Archive pour la catégorie 'Insolite'

Une carte sans tarif dans un restaurant de Guérande

1 mars, 2009

Ce matin, j’ai lu que, pour attirer dans son établissement les clients rendus frileux par la crise, une restaurateur de la presqu’île de Guérande (Loire-Atlantique) va proposer durant le moins de mars une « carte sans tarifs », permettant au client de négocier, voire de fixer le prix du repas.

Il y a quelques semaines, j’avais entendu que la même initiative existait déjà dans un restaurant, en Angleterre. Le propriétaire s’estimait satisfait: les clients jouaient le jeu avec honnêteté. Et les tarifs consentis par ceux qui n’étaient pas très généreux étaient compensés par d’autres, qui eux, l’étaient davantage.
Le patron affirme que si les clients laissent des rémunérations dérisoires, il demandera des explications, mais ne s’y opposera pas, misant sur la bonne foi, l’honnêteté et la perspicacité des gens.

Cette méthode, durant tout le temps de l’opération, sera appliquée tous les jours, à tous les repas de la carte.

Je trouve cela plutôt courageux. Et je serais curieuse de voir quel sera le bilan que tirera le patron lorsque l’expérience sera terminée.

MB.

« La Cabane à Jules est installée dans un ancien grenier à sel. http://www.lacabaneajules.com/

La drôle d’histoire de George, tortue des Galapagos

25 février, 2009

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Impossible de garder pour moi cet épisode arrivé ce matin.

Je travaillais sur un article ardu lorsque le téléphone a sonné.
A l’autre bout du fil, un monsieur que je ne connaissais pas, très excité de me dire que « j’ai un sujet d’article pour vous!!! ».
Un peu ennuyée d’être dérangée, je sonne le rassemblement de mes vieux restes de bonne éducation pour prendre un air intéressé et lui demander de quoi il s’agit.
Très enthousiaste, le monsieur me tient un discours un peu incohérent dans lequel il est question d’une émission qu’il vient de regarder à la télévision, de George, d’une tortue aux Galapagos apparemment stérile, et d’une dame de petite vertu engagée pour le stimuler sexuellement.
Dix minutes après, je raccroche, complètement perplexe, et je me ré-atèle à ce qui ne sera jamais un chef-d’oeuvre.

Seulement voilà… incorrigible, il a fallu que j’aille vérifier si le monsieur disait vrai ou s’était moqué de moi.
Et j’ai découvert ceci…

En 1971, sur l’île de Pinta, un chercheur d’escargots butte sur ce qui se révélera être la carapace d’une tortue géante dont on croyait la race éteinte.
Il venait de trouver George.
Ravis, les scientifiques décident alors de ramener le spécimen (la tortue, pas le chercheur d’escargots!) à la station de recherches Charles Darwin, à Puerto Ayora (Santa Cruz), avec un voeu pieux: faire en sorte que George se reproduise pour préserver la précieuse race.
Car, entre temps, ils ont retrouvé l’une de ses cousines, tests ADN à l’appui. Chic.
Seulement voilà… L’affriolante cousine, tout comme les autres créatures de rêve compatibles présentées au beau mâle ne lui ont pas fait plus d’effet qu’un mollusque.

Horreur et damnation! George n’est absolument pas attiré par la bagatelle!
Sa réputation en prend illico un sérieux coup, certains allant jusqu’à le suspecter d’être homosexuel.
Ce qui, avouons-le, est gênant lorsque pèse sur vos épaules la survie de votre race…

A partir de ce moment, la version de mon interlocuteur au téléphone et celle que j’ai trouvée de mon côté diffèrent.
La sienne: il aurait été fait appel à une spécialiste de la chose pour stimuler le vieux solitaire, dans le but de recueillir son sperme. Et cela aurait marché! Le monsieur me décrit une dame ayant le physique attrayant d’une jeune Brésilienne.

Autre version, trouvée sur le Net: Le Musée Cantonal de zoologie de Lausanne explique ceci: « Une spécialiste allemande de la conservation des tortues a pu montrer aux responsables de la station de recherches en 1993 comment vérifier la santé sexuelle des tortues. Suite à cela, une jeune suissesse, étudiante à l’Université de Lausanne, Sveva Grigioni a passé plusieurs mois à stimuler Georges le solitaire. Malheureusement la fin de son visa mit un terme à cette démarche qui semblait montrer quelques résultats. Donc pour l’instant, soyons patient, Georges le solitaire a encore du temps et cette sous-espèce n’est pas encore rayée de la planète. » (2004)

La suite sauve l’honneur du digne mâle, mais pas encore sa race: au mois d’août 2008, alors âgé de plus de 90 ans, George a connu l’extase pour la première fois de sa longue vie.
Hé oui, comme quoi tout arrive: après près d’un siècle d’abstinence, il a eu un coup de coeur pour deux irrésistibles tortues qu’il a daigné honorer.
Sont nés de cette délicate union des oeufs dont 80% étaient malheureusement stériles.
L’histoire ne dit pas si les 20% restants ont donné un résultat.
Mais Lonesone George continue d’attirer les touristes et d’émouvoir les scientifiques.
Normal: fort de ses 90 kg, il est un véritable symbole.
Ultime survivant d’une variété décimée par la chasse, victime de la destruction de son habitat par les espèces introduites, George représente à lui tout seul la condamnation à mort de la biodiversité.

Martine Bernier

Poules en pull

18 février, 2009

En lisant l’info, j’ai cru à un canular. Mais non…

En Angleterre, dans le Norfolk, une femme de 29 ans dirige un centre de secours aux poules.
Son but: sauver les poules en batterie et leur trouver un nouveau toit.
Elle en a déjà sauvé 5750.
Mais elle est confrontée à un problème majeur: élevés dans de telles conditions, beaucoup de volatiles perdent leurs plumes.
La dame a donc trouvé une solution.
En décembre, elle a été demander à des volontaires de sa communauté de tricoter des pulls pour ses poules.
En deux mois, elle a récolté 1500 pulls multicolores, à rayures, avec motifs etc.

Voilà, voilà.

J’aime les gens qui se battent pour la cause animale.
Mais là, allez savoir pourquoi, j’ai comme un peu honte.

M.B.

http://www.zigonet.com/poule/des-poules-sans-plumes-mais-avec-des-pulls_art4162.html

Fromage, oui, mais râpé!

18 février, 2009

J’aime beaucoup découvrir les résultats des chercheurs à travers le monde.
Certaines de leurs études sont passionnantes, d’autres… insolites ou carrément loufoques.
Ainsi, une agence anglaise spécialiste des questions alimentaires a lancé une campagne de sensibilisation contre les aliments gras.

Nous en convenons tous: c’est une bonne initiative, surtout en Grande-Bretagne où la population consomme davantage de produits de ce type qu’ailleurs.
Là où les conclusions deviennent un peu bizarres, c’est lorsqu’elles nous apprennent que, selon l’agence, le fromage serait meilleur pour la santé s’il était consommé râpé plutôt qu’en bloc ou en tranches.
Il semblerait en effet que nous aurions tendance à manger moins de fromage lorsque celui-ci se présente sous cette forme.
Donc, la conclusion étant que le fromage râpé réduit le risque de maladies cardiaques, une grande campagne de sensibilisation contre les aliments gras a été lancée, incluant cette donnée.
Dans un bel élan, affiches et télévision informent le public.
La campagne vise particulièrement, paraît-il, les personnes minces, qui seraient moins sensibles à la question.

Je ne devrais sûrement pas, mais la nouvelle m’a amusée.
J’imagine fort bien la réaction d’un épicurien, comme Jean-Pierre Coffe, par exemple, découvrant, sous la cloche à fromage clôturant son repas, les gruyère, comté ou autre beaufort présentés sous forme de misérables petits tas de copeaux…

Ne serait-il pas plus simple de dire à la population de modérer sa consommation plutôt que de massacrer un produit?
Je sais: ça a déjà été expliqué et les conseils ont été suivis avec les résultats que nous connaissons.
Mais je doute de voir le conseil du râpage respecté avec plus d’enthousiasme…

La fin du singe Travis

18 février, 2009

Travis était un singe savant de 15 ans.
Un chimpanzé apparu dans des publicités de Coca-Cola et de la chaîne de vêtements Old Navy.
Sans doute l’avez-vous vu une fois au l’autre?
Civilisé, il savait, dit-on, surfer sur Internet, aimait les matchs de base-ball, buvait du vin, mangeait des steaks et se brossait les dents après le repas.
Seulement voilà.
Travis était atteint par la maladie de Lyme, le plus souvent transmise par les tiques.
Une maladie dangereuse, qui affecte le système nerveux chez les humains.
Le singe était soigné, mais cela n’a pas empêché le drame.
Lundi, il a attaqué l’amie de sa propriétaire, une femme de 55 ans, et attaqué un véhicule.
Quand un chimpanzé de 90 kg, devenu fou, vous prend pour cible, il devient beaucoup moins bien élevé.
Sa victime est à l’hôpital, dans un état critique, après avoir été mordue et malmenée, disent les infos.
Quant à Travis, après que sa maîtresse ait tenté de stopper sa fureur en le frappant à coup de couteau et de pelle, il s’est échappé pour se jeter sur la voiture de police qui arrivait sur les lieux.
Ils ont arraché le rétroviseur du véhicule, a ouvert la portière du conducteur.
Celui-ci a réagi en tirant plusieurs balles de pistolet.
Travis s’est enfui et a été retrouvé mort dans la maison.

C’est une histoire navrante.
Un accès de folie meurtrière dû sans doute à la maladie.
Tout le monde va parler de Travis.
A propos, juste en passant… sa victime, elle, s’appelle Charla.

M.B

Mark Gormley: un chanteur pas comme les autres

14 février, 2009

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Je crois qu’il n’y a pas moyen d’être aussi peu « dans le coup » que Mark Gormley.
Un physique très passe-partout, une moustache en poils de brosse, des vêtements à porter en maison de campagne, une façon d’habiter son corps très personnelle et un art de bouger quasi inexistant.
Quand on tourne un clip, ce ne sont pas franchement des atouts.
Et pourtant, on parle de ce chanteur sur Internet.
Pourquoi? Parce que, apparemment imperméable aux réactions qu’il suscite, il chante, comme il en a envie.
Et certains de ses morceaux, assortis à sa voix un peu particulière sont très plaisants.
J’aime bien… non seulement sa voix, mais aussi son drôle de personnage, même pas provocateur.
Juste « ringard », disent les présentateurs « branchés ».
Il est bien connu qu’il suffit de ne pas faire ou être comme tout le monde pour être ringard.
Sur le site qui lui est dédié, Mark chante.
Il s’exprime, il communique, il fait ce qu’il aime faire.
Et il a bien raison!
D’autant que son talent iconoclaste attire des amateurs de plus en plus nombreux.
Une chroniqueuse du « Grand Journal » de Canal+ a été jusqu’à dire de lui: « cet homme est un dieu! »
Je n’irais pas jusque là. Mais une chose est sûre, certaines de ses chansons accrochent, sa voix ne ressemble a rien de connu, et… il est bougrement sympathique de faire son petit bonhomme de chemin sans se préoccuper des autres!
J’aimerais beaucoup que le public continue à la reconnaître pour ce qu’il est à travers son site.
Qu’aucun « fin nez » du showbiz, flairant la pompe à sous, ne le « prenne en mains » pour assurer sa « carrière ».
Il risquerait de se faire relooker pour entrer dans un moule..
Ce serait la fin de Mark Gormley.

www.markgormley.com

 

Martine Bernier

Un gorille et un chat…

9 février, 2009

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Avant de partir, je ne résiste pas….
Avez-vous entendu parler, ces derniers jours, de cette amitié insolite née entre Koko, un gorille, et un chat, All Ball ?

L’histoire est peu banale.
Koko n’est pas un gorille comme les autres. Née le 4 juillet 1971 à San Francisco, cette femelle a appris à s’exprimer en langage des signes américain. Elle en connaît 1000 différents dont 500 couramment. Son éducation quasi humaine lui a permis de développer des comportements inconnus chez les gorilles.
Elle a notamment passé avec succès le test du miroir définissant la conscience de soi, et aime garder les animaux domestiques.

Elle adore les chats, et avait développé un lien particulier avec l’un d’eux, un manx bleu baptisé All Ball.
Mais celui-ci a été renversé par une voiture, déclenchant chez elle un chagrin très… humain.

Les spécialistes expliquent que, lorsque l’on demandait à Koko ce qu’elle pensait du chat décédé, elle répondait: « larmes ».
A la question: qu’est-il est arrivé à ton chat, elle répond : « Chat dort ». Par le passé, questionnée sur la mort des gorilles et leur ressenti à ce moment précis, Koko avait déjà exprimé qu’ils mourraient vieux ou d’ennuis (avec s!), et qu’ils « dormaient ».
En voyant une photo de All Ball, elle montrait les signes: pleurer, triste, renfrogné
Son chagrin était tel que d’autres chats lui ont été procurés et qu’elle en a choisi un pour lequel elle ressent à nouveau une amitié qui lui a redonné le goût de vivre.

Par delà l’histoire pure, se posent les grandes questions: les animaux ressentent-ils des émotions semblables aux nôtres?
Le débat est passionnant. J’ai eu l’occasion et la chance d’en parler longuement, dans le cadre de mon travail, avec des vétérinaires spécialistes reconnus du comportement animal.
Une chose est certaine: les animaux ressentent des sentiments complexes et possèdent une forme d’intelligence particulière.
Koko arrive à exprimer sa douleur par le langage des signes, à évaluer son intensité sur une palette de couleurs et à la situer sur une poupée de chiffon utilisée auprès des enfants pour expliquer le déroulement d’une opération.
Parce qu’elle permet de dresser un pont entre le monde animal et le nôtre, Koko est une star.
Réduire son existence et le travail qui est entrepris depuis des années avec elle à une vidéo de deux minutes sur Internet est réducteur.
Si vous voulez en savoir plus, allez jeter un coup d’oeil sur le site qui lui est consacré.
Sachez aussi que Koko n’est pas le seul gorille a pouvoir s’exprimer en utilisant un langage compréhensible des humains. Au même endroit, Michael, un gorille mâle, a suivi le même « cursus scolaire » et peut lui aussi utiliser le langage des signes. Il connaît moins de mots que sa compagne, mais, nettement plus jeune qu’elle, n’a pas fini d’apprendre…

http://www.koko.org/index.php

http://fr.truveo.com/Koko-le-Gorille-et-ces-amis-les-chats/id/4160440719

Carnac et ses secrets

4 février, 2009

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Allez savoir pourquoi, je suis, comme beaucoup, fascinée par Carnac où je retourne à la moindre occasion.
Irrésistiblement attirée sans doute par le mystère que cachent ces gigantesques alignements de mégalithes.
J’ai lu une foule de livres sur le sujet, tous essayant de percer le secret de ces pierres qui ont demandé tellement d’efforts à ceux qui les ont levées.
J’aime le lieu, son atmosphère à la fois apaisante et inquiétante.
J’aime les questions restées sans réponse, malgré tout le savoir scientifique déployé pour comprendre.
J’aime savoir que cette terre et les hommes qui l’ont peuplée gardent toujours leur part de ténèbres.

J’aime surtout le Géant du Manio, perdu dans la forêt, dressé solitaire près de son antichambre de pierres.

Le mystère de Carnac était remarquablement expliqué à l’Archéoscope, où un spectacle son et lumière racontait des siècles d’histoire.
J’y suis allé plusieurs fois, toujours aussi intéressée.

Et puis un jour, Carnac a pris une dimension nouvelle dans ma vie.
Dans nos vies.
Jusque-là, lui et moi ne nous étions jamais vus réellement.
Un jour de mars 2007, en vacances en Bretagne, je suis retournée au Pays des mégalithes.
Et c’est là que nous nous sommes vus pour la première fois, sans pouvoir nous parler.
La première rencontre, furtive et un peu loufoque, s’est déroulée dans la librairie de l’Archéoscope dont nous ignorions tous les deux qu’il avait fermé ses portes.
Le premier coup de coeur, fulgurant pour moi.
Et dont il m’a dit, il y a peu, lorsque je lui ai demandé ce qu’il avait ressenti, ce qu’il avait pensé à ce premier instant: « J’ai pensé: c’est elle… »

Carnac…
Dans quelques jours, nous y retournerons.
Et le rendez-vous manqué que nous n’avons pu tenir la première fois auprès du Géant du Manio sera honoré, à notre manière…

Cimetière d’Asnières: Le dernier refuge des animaux

2 février, 2009

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A Asnières (France) est installé le plus grand et plus ancien cimetière d’animaux d’Europe. Visite d’un lieu insolite et émouvant .

En contemplant le parvis du Cimetière des chiens d’Asnières-sur-Seine (France), les visiteurs sont surpris. Le lieu est vaste, très vaste: 9800 m2, uniquement dédiés aux sépultures des animaux. Inauguré en 1899, à une époque où il n’était pas courant d’avoir des animaux de compagnie, ce cimetière conçu à leur intention peut-il être né d’une impulsion purement sentimentale?
« Non, répond Pascal Deroche, responsable des archives à la mairie communale. Lorsque Marguerite Durand, une féministe, comédienne et journaliste très connue à l’époque, a décidé de créer un cimetière animalier avec le publiciste Georges Harmois, c’était avant tout pour des questions d’hygiène. Il n’existait alors, à Paris, aucun moyen pratique pour se débarrasser d’un animal mort. Beaucoup les jetaient dans la Seine ou dans les fossés de fortifications de la ville, ce qui provoquait des odeurs pestilentielles… »
Marguerite Durand est connue pour adorer les animaux, avoir de la suite dans les idées et être très originale, comme en témoigne la présence à ses côtés de sa lionne, baptisée « Tigre ». Sous l’impulsion de cette femme dynamique, le cimetière est créé à Asnières, sur l’Ile des Ravageurs nichée entre deux bras de la Seine. En 1923, vingt-cinq ans après la création du lieu, 18’000 personnes y ont déjà fait enfouir leurs animaux. A la grande satisfaction de tous, Paris retrouve sa salubrité…

Site classé

Aujourd’hui, le bras mort du fleuve a été comblé depuis 1975. Le site n’est plus insulaire, mais les animaux reposent toujours au bord de l’eau. Depuis 1989, il appartient à la ville d’Asnières sans laquelle le cimetière aurait définitivement fermé ses portes. Comme l’explique le maire-adjoint, Philippe Babé: « La société qui le gérait a fait faillite et le cimetière a été fermé. La municipalité a demandé l’inscription du lieu à l’inventaire des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique légendaire ou pittoresque du département des Hauts de Seine, pour le sauver. Puis elle l’a racheté et, depuis 1989, est responsable de sa gesstion. »
Très peu d’Asniérois font enterrer leurs animaux ici, estime Philippe Babé. Mais les utilisateurs du cimetière viennent de toute la France pour offrir à leurs compagnons un lieu de dernier repos. Il faut dire que les tarifs ne sont pas bon marché. Ils varient en fonction de la taille de la tombe et de la durée de la concession, pouvant aller de 116 euros pour un an renouvelable jusqu’à 3902 euros pour 20 ans renouvelables.

Stars du cimetière

Dans ce parc sont répertoriées plus de 1200 concessions. La majorité est occupée par des chiens, mais on y trouve aussi des chats, des oiseaux, des chevaux, des poissons, des lapins, des hamsters, un singe, un mouton et même une poule. Si le site reçoit plus de 3000 visiteurs par an, c’est parce qu’y reposent des hôtes célèbres. Au détour des allées, les visiteurs, armés d’un plan, peuvent découvrir les tombes de Rintintin, le fameux berger allemand qui fit les belles heures des séries télévisées des années cinquante, de « Mémère  » la mascotte des chasseurs à pied durant la guerre de 1914-18, de chiens policiers dont certains sont morts en service, ou des animaux de compagnie de Sacha Guitry, Courteline, Camille Saint-Saëns et bien d’autres. Les pierres tombales, modestes, naïves ou somptueuses, ont beau être parfois d’un goût douteux, elles témoignent toutes de l’attachement profond des propriétaires à leurs compagnons à quatre pattes.

Un Suisse à l’honneur

Curieusement, le véritable héros des lieux est suisse. Il s’agit de Barry, le premier et mythique St-Bernard des religieux de l’Hospice du Grand St Bernard. C’est à ce chien sauveteur qu’a été dédiée la nécropole. Un cénotaphe lui a été élevé à l’entrée du cimetière, relatant ses exploits. Mais, par définition, le monument ne contient pas les restes de Barry Ier.
La tombe la plus émouvante ne ressemble pas à l’imposante fausse sépulture. Sur une simple plaque de pierre, on y lit qu’il s’agit du quarante millième animal inhumé le 15 mai 1958: un chien errant, venu mourir aux portes du cimetière qui l’a accueilli gracieusement.
Au milieu des allées, des chats bien vivants se promènent ou se dorent au soleil. Le site est leur domaine. Ils y vivent et occupent la « maison des chats », entretenus par une association locale. Discrets gardiens du sommeil de leurs congénères, ils observent d’un œil énigmatique les propriétaires qui, régulièrement, viennent se recueillir sur les tombes de ceux qui furent leurs compagnons de route.

Insolite

Si vous souhaitez rendre hommage à votre animal décédé sans pour autant lui offrir une sépulture, vous pouvez lui dédier un message sur Internet, sur le Cimetière virtuel animalier. Vous pouvez même y déposer des fleurs qui, comme les vraies, se fânent au bout de quelques jours. Une manière gratuite de faire son deuil…

http://www.lecimetiere-animalier.net/index.php

+ D’INFOS

Cimetière des chiens d’Asnières-sur-Seine, 4 pont de Clichy. Renseignements: 0033 1 40 86 21 11.
Horaires d’ouverture:
Eté: du 16 mars au 15 octobre: tous les jours sauf le lundi, de 10 à 18 heures.
Hiver: du 16 octobre au 15 mars: tous les jours sauf le lundi de 10 heures à 16h30.

Daniel Scaturro: Le Noël des santons

1 février, 2009

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À Aubagne où il exerce son métier, le maître santonnier Daniel Scaturro perpétue la tradition des santons provençaux. Et l’adapte à son époque en y introduisant des visages d’aujourd’hui.

« Un jour, un marseillais a eu l’idée d’introduire le santon dans les maisons provençales. Depuis… Dieu nous le rend!  »
On dit de lui qu’il est artisan. Ne vous y trompez pas. Dans son atelier d’Aubagne, dans le sud de la France, Daniel Scaturro est un faiseur de rêve. Partout, sortant de boîtes en cartons, des bras, des mains, des visages attendent qu’il leur insuffle la vie. Consacré « Meilleur ouvrier de France » en 1997, ce santonnier est considéré comme l’un des plus doués. Avant lui, son père, sa mère et ses grands-parents créaient les personnages de la Nativité, pour le plaisir. Baigné dès sa plus tendre enfance dans l’odeur du liège, de l’argile et de la colle d’os, le petit garçon hésitera, à l’adolescence, entre deux vocations: la musique et l’art du santon. « J’ai opté pour le métier de santonnier, pour lequel il n’existe pas d’école. C’est un métier magique… »
Depuis, chaque jour, il fait naître de l’argile des visages et des corps, ensuite habillés de vêtements en tissu réalisés sur mesure par Marie di Rosa, sa couturière.

Naissance d’un « santoun »
Des outils de façonnage aux animaux de la crèche, tout est réalisé dans l’atelier. Son contenu est digne d’un inventaire à la Prévert. On y trouve des rois mages, le buste d’une femme, des boulangers, des porteuses d’eau, quelques ânes, une dizaine de moutons…. « Pour les santons, je commence par le modèle. Il faut saisir l’expression et sculpter la tête qui servira de base. Ensuite, j’en tire un moule mère, et des moules de travail, que je coule en plâtre. Je les réutilise pour reproduire les santons. Chaque personnage demande plusieurs heures de travail. Il faut les mouler, les retravailler pour ôter les bavures, puis les cuire et les peindre. Ensuite, ils sont habillés. »

Santons de cinéma
Comme ses collègues, Daniel Scaturro perpétue la tradition en créant les personnages de la crèche provençale. Mais il a également innové lorsque, en 1986, est sorti le film « Jean de Florette ». Le « Papet », personnage joué par Yves Montand, l’inspire à tel point qu’il crée un santon à son effigie. Convaincu que ce santon ne suffira pas à attirer durablement l’attention du public sur lui, il réalise dans la foulée un buste du « Papet ». À force de persévérance, il réussit à convaincre le journaliste Yves Mourousi à le laisser installer sa sculpture sur son plateau de télévision lorsque, en direct de Cannes, il reçoit l’acteur, alors président du Festival de Cannes. La réaction est immédiate: celui-ci est séduit par le talent de l’artiste dont la carrière prend un nouvel essor.

D’Huster à Ugolin
Si l’atelier du santonnier a des allures de Musée Grevin miniature, ce n’est pas un hasard. Le comédien Francis Huster, qui possède plusieurs santons de Daniel Scaturro le représentant dans ses principaux rôles, est un admirateur inconditionnel. Son double d’argile rejoint d’autres personnalités connues du public, comme Fernandel, Louis de Funès, Jean Gabin, Coluche, Raimu ou Pagnol. « Parfois, ces santons m’apportent des surprises. J’ai représenté Daniel Auteuil dans son personnage d’Ugolin. Quand je l’ai donné à sa maman, elle m’a avoué qu’elle ne reconnaissait pas son fils. Puis elle m’a téléphoné pour me dire que, en effet, ce n’était pas son fils… c’était tout à fait Ugolin. J’ai également offert un santon au président Chirac, à son image. Il est exposé au musée Chirac, à Sarran, en Corrèze. »

Santons personnalisés
Portraitiste de talent, le santonnier accepte également de réaliser des santons sur commande. Sur demande, il façonne des personnages représentant Monsieur et Madame Tout le Monde, dans les costumes et les situations qu’ils souhaitent. « Je travaille d’après photo. Il m’en faut plusieurs pour bien pouvoir saisir les personnages. J’ai par exemple reçu un couple, qui fêtait son anniversaire de mariage. Ces personnes souhaitaient que je crée des santons à leur image, mais ils voulaient figurer dans la fameuse scène de la partie de cartes, tirées du film « Marius », de Pagnol. Je les ai fait figurer sur la terrasse du café où se déroule la partie… »
Parmi ses santons, Daniel Scaturro adresse des clins d’œil à ses proches. Son père et son beau-père lui ont tous deux servis de modèles. Et les personnages qui les représentent figurent parmi les plus attachants de sa collection.
Aujourd’hui, les santons habillés se vendent moins bien. Les professionnels doivent redoubler d’efforts pour vivre de leur profession. Le maître santonnier d’Aubagne qui rêve de monter une école de santonniers, ne changerait pourtant de métier pour rien au monde. On dit de lui qu’il est artisan. Réflexion faite, Daniel Scaturro est un artiste.

Martine Bernier

L’origine des santons

En provençal, « santoun » veut dire « petit saint ». Si ces personnages existent dans divers endroits du monde, ils sont nés en Provence où ils célèbrent la beauté de la Nativité. Eux-mêmes sont nés après la Révolution française, lorsque les églises ont été fermées et la célébration de la messe de minuit interdite. En réaction, quelques artisans ont créé ces statuettes, d’abord en mie de pain, puis en argile rouge, pour « faire entrer Jésus dans les maisons ». Leur manière à eux de faire de la résistance, tout en douceur et en poésie… Les santonniers d’aujourd’hui le disent d’ailleurs encore: « Vous ne pouvez pas être santonnier si vous ne croyez pas en Dieu. C’est une affaire entre lui et nous. »

En savoir plus:
Daniel Scaturro, 20A avenue de Verdun, 13400 Aubagne, France. Tél. 0033 4 42 84 33 29

http://www.santonsdanielscaturro.com/

Président de la Corporation des santonniers européens, Daniel Scaturro et ses collègues proposent des expositions de santons dans toute l’Europe. Il suffit pour cela de le contacter.

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