l’article qui passe en ce moment sur Internet se trouve un lien sur lequel sont présentées des photos d’eux, depuis leur enfance jusqu’à aujourd’hui.
Je ne dois pas être mieux que la plupart d’entre nous, puisque j’ai cliqué…

M.B.

http://www.zigonet.com/jumeaux/a-57-ans-il-sont-les-jumeaux-siamois-les-plus-vieux-du-monde_art4465.html

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