Archive pour la catégorie 'Lieux insolites'

Musée de la Contrefaçon: au coeur de l’illusion

18 janvier, 2010

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(photo unifab)

En plein cœur de Paris, une porte cochère s’ouvre sur un musée inattendu: celui de la Contrefaçon, destiné à sensibiliser le public à un phénomène en pleine expansion. Créé en 1951 sous la houlette de l’Union des Fabriquants, première association de lutte anti-contrefaçon, il est situé dans une artère au nom prédestiné: la rue de la Faisanderie…

La contrefaçon, véritable fléau en pleine évolution, ne date pas d’hier. Mais selon les époques, elle était punie bien plus sévèrement qu’aujourd’hui. Du temps des Romains, les petits fûtés qui copiaient certains bouchons d’amphore, avaient la main coupé. En France, il a fallu attendre 1857 pour que la contrefaçon ne soit plus considérée comme un crime, mais comme un délit.
Aujourd’hui, elle a pris des proportions telles qu’elle représente un manque à gagner de 200 à 300 millards d’euros par an dans le monde. Ces objets copiés sont réalisés en Chine, pour 60% d’entre eux. Comme le droit international en est encore à ses balbultiements en la matière, le fait de risquer notamment jusqu’à 300 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement n’empêche pas les contrefacteurs de poursuivre leur juteuse activité.
Ce musée passionnant présenté comme une collection, avec l’objet authentique et, en vis-à-vis, sa contrefaçon, dresse un constat inquiétant. A la fin de l’année 2008, les contrôles douaniers ont indiqué que les saisies avaient augmenté de plus de 40%, atteignant 6,5 millions en 2008, hors cigarettes. Et les chiffres ne cessent d’augmenter.

Parmi les objets les plus copiés, les montres et les couteaux suisses figurent en bonne place. Mais aucune gamme d’articles n’est épargnée. Cigarettes, parfums, objets de luxe, vêtements, jouets, denrées alimentaires, cosmétiques, alcool, médicaments, électroménagé, articles électroniques, œuvres d’art, matériel de sport, logiciels etc: tout est copié. U constat affolant si l’on sait que tous ces objets sont de mauvaise qualité, souvent dangereux et sources d’accidents domestiques.
Sur un autre plan, la contrefaçon sacrifie des milliers d’emplois en Europe, et favorise le travail clandestin et celui, inacceptable, des enfants.
Lorsque l’on visite le musée, on y découvre que la meilleure façon de découvrir quel produits est le faux, il suffit de se pencher sur les étiquettes ou les boîtes. Les textes imprimés sur ces dernières sont le plus souvent parsemé de fautes d’othographe. Mieux encore: certains noms de produits comportent des erreurs monumentales. Comme la marque de stylo « Bic » devenue « Big » après copie…
Un petit conseil enfin si vous voulez éviter de vous faire arnaquer: n’achetez les produits de luxe sur Internet que si vous êtes sûrs de passer par le site de la maison mère.
Et si vous souhaitez céder aux sirènes de la contrefaçon en achetant des faux, sachez encore que vous effectuez là un délit douanier. Vos précieux objets peuvent être confisqués et détruits…

Martine Bernier

16, rue de la Faisanderie – 75116 Paris
 
Tel : 01 56 26 14 00

Ouvert : 
du Mardi au Dimanche de 14h à 17h30
Tarifs :
4 €
Groupe : 3 €
Guide : 35 €
( sur réservation du Mardi au Vendredi de 9h30 – 12h30 et 14h -17h30 )
Gratuit : – de 12 ans, journalistes, demandeurs d’emploi 
( justificatifs demandés )

Escal’ Atlantique

9 avril, 2009

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Depuis avant-hier soir, j’ai la visite de l’une de mes amies très chère, venue passer quelques jours avec moi.

Pour la première fois, j’ai donc pu présenter Alain à quelqu’un de mon cercle intime, et le voir évoluer en sa présence. J’ai été séduite de le voir aussi à l’aise, aussi naturel, disponible et intéressé par nos conversations… Hier matin, alors que la pluie avait pris possession du ciel de Bretagne, il nous a proposé d’aller visiter des sites, au sec.

Et il nous a entraînées à St Nazaire, à la découverte d’Escal’Atlantique, qu’il connaissait déjà.

La surprise… 

Imaginez un paquebot amaré dans l’ancienne base de sous-marins. C’est Escal’ Atlantique. Vous embarquez, êtes reçus par un équipage stylé, et partez pour une croisière à travers le temps, découvrant ces paquebots prestigieux qui effectuaient les traversées transatlantiques. La reconstitution est saisissante, la visite jalonnée de surprises. Et Alain était le véritable capitaine de ce vaisseau magique qu’il a pris un plaisir visible à nous faire explorer…

Nous avons adoré…

Si vous passez par St Nazaire, n’hésitez pas et emmenez vos enfants: ils seront, comme vous, enchantés!

M.B.

http://www.saint-nazaire-tourisme.com/index.php?Ids=kWwUSAvbzoNAcgXhROAp&Menu=Mcpid&Action=777&DIdn1=&DIdn2=&DIdn3=&OIdn1=&OIdn2=&Idn3=&N=&idn3=71&ide=1&dr1=2&dr2=16

Pierre Loti : La maison magique

7 avril, 2009

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Hier, j’ai réalisé l’un de mes rêves: visiter la maison de l’écrivain Pierre Loti, à Rochefort, près de la Rochelle, afin de lui consacrer un article.
Nous n’avons pas été déçus: c’est la maison d’écrivain la plus incroyable qu’il m’ait été donné de visiter.

Au départ, c »était une demeure traditionnelle, lieu de naissance de l’auteur de « Pêcheurs d’Islande » et d’une quarantaine d’autres romans.
Mais ce militaire, grand voyageur et orientaliste passionné (il a profondément aimé la Turquie, notamment…), avait une personnalité originale et excentrique, rendue plus intéressante encore par une part d’ombre et de mystère.
Il a eu envie de transformer la maison familiale pour la rendre conforme à son idéal de vie.
Et la maison jusque là classique, qui ne se démarquait pas de celles des voisins, est devenue un palais oriental baroque, avec une salle renaissance dotée d’un escalier spectaculaire, d’une salle gothique, mais aussi et surtout d’une mosquée, d’une salle arabe, d’un salon turque…
Il y a donné, avec son épouse, des fêtes gigantesques, généreuses et excentriques, a séduit les plus grands de l’époque, était très ami avec Sarah Bernard…

Un univers dépaysant et fou, impossible à imaginer depuis la rue.
Mais sa part d’ombre ne l’a pas quitté, tout au long de sa vie.
Marqué par des drames familiaux traumatisants (il a perdu son frère aîné auquel il vouait un culte, puis son père, et une amie…) il intégrera toujours une touche mortifère à son univers.

Avec Alain, nous avons savouré la visite, la prolongeant par l’achat de livres.
Notre guide était conteur de formation. Il avait préparé un texte magnifiquement documenté, entre rêve et réalité. Et il a entraîné les visiteurs dans sa magie avec un réel talent.

De retour à la réception, j’ai choisi les deux tomes du journal de l’auteur et quelques-uns de ses romans.
Le responsable de ce coin bibliothèque était passionnant, cordial et drôle, aussi inattendu que devait l’être le précédent maître des lieux.

En clair: nous avons beaucoup aimé… et je cours écrire mon article!

Martine Bernier

Maison de Pierre Loti
141 Rue Pierre Loti
17300 Rochefort
Tél. 05 46 82 91 90

Le grand Blockhouse de l’Atlantique

14 février, 2009

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Au hasard de nos pérégrinations, lui et moi avons une constante: profiter de chaque lieu pour en apprendre un peu plus sur le passé, sur l’Histoire.
Cette fois, en rentrant vers Nantes, nous nous sommes arrêtés devant le Grand Blockhouse de l’Atlantique, pièce forte de la fameuse Poche de St Nazaire durant la 2e guerre mondiale.
Qu’est-ce que c’est? Un énorme bunker construit sur cinq niveaux, depuis lequel les Allemands tenaient leur position. Chaque niveau avait sa fonction, chaque homme avait sa tâche. Pour le camoufler aux yeux de leurs ennemis, les occupants ont peint des trompes-l’oeil de fenêtres et de portes sur les façades.
Aujourd’hui, le bâtiment de béton a été transformé en musée.
Et il possède une particularité qui peut intéresser autant les enfants que les adultes: des reconstitutions historiques mettant en scène des mannequins remarquablement réalisés. Aucun personnage ne ressemble à un autre, tous sont personnalisés, ce qui rend l’ensemble captivant. Dans les vitrines, des objets personnels des soldats complètent l’ensemble, ainsi que des panneaux relatant l’histoire des lieux.
C’est une visite intéressante, qui n’a rien d’ennuyeux, et vous offre, en prime, un petit « plus » non négligeable: en sortant de l’édifice, vous retrouvez le spectacle de la mer, à deux pas….
Seul détail à observer… si, comme Alain, vous êtes grands, n’oubliez pas de baisser la tête!

http://www.grand-blockhaus.com

Carnac et ses secrets

4 février, 2009

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Allez savoir pourquoi, je suis, comme beaucoup, fascinée par Carnac où je retourne à la moindre occasion.
Irrésistiblement attirée sans doute par le mystère que cachent ces gigantesques alignements de mégalithes.
J’ai lu une foule de livres sur le sujet, tous essayant de percer le secret de ces pierres qui ont demandé tellement d’efforts à ceux qui les ont levées.
J’aime le lieu, son atmosphère à la fois apaisante et inquiétante.
J’aime les questions restées sans réponse, malgré tout le savoir scientifique déployé pour comprendre.
J’aime savoir que cette terre et les hommes qui l’ont peuplée gardent toujours leur part de ténèbres.

J’aime surtout le Géant du Manio, perdu dans la forêt, dressé solitaire près de son antichambre de pierres.

Le mystère de Carnac était remarquablement expliqué à l’Archéoscope, où un spectacle son et lumière racontait des siècles d’histoire.
J’y suis allé plusieurs fois, toujours aussi intéressée.

Et puis un jour, Carnac a pris une dimension nouvelle dans ma vie.
Dans nos vies.
Jusque-là, lui et moi ne nous étions jamais vus réellement.
Un jour de mars 2007, en vacances en Bretagne, je suis retournée au Pays des mégalithes.
Et c’est là que nous nous sommes vus pour la première fois, sans pouvoir nous parler.
La première rencontre, furtive et un peu loufoque, s’est déroulée dans la librairie de l’Archéoscope dont nous ignorions tous les deux qu’il avait fermé ses portes.
Le premier coup de coeur, fulgurant pour moi.
Et dont il m’a dit, il y a peu, lorsque je lui ai demandé ce qu’il avait ressenti, ce qu’il avait pensé à ce premier instant: « J’ai pensé: c’est elle… »

Carnac…
Dans quelques jours, nous y retournerons.
Et le rendez-vous manqué que nous n’avons pu tenir la première fois auprès du Géant du Manio sera honoré, à notre manière…

Cimetière d’Asnières: Le dernier refuge des animaux

2 février, 2009

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A Asnières (France) est installé le plus grand et plus ancien cimetière d’animaux d’Europe. Visite d’un lieu insolite et émouvant .

En contemplant le parvis du Cimetière des chiens d’Asnières-sur-Seine (France), les visiteurs sont surpris. Le lieu est vaste, très vaste: 9800 m2, uniquement dédiés aux sépultures des animaux. Inauguré en 1899, à une époque où il n’était pas courant d’avoir des animaux de compagnie, ce cimetière conçu à leur intention peut-il être né d’une impulsion purement sentimentale?
« Non, répond Pascal Deroche, responsable des archives à la mairie communale. Lorsque Marguerite Durand, une féministe, comédienne et journaliste très connue à l’époque, a décidé de créer un cimetière animalier avec le publiciste Georges Harmois, c’était avant tout pour des questions d’hygiène. Il n’existait alors, à Paris, aucun moyen pratique pour se débarrasser d’un animal mort. Beaucoup les jetaient dans la Seine ou dans les fossés de fortifications de la ville, ce qui provoquait des odeurs pestilentielles… »
Marguerite Durand est connue pour adorer les animaux, avoir de la suite dans les idées et être très originale, comme en témoigne la présence à ses côtés de sa lionne, baptisée « Tigre ». Sous l’impulsion de cette femme dynamique, le cimetière est créé à Asnières, sur l’Ile des Ravageurs nichée entre deux bras de la Seine. En 1923, vingt-cinq ans après la création du lieu, 18’000 personnes y ont déjà fait enfouir leurs animaux. A la grande satisfaction de tous, Paris retrouve sa salubrité…

Site classé

Aujourd’hui, le bras mort du fleuve a été comblé depuis 1975. Le site n’est plus insulaire, mais les animaux reposent toujours au bord de l’eau. Depuis 1989, il appartient à la ville d’Asnières sans laquelle le cimetière aurait définitivement fermé ses portes. Comme l’explique le maire-adjoint, Philippe Babé: « La société qui le gérait a fait faillite et le cimetière a été fermé. La municipalité a demandé l’inscription du lieu à l’inventaire des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique légendaire ou pittoresque du département des Hauts de Seine, pour le sauver. Puis elle l’a racheté et, depuis 1989, est responsable de sa gesstion. »
Très peu d’Asniérois font enterrer leurs animaux ici, estime Philippe Babé. Mais les utilisateurs du cimetière viennent de toute la France pour offrir à leurs compagnons un lieu de dernier repos. Il faut dire que les tarifs ne sont pas bon marché. Ils varient en fonction de la taille de la tombe et de la durée de la concession, pouvant aller de 116 euros pour un an renouvelable jusqu’à 3902 euros pour 20 ans renouvelables.

Stars du cimetière

Dans ce parc sont répertoriées plus de 1200 concessions. La majorité est occupée par des chiens, mais on y trouve aussi des chats, des oiseaux, des chevaux, des poissons, des lapins, des hamsters, un singe, un mouton et même une poule. Si le site reçoit plus de 3000 visiteurs par an, c’est parce qu’y reposent des hôtes célèbres. Au détour des allées, les visiteurs, armés d’un plan, peuvent découvrir les tombes de Rintintin, le fameux berger allemand qui fit les belles heures des séries télévisées des années cinquante, de « Mémère  » la mascotte des chasseurs à pied durant la guerre de 1914-18, de chiens policiers dont certains sont morts en service, ou des animaux de compagnie de Sacha Guitry, Courteline, Camille Saint-Saëns et bien d’autres. Les pierres tombales, modestes, naïves ou somptueuses, ont beau être parfois d’un goût douteux, elles témoignent toutes de l’attachement profond des propriétaires à leurs compagnons à quatre pattes.

Un Suisse à l’honneur

Curieusement, le véritable héros des lieux est suisse. Il s’agit de Barry, le premier et mythique St-Bernard des religieux de l’Hospice du Grand St Bernard. C’est à ce chien sauveteur qu’a été dédiée la nécropole. Un cénotaphe lui a été élevé à l’entrée du cimetière, relatant ses exploits. Mais, par définition, le monument ne contient pas les restes de Barry Ier.
La tombe la plus émouvante ne ressemble pas à l’imposante fausse sépulture. Sur une simple plaque de pierre, on y lit qu’il s’agit du quarante millième animal inhumé le 15 mai 1958: un chien errant, venu mourir aux portes du cimetière qui l’a accueilli gracieusement.
Au milieu des allées, des chats bien vivants se promènent ou se dorent au soleil. Le site est leur domaine. Ils y vivent et occupent la « maison des chats », entretenus par une association locale. Discrets gardiens du sommeil de leurs congénères, ils observent d’un œil énigmatique les propriétaires qui, régulièrement, viennent se recueillir sur les tombes de ceux qui furent leurs compagnons de route.

Insolite

Si vous souhaitez rendre hommage à votre animal décédé sans pour autant lui offrir une sépulture, vous pouvez lui dédier un message sur Internet, sur le Cimetière virtuel animalier. Vous pouvez même y déposer des fleurs qui, comme les vraies, se fânent au bout de quelques jours. Une manière gratuite de faire son deuil…

http://www.lecimetiere-animalier.net/index.php

+ D’INFOS

Cimetière des chiens d’Asnières-sur-Seine, 4 pont de Clichy. Renseignements: 0033 1 40 86 21 11.
Horaires d’ouverture:
Eté: du 16 mars au 15 octobre: tous les jours sauf le lundi, de 10 à 18 heures.
Hiver: du 16 octobre au 15 mars: tous les jours sauf le lundi de 10 heures à 16h30.

Demeure d’Alexandre Dumas: Le château de Monte-Cristo

1 février, 2009

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Spectaculaire et extravagante, l’ancienne demeure de l’écrivain Alexandre Dumas Père mérite le détour. Visite dans l’univers du génial créateur.

Dans les Yvelines, à Port-Marly, à une cinquantaine de kilomètres de Paris, se trouve l’un des châteaux les plus insolites qui soient, tout entier construit selon la démesure et à la gloire de son premier propriétaire: Alexandre Dumas Père.
Dumas était un personnage généreux, très expansif . Il l’a fait construire pour pouvoir recevoir les très nombreuses personnes qui venaient le voir. Et son univers était assez extravagant pour attirer du monde…
C’est en 1844, alors qu’il vient de faire fortune avec son livre « Les Trois Mousquetaires », que l’écrivain acquiert la propriété de trois hectares. A l’époque moins boisée, on peut y voir la Seine en contrebas. Il décide l’an suivant d’y faire construire un château de style Renaissance qu’il baptise aussitôt « le Château de Monte-Cristo ». Celui-ci est inauguré en 1847… et revendu un an plus tard, tandis que son propriétaire est ruiné.
Aujourd’hui, la demeure est nichée au bas d’un parc où ont été reconstituées les petites grottes et les cascades voulues par l’auteur. On y accède par un théâtre de verdure, où rocailles et bassins voisinent avec le jardin d’Haydée, petit labyrinthe de verdure.
En arrivant devant le château, le premier choc provient des façades. Entièrement sculptées, elles sont couvertes de motifs floraux, d’anges, d’instruments de musiques, et de portraits en médaillons de grands écrivains. Y figure également la devise de Dumas: « J’aime qui m’aime »… et un portrait de lui, à la place d’honneur, juste au-dessus de l’entrée. C’était un homme assez mégalomane. Il a d’ailleurs été très caricaturé, comme en témoigne la collection de dessins d’époque que nous avons réunie.

Lorsque trop d’invités fréquentaient sa somptueuse maison, Dumas partait se réfugier dans son cabinet de travail pour y écrire. Celui-ci, bâti un peu plus haut, dans le jardin, est aussi étonnant que le logis principal. Petit pavillon néogothique répondant au nom de « Château d’If », il est entouré de douves et se veut une réduction du paradis terrestre. D’autres styles architecturaux s’y confondent. On y retrouve ainsi des accointances avec les chalets suisses et les maisons normandes…
Ici encore, des bas-reliefs ornent les façades, évoquant des personnages et 88 titres de romans de Dumas. À l’entrée, un chien de pierre endormi dans sa niche semblent toujours veiller sur la tranquillité de son maître. Car Dumas adorait les animaux. Il en possédait beaucoup. Parmi eux, il y avait des chiens, des chats, une grande volière, des singes et un vautour, « Jugurtha », aussitôt rebaptisé « Diogène » parce qu’il vivait dans un tonneau! Il a pendu la crémaillère en 1847. Il avait invité cinquante personnes… et six cents sont venues.

CHAMBRE ORIENTALE

Si vous visitez le Château de Monte-Cristo, n’espérez pas y retrouver intact le décor d’origine. Le cabinet de travail comme le château ont été vidés de leurs meubles luxueux et de leurs œuvres d’art au fil du temps et des changements de propriétaires. Mais la perle du château, elle, est toujours là. Celle-ci se trouve à l’étage où Dumas a fait construire « le salon mauresque ».
À l’époque, il a fait venir en France deux artisans tunisiens, un père et son fils, attachés au Bey de Tunis.. Il leur a demandé de réaliser cette chambre qui est un véritable chef-d’oeuvre. Elle a été restaurée en 1985, grâce au roi Hassan II du Maroc.
La pièce, raffinée et parfaitement insolite, semble sortie d’un conte des Mille et une Nuits. Les murs sont en dentelle finement sculptées d’arabesques et de motifs floraux, misent en valeur par la lumière colorée des vitraux.
Partout dans le château aujourd’hui transformé en musée, des expositions retracent la vie de Dumas, son caractère et son œuvre. Homme à femmes, il a eu deux enfants. Un fils, Alexandre Dumas fils, auteur de « La Dame aux Camélias », et une fille, Marie.

En 1969, l’impensable se produit. Le château, terni et abîmé par le manque d’entretien, est promis à la démolition. Aussitôt se crée, en 1971, l’Association des Amis d’Alexandre Dumas, sur l’impulsion de l’historien Alain Decaux. C’est grâce à eux que l’opinion publique sera alertée et que la propriété sera sauvée. Aujourd’hui classé monument historique et racheté par un Syndicat intercommunal composé de quatre communes, le château de Monte Cristo ne craint plus l’avenir. Il a d’ailleurs bénéficié de travaux de restauration d’envergure, menés avec respect et précaution.

SEJOUR POST-MORTEM

Si Dumas n’a vécu que peu de temps dans sa demeure, il y est revenu bien après sa mort. Le 30 novembre 2002, les cendres de l’écrivain doivent entrer au Panthéon. Exhumé du cimetière de Villers Cotterêts, sa ville natale, dans lequel il repose depuis 1872, Alexandre Dumas est remis en bière et part pour un ultime voyage. Le 29 novembre, il revient dans son château, pour y passer les dernières heures précédant son entrée au Panthéon. Reçu par les autorités locales, il est veillé tandis que sa vie et son œuvre revivent à travers la lecture de ses textes, lus par des artistes. Le lendemain, c’est entouré des quatre mousquetaires qu’il quittera sa maison, passant devant une haie d’honneur formée de gardes républicains. Définitivement cette fois.

Martine Bernier

Monte-Cristo pratique

Horaires d’ouverture: Du 1er avril au 1er novembre inclus: ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10 à 12h30 et de 14 à 18 heures.
Du 2 novembre au 31 mars: ouvert uniquement le dimanche, de 14 à 17 heures.
Renseignements: 0041 1 39 16 49 49
Adresse: Château de Monte-Cristo, Pavillon d’accueil, accès commun à la Clinique de l’Europe, Port-Marly.

Sur les traces du Grand Meaulnes

30 janvier, 2009

Les amoureux du roman d’Alain-Fournier sont légions à partir chaque année sur les traces du héros imaginaire. Ils ont raison. En cherchant bien, il est possible de retrouver les lieux décrits dans le livre mythique.

« Il arriva chez nous un dimanche de 189… »
C’est par cette phrase qu’Alain-Fournier a entraîné des générations de lecteurs dans l’univers fascinant de son héros, le Grand Meaulnes. La Sologne où il est né et où il a situé l’intrigue de son roman continue, près de cent ans après sa mort, à rendre un hommage discret à cet écrivain figurant aujourd’hui encore parmi les auteurs les plus traduits dans le monde.
Chaque année, des milliers de passionnés partent sur les traces d’Alain-Fournier et du Grand Maulnes. Tous recherchent l’atmosphère étrange et magique du roman. Avec une question sur toutes les lèvres: les lieux qui y sont décrits existent-ils vraiment? Expérience faite, la réponse est oui.

ENTRE REVE ET REALITE

Le pèlerinage menant sur les traces du Grand Meaulnes mêle constamment la fiction à la réalité. Il débute en plein cœur de La Chapelle d’Angillon. Ici, l’auteur est partout. Sa maison natale, toujours entretenue et fleurie, est installée en bordure de route et signalée par une plaque cuivrée. Le nom de l’écrivain, tombé à la guerre, a été gravé sur le monument aux morts. Décrite dans le roman, la Mairie-école où ont enseigné ses parents, est elle aussi toujours debout.
Dans le même village, au château de la Chapelle d’Angillon, le Comte et la Comtesse d’Ogny sont les vestales de la mémoire de l’auteur. Dans leur demeure du 12e siècle, qui fut jusqu’à la Révolution française, le cœur du royaume indépendant de Boisbelle, ils ont aménagé le musée Alain-Fournier. Le château, son étonnante histoire et sa collection unique d’armes et de costumes d’Albanie, font l’objet de la première partie de la visite. Puis, après avoir emprunté un étroit escalier de pierre taillé dans les murs épais du château, les visiteurs pénètrent dans le musée. Ils y découvrent la vie et l’œuvre de ce jeune homme entré doublement dans la légende en raison de son talent et de sa fin prématurée. Les anecdotes et les commentaires savoureux du comte permettent de s’imprégner du symbolisme de l’œuvre et de l’attachante personnalité d’Alain-Fournier.

SITE DE LA FETE ETRANGE

À quelques kilomètres de là, sur la place de l’église de Nançay, le Grenier de Villâtre abrite le « Musée imaginaire du Grand Meaulnes ». Nichée au centre de cette splendide galerie d’art contemporain, une pièce minuscule propose une partie muséographique axée sur la parenté locale d’Alain-Fournier. Elle est enrichie par la présence de lithographies et d’un décor de Daniel Louradour, décorateur du film « Le Grand Meaulnes » de Gabriel Albicocco.
Dans le même village, le magasin de l’Oncle Florentin existe toujours, lui aussi.
Mais le lieu le plus chargé de mystère et d’émotion se trouve à 6 kilomètres à l’ouest de la Chapelle-d’Angillon. Envahie par les hautes herbes, perdue au milieu de nulle part, l’ancienne abbaye de Loroy a, dit-on, servi de modèle au « Domaine mystérieux » où a lieu la « Fête Etrange » du roman. Même si l’endroit est totalement abandonné, il dégage une atmosphère irréelle d’où il serait à peine surprenant de voir surgir Augustin Meaulnes en gilet de marquis…

Martine Bernier

Biographie

- 30 octobre 1886: naissance d’Henri Alban Fournier, à la Chapelle-d’Angillon (Cher).
- 1905: Celui qui prendra le pseudonyme d’Alain-Fournier rencontre Yvonne de Quièvrecourt. Cette rencontre pourtant furtive le marquera pour la vie. Et Yvonne deviendra l’héroïne de son livre.
- 1907: Le jeune auteur publie son premier essai, « Le Corps de la Femme », sous le pseudonyme d’Alain-Fournier, afin de ne pas être confondu avec un célèbre coureur automobile de l’époque, nomme Henry Fournier.
- 1913: Parution de son premier roman, « Le Grand Meaulnes ». Il remporte un succès immédiat.
- Début 1914: Alain-Fournier débute un second roman, « Colombe Blanchet », qui restera inachevé.
- Août 1914: Alain-Fournier est mobilisé dès la déclaration de guerre, et rejoint le front comme lieutenant d’infanterie.
- 22 septembre 1914: il est tué au sud de Verdun. Il n’avait pas encore vingt-huit ans. Porté disparu avec vingt de ses compagnons d’armes, son corps a été découvert dans une fosse commune où les Allemands l’avaient enterré. Il a été identifié en novembre 1991 et est inhumé dans le cimetière militaire de Saint-Rémy la Calonne (Meuse).

Les dessous du Musée Grévin

29 janvier, 2009

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À l’abri des regards, les ateliers du musée de cire parisien abritent des merveilles, et un savoir mystérieux. Celui de celles et ceux qui réalisent les répliques des personnalités qui font rêver le public depuis 1882.

Tout commence par une entrée presque discrète donnant sur un grand boulevard de Paris. Vous pénétrez dans le monde de l’imaginaire par la porte du Palais des Mirages. Un somptueux spectacle son et lumières au cœur d’un palais oriental, sorte de kaléidoscope géant marquant la frontière entre le monde réel et le monde parallèle du Musée Grévin. Une fois sortis de la salle, les visiteurs pénètrent dans l’univers des stars à la mode, du « Tout Paris » et des Grands d’hier et d’aujourd’hui. Ravis de pouvoir réaliser leurs fantasmes en approchant Lucchini, Nothomb, Sarkozy, Sartre, Serrault, Gabin, Gandhi et près de 250 autres, en faisant fi de l’espace et du temps. L’an dernier, ils ont été près de 700’000, dont beaucoup de Suisses, à découvrir ce lieu mythique. Et à se demander par quel prodige les personnages de cires peuvent autant ressembler à leurs doubles de chair.

Sculpteurs magiciens

La réponse est simple, comme l’explique Véronique Berezc: la force du Musée Grévin, c’est son équipe de sculpteurs et de spécialistes. « Lorsqu’un artiste est approché pour figurer dans la galerie de cire, il accepte de le faire gracieusement, et intègre quelques contraintes incontournables. La première consiste en une séance de pose de trois heures, permettant de le prendre en photo sous tous les angles, de prendre ses mesures et des échantillonnages de cheveux. Le prothésiste oculaire photographie les yeux, tandis que le prothésiste dentaire prend l’empreinte des dents. Des échantillons de cire de différentes couleurs permettent ensuite de définir la bonne nuance pour la peau. »
Pour chaque personnage, le travail dure six mois. Il commence dans le secret des ateliers des sculpteurs. Ceux-ci travaillent le plus souvent chez eux, où ils façonnent les visages de leurs modèles dans de la terre glaise. Une fois le visage terminé, un moule est réalisé dans lequel sera coulée de la cire d’abeille colorée en fonction de la peau du modèle. Le corps, lui, est créé sur des armatures en métal et sculpté selon celui d’un sosie de la personnalité. Chaque étape a ensuite lieu dans les différents ateliers dissimulés dans les entrailles du musée.

Entre Harrison et Elvis

Dans l’atelier de moulage, ce matin-là, Damien Martin travaille sur une main célèbre: celle d’Harrison Ford. Les veines apparentes prennent vie sous les doigts de ce graphiste de formation, fasciné depuis toujours par les effets spéciaux. « Travailler dans un tel endroit à un côté intriguant, avoue-t-il. Nous y approchons toute la mise en scène du musée, dans ses moindres détails. »
Dans l’atelier voisin, chez les « maquilleuses », le discours est le même. Stéphanie Duboc, spécialiste en matériaux composites, retouche la main d’Elvis Presley. Sa formation d’arts appliqués la destinait aux décors de cinéma. C’est donc par pur hasard qu’elle se retrouve dans l’intimité du King. Si l’on dit d’elle et de ses collègues qu’elles sont maquilleuses, le mot n’est pas vraiment adapté à leur tâche. C’est à la peinture à l’huile que les visages des personnages sont subtilement colorés. À côté de la jeune femme, sous un drap, une forme humaine. A l’époque de notre visite, dessous se cachait l’une des nouvelles pensionnaires du musée: Arielle Dombasle, dont le double de cire a été inauguré. Elle a été suivie, en décembre, par la chanteuse Jenifer. Les cheveux et les sourcils des mannequins sont tous implantés à la main, avec une aiguille dont le chas a été coupé. Pas moins de 23’000 à 30’000 cheveux sont nécessaires. Un travail minutieux, demandant une patience infinie. D’un bout à l’autre de la chaîne de création des personnages, y compris dans la confection des costumes, tous les intervenants sont des artistes. Pas une ride, un grain de beauté, une cerne, une tache de rousseur ou une cicatrice ne leur échappe.

Bluffant…

Le résultat est sidérant. Le jour de l’inauguration de leur double de cire, les personnalités sont invitées à porter le même costume que leur mannequin. Chez certains, difficile de reconnaître le vrai du faux, tant la ressemblance est frappante, l’expression juste, le grain de la peau soyeux. L’effet est troublant. Quant aux visiteurs, ils ne se lassent pas de ce pays magique où les stars se laissent photographier à leurs côtés avec une complaisance figée…

Martine Bernier

A la base: un journaliste!

« Imaginez un monde sans photo, sans télévision, sans Internet, un monde où l’imaginaire était la seule représentation du monde pour le commun des mortels ». Quand elle parle du musée Grévin, Véronique Berezc , responsable des relations extérieures, aime faire partager la passion qui l’anime depuis vingt ans. Passion dont la reproduction en plâtre de la main de Victor Hugo, qui trône sur son bureau est le témoin.
C’est un journaliste, Arthur Meyer qui, à la fin du 19e siècle, a créé le musée, assisté par le caricaturiste Alfred Grévin. Leur idée était de présenter à leurs contemporains les célébrités de l’époque, alors que la photographie n’en était qu’à ses balbutiements dans un « journal en trois dimensions ». Depuis 1999, le Groupe Grévin et Compagnie a racheté le musée, l’a rénové et embelli. Plus de 2000 personnages s’y sont succédés. Une fois leur carrière publique terminée, les mannequins sont rangés dans des entrepôts, et remplacés par ceux qui ont pris leur place dans la lumière. Ceux-ci sont choisis par les membres de l’Académie Grévin, en fonction de leur place dans l’actualité. Certains refusent, par manque de temps, ou par sentiment de malaise de voir leur image figée dans la cire. Mais la plupart y voient un hommage. Comme les Suisses d’adoption ou de semi adoption que sont Charlie Chaplin, Charles Azanavour ou Johnny Halliday, tous présents dans le musée.

En savoir plus:

- Musée Grévin, 10 boulevard Montmartre, 75009 Paris. Tél. 0041 1 47 70 85 05. Site: www.grevin.com
- Horaires: ouvert tous les jours 
de 10h00 à 19h00 (Dernière entrée à 18h00). Tous les samedis de l’été : ouvert jusqu’à 20h00, dernière entrée à 19h. A partir de septembre: du lundi au vendredi : de 10h à 18h30 ( dernière entrée à 17h30 ) Samedis, dimanches, et jours fériés : de 10h à 19h ( dernière entrée à 18h )

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Quand Elsa aimait Aragon…

23 janvier, 2009

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A cinquante kilomètres de Paris, à St-Arnoult-en-Yvelines, existe un lieu serein, hors du temps: le Moulin de Villeneuve, de Louis Aragon et d’Elsa Triolet. Leur histoire s’y déroule sous nos yeux, comme s’ils venaient de quitter ces lieux où ils ont été heureux.

De la fenêtre de son bureau, Elsa Triolet pouvait voir l’endroit où elle souhaitait être enterrée avec son mari, Louis Aragon, après leur mort, entre deux hêtres. Aujourd’hui, les hêtres ont disparu. Mais le couple repose dans le parc de son Moulin de Villeneuve, sur un tertre, dans une atmosphère harmonieuse où résonne, en continu, la Sarabande de Bach, interprétée par Rostropovitch, ami d’Elsa. Cette même Sarabande qu’il a réellement jouée sur sa tombe, un soir de décembre 1970.

Une cascade dans le salon

Les lieux se visitent, sans nostalgie ni tristesse. Dans la demeure des deux écrivains, ancien moulin à eau du XVIIIe siècle, rien n’a bougé. La cravate mauve du poète est toujours négligemment accrochée là où il l’a posée, sur une bibliothèque. Les objets, les livres qui les ont accompagnés reflètent la richesse de leur vie, la douceur de leur amour. Guidés par des passionnés du lieu, on y découvre les traces de leurs amis (Picasso, Eluard, Neruda, Breton…). L’un de ces guides, François Friquet, assistant de promotion du Moulin, connaît tout de l’histoire du couple. Il enrichit la visite d’anecdotes croustillantes, très révélatrice de l’humour du couple. En ouvrant une armoire, il annonce: »Vous allez voir ici ce qu’Aragon appelait les “somnifères d’Elsa”… il s’agit en fait de la collection complète des romans de la Série Noire ».
Dans la maison résonne un fond sonore permanent: la cascade des eaux du moulin passe toujours derrière la vitre de l’œil-de-bœuf, dans le grand salon. Ne manque que la présence des maîtres de maison, que l’on s’attend à voir surgir à chaque instant.
Une présence que François Friquet ranime en expliquant: « Dans ce salon se déroulait le « petit opéra d’Aragon ». Il ne pouvait s’empêcher, lorsqu’il avait des amis, de se lever, et de raconter ce qu’il pensait sur tous les sujets possibles. Au bout d’un moment, plus personne ne l’écoutait. Alors, il se levait, ouvrait les vannes et revenait en ayant l’attention de chacun! ».

Six hectares de rêve

Ce lieu profondément romantique, n’est pas un lieu “mort”. Après sa disparition, qui a suivi de 12 ans celle de sa compagne, Aragon a légué l’endroit à l’Etat français. Avec, comme unique condition, qu’il devienne un lieu vivant. Après sa mort, une association a donc été créée, et le Moulin est aujourd’hui non seulement un musée, mais aussi un lieu de création et de recherche, ou l’Art est représenté à travers une saison culturelle proposant des expositions et des concerts.
La magie qui règne dans la maison se retrouve dans le parc de près de six hectares. Le moulin se trouve en bordure du Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse. A son image, le jardin permet une promenade à travers les prairies et les bois. Le moulin de Villeneuve est resté en activité jusqu’en 1900. Cinquante et un ans plus tard, Aragon l’a offert à Elsa. Tout d’eux venaient s’y réfugier lorsqu’ils avaient besoin de solitude. Ce parc qui les a inspirés dans leurs écrits, offre un paysage de sous-bois, de clairières et de prairies humides.

Des artistes au jardin

Pendant qu’Elsa dessinait des plans, donnait des noms aux allées, choisissait et plantait fleurs et arbustes, Aragon tentait de venir peu à peu à bout d’une nature expansive. De récents travaux, en harmonie avec l’esprit des lieux, permettent de varier les promenades, grâce à l’aménagement d’un sentier et de passerelles sur les cours d’eau. Les hôtes des lieux accèdent ainsi à l’ensemble du bois central et au « jardin d’Elsa « , découvrant au passage de nouvelles plantations de rhododendrons, de camélias ou d’hellébores. Durant l’été le parc accueille une exposition de sculptures contemporaines monumentales. Chacun se voit proposer des lectures au fil de promenades, des découvertes du parc en compagnie d’un forestier, d’un paysagiste, ou d’un artiste, des ateliers de peinture.

En sortant de la propriété, les visiteurs ont le sentiment que la visite qu’ils viennent de faire, ils ne l’oublieront pas. C’est dans les allées qu’ils viennent de parcourir que, le 16 juin 1970, le coeur d’Elsa s’est arrêté. Mais depuis leur grand lit de pierre, Louis et Elsa insufflent toujours une sorte de paix bienfaisante aux passants qui viennent les saluer…

EN SAVOIR PLUS
Moulin de Villeneuve, 78730 Saint-Arnoult-en-Yvelines.
Tél. 0033 1 30 41 20 15.
Site: www.maison-triolet-aragon.com
Email: triolet-aragon@wanadoo.fr
Tarif normal: 7 euros. Enfants de moins de 15 ans: gratuit.
Horaire: ouverture les samedis, dimanches et jours fériés de 14 à 18h00. Par et expositions ouverts tous les jours de 14 à 18h00. Fermeture annuelle du 26/11/07 au 2/2/08.

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