Archive pour la catégorie 'Monet'

Monet au Grand-Palais: des merveilles et un absent

1 octobre, 2010

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Je l’attendais avec une telle impatience que lorsque nous nous sommes retrouvés dans la file d’attente nous permettant d’accéder à l’exposition Monet du Grand Palais, j’avais le coeur en effervescence.
Un conseil préalable pour ceux qui souhaitent la visiter: réservez impérativement vos places sur Internet.
Cette rétrospective est l’événement artistique de l’année, et cela n’a échappé à personne.
Comme les oeuvres exposées, les visiteurs viennent du monde entier pour la voir.
Claude Monet reste l’un des artistes les plus connus au monde et c’est l’occasion rêvée de découvrir réunis ses paysages, ses portraits, ses natures mortes, ses jardins.

L’exposition offre la possibilité de voir ou revoir des merveilles.
Les fragments de son impressionnant « Déjeuner sur l’Herbe » peint pour rivaliser avec son collègue Manet qui avait fait scandale avec son oeuvre portant le même nom, met en scène certains des amis de Monet.
La mer sauvage d’Etretaz, les eaux mouvantes de la Grenouillère,les vapeurs des trains de la gare St Lazare, les meules sous le soleil ou sous la neige, la série de la cathédrale de Rouen ou du Parlement de Londres, le Palais Contarini de Venise, les sublimes nymphéas auxquels une salle complète a été consacrée, la flamboyance des jardins de Giverny, les si belles falaises de Dieppe, ceux de la Méditerranée, les natures mortes les peupliers de Giverny, la cabane des Douaniers et tant d’autres… ils sont tous là.

Tous?
Non, en fait.
Il y a un absent.
Et quel absent…
J’ai cherché partout, attentivement « Impression, soleil levant », le tableau de 1872 qui a donné son nom à l’Impressionnisme.
176 tableaux sont présent, exactement.
Mais pas lui.
Le Musée Marmottan, (Musée Monet à Paris), n’a pas voulu se séparer de ce qui est sa star.
On le lui pardonnerait très volontiers si, le mardi où nous avons visité le Grand Palais, nous n’avions trouvé portes closes au Marmottan.
Il y a eu bien des frustrés, ce jour-là…

Reste que la rétrospective du Grand Palais est à la hauteur des espérances.
Une pure merveille.
Voir de visu tous ces tableaux réunis, qui repartiront ensuite dans leurs pays d’adoption est un moment de grâce.

Pour moi, ce fut un enchantement.
Y compris lors du passage obligé à la librairie de l’exposition où je savais avant d’arriver que je ferais des folies.
Plusieurs livres ont rejoint mon escarcelle et, parmi eux, le très beau, très grand, très cher et très lourd « Nymphéas », sortis pour l’occasion avec des reproductions quasi grandeur nature de ces toiles mythiques.
Au moment de passer à la caisse, je hisse péniblement mon trésor sur le comptoir.
Lorsque la jeune femme qui me fait face a terminé de les empaqueter, je lui demande poliment:
- Je peux vous demander un renseignement?
- Oui, bien sûr!
- Vous louez des ânes?

Lorsque j’ai quitté la caisse tout le monde riait.
Et j’avais le coeur rempli d’un bonheur fin que je dois à un peintre qui nous a quittés en 1926…

Martine Bernier

Monet: les billets

18 septembre, 2010

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Jeudi m’a réservé un grand moment: j’ai enfin en main les billets d’entrée pour l’exposition consacrée à Monet, à Paris.
Le Sésame est arrivé!!!
On ne répétera jamais assez que cette rétrospective est l’événement de l’année dans le monde le l’Art.
Les près de deux cents oeuvres exposée viennent du monde entier pour raconter la trajectoire de ce géant de l’impressionnisme.
Un événement unique, qui ne se reproduira sans doute pas avant très longtemps.
Double bonheur pour moi qui aurai la chance de la visiter dans à peine plus d’une semaine, en compagnie de Lui, mon ami de Bretagne.

Si vous souhaitez vous y rendre vous aussi, ce que l’on annonce comme une exposition somptueuse aura lieu du 22 septembre 2010 au 24 janvier 2011., aux Galeries Nationales du Grand-Palais.
Vous trouverez tous les renseignements nécessaires sur les sites www.monet2010.com.
On nous annonce que, sur ce site, une galerie interactive et une présentation détaillée de 140 oeuvres seront disponibles, ainsi qu’une web télévision.
La RMN (Réunion des Musées Nationaux) vous permet également de réserver vos billets en ligne.

En attendant, voici un lien alléchant:

http://www.facebook.com/video/video.php?v=159961417347940&ref=mf

Martine Bernier

Les Monet du Louvre

12 septembre, 2010

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En 1986, les collections des musées du Louvre et d’Orsay ont été partagées entre les deux entités.
Il a été décidé que l’année 1848 serait retenue comme l’année clivage, et les artistes nés après 1820 allaient être orientés vers le nouveau musée d’Orsay tandis que ceux qui les ont précédés partiraient au Louvre.

Pour des raisons juridiques, un bel ensemble d’oeuvres impressionnistes sont restées au Louvre.
Victor Lyon, homme d’affaires parisien et généreux donateur de soixante-cinq tableaux et trois pastels, avait en effet stipulé que le leg ne serait fait à l’Etat qu’à la condition que ces oeuvres soient exposées dans des salles contiguës au Louvre.

Je le sais depuis peu, mais il existe donc bien une collection impressionniste dans l’honorable bâtiment.
Cézanne, Pissarro, Sisley, Degas, Renoir, Toulouse-Lautrec sont quelques uns des artistes présentés ainsi que… Claude Monet, le merveilleux meneur de ce courant artistique.

Monet, nous dit-on, a été l’un des seuls peintres de l’époque à étudier les conséquences visuelles de la neige, des glaces et du givre.
Ils étaient rarissimes, les courageux qui osaient s’aventurer dehors durant les mois d’hiver pour peindre ces paysages gelés.
Ceux qui les avaient précédés dans l’étude de l’hiver, comme Beughel ou Van Loo, peignaient leurs toiles en atelier.
Monet, lui, est sorti, et a tiré de ses heures de travail en plein des tableaux magnifiques.
Parmi eux « La débâcle près de Vétheuil » ou « Environs de Honfleur. Neige » sont des témoins de la virtuosité picturale de Monet.

A quelques jours de l’ouverture de la rétrospective qui lui sera consacrée au Grand Palais, à Paris, les amoureux de cet artiste incomparable, dont je fais partie, se font une véritable joie de cette exposition qui les attend.
Pour ma part, il ne me reste que deux semaines d’attente!

Martine Bernier

Monet et Manet: des débuts difficiles

19 juin, 2010

Claude Monet et Edouard Manet se connaissaient depuis à peine deux ou trois ans lorsque, au début de leur carrière, ils ont vécu un épisode difficile de leur amitié, par tableaux et critiques interposés.

C’était en 1865.
Monet retrouvait alors Paris où il tentait de se faire un nom et où il vivait dans des conditions quasi misérables.
Au Palais de l’Industrie, aussi appelé le Palais des Champs-Elysées, devait se tenir le fameux Salon.
Ce « Salon des Refusés » avait été créé par Napoléon III pour que les peintres indépendants, exclus du Salon de peinture et de sculptures où étaient accrochés les peintres académiques, puissent exposer leurs oeuvres.
C’est là qu’est né l’Impressionnisme aux yeux du public…

Afin d’éviter tout favoritisme, les oeuvres avaient été accrochées par ordre alphabétique par un jury soucieux de ne déclencher aucune jalousie parmi les peintres.
Et c’est ainsi que les tableaux de Manet et de Monet se sont retrouvés côte à côte.

Claude Monet présentait deux tableaux représentant des vues de l’estuaire de la Seite.
Manet, lui, exposait cette année « Jésus insulté par les soldats » et « Olympia ».
Monet n’était pas encore arrivé au Salon lorsque les premiers visiteurs, après avoir longuement admiré les deux baies de la Seine, se sont dirigés vers Manet qui patientait devant son « Olympia ». Lui prenant les mains avec enthousiasme, ils l’ont chaleureusement félicité…  pour ses marines, ce qui a eu le don de mettre le malheureux peintre dans tous ses états.
Furieux d’être félicité pour des toiles qu’il n’avait pas peintes, alors que les siennes ne récoltaient qu’indifférence, il a quitté le Salon.
Quelques jours plus tard, les critiques de journaux encensant son confrère l’ont plongé dans un océan de désespoir.
D’autant qu’à son égard, les journalistes n’étaient pas tendres:

« Son Christ insulté a l’air d’un vagabond battu par le guet et les soldats romains ressemblent à des coquins en haillons! »

Le tableau d’Olympia, belle femme nue allongée, à laquelle une soubrette apporte un bouquet de fleurs ne trouve pas grâce non plus aux yeux des critiques:
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Olympia? C’est une sorte de guenon grimaçant la pose avec une main impudiquement crispée… Une courtisane aux mains sales, aux pieds rugueux… une hideuse négresse… un chat noir qu’une circonstance malheureuse a aplati entre deux tampons de chemin de fer… »

Pauvre Manet…
On se moque de lui, sa provocante Olympia fait scandale…
Deux ans plus tôt, la même critique n’avait pas aimé son « Déjeuner sur l’herbe », titre que Monet reprendra pour baptiser l’une de ses propres compositions.

Cet épisode n’a pas entaché l’amitié des deux hommes qui deviendront les deux peintres majeurs que l’on sait…

Martine Bernier

Bichon havanais de charme, Pomme est arrivée… et un Monet a été retrouvé.

16 janvier, 2010

Je suis allée la chercher ce samedi, avec Eric, dans son Jura natal.
Des heures de route pour retrouver cette petite boule de poils noirs…

Aller chercher son chien est toujours un moment intense.
Avec, pour moi, un crève-coeur: je la sépare de sa mère…
Je sais bien que, dans quelques semaines, elle s’en serait détachée naturellement, mais je ne peux m’empêcher d’avoir un gros pincement au coeur.

Lorsque je suis arrivée, elle était là, au milieu de ses frères et soeurs.
En quelques semaines, elle a grandi, pris du poids, et a développé une personnalité très particulière.
Autant Scotty était indépendante, boudeuse mais passionnante et pleine d’humour, autant les qualités premières de Pomme, celles qui frappent d’emblée, sont la douceur, la tendresse.
Elle a beau être un bébé de neuf semaines, elle est très démonstrative, mais tout en délicatesse.

Le long voyage de retour ne lui a plu que modérément.
Elle s’est angoissée, puis s’est endormie dans mes bras.
Son arrivée dans ses nouveaux quartiers a été nettement plus drôle.
D’abord timide, elle ne me quittait pas, collée à moi.
Puis, peu à peu, elle s’est enhardie. Je lui ai fait visiter chaque pièce de l’appartement, lui montrant ses paniers, ses jouets, ses écuelles.
Dix minutes plus tard, cette petite chose qui ne doit pas faire plus de quinze centimètres de haut et vingt-cinq de long, bondissait partout comme un cabri, posait ses trésors (un chiffon imprégné de l’odeur de sa mère, un os plat et trois jouets) dans son panier, et m’appelait pour son premier vrai grand câlin en tête-à-tête.
Je me suis exécutée. De bonne grâce, même.
Et depuis, je suis sidérée de découvrir la personnalité de ce minuscule personnage.
Elle est très drôle, câline, taquine, semble descendre des plus grandes lignées d’explorateurs… et a pourtant des réactions de bébé.
Très fière d’avoir mangé l’entièreté des 25 grammes de croquettes auxquels elle a droit le soir, elle est venue me chercher pour me montrer son oeuvre.
Dehors, je l’ai sortie sans l’attacher, et j’ai commencé à travailler le rappel.
Récompensée par des caresses et des exclamations admiratives quand elle revenait, elle s’est comportée comme un parfait boomerang durant toute la promenade.

Présentée à mes voisins, elle s’est laissée caresser tandis que je la tenais dans mes bras, levant la tête vers moi et me léchant copieusement la figure comme si elle voulait expliquer d’entrée avec qui elle avait la relation la plus proche.
De retour à l’appartement, je l’ai laissée trotter sur mon bureau, comme un chat, tandis que j’écrivais.
Et elle s’est écroulée, épuisée, la tête sur mon clavier, imprimant des « = » à l’infini sous mon oeil attendri…
Dès que je me lève, elle est sur mes talons.
Si je m’installe pour travailler et que je ne veux pas la prendre, elle s’endort à côté de moi.
Elle m’a fait comprendre très vite qu’elle voue une véritable passion à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un fil électrique.
Je lui ai donc déjà opposé deux ou trois « non » fermes qui, automatiquement, la clouent sur place et la poussent à s’asseoir en posant sur moi un regard totalement perplexe.
J’ai donc entrepris de lui expliquer qu’elle n’est pas un rongeur, que si j’avais voulu un lapin, je ne serais pas revenue avec un pur bichon havanais et que, donc, il était hors de question que je la laisse déguster mon armada de câbles en tout genre.
Depuis, elle s’approche de temps en temps de l’objet de sa convoitise, me jette un regard à faire fondre la banquise, mais résiste. Pour le moment…

Elle est là depuis à peine quatre heures…. et notre complicité semble exister depuis toujours.
Je lève vers le ciel (noir: la nuit tombe tôt…) un sourcil en accent circonflexe.
Qui que vous soyez, là-haut, merci de m’avoir envoyé cet ange gardien modèle réduit…

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Hier, j’ai appris qu’un tableau de Monet, volé en septembre 2000 a été retrouvé par la police polonaise. « La plage de Pourville » avait été dérobée au musée national de Poznan.

Le porte-parole de la police de Poznan Romuald Piecuch a indiqué qu’un homme de 41 ans avait été interpellé à Olkusz (sud), alors qu’il était en possession de la toile estimée à l’époque à un million de dollars avait été volé en septembre 2000 au musée national de Poznan. Le voleur avait découpé la toile de son cadre et l’avait remplacée par une copie.
Monet a souvent peint la plage de Pourville, et l’oeuvre volée était l’une des plus belles reproductions.
Quel bonheur de se dire qu’un tableau a enfin quitté le musée de l’Invisible pour revenir à la surface…

Martine Bernier

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