Archive pour la catégorie 'Musique'

Ben L’Oncle Soul: doux cadeau

8 juillet, 2010

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Il y a eu une période, dans les années 80, où les musicologues ont souligné l’existence d’un creux musical.
On entendait souvent  dire à l’époque que la musique s’appauvrissait, tant sur le plan de la création que des voix.
Et il faut avouer que le disco et les chansonnettes d’alors m’ont éloignée de la radio.

Aujourd’hui, cette phrase ne s’applique plus.
Depuis plusieurs années, le monde de la musique s’est enrichi de talents multiples, de voix magnifiques, d’auteurs compositeurs doués.

Parmi ceux qui me touchent, il en est un, tout récent dans l’espace médiatique, qui me séduit totalement: Ben L’Oncle Soul.
Il n’a l’air de rien, ce garçon né à Tours, mais dès qu’il ouvre la bouche, son univers est d’une richesse folle.
Tout le monde a forcément entendu ses reprises de « Sympathique » ou de « Seven Nation Army », tellement bien remaniées que les plus jeunes ont l’impression qu’il s’agit des nouveauté, de « tubes » d’aujourd’hui alors qu’ils ont dix ou quinze ans déjà pour la plupart.
Sa musique sent bon les années 60 – 70, ses arrangements sont patinés de rétro, marque de fabrique qu’il soigne jusque dans la présentation de son CD qui ressemble à un bon vieux vinyle.
Il apporte une âme nouvelle à tout ce qu’il touche, semble s’amuser comme un fou lorsqu’il chante et partager ce bonheur avec ses musiciens.
L’écouter chanter à capella avec ses choristes est un ravissement…
Avec ses noeud papillon et son groove irrésistible, il chante le blues sans complexe avec un talent fou.
Ce talent devrait lui permettre de toucher à de nombreux registres et  réserver encore bien des surprises…
Ecoutez-le pour en être convaincus…

Martine Bernier

Mozart ne rend pas plus intelligent. Ah bon?

19 mai, 2010

Au début des années 1990, une étude, avouons-le, un peu bâclée, affirmait que si vous vouliez que vos enfants soient plus intelligents, il fallait leur faire écouter de la musique « sérieuse ».
Pour confirmer leurs dires, les chercheurs expliquaient que les jeunes qui avaient écouté la sonate pour deux pianos en ré majeur de Mozart réussissaient mieux les tests que ceux qui avaient choisi le silence ou une autre musique.
Dix ans plus tard, MaxiSciences nous explique que l’étude n’avait porté que sur… trente-six étudiants.
C’est un peu peu.

Les chercheurs de l’Université de Vienne, nous dit-on, « ont analysé les résultats de tests menés dans le cadre de quarante études portant sur 3000 personnes à travers le monde. »
Bilan de l’opération; aucune preuve n’a été apportée concernant « l’effet Mozart ».
Simplement, écouter de la musique, quelle qu’elle soit, stimulerait l’activité cérébrale.

En clair, si cela fait dix ans que vous vous injectez du Mozart en perfusion pour d’autres raisons que par goût, vous pouvez arrêter.

Martine Bernier
 

 

Chopin…. un destin romanesque

2 mars, 2010

Un musée qui lui est consacré ouvre ses portes à Varsovie, un documentaire (« L’Art de Chopin ») sort sur sa vie et son oeuvre, des concerts sont donnés un peu partout…
On a mis les petits plats dans les grands pour célébrer le 200e anniversaire de la naissance de Frédéric Chopin (1er mars 1810), ce pianiste et compositeur Polonais au talent mélancolique.
Les pianistes disent de ses oeuvres qu’elles ont l’air simples à l’écoute, mais qu’elles figurent parmi les plus difficiles à jouer tant la technique de la main du pianiste y est mise à rude épreuve.
Toute la complexité de cet homme semble résider dans sa musique….

Pressentait-il que sa vie serait courte?
Toujours est-il que Chopin l’a vécue « vite et fort ».
Enfant précoce, génie de la musique, il commence le piano à 5 ans et écrit sa première danse polonaise à l’âge de 7 ans.
Il joue, séduit ceux qui l’écoutent, voyage…
Il quitte sa Pologne natale, ce pays qu’il aime tant, en 1830, pour des raisons politiques.
Vienne, Londres… le musicien tente de se faire connaître, compose, puis part pour la France où il passera le reste de son existence.
A Paris, il devient l’ami des musiciens les plus prisés de l’époque: Liszt, Félix Mendelssohn, Hector Berlioz…
C’est là que son talent sera vraiment reconnu.
Sa musique est un parfum, une suite d’émotions teintées de mélancolie et pourtant très précise.
Il mène la musique au paroxysme du romantisme…

Sa vie sentimentale a été à la fois riche et jalonnée de déceptions.
Sa liaison la plus célèbre a été celle qu’il a vécue avec Aurore Dupin, alias George Sand, baronne Dudevant, et merveilleuse écrivain de l’époque.

Des chagrins profonds, la douleur de ruptures, achèvent de miner la santé de cet artiste fragile, atteint de tuberculose.
Déprimé, malade, Chopin accepte pourtant, en 1848, de donner une tournée en Angleterre et en Ecosse.
Mais la pollution au charbon qui règne sur Londres aggrave son état de santé.
Cette dernière tournée lui apporte de grandes joies et signe son arrêt de mort.

L’artiste mourra en octobre 1949, à Paris, à l’âge de 39 ans.
Avant de disparaître, il a demandé avec insistance à sa soeur de brûler tous les brouillons et les oeuvres inachevées qu’il a laissés.
Depuis, Frédéric Chopin dort au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, tandis que son coeur a été ramené en Pologne.

Déçu dans ses amours, mais porté par ses amis, le musicien aurait murmuré une phrase à son ami Franchomme, avant de rentrer en agonie.
Une phrase qui me bouleverse…
«Elle m’avait dit pourtant que je ne mourrais que dans ses bras.»

Martine Bernier

Rostropovitch (complément d’information)

9 novembre, 2009

Suite à l’article que j’ai écrit sur Bach, j’ai reçu plusieurs messages me demandant quel est ce prélude de lui que j’aime tellement et que j’écoute pratiquement chaque jour, interprété par l’immense musicien qu’était Rostropovitch.

Il s’agit du Prélude N° 1, que vous pouvez trouver sur les disques où il a enregistré les Suites pour violoncelle seul.
Toutes sont très belles.

Et si vous voulez le voir dans ce morceau que j’adore, allez jeter un coup d’oeil ou une oreille sur ce lien…
Quand il joue, ça a l’air tellement facile… Un virtuose.

Le jour où j’ai vu Bach

7 novembre, 2009

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Il est très rare que je passe un jour sans écouter au moins un morceau de Bach. J’aime particulièrement certains des Brandebourgeois (oui, je sais, je ne suis pas originale…) et, par-dessus tout, le Prélude comme Rostropovitch savait si bien l’interpréter.

Un jour de 2008, j’ai lu un article accompagné de la photo ci-dessus. Une chercheuse et anthropologue écossaise de l’université de ­Dundee, Caroline Wilkinson, venait de reproduire son visage, le visage de Bach, grâce à un système de reconstitution faciale.

Jean-Sébastien Bach (1685-1750), a beaucoup été portraituré mais personne ne sait véritablement si les représentations sont fidèles. Pour ma part, je ne l’imaginais pas comme cela.

Les chroniques de l’époque nous le décrivent comme un homme plutôt massif, avec la mine à la fois grave et réjouie d’un paterfamilias luthérien et bon vivant. La technologie scientifique a rendu un résultat qui, dit-on, serait ressemblant à 70%. Le moulage en plâtre du visage de Bach a permis de prendre conscience des multiples opérations des yeux qu’a subies Bach. Opéré de la cataracte par John Taylor (qui a également opéré Haendel) qui n’a réussi qu’à le rendre aveugle, il a retrouvé brutalement la vue  avant d’être victime d’une crise d’apoplexie quelques heures plus tard. Il mourra dix jours après.

Lorsque j’ai vu l’image de Bach, j’ai été interpellée. Mozart, Beethoven,  Vivaldi, Haendel et tous ces merveilleux compositeurs, quels visages avaient-ils réellement?  

Martine Bernier

Hugues Aufray, tant d’années à vibrer au son de ses mots…

20 septembre, 2009

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Oui, je sais, j’en ai déjà parlé une fois. Et bien je recommence. Parce que je l’ai réécouté et que mille choses me sont revenues à la mémoire…

J’étais encore une enfant quand j’ai commencé à écouter Hugues Aufray.
C’était le temps des feux de bois, les premières années d’une enfant fragile sans son père, le temps des doutes, des espoirs et des peurs, des grandes amitiés adolescentes si belles, si fortes, parfois si douloureuses, des premiers amours timides…

Et lui, il était là, en filigrane, toujours.
Je connaissais tout son répertoire par coeur. Aux scouts, il était chanté à gorges déployées par des meutes de jeunes loups inspirés, massacrant aussi bien « Nuits et Brouillards » de Ferrat que « Pauvre Ruteboeuf » que Hugues avait repris, me faisant découvrir au passage ce qui deviendrait une passion par la suite: la poésie.
J’allais laver les voitures, le week-end, pour me faire de l’argent de poche, et je filais acheter ses disques que j »écoutais en boucle, ainsi que pas mal d’autres, c’est vrai. Mais lui… c’était lui.
Il me rassurait et m’emmenait dans ses voyages musicaux.

J’ai grandi.
J’ai appris ses chansons à mes enfants et à tous ceux à qui j’ai appris la guitare. Ils sont nombreux…
Quand il a adapté les textes de Dylan en français et qu’il a commencé à les chanter, j’ai été séduite à vie.

Et puis un jour, je suis devenue journaliste.
J’ai rencontré beaucoup de gens célèbres. J’ai expérimenté le risque d’être déçue lorsque la réalité rejoint le rêve.
C’est pour cela que je n’ai jamais proposé un sujet sur lui. J’avais tellement peur qu’il ne soit pas tel que je l’imaginais.

Mais c’était décidément trop bête, il fallait que je dépasse ma crainte. J’allais passer sinon à côté de quelque chose d’important pour moi…
Et de toute façon, je serais fixée très vite. Peut-être allait-il refuser de me parler?
Il ne l’a pas fait.
Il n’a plus rien à prouver depuis longtemps, il n’attendait rien de moi, n’avait pas besoin de moi pour le faire avancer.
Et pourtant, il a été adorable.

Notre première interview, nous l’avons faite par téléphone. Lui en France, moi en Suisse.
J’avais les larmes aux yeux, le coeur qui battait comme un fou…. mais il ne le saura jamais!
Le courant est tellement bien passé qu’il m’a proposé d’aller l’écouter en concert en Suisse, et de le rencontrer ensuite.
Ce soir-là, j’étais censée rester de « piquet » sur ma région pour le journal pour lequel je travaillais.
J’ai pris le risque. Le concert avait lieu très loin de là. Eric et moi y sommes allés quand même.
Sous chapiteau, un public complètement acquis, fou de bonheur…
Et puis, après, la rencontre. La première… un charme fou, une gentillesse exquise, un naturel désarmant…
C’est l’un des hommes les plus beaux qu’il m’ait été donné de rencontrer. Il semble habité par une éternelle jeunesse. Un physique un peu sauvage d’animal fier et indomptable.
Il vous entoure de ses ailes et tout est bien.
Ca a été un très beau moment.

Plus tard, je lui ai proposé de lui consacrer un nouvel article, pour un journal plus important cette fois, et il m’a invité à venir chez lui, près de Paris.
Eric et moi avons pris la route. Et nous avons trouvé le moyen d’être en retard, pris dans les embouteillages parisiens!
En retard à l’un des plus beaux rendez-vous de ma vie!!

Imaginez-vous… Vous avez depuis toujours une tendresse et une admiration d’enfant pour un artiste, et vous vous retrouvez assis à côté de lui, dans son salon.
Je vivais un moment tellement magique, tellement exceptionnel, que j’ai dû faire un effort surhumain pour me rappeler que j’étais là pour travailler.
Je buvais ses paroles, j’imprimais chaque instant dans ma mémoire.
Il a cette petite flamme dans les yeux qui pétille dès qu’il parle de quelque chose qui le touche.
Il m’a attendrie, amusée, touchée…

Il m’a raconté les drames de sa vie, ses joies…
J’ai vécu un moment de pur bonheur.
J’ai été sidérée lorsqu’il nous a raccompagnés sur la route pour nous indiquer le chemin du retour. En nous désignant au passage la maison de son voisin, son ami Johnny.
Non, je n’ai pas été déçue par lui…
Hugues Aufray est un homme bien. Aussi beau dedans que dehors. Il a eu 80 ans cette année et… c’est sidérant.
Il a une élégance naturelle que je n’ai jamais rencontrée chez personne avant lui.
Un infini respect de l’autre qu’il écoute avec un regard d’enfant…

Nous nous sommes revus sur un plateau de TV, il y a trois ans, je crois. Il m’a reconnue, est venu m’embrasser.
Il reste dans mon coeur.

Martine Bernier

PS: le même jour, près de Paris, nous rencontrions Yann Arthus-Bertrand, un autre fabuleux bonhomme, pour lequel Eric, en bon photographe qu’il est, éprouve une admiration sincère. Cette fois, c’était lui qui était un enfant sur son nuage. Une journée inoubliable… Mais c’est une autre histoire…

http://www.youtube.com/watch?v=zWWqonUIif0&NR=1

http://www.youtube.com/watch?v=SP93v6MY9xw

http://www.youtube.com/watch?v=uoPvJkejwK8http://www.youtube.com/watch?v=f13nIaRJfUU

Woodstock… j’aurais aimé

17 août, 2009

J’avais 10 ans… Aux informations, j’avais vu les images de cette foule impressionnante, marée humaine qui se pressait pour écouter les concerts des plus grandes stars de l’époque à Woodstock. Woodstock, personne n’en avait jamais entendu parler jusqu’alors. Mais, tout à coup, le monde entier apprenait que cela se trouvait dans l’Etat de New York. Les organisateurs attendaient 50’000 personnes sur deux jours, 500000 sont venues car les concerts ont été partiellement gratuits. Gratuit… pour aller écouter Joan Baez, Jimmy Hendrix, les Whos et tant d’autres… J’ai fantasmé des années sur cet événement, comme tous  les jeunes de l’époque. Aujourd’hui, Woodstock a 40 ans. On a eu beau faire, on n’a pas fait mieux. Parce que l’époque fleurait bon le Peace and Love, les fleurs dans les cheveux…

Tandis que Woodstock est porté aux nues, je m’épuise à mettre mes plus de 4000 livres dans des cartons. Physiquement et moralement, l’épreuve est terrible. Mon Triangle d’Or, ce soir, se reforme, vient me donner un coup de pouce. L’espace d’une heure, le salon ressemble à un remake des « Temps Modernes » de Chaplin. Ils sont merveilleux.. tous autant qu’ils sont. Fred et Stéphane font des aller et retour chargés comme des mulets. Pour les récompenser: tournée générale de bière au « Café du Muret ».

Eric m’annonce sa visite pour demain, le temps d’un repas. Il est toujours là, fiable, stable, solide et foncièrement bon. Quand je pense à ce que fait celui pour qui je suis partie… encore et toujours cette nausée qui ne me quitte plus depuis des mois…

Ce soir, j’ai deux rendez-vous, au creux de la nuit. Le Visiteur des Etoiles  m’apporte sa douce tendresse. Si importante. Sa voix me rassure. Il aimerait que ce bienfait se poursuive aussi lorsque le téléphone se tait. C’est plus difficile. Il a fallu des années pour reconstruire les villes ravagées par les bombardements. C’est dans cet état que me laisse Alain.

Puis je retrouve un jeune adolescent, ami d’Aurore, sur msn. Il avait envie de me parler. A travers sa webcam, je découvre un adorable bonhommet, malicieux et vif que je taquine pour voir fleurir un sourire. Il n’a pas eu une vie facile, du haut de ses 14 ans, et s’oriente comme il peut, dans ce monde où  il se déplace sans boussole. Il est attachant, le bougre. Encore quelqu’un que je garderai dans mes bagages… Bonne nuit, Dimitri!

Martine Bernier 

 

 

 

Julos Beaucarne: « Je suis un humain qui marche sur la route… »

12 août, 2009

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Ces derniers jours, je l’ai déjà dit, je me suis reconnectée à l’univers du chanteur et poète Belge Julos Beaucarne, grâce à un proche. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, il est bien davantage qu’un troubadour talentueux. C’est un être hors normes, hors modes, lumineux, chaleureux, malicieux, à la fois original et sage. L’enfermer dans un carcan de mots n’est pas une bonne idée. C’est un être libre… Un drame épouvantable survenu dans sa vie, en 1975, a révélé au monde la dimension humaniste de cet être  si particulier. Sa compagne, Loulou, a été assassinée par un déséquilibré. Sa réaction a été admirable (voir en fin d’article). A la lecture de la lettre qu’il a écrite dans la nuit suivant la disparition de celle qu’il aimait, l’adolescente que j’étais alors a, bouleversée, pris une immense leçon d’humanité. Après avoir réécouté en boucle les chansons de lui que j’ai auprès de moi, et particulièrement « Le Petit Royaume » que j’aime profondément, j’ai décidé de lui écrire, à cet homme particulier que j’admire et que j’aime. Pour lui dire le plaisir que j’ai de le retrouver, lui qui a eu une place importante dans ma vie lorsque j’étais jeune fille, en Belgique. J’ai précisé quelle était ma profession et j’ai ajouté que je serais touchée de pouvoir l’interviewer un jour.Je pensais que cela resterait au stade du rêve…Mais quelques heures après, j’ai eu la douce surprise de recevoir un message en retour me remerciant et me laissant son numéro de téléphone pour que je puisse l’appeler.
Ce que j’ai fait cet après-midi. Nous avons passé ensemble un moment à la fois rempli d’émotion et de rires. Car l’homme a de l’humour! Et quel humour!

- Si vous deviez vous définir, pour les personnes qui n’ont pas eu encore l’occasion de vous découvrir, que diriez-vous?
Mais.. je me donne la mort si je me définis! Ce serait m’étouffer dans des étiquettes…

- Alors, à la place du mot « définir », peut-être préférez-vous « présenter »?
Je m’appelle Julos. Toute ressemblance avec des personnes ayant déjà existé serait fortuite. Je vis à Tourinnes-la-Grosse, en Brabant Wallon, en Belgique (et il me donne l’adresse précise ainsi que la latitude et la longitude du lieu, puis éclate de rire devant ma réaction en disant: « Je ne vous arrange pas avec mes réponses? » De l’autre côté du téléphone, je souris en écrivant à toute vitesse).
Je vis en compagnie d’environ 6 milliards de femmes et d’hommes. J’espère n’avoir oublié personne! Je suis un humain qui marche sur la route. Mon histoire consiste à aller au bout de ce que je suis…

- Quel regard posez-vous sur l’être humain, justement?
Nous sommes tous nés un jour d’une femme, et, tous, nous avons reçu une feuille de route. Nous avons chacun quelque chose d’extraordinaire à faire, mais la société veut nous le faire oublier. Tout le monde, chacun d’entre nous est important, mais on veut nous faire croire que « machin » est plus important que l’autre. Les fameux people, vous savez (prononcez à sa manière: « pople »). Oui, tout le monde est important… On pompe beaucoup d’énergie à s’occuper de choses qui nous détruisent et à s’éloigner de l’essentiel. Chaque fois que l’un d’entre nous fait quelque chose de bien, il enrichit l’Univers dans son entier.

- Un livre de vous va sortir très bientôt…
Oui, il s’appellera « Mon Petit Royaume » et il paraîtra le 9-09-09. Il contiendra tous les textes de mes propres chansons.

- Aujourd’hui, comment se passe votre vie?
Je chante beaucoup… Parfois dans de petites salles, parfois dans des grandes. Je vais là où on me demande.

- Etes-vous un homme heureux?
Heureux.. cela dépend des jours… Ce bouquin a été difficile à réaliser pour moi, car, au fil de mes chansons, je revoyais ma vie, les hauts et les bas de mon existence. Cela m’a fragilisé…

- Lors de la mort tragique de votre compagne, vous avez écrit un texte qui a marqué à jamais ceux qui l’ont lu. Où avez-vous trouvé les ressources, un tel amour pour les autres, une telle humanité, pour pouvoir écrire ces mots dans un moment aussi dur?
J’ai écrit cette lettre dans la nuit qui a suivi l’assassinat de Loulou, sans intention de la publier. J’écris pour moi, toujours, pour retrouver mon chemin, pour savoir dans quelle direction je veux recommencer à marcher… Le lendemain, un ami journaliste est venu me voir et m’a dit que l’on avait écrit que « Julos et Loulou n’étaient pas assez racistes ». C’est là que je me suis dit que j’allais répondre par cette lettre. Pour éviter d’engendrer encore davantage de racisme et de violence… Aujourd’hui, si j’arrive à interpréter les chansons que j’ai écrites à l’époque de la mort de Loulou, je craque encore comme si c’était hier lorsque j’en parle. Heureusement que l’homme est inconscient des dangers qui le guettent…

- Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de vous?
(en aparté, je souris en lui demandant: puis-je oser vous demander  de me donner une réponse que je pourrai utiliser… sans longitude ni latitude?
Un éclat de rire me répond:
- Non, non, ne vous inquiétez pas, je ne réponds jamais deux fois la même chose!
- Ouf!
- Pourquoi, vous n’avez pas aimé?
Cette fois, nous éclatons de rire ensemble…)

J’aimerais que les gens retiennent de moi la joie, le rire. Ce que je cherche à trouver, oui… c’est la joie… Ce qui nous rend malades physiquement, c’est le fait que nous ne sommes pas heureux…

- Et… vous êtes souvent malade?
Pas trop, non! Cela m’arrive de temps en temps, parfois assez gravement. Je me souviens de ma tournée en Pologne où j’ai eu une pneumonie. Ce n’était pas facile. Mais le public était tellement formidable…

Certaines interviews sont plus belles que d’autres. Celle-ci a été un cadeau.  

 

Martine Bernier

Site de Julos Beaucarne: http://julosland.skynetblogs.be/
Le livre « Mon Petit Royaume » peut être commandé par l’intermédiaire de ce site.

Lettre Ouverte De Julos Beaucarne

Ma Loulou est partie pour le pays de l’envers du décor, un homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce. C’est la société qui est malade, il nous faut la remettre d’aplomb et d’équerre, par l’amour et la persuasion. C’est l’histoire de mon petit amour à moi arrêté sur le seuil de ses 33 ans. Ne perdons pas courage ni vous ni moi. Je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et nos deux chéris qui lui ressemblent. Sans vous commander, je vous demande d’aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les coeurs purs doivent se mettre ensemble pour l’embellir, il faut reboiser l’âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires, vous retrouverez ma bien aimée, il n’est de vrai que l’amitié et l’amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses ; on doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller au paradis. Ah comme j’aimerais qu’il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles… En attendant, à vous autres, mes amis d’ici-bas, face à ce qui m’arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu’un histrion, qu’un batteur de planches, qu’un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd’hui : je pense de toutes mes forces, qu’il faut s’aimer à tort et à travers. Julos Nuit du 2 au 3 février 1975

Allan Bleck, un paladin…

17 juin, 2009

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Hier, j’ai reçu un message provenant d’un homme étonnant.
Il venait m’apporter un bonjour amical et me signalait son site sur lequel les passants peuvent écouter et télécharger gratuitement ses chansons.
Je suis allé visiter le site en question et écouter sa musique et ses textes, qu’il chante tout simplement, de sa voix grave, accompagné à la guitare.

Ce Breton est un OVNI.
Il explique son parcours dans un texte sobre.
Il ne demande rien, ne désire qu’offrir. « Sorte de revanche sur cette vie où tout a un prix, où il faut payer pour tout et n’importe quoi ».
Il parle de son évolution, qui l’a conduit à devenir un citoyen du monde dans le plus pur sens du terme, et offre ses chansons gratuitement, juste pour le plaisir de donner.

Pour ceux qui souhaitent les télécharger gracieusement, et qui pourraient se sentir mal à l’idée de ne pas offrir une compensation, il a indiqué une liste de noms d’associations pour lesquelles, dit-il, il a un fort penchant.

Un OVNI, vous dis-je, qui mérite décidément que l’on s’y arrête…
Ecoutez-le…

Martine Bernier

http://www.allanbleck.fr/

Le miracle Christophe Willem

29 mars, 2009

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Un jour, je suis tombée sur l’émission « Nouvelle Star », que je ne regardais jamais, en zappant, par hasard. Je suis tombée sur un garçon qui ressemblait tellement à mon fils aîné que, pendant quelques secondes, j’ai cru que c’était lui. Déguisé, mais lui. Un pull à rayures improbable, un sourire timide mais pétillant, une façon de se mouvoir particulière: le personnage m’a intriguée. Jusqu’au moment où il s’est mis à chanter. J’ai été envoûtée et, depuis cela n’a pas cessé. Comme des centaines de milliers de spectateurs, je venais de découvrir Christophe Willem.

Tout le monde connaît l’histoire. Une voix sublime, androgyne, un talent fou… et ce jeune homme a gagné l’émission, que je n’ai plus jamais regardée depuis, d’ailleurs. Il a sorti un disque, très attendu, très soigné, étonnant, a remporté un succès énorme et a pris la route pour se lancer dans une tournée délirante.

Je suis allée assister à deux de ses concerts. Et j’en suis sortie totalement séduite. Il y a la voix, oui, pure, juste, capable de tout, une musicalité prodigieuse, un talent à couper le souffle, un sens de l’interprétation magistral. Et puis il y a le reste, qui rend cet OVNI tellement attachant. Un bonheur de chanter manifeste, une immense générosité par rapport à son public, un naturel désarmant, un humour à fleur de peau, une personnalité charismatique en diable, une énergie phénoménale… Il est la joie de vivre incarnée. Et, en prime, est servi par une intelligence et un sens de la répartie qui lui permettent de tenir vaillamment l’épreuve des interviews.

Oui, j’avoue, je suis une inconditionnelle. Ses concerts sont des moments de délire pur. Je n’aime pas tout ce qu’il chante, non: j’aime la manière dont il le chante.

Son prochain disque sortira dans quelques semaines, et la machine marketting est en marche. L’une des chansons, « Berlin », est déjà diffusée sur les ondes. Une musique électro qui ne va pas forcément plaire, nous annonce-t-on en préambule. Et comme, sur le disque, sa voix ne permet plus, par moment, de savoir si c’est un homme ou une femme qui chante, il sait déjà que les sempiternelles questions sur son identité sexuelle vont reprendre. Comme ce fut le cas de Patrick Juvet alors qu’il cartonnait avec « Où sont les femmes »..

Personnellement, son identité sexuelle, je m’en moque pourvu qu’il soit heureux. En revanche, qu’est-ce j’adorerais l’écouter un jour dans un répertoire soul ou jazzy. Il peut tout chanter, l’a prouvé à maintes reprises. Et ceux qui l’ont entendu interpréter les chansons monumentales qu’il présentait au cours de l’émission qu’il a gagnée meurent d’envie de le réentendre dans ce genre de répertoire…

Mais bon, s’il veut nous emmener sur la route de l’électro nous l’y accompagnerons. Etouffer un tel phénomène serait criminel. Et puis, quand on aime, on s’adapte…

A propos: j’ai écouté « Berlin »… et j’ai aimé.

 

Martine Bernier

 

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