Archive pour la catégorie 'Insolite'

Le « pénis de titan » éclôt en Suisse

24 avril, 2011

Vous ne le saviez peut-être pas, mais l’une des plus grandes fleurs du monde s’appelle: « Le Pénis de Titan » ou arum géant
Oui, bon, je sais.
C’est un peu prétentieux.

Cette fleur tropicale haute de 1,5 à 3 mètres, dont le pistil est long de près de deux mètres, et qui possède une couronne violet pourpre a éclos… en Suisse!
Elle qui vit en temps normal en Indonésie, dans la forêt de Sumatra, s’est ouverte dans le jardin botanique de Bâle ce samedi.
Comme l’événement est rare, des milliers de personnes se sont rendues sur place pour y assister.

Seulement voilà.
L’Amorphophallus titanum a une autre particularité, en dehors de sa taille.
Dès qu’elle est en fleur, elle dégage une odeur de charogne.
Ces senteurs cadavériques, nous dit le Point, attirent les insectes qui la pollinisent.
La bonne nouvelle, c’est qu’une fois qu’elle a éclos, la fleur se fane en quelques jours, voire en une nuit, et qu’il lui faut ensuite trois ans pour recommencer.

Elle n’est pas franchement belle, sème une odeur pestilentielle, mais n’arrive à fleurir que dans des conditions d’humidité très particulières.
La gloire tient à peu de chose.

Martine Bernier

La peau de poulet extraterrestre

22 avril, 2011

La semaine dernière, le Net faisait ses choux gras de la découverte d’un corps d’alien trouvé en Russie.
Deux randonneurs russes de 18 et 19 ans, Timur Hilall et Kirill Vlasov, avaient expliqué l’avoir filmé dans une forêt de Sibérie.
La vidéo avait été postée sur YouTube, défrayant la chronique et captivant les internautes.
On y voyait un petit personnage bizarre, étendu dans la neige.
La nouvelle était d’autant plus intriguante que, voici environ un mois, des habitants d’Irhoustk, ville située non loin du lieu de la découverte du pseudo corps, assuraient avoir vu exploser un engin non identifié en plein vol.
Face à la vidéo, les experts, eux, étaient sceptiques.
Parmi eux, Alex Komanov, chercheur au Centre russe de recherches sur les Ovnis, avait déclaré qu’il trouvait étrange que la créature soit nue.
Des êtres aussi intelligents seraient au moins vêtus de quelque chose comme une combinaison spatiale, avait-il déclaré.

La police a donc continué à interroger les deux étudiants.
Qui ont fini par avouer qu’il s’agissait d’un canular.
Une perquisition chez l’un d’eux a permis de découvrir le « corps », réalisé en peau de poulet et en mie de pain.
Tss…
Pas bien, ça!
Coquinous, va!
Reste à savoir si les autorités russes ont de l’humour…

Martine Bernier

Les petites inventions

18 avril, 2011

Le XIXe siècle a été le théâtre de la révolution industrielle.
Et une succession d’inventions commença à modifier profondément les conditions de l’existence.
Parallèlement aux vrais inventeurs, les humoristes ont ajouté leur grain de sel avec leurs trouvailles loufoques présentées sur le ton sérieux des scientifiques.
Si vous ouvriez le journal « L’Hydropathe », vous pouviez ainsi lire la nouvelle suivante:
« On va désormais enduire les navires de cold-cream pour faciliter leur entrée dans les ports de mer dont l’accès est difficile. Les capitaines ne s’en plaindront pas. »

Alphonse Allais ne pouvait pas se tenir à l’écart de ce nouveau courant humoristique.
Il a donc créé une série d’inventions indispensables:
- Le coton noir, pour les oreilles des personnes en deuil.
- La casserole carrée, pour empêcher le lait de tourner.
- Des plantes grimpantes, pour monter le courrier aux étages.
- Un amidon bleu, blanc, rouge, pour maintenir les drapeaux déployés, les jours sans vent.
- Et le fameux aquarium en verre dépoli pour poissons rouges timides.

Martine Bernier

Les centons, ces patchworks poétiques

17 avril, 2011

Savez-vous ce que sont les centons?
Non, pas les « santons, figurines des crèches provençales, mais les centons, jeux littéraires.
Leur nom nous vient de la Rome Impériale où les légionnaires cousaient entre eux des morceaux de tissu dépareillés afin de se fabriquer des sous-vêtements qui les tenaient au chaud pour l’hiver.
Par analogie, on a baptisé « centon », un jeu très en vogue dans le passé, consistant à composer un poème original en partant de vers « empruntés » à l’oeuvre de poètes différents.

En voici un exemple baptisé « Les beaux étés sans toi ».
Un sonnet dû à la collaboration involontaire de… neuf poètes.
A la fin de chaque vers se trouve un chiffre vous indiquant le nom de l’oeuvre à laquelle a été pris le vers et le nom de son auteur

Les beaux étés sans toi.

Regarde! Je viens seul m’asseoir sur cette pierre(1)
Où jadis, pour m’entendre, elle aimait à s’asseoir (2)
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir (3)
L’air est parfois si doux qu’on ferme la paupière (4)

Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme (5)
Embaumant les jardins et les arbres d’odeurs (6)
Tout commence en ce monde et tout finit ailleurs (2)
D’autres vont maintenant passer où nous passâmes (2)

Au regard d’un mourant, le soleil est si beau (7)
Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau (8)
Que ne m’est-il permis d’errer parmi les ombres? (9)

Maintenant, ô mon Dieu, que j’ai ce calme sombre (10)
Il n’est rien de commun entre la terre et moi (11)
Hélas ! en te perdant, j’ai perdu plus que toi. (12)

1: Lamartine, Le Lac
2: Hugo; Tristesse d’Olympia
3: Baudelaire: Harmonie du soir
4: Rimbaud: Roman
5: Albert Samain: Il est d’étranges soirs
6: Ronsard: Comme on voit sur la branche
7: Marceline Desbordes-Valmore: Les Séparés
8: Lamartine, L’automne
9: La Fontaine, Adonis
10. Lamartine, L’Isolement
11: Hugo, A Villequier
12: Boileau, A Iris

Avouez que le texte est beau…

Martine Bernier

Les dessous de la Tour Eiffel

6 avril, 2011

Ah, cette Tour…
Avez-vous remarqué que lorsque vous parlez de Paris, automatiquement, quelqu’un cite la Tour Eiffel?
Tout le monde la connaît.
On connaît un peu moins ses dessous, ses petites histoires…
Ainsi, par exemple, nous l’avons échappé belle: elle a failli s’appeler, à quelques années près, la Tour Boenickhausen.
Ce qui aurait manqué de chic parisien…

En 1710, un tapissier allemand, Jean-René Boenickhausen, est venu s’installer à Paris, dans le Marais.
Ses clients avaient tellement de mal à retenir son nom qu’il y a ajouté celui d’Eiffel, en souvenir de sa province natale et du plateau de l’Eiffel, près de Cologne.
Ce nom sera porté par ses descendants et est devenu le seul patronyme familiale en 1879.
Soit dix ans avant l’inauguration de la Tour…

Lorsque Gustave Eiffel, descendant de Jean-René, proposa le dessin de la Tour pour l’Exposition commémorant le centenaire de la Révolution française, le plan déclencha un tollé gigantesque qui prit, au fil des mois, des proportions insoupçonnables.
Une pétition, signée par 300 personnalités de l’époque, fut adressée au ministre et publiée dans la presse.
Elle disait ceci:

« Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, amateurs passionnés de la beauté jusqu’ici intacte de Paris, protester de toutes nos forces, de toute notre indignation, au nom du goût français méconnu, au nom de l’art et de l’histoire française menacés, contre l’érection en plein centre de notre capital de cette inutile et monstrueuse Tour Eiffel.
La ville de Paris va-t-elle s’associer plus longtemps aux baroques, aux mercantiles imaginations d’un constructeur de machines pour s’enlaidir irréparablement et se déshonorer? »

Chacun y allait de sa tirade pour fustiger la Tour.
J.K. Huysmans l’a qualifiée de « suppositoire solitaire, de hideux pylône à grilles, de volière horrible, de chandelier creux. »
Verlaine a dit d’elle qu’elle était un « squelette de beffroi »

Ce qui n’a pas empêché la Tour de s’élever stoïquement.
Elle a coûté 7 799 401 francs de l’époque.
Pendant les six mois de l’Exposition, elle a reçu la visite de plus de 3,5 millions de passants, qui rapportèrent pratiquement de quoi couvrir le prix de revient.
La Tour a toujours été une affaire rentable…

En 1914, elle a été mobilisée pour être utilisée dans les transmissions.
Elle n’a pas que des qualités, notez.
On s’y suicide beaucoup en se jetant dans la vide, même si le premier décès volontaire qu’elle a connu a eu lieu… par pendaidon.
En 1964, une inconnue baptisée Christiane enjamba la rambarde… et atterrit sur le toit d’une Dauphine qui amortit le choc et lui sauva la vie.

Depuis sa naissance, la Tour a grandi, a maigri, fait sa toilette tous les sept ans.

Tout le monde ou presque l’aime, a oublié l’indignation qu’a suscité sa construction.
Notez que depuis… Paris a accueilli Beaubourg.

Martine Bernier

L’épigramme

31 mars, 2011

L’épigramme, lorsque qu’il est du genre masculin, est préparé par le boucher .
C’est un haut de côtelette d’agneau destiné à être grillé.

C’est le mot au féminin qui m’intéresse.
Demoiselle épigramme est une affaire de poète satirique, une courte pièce de vers qui se termine toujours par un trait piquant.

Le plus célèbre, nous le devons à Voltaire.
Alors que Fréron, un critique littéraire, avait eu la très mauvaise idée de s’attaquer à lui, l’écrivain trempa sa plume dans le vitriol et l’exécuta en quatre vers:
« L’autre jour, au fond d’un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron.
Que pensez-vous qu’il arriva?
Ce fut le serpent qui creva. »

Les amoureux de l’épigramme s’en sont donné à coeur joie au cours du 19e siècle notamment.
L’un d’eux est resté célèbre, qui a circulé dans Paris le jour du mariage de Napoléon III avec Eugénie de Montijo:
« Montijo, plus belle que sage,
De l’Empereur comble les voeux.
Ce soir, s’il trouve un pucelage,
C’est que la belle en avait deux! »

Dans le monde du spectacle, rien n’a été épargné non plus.
Le comédien Sylvain (1851 – 1930), qui venait de se faire essorer par un critique, s’en est vengé sans pitié:
« Ce Monsieur qui toujours bougonne
Mériterait des coups de pied
Dans un endroit de sa personne
Qui le représente tout entier. »

Un médecin autrefois célèbre s’est un jour vu reprocher son manque d’empressement à guérir ses malades:
« Depuis que le docteur Gistal
Soigne des familles entières
On a démoli l’hôpital
Et l’on a fait deux cimetières. »

Le pauvre Edmond Rostand a lui aussi été la vedette involontaire d’un épigramme.
Après le triomphe de son Cyrano de Bergerac et de l’Aiglon, il fit attendre longtemps son « Chantecler »… qui fut un échec pesant.
Qui lui valut notamment ceci:
« Nous sommes forts admirateurs
Chantecler, de ta voix sonore:
Elle fait s’éveiller l’aurore
Et s’endormir les spectateurs. »

Les piques étaient dures.
Mais délicieusement bien écrites!

Martine Bernier

Einstein en jupons

27 mars, 2011

Victoria Cowie est un cas.
Vous ne la connaissez pas?
Moi non plus.
Mais on dit de cette jeune Anglaise de 11 ans qu’elle a un QI de 162.
Soit deux points de plus qu’Einsten.
Ce qui la met presque à égalité avec Descartes et Darwin.
Voilà voilà…
Elle pourait se contenter d’être intelligente sans rien faire de particulier.
Mais non: la fillette est exceptionnellement douée en anglais, en français, en math, en sciences, joue à la perfection du piano, du violoncelle, de la flûte à bec et du saxo.
Elle écoute Bach, Beethoven, Michael Jackson et Lady Gaga (ouf!), aime la poésie, Shakespaere, pratique le sport de compétition (foot et natation).
Il paraît même qu’elle a de l’humour et est plutôt modeste.

Alors que les écoles les plus prestigieuses espèrent l’accueillir en leur sein, Victoria explique qu’elle aimerait être vétérinaire car elle aime les animaux.

Et bien…
Si l’intelligence émotionnelle suit, ce sera impressionnant.
Bonne route, petite demoiselle!

Martine Bernier

Collectionneurs insolites

26 mars, 2011

Notre société est atteinte de collectionnite aiguë.
Tout est sujet à collection, du couvercle de boîte de camembert aux figurines de BD en passant par les voitures anciennes, les boutons, etc…

Saviez-vous que le plus ancien des mots utilisés pour désigner une collection est « philatélie », créé en 1864 pour remplacer le mot « timbrologie », plutôt laid?
Les mots sont nés au fur et à mesure des collections nouvelles. Ainsi, « copocléphile » a fait son apparition dans les années 1960 dans le Larousse, pour parler des collectionneurs de porte-clés.

J’ai découvert un petit lexique de certaines collections insolites, et j’en ai sélectionnées quelques-unes, inattendues.
Qui peuvent vous donner des idées si vous ne savez pas que faire de vos week-end!

- Avrilopiscicophile: collectionneur de poissons d’avril (si!!!)
- Capillabélophile: collectionneur d’étiquettes de fond de chapeau
- Notaphile: collectionneur de factures
- Ufologiste: collectionneur de document sur les OVNI
- Malacologiste: collectionneur de mollusques
- Oenosémiophiliste ou éthylabélophile: collectionneur d’étiquettes de bouteilles de vin
- Paléographe: écritures anciennes
- Cucurbisatiste: collectionneur d’étiquettes de melon
- Jacondophile: collectionneur de… Mona Lisa
- Pissadouphiliste: collectionneur de… pots de chambre

Il en existe des dizaines d’autres.
Mon préféré, pour sa tonalité, reste le philopin, collectionneur de pin’s.

Martine Bernier

Copies à rendre

24 mars, 2011

Qu’un professeur cherche à rendre leurs copies à ses élèves, c’est normal.
Quand on sait que les copies en question datent de 1968, c’est un peu plus étonnant.

Et pourtant.
Aujourd’hui à la retraite, Jean Romain, à Saint-Dié-Les-Vosges, était professeur en 1968.
Et il n’a pas revu ses élèves après les grèves qui ont secoué la France en ce fameux mois de mai.
Le syndicat national des enseignements du second degré avait alors décrété qu’il ne fallait pas rendre les copies aux élèves.
Consigne que Jean Romain avait suivie à la lettre.
Il s’agissait, à l’époque de faire pression sur l’administration, nous dit-on,
Consciencieux, le professeur les avait cependant corrigées, et les a conservées dans sa bibliothèque.
La dissertation portait sur un sujet d’actualité, autant hier qu’aujourd’hui: « Décrivez un sentiment violent ».
Quarante-trois ans plus tard, les auteurs de ces épîtres sont recherchés.
Pour le moment, huit d’entre eux, alors en classes de 5e, ont été retrouvés, sur 33.
Les huit anciens étudiants en question vivaient toujours dans la région ou y avaient encore de la famille.
Les autres se sont éparpillés un peu partout.
Et comme Jean n’est pas très doué pour les nouvelles technologies, il se fait aider par une amie.

Ce professeur, qui explique avoir eu des élèves délicieux, estime qu’une copie est faite pour être rendue.
A bon entendeur!

Martine Bernier

L’holorime

10 mars, 2011

L’holorime fait partie de ce genre de choses que tout le monde connaît et dont personne ne se souvient du nom.
Non?
Si!
Il s’agit d’un texte où seule l’orthographe permet de lever l’ambiguïté.
Vous ne comprenez pas?
Voici un exemple.

Si vous lisez ceci:
« Des visages sans visage dévisagent cent visages.
Des visages s’envisagent, dévisagent son visage. »

… vous en comprenez le sens.
En revanche, si vous le lisez à quelqu’un sans lui avoir donné les phrases à lire auparavant, il y a fort à parier pour qu’il vous regarde avec des yeux ronds.

Les plus grands auteurs se sont essayés aux plaisirs de ces poèmes composés d’homophones.

Victor Hugo a commis celui-ci:
Et ma blême araignée, ogre illogique et las
Aimable, aime à régner, au gris logis qu’elle a.

Alphonse Allais, Charles Cros en ont créé quelques-uns eux aussi.
Mais celui que je préfère est de Luc Etienne:
Danse, prélat ! L’abbé t’apprit l’air en plain-chant !
Dans ce pré-là, la bête a pris l’air en pleins champs

Et comme toujours devant ce genre d’exercices, je m’amuse de cette langue qui est la nôtre et qui peut jouer à l’infini sur le sens des mots…

Martine Bernier

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