Archive pour la catégorie 'Nature'

Parfums et surprises d’automne: Fleurs de Lune et… retour de Fillotte!

10 octobre, 2011

Celui qui m’accompagne aime les fleurs, les plantes, les fruits, la nature en général.
C’est de famille: j’ai déjà eu l’occasion de parler de Thérèse, sa maman, véritable encyclopédie vivante pour tout ce qui touche plantes et jardins.
A chacun de ses retours, poursuivant son déménagement, Il emporte ses plantes que nous intégrons à l’appartement.
Cette fois, il est arrivé avec un Spathiphyllum.
Les Fleurs de Lune…
J’en ai déjà deux, mais il était hors de question de laisser ce nouveau-venu à la porte.
Même si un séjour estival au grand air ne lui a pas forcément bien réussi.
Je l’ai donc posé dans mon bureau.

Comme me l’avait annoncé mon compagnon, cette plante est différente des miennes, même si elle leur ressemble en tout point.
C’est un Spathiphyllum… parfumé.
Une espèce dont les fleurs, comme son nom l’indique, dégage un parfum capiteux.
En entrant dans mon bureau, ce matin, j’ai été prise par cette odeur très agréable qui a envahi la pièce.
La plante donne quatre fleurs.
Comme si elle me remerciait de ne pas l’avoir rejetée.

Une fois encore, la nouvelle saison démarre en caressant les sens.
Les deux grands résineux qui veillent sur l’entrée de la maison dégagent eux aussi un parfum séduisant réveillé par la pluie.

Parfums, saveurs de confiture maison à la mirabelle… et bonheur d’automne.
Dans moins de deux semaines, Aurore, ma Fillotte de Bretagne, reviendra en Suisse pour la quatrième fois.
Le temps qui passe n’a par recouvert de lassitude cette relation si particulière.
Comme elle n’a pas abimé non plus celle que je partage avec mon ami de Bretagne.
Les Ombres m’envoient toujours leurs courriers racontant « le quotidien des Bidochons », qui naviguent toujours entre vantardise et orgueil.
Je poubellise.
Je ne comprendrai jamais pourquoi ces Ombres s’obstinent à m’écrire, réveillant constamment un traumatisme grave.
L’être dont elle parle est laid, sale.
Elles se salissent à en parler.

Martine Bernier

Le « pénis de titan » éclôt en Suisse

24 avril, 2011

Vous ne le saviez peut-être pas, mais l’une des plus grandes fleurs du monde s’appelle: « Le Pénis de Titan » ou arum géant
Oui, bon, je sais.
C’est un peu prétentieux.

Cette fleur tropicale haute de 1,5 à 3 mètres, dont le pistil est long de près de deux mètres, et qui possède une couronne violet pourpre a éclos… en Suisse!
Elle qui vit en temps normal en Indonésie, dans la forêt de Sumatra, s’est ouverte dans le jardin botanique de Bâle ce samedi.
Comme l’événement est rare, des milliers de personnes se sont rendues sur place pour y assister.

Seulement voilà.
L’Amorphophallus titanum a une autre particularité, en dehors de sa taille.
Dès qu’elle est en fleur, elle dégage une odeur de charogne.
Ces senteurs cadavériques, nous dit le Point, attirent les insectes qui la pollinisent.
La bonne nouvelle, c’est qu’une fois qu’elle a éclos, la fleur se fane en quelques jours, voire en une nuit, et qu’il lui faut ensuite trois ans pour recommencer.

Elle n’est pas franchement belle, sème une odeur pestilentielle, mais n’arrive à fleurir que dans des conditions d’humidité très particulières.
La gloire tient à peu de chose.

Martine Bernier

Les mammatus et le pétrel tempête, l’oiseau qui annonçait le gros temps

21 juin, 2010

unknown1.jpeg

Quel que soit l’endroit du monde dans lequel ils vivent, les hommes ont toujours été fascinés par les phénomènes naturels qui les entourent.
Lorsqu’un orage s’annonce, nous le savons tous, le ciel devient menaçant.
Il arrive que, lorsque qu’arrive un orage particulièrement violent ou un phénomène météorologique extrême, ce ciel se charge de « mammatus ».
Ces nuages étranges principalement composés de glace sont parfois long de plusieurs centaines de kilomètres et restent visibles une quinzaine de minutes.
Les explications scientifiques pour faire comprendre la raison de la formation de ces « mamma », sont fouillées.

Il est rare que nous puissions voir ce genre de phénomène sous nos latitudes.
En Europe, nous avons un autre messager, beaucoup plus discret, mais nettement plus mythique que les mammatus: le pétrel tempête.
Cet oiseau est le plus petit de nos oiseaux de mer.
images12.jpeg
Protégé, il est difficilement observable pour les « terriens ».
Il ne sort que la nuit sur les lieux de reproduction et est rarement visible depuis la côte… sauf lorsque s’annoncent les tempêtes les plus violentes.
Les marins le savent.
Lorsqu’ils voient les pétrels ailleurs qu’en haute mer où ils suivent les bateaux en volant au ras des vagues, ils n’ignorent pas qu’il vaut mieux ne pas prendre la mer.

Cet oiseau qui pressent le danger est l’un des anges gardiens des hommes de la mer.

Martine Bernier

Phénomènes étranges: Les pierres qui bougent

17 juin, 2010

b6723d5a38834cc9a63afa8ca17b1c30maxcomputer.jpeg

Dans la boue du désert de la Vallée de la mort, au beau milieu de ce lac asséché formant un paysage lunaire, d’étranges pierres mettent en émoi le monde scientifique depuis longtemps.
Leur particularité? Elles sont mobiles.
Ces pierres, qui pèsent parfois des centaines de kilos, peuvent parcourir des kilomètres en un élan, dit-on.
Les théories avancées par les experts pour expliquer ce phénomène ne sont pas convaincantes pour le moment, ou du moins ne le sont-elles pas aux yeux de tous.
Certains suggèrent que les pierres avancent grâce à la combinaison de vents violents à la surface glacée.
Mais dans ce cas, comment expliquer que plusieurs roches commencent à se déplacer côte à côte, pour ensuite aller à des vitesses et dans des directions différentes?

L’endroit s’appelle « The Racetrak ». « La piste de course »…
Personne n’a jamais été le témoin direct de l’avancement des pierres qui ne bougent que lorsqu’elles sont hors des regards indiscrets.
Isolé du monde, le site, qui se présente comme une surface plane, a été équipé de capteurs, et les pierres de balises GPS pour suivre leurs mouvements à distance.
Et le procédé a fonctionné: les déplacements des pierres ont bel et bien été enregistrés.
Après étude, l’explication apportée confirme l’hypothèse précédente. Les tempêtes d’hiver et les orages d’été inondent une partie du Racetrack. Une fine couche de terre se transforme alors en une boue très glissante et les vents, qui peuvent souffler à 150 kilomètres heures dans la région, poussent les pierres. Une fois « détachées », il suffit d’un vent d’intensité deux fois inférieure pour maintenir le mouvement.

Il reste encore des sceptiques pour estimer que les calculs en physique ne corroborent pas vraiment cette théorie, affirmant qu’il faudrait des vents de plusieurs centaines de km à l’heure pour déplacer certaines de ces pierres.

La polémique scientifique se poursuit, donc.
Et les pierres s’en moquent.
Elles, elles continuent à arpenter leur lac asséché sans rien demander à personne…

Martine Bernier

Le dortoir des oiseaux

14 février, 2010

Je savais que cela existait, mais je n’en avais jamais vraiment vu… un dortoir d’oiseaux…

Chaque matin, lorsque je vais promener Pomme, dès que le jour se lève le pré près de la rivière est envahi de gazouillis d’oiseaux.
Je n’y avais jamais vraiment prêté attention avant que ma chienne ne se montre intriguée.
Car le bruit est vraiment très présent.
Elle a commencé par chercher d’où venaient ces pépiements, puis, à chaque sortie, a longuement regardé vers un groupe de sapins.
C’est là que j’ai réalisé que nous étions face à un dortoir, en remarquant que le même rituel se reproduisait chaque jour.

Les arbres se trouvent de l’autre côté de la rivière, côté français.
Lorsque les oiseaux discutent entre eux, le vacarme est presque assourdissant.
Comme un repas de famille bruyant où tout le monde parle fort sans vraiment écouter les autres.
Nous nous sommes approchées et j’ai observé…
Au petit matin, des centaines d’oiseaux sont réfugiés dans ces arbres et s’égosillent à qui mieux-mieux.
A un moment précis, tous s’envolent dans un énorme bruissement d’ailes.
Des nuées d’oiseaux qui s’éparpillent dans tous les sens.
Le spectacle est impressionnant…
Ne restent que quelques individus qui occupent les lieux, lancent des chants ou des cris solitaires tout au long de la journée.
Le soir, je n’ai jamais été présente lorsque les troupes reviennent.

Etrangement, ces sapins ne sont fréquentés que par des passereaux.
Ils ne se mélangent pas avec les corneilles, pourtant nombreuses dans la région.
Pas une ne se hasarde dans le dortoir.
Comme si les espèces ne se mélangeaient pas…

Observer les oiseaux, même les plus communs, est fascinant… leur mode de vie ressemble au nôtre à plus d’un titre.

Martine Bernier

L’arbre aux oiseaux

12 mai, 2009

J’aime les oiseaux. Contrairement à un membre de ma famille qui m’est cher, je ne suis pas une spécialiste. Je ne connais pas le nom de chacun d’eux, mais j’adore les regarder vivre, écouter leurs chants. Je les aime à peu près tous. Même les corneilles, un peu envahissantes, m’intéressent par leur comportement grégaire fascinant.

Dès que j’ai réalisé que nous avions la chance d’avoir des arbres dans le jardin, j’ai eu envie d’en choisir un pour y accrocher des maisonnettes et des mangeoires, afin qu’il devienne « L’Arbre aux Oiseaux ». Mon idée a tenté Alain. Trois points de nourrissage ont pris place dans les branches.  Et au bout de deux jours, les oiseaux sont arrivés. Aujourd’hui, ils viennent par dizaines, des passereaux multicolores dont la présence m’enchante.

Seulement voilà, mon jardin zen est une chose, les enfants du quartier en sont une autre. Les deuxièmes ont plutôt tendance à estimer que tout jardin est un terrain de foot potentiel, et tout arbre un  jouet dans lequel envoyer valser ses chaussures. Normal: la majorité des enfants du monde voient les jardins sous cet angle.  Mais tous les oiseaux du monde, eux, voient d’un mauvais oeil les chaussures-OVNI fonçant dans leurs arbres, et les enfants propriétaires des pieds occupant lesdites chaussures secouer les arbres pour récupérer leur bien. En tant que responsable des lieux et de la quiétude de mes protégés ailés, je dois donc trouver la solution pour que les uns respectent les autres. Une seule chose à faire: je vais expliquer mon amour des zoizeaux aux petits, histoire de les sensibiliser.

Ce matin, alors que j’écrivais, un oiseau, justement, est venu se poser juste derrière la baie vitrée. Une boule de plumes multicolore, qui ne devait pas peser plus de 30 grammes. Bien droit sur ses pattes, il m’a regardée en penchant la tête à gauche et à droite. Il est resté là quelques secondes et il s’est envolé en direction de l’arbre où il a rejoint ses cousins.

Dans cette période de ma vie où je vis mes derniers jours de solitude, les plus lourds par définition, j’ai besoin de douceur. Les oiseaux tiennent ce rôle. Je suis restée songeuse devant celui-ci.. Comment un animal aussi minuscule peut il être aussi parfait et, en prime avoir l’air aussi curieux de ce qui l’entoure? Un petit miracke sur pattes…

Martine Bernier

Mes voisins, mon jardin et Eusèbe la tondeuse

5 avril, 2009

J’ai une chance incroyable.
Les gens sont d’une gentillesse ahurissante avec moi.
En arrivant en Bretagne, j’étais pourtant un peu inquiète.
Et si c’était différent?
Allaient-ils accepter ce spécimen de nana plus proche de l’OVNI que du schéma classique de la ménagère idéale?

Trois jours après mon arrivée, j’ai fait la connaissance de mon voisin d’en face, Frédéric, jeune père de famille. Puis j’ai rencontré son épouse, Béatrice, et leur fille, Aurore, et, plus tard, les autres voisins qui m’entourent.
Les contacts que nous entretenons sont très chaleureux.
Je pense qu’ils ont compris que, pour le moment, je ne connais pas encore grand monde, et que le fait qu’ils soient là m’était très précieux.

Cette semaine, en allant chercher le courrier, je croise Frédéric, qui accomplissait la même démarche que moi.
Je lui ai demandé s’il pouvait me dire où nous devions nous débarrasser de l’herbe une fois que nous la couperions dans le jardin. Il m’a répondu, puis nous avons fait un brin de causette.
Et j’ai reçu un joli cadeau matinal…
Il m’a demandé si nous aimions les palourdes. J’ai eu une moue significative: Alain et moi adorons les fruits de mer!
Il m’a dit: « Je suis désolé, mon père est allé en pêcher, et j’en avais tellement que j’ai dû en jeter. Mais la semaine prochaine, je vous en donnerai. Et je vous ramènerai des huîtres, aussi. »

J’étais estomaquée. D’abord parce que je ne m’attendais pas à ce qu’il me propose quelque chose d’aussi adorable. Ensuite parce que j’ignorais qu’il était permis de pêcher ce genre de précieux coquillages sans autorisation. Il m’a expliqué qu’ici, tout le monde le faisait et que c’était permis du moment que l’on ne dépassait pas un certain quota de pêche.

Au passage, mon précieux voisin m’a également dit que si je n’arrivais pas à mettre la tondeuse en route quand Alain n’est pas là, il le ferait volontiers pour moi dès qu’il sera remis d’une opération du canal carpien qui l’handicape ces jours-ci.

Quand nous nous sommes dit au revoir et que je suis rentrée, j’ai repensé à une phrase que quelqu’un de ma famille m’a souvent dite lorsque j’étais jeune.
« Toi, à t’entendre, les gens sont merveilleux, le monde est merveilleux, tout est merveilleux! »

C’était un peu exagéré.
Mais je crois ne pas avoir tellement changé, finalement.
Je ne suis pas naïve. Mais j’ai toujours été émerveillée par la gentillesse spontanée, c’est vrai.

Bref. Vendredi, il faisait beau. Alain m’avait quittée le matin, j’avais le cœur gros. Et quand je dis gros… c’est très en dessous de la réalité.
Connaissant la fragilité de son dos, je me suis dit que c’était le moment ou jamais de m’attaquer au jardin, afin qu’il ne soit pas tenté de le faire en revenant.

Je me suis glissée dans le garage où la tondeuse siestait innocemment, à l’abri des regards indiscrets.
Notre tête-à-tête a ressemblé à « Règlement de comptes à OK Corral ».
Je me suis avancée vers, elle, ai sauté sur la bête, et j’ai essayé de la mettre en marche.
Après plusieurs essais infructueux… j’ai réussi!
J’en ai donc conclu que je pouvais me lancer dans l’opération Eusèbe.
L’opération Eusèbe étant le nom de code donné par mes soins à la tonte du jardin.
C’est idiot, mais les voyages en Absurdie me motivent.

J’ai traîné ma victime dans le jardin (le petit malin qui a placé une marche à la porte arrière du garage mériterait la bastonnade publique!), et je me suis dirigée vers le bout du bout. Dehors, Johann et son copain Léo ont couru à ma rencontre dès qu’ils m’ont vue.
J’ai fièrement lancé le moteur (bon, il a fallu quatre tentatives, mais j’y suis arrivée!) et j’ai commencé à œuvrer.

N’imaginez pas un aller-retour gracieux et très classe. Tondre la savane, ce n’est pas simple. Je me demande si je n’aurais pas dû la laisser ainsi, d’ailleurs. Il aurait suffi d’y rajouter un marais pour donner envie à un Bec-en-Sabot (voir rubrique « Le plus mystérieux des Oiseaux) de s’y installer…
Au bout de 10 minutes, Eusèbe avait déjà l’estomac plein.
J’arrête le moteur, me perd dans une réflexion intense.
Grand conciliabule avec mes deux apprentis: que faire de l’herbe rasée?
Ils m’expliquent que les précédents locataires la mettaient au bout du jardin, dans le « pré aux moutons ».
- Ah bon? Le pré aux moutons? Mais… où sont les moutons?
- Ils viennent parfois…
- Et ils aiment l’herbe coupée?
- Non, pas vraiment…

De toute façon, en l’occurrence, je n’ai pas le choix. Si je veux pouvoir continuer mon Œuvre, il faut que je me débarrasse de la verdure. Je n’allais quand même pas me la préparer en salade… Suivie de mes deux acolytes, je m’exécute donc, reviens vers la tondeuse, lui replace son estomac, m’empare du cordon pour lancer le moteur, tire fermement et… rien.
Sans me démonter, je réessaie, une fois, deux fois… dix fois.
Toujours rien.
Je ne suis pas violente pour un sou.
Mais là, si j’avais pu, j’aurais pendu la bestiole par les pieds à mon pommier et j’aurais attendu qu’elle sèche.

Juste au moment où je me disais que j’allais devoir lamentablement abandonner, Frédéric est venu à la rescousse. Malgré sa main convalescente, il a relancé le moteur (en une fois, comme Alain!!! Agaçant, ça!), et m’a dit que, par la suite, nous tondrions nos pelouses en osmose pour qu’il prenne mon herbe avec la sienne dans une remorque qu’il mènerait à la déchetterie.
Et je suis repartie pour un tour sous l’œil de Johann et Léo.
Ils s’amusaient beaucoup, mais discrètement, mes petits compagnons. N’ayant pas l’esprit géométrique, je ne tondais apparemment pas dans les règles de l’art, en belles et longues lignes régulières.
Ma tonte était plutôt du genre: je vais où je peux, ou plutôt je suis la tondeuse!

Ils ont été chercher un râteau pour m’aider, passant derrière moi et ramassant l’herbe laissée là par ma machine. Comme je n’avais une fois de plus pas mis mes lunettes et que ma ressemblance avec les taupes se confirme au fil du temps (je parle de la myopie, ignares!), ils me guidaient, me disant où je devais repasser, quels coins j’avais oubliés…
Deux véritables GPS sur pattes!

Une heure plus tard, le jardin ressemblait plus ou moins à un jardin.
Et si l’herbe a le malheur de repousser d’ici le retour d’Alain, lundi, je la tond au napalm la prochaine fois!

J’ai offert une tournée de jus d’orange, ai récompensé mes petits apprentis, et j’ai rangé la tondeuse. Vaincue et épuisée, elle n’en menait pas large.
Veni, vidi, vici, comme dirait Jules!

Plus tard, j’ai fait un brin de causette avec Béatrice, la maman de Johann et d’Aurore, dans mon jardin qui sent la menthe fraîche. (Heu… Eusèbe a dû en couper par inadvertance…)
Son mari nous a rejointes, m’invitant chez eux pour un verre de sirop salvateur après l’effort. Nous sommes ensuite revenus chez Alain et moi, en procession, pour nous pencher sur mon problème de rideaux. Trois têtes remplies d’idées valent mieux qu’une!
Puis nous nous sommes quittés.
Une heure plus tard, Scotty m’avertissait que quelqu’un frappait à la porte.
J’ai ouvert et je me suis retrouvée face à Aurore.
Celle-ci m’apportait deux crêpes toutes fraîches, de la part de ses parents.

Qu’est-ce que je disais au début, déjà?
J’ai une chance incroyable.
Et je n’ai jamais été aussi émue par deux crêpes…

Martine Bernier

Le jardin et moi: la Tondeuse. Episode 2.

4 avril, 2009

Or donc, je vous ai déjà parlé de mon jardin, nouveau terrain de découvertes pour la néophyte que je suis et de notre rencontre peu concluante avec le jardinier.
Après moult conversations avec Alain, nous en avons conclu qu’il serait judicieux d’investir dans une tondeuse à gazon et de faire venir un professionnel deux ou trois fois par an pour les travaux plus conséquents comme la taille des arbres et de la haie.
Cette semaine, donc, Alain m’a emmenée chez un spécialiste vendant le genre d’engins qui nous intéressaient.
Le responsable s’est lancé dans une description de ses machines qui m’a tétanisée.
En clair: je n’ai pas compris un traître mot. J’ai seulement vu que ces machines étaient horriblement chères.
Quand les hommes se mettent à parler moteur, starter etc etc, ils deviennent vite incompréhensibles pour le commun des mortels dont je fais partie.

Alain a écouté les explications avec attention (Dieu que j’admire cet homme: il avait VRAIMENT l’air de comprendre!!!), a posé des questions tout aussi incompréhensibles que les réponses apportées, a poliment remercié et a dit que nous allions y réfléchir.

Nous avons repris la voiture et nous nous sommes dirigés vers un grand magasin de bricolage où nous avons refait le même parcours.
Cette fois, les engins étaient plus abordables, le vendeur un peu plus compréhensible, plus souriant.

Nous sommes donc ressortis avec une énorme tondeuse au look « arrière-petite-cousine-d’une-Ferrari-de-luxe ». Le tout assorti d’un joli jerricane pour l’essence, d’huile (vous saviez qu’il fallait mettre de l’huile dans une tondeuse, vous!?), d’une paire de gants de jardinage, d’un sécateur et d’un outil sensé me permettre d’occire la mauvaise herbe autour des rosiers.

Première épreuve: faire entrer la bête dans la voiture. L’opération a relevé du tour de force. C’est qu’elle résistait, la bougresse! Alain a fini par la dompter en la pliant (c’est fou ce que ça peut perdre de sa superbe, une tondeuse, lorsqu’elle est pliée…) et en l’enfournant dans le coffre.

A peine avait-il garé la voiture devant notre garage qu’une nuée de petits voisins est arrivée à notre rencontre. Ils avaient des questions à nous poser, à propos de nous. Questions que, m’a avoué Théo, ils s’étaient posées une bonne partie de la journée.
Intéressés, ils sont venus voir la tondeuse, demandant à Alain au passage s’il avait encore les bonbons en sachets dont il les avait régalés la veille.

L’opération bonbons et découverte de mes bouquins une fois terminée, nous sommes passés aux choses sérieuses.
Il était temps que j’aie mon premier tête-à-tête avec une tondeuse.
La première tondeuse de mon existence. Ca compte, dans la vie d’une femme.

Ce matin, l’un de mes amis m’a dit: « En parlant de toi, hier, j’ai dit que tu étais comme Robinson Crusoé réapprenant à faire du feu, à faire cuire un morceau de viande etc…! »
C’est tout à fait cela!
Rat de bibliothèque, j’adore étudier, écrire, pratiquer mon métier, découvrir… mais j’avoue m’interroger parfois sur mon aptitude à vivre au quotidien. Il semblerait que je n’aie pas été programmée pour survivre sur notre planète!
Je sais faire des choses inattendues (comme monter seule un bureau en kit) mais je suis incapable d’accomplir certains gestes pourtant élémentaires. Demandez au dernier œuf que j’ai essayé de cuire ce qu’il en pense, si vous ne me croyez pas. Il s’en souvient encore.

L’heure était donc grave.
Apprendre à utiliser une tondeuse demande de la concentration!
J’ai couru chercher mon petit carnet et mon stylo, et je me suis postée à côté d’Alain.
Après un premier tour de chauffe, il a éteint la machine et a commencé à m’expliquer:
- « Tu dois toujours ouvrir le conduit d’essence, mettre en position starter (ah bon, c’est ça, un starter?), tirer la manette ici, ne pas te coincer les doigts, tirer sur le fil ici pour lancer le moteur, pousser sur la manette là… ne pas lâcher celle-ci pour avancer, ni celle-là si tu ne veux pas que tout s’arrête… »

J’ai tout noté.
Mon séduisant professeur m’a ensuite expliqué à grands renforts de « ça, tu ne dois JAMAIS le faire!!! », que si jamais la machine s’arrête en raison d’un « bourrage d’herbe », je ne devais surtout pas essayer de la dégager par moi-même, mais attendre qu’il intervienne lui-même. Mon sauveur! Comme il sait que j’ai la déplorable habitude de toujours essayer de me débrouiller toute seule, que ce soit pour monter une commode à l’étage, monter un meuble ou bouter les Anglois hors de France (pardon, je m’égare), il m’a dépeint un tableau terrifiant des risques que j’encourais si je mettais mes précieux petits doigts dans la machine et que la lame devait se mettre en route.
Beurk. Dans le genre hachis Parmentier, c’est très fort.
Il m’a aussi précisé qu’il fallait déconnecter la bougie avant d’agir. Mais, ayant une conscience très précise de mes aptitudes en mécanique, il a préféré revenir à son premier choix: « au moindre problème, tu abandonnes et tu attends que j’arrive. »
A vos ordres, chef!

Enfin, nous sommes passés aux travaux pratiques.
Au début, ça s’est très bien passé.
J’ai ouvert l’arrivée d’essence, assez fière de moi.
C’est ensuite que cela s’est gâté, au moment de tirer sur le cordon de mise en route du moteur.
J’y ai mis toute ma force.
Résultat: nul.
Pas le moindre petit toussotement.

Bon prince, Alain m’a dit:
- « Non: tu dois donner un coup sec. »
J’ai essayé trois fois.
Sans le moindre résultat.
Il avait beau me dire gentiment:
- « Tu es trop douce. Il faut y aller plus fort. »
Le problème restait le même.
Pas moyen de faire démarrer cette chose.
J’avais même l’impression qu’elle ricanait sous mes chatouillis.

L’homme de ma vie a pris les choses en main et a lancé le moteur (en une fois! Vexant!). De mon côté, je me suis dit que je verrais bien quand je serais en tête-à-tête avec la bête.
La torture, je préfère la pratiquer sans témoins!
Le ridicule aussi.

Après avoir mis la bestiole en route, Alain m’a prudemment confié les commandes, m’expliquant comment ne pas me coincer les doigts, ne pas me faire écraser, etc.
Et j’ai fait mes premiers pas avec l’animal.
Nous avons fait, au total, fait trois aller retours sur la pelouse, puis nous avons rangé l’engin dans le garage. Il se faisait tard, et je finirai dès que le soleil sera revenu.

C’est assez rigolo, une tondeuse, finalement.
Quand on a de l’humour et beaucoup d’imagination…

Martine Bernier

L’or de Bretagne… les genêts et les ajoncs

3 avril, 2009

images1.jpeg
Lorsque vous arrivez en Bretagne en cette saison, vous êtes frappés par une apparition qui me fascine depuis que je suis enfant: les ajoncs.
A ne pas confondre avec les genêts qui sont eux aussi présents dans la région, mais qui ne possèdent pas de piquants, et sont toxiques.

Ces ajoncs qu’aimait Gauguin lorsqu’il a vécu à Pont-Aven, ils sont partout, vagues d’or le long des routes, sur les landes, au bord des champs.
Ils poussent comme de la mauvaise herbe, mais contribuent à signer la carte de visite de la région.
De l’or en fleurs qui tamponnent de leur sceau chaque chemin breton.
J’en ai même au bout de mon jardin, derrière le muret.
Ce qui m’a donné l’occasion d’aller les examiner de plus près.
Bien rustiques, bien piquants, ils sont d’ici, sans chichis.

Pourquoi dis-je cela?
Parce que j’ai découvert que les genêts, eux, qui vivent en bon compagnonnage avec les ajoncs, doivent être plus aristocrates: ils ont droit à leur légende, comme nous l’explique Wikipédia!

Elle raconte qu’en 1128, Geoffroy V, dit « le Bel », comte d’Anjou et du Maine, caracolait dans une lande près de la ville du Mans, lorsque, ô surprise, ‘il aperçut une licorne à tête de femme, vêtue d’un manteau d’or au milieu d’un champ de genêts. Bouleversé par cette apparition, il choisit de faire de cette plante son emblème et d’en planter sur ses terres, d’où l’origine du surnom « Plantagenêt ». Les nom de famille Gineste, Genest proviennent de l’appellation de cette plante.

Elles sont belles, les légendes bretonnes, vous ne trouvez pas?

Ce matin, je ne les vois pas, mes arbustes d’or.
Il y a du brouillard sur tout l’Ouest de la France.
Ce fameux brouillard qui rend la région si mystérieuse…
Je dois être indécrottable: même lui ne me déplaît pas!

Martine Bernier

images.jpeg

Mesurer le temps chez soi

31 janvier, 2009

images25.jpeg

Avec quelques instruments de base, vous pouvez installer, chez vous, une petite station météorologique bien pratique pour apprivoiser le temps, au jour le jour. Mais… est-ce utile?

Tout bon jardinier le sait: l’évolution du temps est un facteur auquel il doit être attentif. S’il ne veut pas risquer de se laisser piéger par une gelée tardive, il doit connaître les risques liés à la météo. Pour ce faire, il peut s’en remettre aux bulletins météorologiques. Mais s’il souhaite affiner ses prévisions en suivant le rythme climatique de sa propre région, il peut, comme n’importe qui, acquérir différents appareils de mesure du temps vendus dans le commerce. Cela dit, il ne suffit pas de poser un instrument n’importe où pour qu’il soit utile. Encore faut-il le placer au bon endroit, et penser à faire des relevés réguliers, voire quotidiens.
La plupart des agriculteurs et autres maraîchers consultent régulièrement les sites Internet leur permettant d’obtenir en un clic de souris toutes les informations nécessaires à leur travail. Des stations installées un peu partout apportent toutes les données météos autrefois réservées à l’usage exclusif des professionnels de la météorologie. Alors, utiles ou non, les stations personnelles? Tout dépend des personnes qui les utilisent. Les données des stations locales sont fiables et complètes. Mais certains utilisateurs peuvent souhaiter des mesures propres à leur terrain, ce qui justifie l’utilisation de tels appareils.

Du thermomètre à la girouette

Pour ces derniers, la gamme des appareils disponibles est vaste. Le plus basique d’entre eux, doit, pour être efficace, être placé à 1,5 mètre du sol, à l’abri des rayons directs du soleil et des grands vents. L’idéal est de le fixer à un mur ou dans un petit abri aéré, en bois. Il est conseillé, après chaque lecture, de faire redescendre les repères à l’aide d’un aimant. Le thermomètre à minima et maxima est un allié précieux pour le jardin. Il se décline dans toutes les gammes de prix, du plus simple en plastique ou en métal émaillé, au plus sophistiqué, électronique, avec transfert des données de la sonde extérieure par onde radio. L’option du thermomètre à ficher en terre permet, de son côté de planter au meilleur moment. Les informations obtenues aident à protéger et entretenir les plantes en les couvrant s’il fait trop froid ou en les arrosant s’il fait trop chaud. Certains thermomètres sont associés à un hygromètre. Il sert à mesurer l’humidité de l’air. Il donnera des indications fiables s’il est placé à l’extérieur, à l’abri du soleil et du vent. Au niveau des jardins, une trop forte humidité favorisera le développement des maladies.
Le baromètre mesure l’évolution de la pression atmosphérique. Le plus courant est le baromètre anéroïde. Sur un tel baromètre, la pression atmosphérique est mesurée par la courbure qu’elle imprime à la surface élastique d’une cavité sous vide. La chute du baromètre annonce invariablement une dépression avec vent, pluie ou tempête. Au contraire, lorsqu’il remonte, il annonce le retour de l’anticyclone, du soleil, du temps sec… voire glacial en hiver. Le baromètre s’installe à l’intérieur. De nombreux modèles sont proposés à la vente, souvent très décoratifs. Certains sont associés à un thermomètre et à un hygromètre, sous forme de mini station météo.
Le pluviomètre permet d’évaluer l’épaisseur de la couche d’eau qui tombe chaque année en un endroit précis. Pour qu’il soit performant, il ne faut jamais l’installer le long d’un mur ou sous un arbre. Choisissez plutôt un endroit dégagé pour qu’il reçoive la pluie correctement. Le principe de vérification est simple: après chaque averse, il faut mesurer la quantité d’eau tombée, la noter et vider la cuve. Cet outil est particulièrement pratique pour les jardins. Si le pluviomètre indique un manque d’eau, les plantes risquent de végéter. Il est donc temps d’apporter le complément nécessaire. Dans le cas contraire, le sol risque de s’asphyxier et les plantes de pourrir. Seule solution: drainer la terre. Il existe plusieurs sortes de pluviomètres. Du simple récipient gradué fixé à une tige de bois, à l’appareil électronique.
La girouette est sans doute le plus décoratif des appareils de mesures du temps. Placée sur un toit ou sur un poteau assez haut, elle indique la direction du vent. Là encore, les connaisseurs savent à quoi s’en tenir. Le vent d’est, plutôt froid et sec, a tendance à dessécher la terre. Le vent d’ouest, froid et humide, est, lui, idéal pour planter ou semer. L’anémomètre se monte généralement au-dessus ou à côté de la girouette. Il mesure la vitesse du vent. Il se trouve moins fréquemment dans les jardins privés, tout comme l’héliographe qui enregistre la durée d’insolation quotidienne.
La station météo électronique est l’instrument le plus complet que vous pouvez obtenir. Elle donne les températures intérieures et extérieures, affiche les minimas et les maximas, indique les tendances, la pression atmosphérique, et même l’historique sur les dernières 24 heures. Elle vous informe également sur les tendances d’évolution du temps, l’humidité, et les phases de la lune. Seul inconvénient: ces stations sont chères…
A cet ensemble d’objets, il faut ajouter les capteurs sur sol. Ils permettent de mesurer la température à différentes distances du sol. Certains, placés dans la terre, à dix centimètres de profondeurs, captent les températures susceptibles d’intéresser les cultivateurs de carottes ou de pommes de terre. D’autres, installés à même le sol, donnent une température particulièrement précieuse notamment pour les cultures de fraises ou de salades. Enfin, les stations météorologiques mondiales doivent placer leurs capteurs à 2 mètres du sol, hauteur moyenne des arbustes fruitiers.

Si vous n’êtes pas épris des techniques nouvelles, il vous reste encore la possibilité de vous en remettre aux dictons. Et notamment à celui qui concerne le bon vieux batracien: « Il fera beau si la grenouille baromètre reste au fond de son bocal »…

Martine Bernier

12