Archive pour la catégorie 'Rencontres'

Le Balzac: le royaume en chocolat

5 juin, 2010

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Ce jeudi, avant les jours bouleversants  qui m’attendaient en cette fin de semaine, j’avais un rendez-vous professionnel intriguant.
Un rendez-vous avec Cay Nielsen, le créateur du « Balzac », à Morges (Suisse).

Le Balzac, à Morges (Suisse) est une adresse à ne pas perdre.
Première particularité de l’endroit: il se trouve dans les anciennes prisons de la ville.
La deuxième originalité est liée à la personnalité du maître des lieux, mi-Suisse mi-Danois, sociologue, psychologue, grand voyageur et passionné de saveurs du monde.
Au début des années 2000, soutenu par son épouse Anne, il a décidé de radicalement changer de vie.
L’idée qui germait en lui, il a décidé de la tester en réalisant un tour de Suisse un peu particulier.
Dans chaque endroit testé, il a commandé un chocolat, un café et un thé.
Son verdict est implacable: « Le café est rarement bon, le chocolat et le thé sont en sachet. »
Sa décision est alors prise: il va créer un salon de chocolats, cafés et thés où la clientèle pourra découvrir les meilleurs produits.
En 2001 c’est chose faite, le Balzac ouvre ses portes.
Partout, des livres du grand écrivain sont à la disposition des hôtes qui les feuillètent sur place.
L’endroit est étonnant, décoré avec les souvenirs ramenés de leurs voyages par Cay et Anne et… disponibles à la vente pour ceux qui auraient un coup de coeur.

Comme le dit si bien Cay: de ce lieu de détention, ils ont fait un lieu d’évasion.
Ici, les clients peuvent déguster les meilleurs chocolats chauds maison, onctueux à souhait et réalisés avec les fèves les plus fines.
Les cafés, les thés odorants: tous proviennent de producteurs avec lesquels Cay et Anne travaillent en commerce équitable.
Dans les assiettes, toutes marquées au sceau de Balzac, se retrouvent des salades aux noms envoûtants, issues de cultures maraîchères bio de la région, et du pain au levain, dont la préparation est terminée dans la cuisine.
Et si vous hésitez entre plusieurs glaces ou pâtisseries maison, sachez que le fin du fin, c’est la « Bouchée de Paradis », au coeur de chocolat chaud et fondant.
Une véritable merveille…

L’établissement ne désemplit pas, il est nécessaire de réserver pour avoir une chance de s’attabler dans ce palais des saveurs.
Si en prime vous avez la chance de pouvoir partager un moment avec le patron, vous pourrez vous vanter d’avoir passé une journée réussie.
Aussi chaleureux et généreux que ses chocolats, il partage ses passions et ses découvertes sans se faire prier.
Une excellente adresse où vous ne risquez qu’une chose: devenir accro aux saveurs qui vous sont proposées…

Martine Bernier

Le Balzac
rue Louis de Savoie 37
‪1110 Morges
Suisse
Tél: ‪021 811 02 32
E-mail: info@balzac.ch
Site: www.balzac.ch
Horaires:

Lundi: Fermé
Mardi: 08h00 à 18h30
Mercredi: 08h00 à 18h30
Jeudi: 08h00 à 22h00
Vendredi: 08h00 à 18h30
Samedi: 09h00 à 17h00
Dimanche: 11h00 à 17h00

La magicienne de la Ferme des Pralies

27 mai, 2010

La ferme des Pralies se trouve en Suisse romande, à un saut de puce de Nyon.
Pour les besoins d’un article, j’y suis allée pour rencontrer non pas Bernard Delessert, le maître des lieux bien connu des amateurs de produits cultivés de manière naturelle, mais son amie, Gabriella.
Gaby pour les intimes.

Lorsque je suis arrivée, après avoir quitté un homme passionnant auquel je consacrais un autre article, elle était dans le potager où elle arrosait des salades.
Je me suis retrouvée face à une jeune femme accueillante, mais un peu dans l’expectative face à cette visiteuse inconnue, journaliste qui plus est.
Et… la magie à opéré.
Avec certaines personnes, le contact passe merveilleusement.
Ce fut le cas ici.
Nous partageons le même sens de l’humour assez délirant, ce qui ne gâte rien.
L’interview s’est déroulée sur un mode léger et joyeux, parsemé d’éclats de rire.
Jusqu’au moment où elle a proposé de me faire déguster les produits qu’elle confectionne elle-même.
Ici sont notamment cultivés des légumes d’aujourd’hui et d’hier, des petites fruits, des herbes aromatiques rares et odorantes, une quinzaine de sortes de piments et poivrons et une cinquantaine de variétés de tomates.
Avec ces dernières, Gaby confectionne une confiture raffinée.
J’ai été sidérée de découvrir la douceur sucrée de cette préparation que je ne connaissais pas.

Cuisinière formée à l’Ecole Hôtelière de Lausanne, Gaby est pétrie de talent dès qu’elle touche un plat.
Mais sa force est l’art consommé avec lequel elle arrive à doser les ingrédients.
Plusieurs de ses trente-cinq confitures présentent un fruit classique assorti d’une touche d’inattendu.
Comme sa gelée de groseilles au basilic thaï ou ses pêches basilic- cannelle.
Cette dégustation en plein air, entrecoupée de rires et de l’histoire de « Cyrano », le tamanoir fugueur de la maison, et, surtout, la personnalité fraîche et sensible de mon interlocutrice m’ont charmée.
Si vous habitez dans la région, passez découvrir ce petit coin de nature.
Ici, les légumes sont cultivés en pleine terre, et témoignent leur reconnaissance en offrant des parfums et des saveurs prononcées.
Quant aux animaux, à voir s’ébattre les poules élevées en liberté et les chats de la maison s’endormir au soleil, il semble évident qu’ils ont une vie de rêve…

Martine Bernier

http://lafermedespralies.webnode.fr/

« Rebondir », de Daniel Dufour: Et si nous nous soignions différemment?

12 mars, 2010

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Lire et présenter des livres de toutes sortes est une facette de mon travail.
Des dizaines d’entre eux me passent entre les mains chaque mois.
Avec parmi eux, quelquefois, un ouvrage marquant.
C’est le cas de celui du docteur suisse Daniel Dufour: « Rebondir. Une approche créative pour surmonter les obstacles ».
Ce livre concerne et intéresse chacun d’entre nous, parce qu’il nous parle de nous, de notre santé, de nos émotions.
Il diffuse un message particulier: nous possédons tous les clés pour nous maintenir en bonne santé et pour nous relever après avoir vécu une grande crise.
Ce médecin totalement hors normes, qui a longtemps été chirurgien de guerre, nous propose dans ce passionnant ouvrage d’utiliser les outils essentiels à notre santé. Des outils qui passent par le respect de nos émotions, le savoir inné et la pensée créatrice.
Interview.

- Vous avez un parcours un peu atypique…
Il est un peu bizarre, oui. Dès l’âge de 7 ans, j’ai su que je voulais être médecin, et je n’ai jamais dévié de cette idée, même s’il n’y avait jamais eu aucun docteur dans ma famille auparavant. J’ai suivi mes études à Genève. Elles m’ont déçu, car je n’aime pas beaucoup la théorie. Mais dès que je me suis retrouvé devant des patients, j’ai compris que c’était bien ce que je souhaitais faire.
Un jour, je suis parti  en Rhodésie, qui s’appelle aujourd’hui de Zimbabwe, pour rendre visite à un ami. Là, j’ai rencontré la guerre. J’étais chirurgien orthopédique, j’ai décidé de rester. J’ai travaillé un an là-bas. Puis je suis rentré au CICR (Comité International de la Croix-Rouge), toujours comme chirurgien de guerre. J’ai vécu dans l’urgence pendant plusieurs années, au Liban, au Pakistan, dans tous ces pays en conflit. J’ai ensuite été coordinateur médical, toujours pour le CICR. Je passais du champ opératoire à un champ d’action plus large! J’ai fait des études de médecine tropicale à Londres, puis je suis rentré en Suisse et j’ai fait ce que je pensais ne jamais faire un jour: m’installer comme médecin généraliste, en 1987.

- Face à des patients présentant des problèmes d’Occidentaux protégés des situations de guerre, n’avez-vous ressenti aucune exaspération?
Non… Cette question m’a un jour été posée par une amie alors que je rentrais du Cambodge, travaillant pour l’Ordre de Malte qui lutte contre la lèpre. Je m’étais occupé de lépreux qui vivaient au fond de la jungle cambodgienne. Heureusement, je n’ai jamais fait ce lien, cette comparaison. La souffrance appartient à chaque personne. La misère est parfois beaucoup plus grande ici, avec des personnes qui meurent seules pendant la canicule sans que personne ne le remarque. Là-bas, les lépreux souffrent et sont retirés de la communauté. Mais leurs familles leur rendent visite, leur apportent à manger.

- Vous expliquez dans votre livre que chaque maladie est liée aux événements que nous vivons.
Oui, tout provient d’une émotion mal vécue, ou du fait que nous ne sommes pas dans le moment présent. Cela provoque différentes symptômes, un déficit d’immunité. Lorsque l’on vit dans le présent, on élimine les tensions. Ne restent que celles liées à l’éducation. Nous savons que si nous sommes tristes, il faut pleurer pour évacuer cette peine. Mais l’éducation nous empêche souvent de nous autoriser à exprimer la colère, la tristesse, la joie…

- Vous estimez que nous avons tous en nous les outils pour revenir à la santé. Une personne en pleine dépression a-t-elle elle aussi cette force en elle?

Oui, mais elle va avoir le sentiment d’être culpabilisée parce que je leur dis qu’elles ont en main les clés pour se soigner. On me le reproche souvent. Je dis aux gens: « vous êtes responsables de votre mal-être, mais aussi de votre bien-être. Je n’ai pas le pouvoir de guérir, mais vous l’avez. »
Nous devons utiliser nos outils. Le passé et le futur existent. Et, si l’on est très intelligent, on utilisera le passé pour mieux construire le futur. Mais la clé de tout est de vivre dans le présent, en exprimant ses émotions.

- Vous n’infantilisez pas vos patients, au contraire, vous les responsabilisez, apportant une vision très personnelle de la pratique de la médecine. Comment êtes-vous perçu par vos collèges?
Je pense qu’ils ont pour moi une douce indifférence ou un doux mépris! Je n’en suis pas dérangé: je ne cherche pas à convaincre. La médecine traverse actuellement une grande crise car de plus en plus de gens n’y croient plus. On maintient les médecins dans une notion de pouvoir absolu. De nombreux thérapeutes font d’ailleurs la même chose: ils ont le pouvoir face à leurs patients qui sont des lilliputiens en face d’eux. Je ne suis pas d’accord avec cette façon de pratiquer la médecine. Pour moi, il s’agit d’accompagner les patients. Tout ce que j’ai appris, ce sont eux qui me l’ont enseigné. Ce terme d’accompagnement est essentiel pour moi.
Les gens sont prévenus de ce qui les attend quand ils viennent me voir. A mes yeux, il est très important d’avoir une approche globale de la personne. L’être humain n’est pas un estomac, un bras ou un coeur. C’est tout un ensemble, une multitude de composante. Je connais bien la médecine « mécanique », que j’ai pratiquée dans l’urgence, et que je pratique toujours lorsqu’il le faut. Mais je sais aujourd’hui qu’il y a toujours une raison à une maladie ou à un accident.

- Vous allez plus loin… vous dites que, selon vous, on peut guérir chaque maladie, y compris le cancer.
Oui. Je me souviens de l’une de mes patientes qui avait un cancer de la peau. Elle se guérissait de ce cancer, et, un jour, a décidé qu’elle en avait assez et qu’elle voulait s’arrêter. Il faut aussi respecter la personne lorsqu’elle prend cette décision. L’important est d’accompagner la personne pour qu’elle vive ou meurt en paix.
Lorsque les gens viennent me voir et me disent « j’ai un cancer » ou « j’ai des sinusites à répétition », je leur demande: « Pourquoi avez-vous cela? ».
Souvent, ils me répondent. Une personne qui a un cancer évoquera tel ou tel événement qu’elle a traversé. Un événement porteur d’émotion qui n’a pas pu être vécu correctement.

- Vous pensez réellement que quelqu’un de déjà très atteint peut guérir grâce à la pensée créatrice, en s’ancrant dans le présent, en exprimant ses émotions?
Oui, je le crois. On peut toujours revenir en arrière. Je sais qu’il y a des sceptiques qui me diront que je vends de l’espoir alors qu’il n’y en a plus. Cette phrase à elle seule est terrible. Il y a toujours de l’espoir.

- Vous estimez que l’aptitude à rebondir dans la vie est une démarche très différente de la résilience. Pourquoi?
La résilience est l’adaptation de certaines personnes à leur milieu. Tout le monde n’en fait pas preuve. C’est une façon de réagir par rapport à la société, elle fait appel aux faculté d’adaptation et à ce que la société peut offrir.
L’aptitude à rebondir est le phénomène inverse. Chaque personne peut y arriver, et c’est en elle qu’elle va trouver les moyens de le faire.

Propos recueillis par Martine Bernier

- « Rebondir! Une approche créative pour surmonter les obstacles », Docteur Daniel Dufour Les Editions de l’Homme
- Le docteur Dufour donnera une conférence au MEDNAT, à Lausanne, le samedi 27 mars 2010 à 13h30
- Site Internet:http://www.oge.biz/fr/index.php

Jean-Pierre Coffe: Une réalité conviviale

15 janvier, 2010

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Il est rare que je souhaite rencontrer deux fois la même personnalité.
Jean-Pierre Coffe a tant à dire, tant à partager, qu’il fait exception à la règle.
Son actualité est toujours aussi riche et trépidante, mais il prend le temps de se poser, de partager un repas, de partager une conversation intime et de reprendre le fil d’une interview en s’amusant des questions posées lorsqu’elles entrent dans sa sphère privée, sans esquiver celles qui le dérangent. L’image que le public connaît de lui ne correspond qu’à une infime partie de sa personnalité. Généreux et fin, c’est un homme sensible, cultivé, pour lequel la convivialité n’est pas un vain mot… Rencontre à Paris, au Café Le Nôtre, autour d’un repas, pour un moment très particulier.

- La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, vous m’aviez notamment parlé de ce que vous aviez fait, à l’époque, pour les personnes âgées isolées et dépourvues de moyens financiers suffisants pour pouvoir partir en vacances. Vous aviez, il y a des années de cela, créé une association qui permettait de les envoyer en vacances à travers la France et, parfois, à l’étranger, chez des personnes qui les accueillaient chez elles. Privé de subventions, vous aviez fini par financer le tout de vos propres deniers avant de devoir abandonner, la mort dans l’âme…
Oui… c’est très amusant que vous reveniez sur ce sujet, parce qu’il est question que ce soit repris. C’est en projet. On m’a demandé de réorganiser la même chose en France. Et cette fois, l’initiative serait supportée par un Groupe d’assurance. J’ai rencontré les responsables par hasard, et ils m’ont demandé comment l’on pourrait parler d’eux. Je leur ai dit que j’avais une idée, que ce serait formidable si l’on remettait ce projet en route. Comme il faut un assureur, ce pourrait être eux. Il n’y a pas grand-chose à payer puisque ce sont les gens qui invitent qui paient les frais.
Le problème en France, et je pense que c’est pareil un peu partout dans le monde… le Français est égoïste. C’est très lié à la façon de manipuler la générosité. On sort son portefeuille, on pose 20 euros ou 20 francs sur la table et l’on est libéré de sa culpabilité. C’est la même chose si vous voulez parrainer quelqu’un. Vous payez et vous ne vous en occupez plus. Cela ne viendrait pas à l’idée de se dire: « Je paie tous les ans pour le même petit Ghanéen, et je ne le verrai jamais, je ne vais pas le recevoir chez moi, il n’y aura pas d’échange… »
Je suis contre cette façon de faire.
A l’origine, en France, on quêtait sur la voie publique pour les veuves de guerre, les personnes âgées, les paralytiques… On donnait un peu d’argent et l’on recevait une épingle avec un bout de papier que vous épingliez à votre poche. C’était valorisant.
Donc, quand on m’avait posé le problème des vacances pour les personnes esseulées, je ne voulais pas d’une opération pleine d’argent. L’idée était: arrêtons de quêter et de se donner bonne conscience parce que l’on donne de l’argent et rien d’autre. Donnons réellement de notre personne. Ouvrons notre maison, partageons. Partageons la table, les joies, les fêtes, le temps, et en échange de cela, rendons service. Que les deux donnent. L’un reçoit chez la personne, en échange de quoi l’invité va parler aux enfants, leur apprendre ce qu’est la communication, leur apprendre ce qu’est la cuisine, recoudre un bouton. Elle fera ce qu’une grand-mère ferait. Il ne s’agit pas de travailler, d’être transformée en femme de ménage, non. D’ailleurs, à l’époque, à la moindre plainte de ce genre, nous intervenions. Simplement, la personne ne sera pas à charge, elle sera utile, en étant intégrée à la famille.

- Vous soutenez également l’opération « Je Déj’, je donne ». De quoi s’agit-il?
Cela fait partie de mon combat pour la lutte contre la faim dans le monde. Le projet va évoluer, puisqu’il a eu lieu au moment de Noël. L’association contre la faim dans le monde cherchait une personnalité qui accepterait d’expliquer qu’ils avaient passé un accord avec l’organisation des chèques restaurant. Quand on payait avec un chèque restaurant, une partie de cette somme était redistribuée pour la faim dans le monde. Mon équipe de TV a accepté gratuitement de tourner, Drucker a accepté que l’on montre la bande. On a tourné chez moi à la campagne etc, pour diffuser une information.

- Depuis quelque temps, vous intervenez sur une nouvelle collection: « Ce que nous devons savoir sur… ». Pouvez-vous en dire quelques mots?
Je suis directeur de cette collection. Je fais la préface, et je choisis les sujets. Chaque livre est réalisé par un auteur différent, et conçu selon le même canevas, avec une partie historique, une partie de communication, une partie d’explications techniques, des recettes, etc. Nous en avons en préparation des volumes sur le fromage, le yaourt, le poisson, par exemple. Je travaille beaucoup sur les yaourts en ce moment car je voudrais que l’on puisse en faire sans épaississant, sans colorant et sans arômes.

- Etes-vous vous-même en préparation d’un nouvel ouvrage?
Oui. A la fin du printemps sortira « Recevoir ses amis à petits prix »… Avec des idées de repas, mais aussi de vins bons et peu chers

- Pourriez-vous avoir un jour l’envie d’écrire un livre sur les régimes?
Jamais! J’ai fait un régime quand j’étais jeune parce que je pesais 130 kilos. Et j’ai perdu tous mes cheveux en 48 heures! Alors les régimes… Il est nettement plus intelligent de parler de bonne hygiène de vie. Mais je n’ai pas le temps d’écrire sur ce sujet: j’ai signé pour des ouvrages jusqu’en 2014!

- Vous collaborez avec Leader Price. Pour eux, vous testez et validez des produits alimentaires, visitez des usines. Votre image apporte une crédibilité nouvelle à la marque. Pourtant, vous avez été attaqué plusieurs fois sur votre démarche, et particulièrement par Perico Leggas qui vous a mis en cause à propos de raviolis dont la viande n’est en fait que de la farce composée de cartilage etc. Comment réagissez-vous à ces attaques?
Je me défends en principe face à des interlocuteurs qui sont de bonne foi, qui ont des arguments sérieux. Ce qui n’est pas le cas ici. Cet homme, qui a été mon employé pendant trois ans, m’attaque sur un produit qui date de 2001 et qui a été retiré de la vente en 2002! S’il avait mon estime, je me défendrais, mais pas là. Ce sont des attaques personnelles, je ne m’abaisserai plus à lui répondre, j’ai déjà rectifié la vérité à la télévision, à la radio, dans la presse. Si vous saviez le travail que j’effectue pour cette campagne… J’effectue deux visites d’usine par semaine pour vérifier la qualité des produits. Je suis suffisamment orgueilleux et fier de ce que je fais pour Leader Price pour ne pas m’arrêter à cela.

- J’aimerais que nous imaginions ensemble un questionnaire de Proust de la gastronomie. Pour un repas idéal, quelle serait votre entrée préférée?
Des asperges avec une sauce hollandaise.

- Votre plat principal?
Une blanquette de veau.

- Trois fromages?
Tout dépendra de la saison. En été, un assortiment de chèvres. En automne, un camembert. Et en hiver, un munster, un très vieux roquefort et un vrai gruyère de Gruyère. Au printemps, les fromages ne sont pas faits. Il faut donc prendre des fromages d’hiver.

- Votre dessert?
Si je prends une entrée, un plat et des fromages, je n’en mange pas. Sinon, j’aime beaucoup les desserts dans la grande tradition de la pâtisserie française: les babas au rhum, les Paris-Brest, les mille-feuilles. Je fais aussi une charlotte aux pommes, uniquement avec des pommes, qui est le dessert que je sers lorsque j’ai du monde.

- Le produit dont vous ne pourriez pas vous passer?
L’œuf!

- Celui que vous ne supportez pas?
Le surimi

- Votre épice?
Le curcumin

- Le légume?
L’asperge, parce que c’est réellement un légume de saison, et la pomme de terre.

- Le fruit?
J’adore la pêche.

- La friandise?
Pour moi, le chocolat à la pistache est irrésistible. Surtout s’il vient d’un petit magasin de Lausanne, dans une rue qui descend, où ils vendent un chocolat extraordinaire. (NDLR: Blondel, rue de Bourg à Lausanne)

- Votre boisson?
J’aime beaucoup le vin blanc. Je choisirais un Chenin.

- Votre péché mignon?
Le petit-déjeuner, quand j’ai le temps. Je le prends vers 11 heures, et cela me tient jusqu’au soir. Cela peut être avec du saumon fumé, un œuf à la coque, du caviar, des confitures, des toasts, des salades de fruits frais…

- Qu’avez-vous toujours dans votre frigo?

De la graisse de canard et du saindoux

- Et dans vos placards?
Du thon, du maquereau en boîte et des sardines. J’adore ça!

- Quel aliment ne mangerez-vous jamais?
De la cervelle de singe décalloté vivant. C’était le repas des empereurs Manchus. J’ai mangé de la chauve-souris, du boa, des tas de choses. Mais ça, je n’ai pas pu…

- Quels convives, d’hier ou d’aujourd’hui, aimeriez-vous réunir autour d’une table idéale?
Voyons… Miou-miou et Jean Teulé, parce que ce sont des amis, Jussieux, Vincent de la Chapelle, créateur de la cuisine moderne sous Louis XV, Tayllerand et Jean de la Quintinie, jardinier de Louis XIV. Il faudra que j’aille voir si c’est possible, en arrivant au Paradis!

Martine Bernier

Stephan Valentin: votre bébé vous parle

11 novembre, 2009

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Écrivain et docteur en psychologie spécialiste de la petite enfance, Stephan Valentin, a consacré un livre à la façon dont s’expriment les bébés. Un livre passionnant et plein de surprises. Mais il faut reconnaître que l’homme en question est lui-même particulier. Il aborde ses patients et son métier avec un bon sens et une sensibilité dans lesquels chacun peut se retrouver. Je vous laisse apprécier…

- Votre parcours est très atypique…
C’es vrai. Je suis Allemand, mais j’ai suivi des cours de théâtre à Paris. Puis j’ai décidé de devenir psychologue et j’ai tellement aimé ces études que j’ai été jusqu’à la thèse. Le théâtre m’aide pour tout ce qui concerne le jeu avec les enfants et les adultes dans le cadre des traitements.

- Pourquoi vous être concentré sur la petite enfance?
Il existe une grande demande de la part des parents pour comprendre leurs enfants. Ils sont noyés dans une soupe de psychologie. Chacun propose le contraire de l’autre, y compris dans les journaux. Pour ma part, je n’ai pas un point de vue extrémiste, et je propose des solutions dans les livres. Les parents choisissent ce qui leur correspond le mieux. C’est très gratifiant.

- Votre livre se veut essentiellement pratique...
Oui, j’ai essayé de me mettre dans la peau du lecteur en imaginant ce qu’il voudrait recevoir et trouver dans mes livres. J’ai structuré celui-ci en fonction des âges de l’enfant pour que la recherche soit plus facile.

- Vous confirmez, dans votre ouvrage, que le fœtus est bel et bien un être sensible qui perçoit énormément de choses et qui y réagit.
Oui, il fait partie de notre monde à travers sa mère. Les berceuses ont sur lui un effet calmant. Il réagit à la douleur, aux émotions. J’ai été très touche d’apprendre qu’un fœtus pouvait pleurer dès le sixième mois de grossesse. Effectuer ce travail m’a fasciné car j’ai énormément appris moi-même.

- Vous expliquez dans votre ouvrage combien la communication avec le bébé est essentielle…
Il ne faut pas avoir peur de communiquer avec son bébé dès la naissance. Lui parler, le porter, lui sourire, le masser, lui faire des câlins: tout cela fait partie de la communication. Il faut lui dire ce que l’on va faire, accompagner chaque geste de paroles lui décrivant les actes. Le bébé peut comprendre énormément de choses.
À quelques semaines, il peut déjà compter et sait que 1+1=2. Il comprend probablement beaucoup de choses. Bien sûr, c’est subjectif. Mais une chose est certaine: parler avec un bébé permet de créer un lien fort avec lui.

- Que conseilleriez-vous aux jeunes parents pour que les choses se passent au mieux avec leur enfant?
De ne pas se laisser mettre la pression par les autres, par l’environnement. Un enfant doit évoluer à son rythme. Il ne faut pas s’inquiéter s’il a deux ou trois semaines de « retard » sur les autres pour certaines acquisitions comme la marche ou la parole. Chaque enfant a son rythme.

- Comment faut-il réagir aux pleurs d’un bébé?
Un enfant est plus autonome à un an si ses parents ne l’ont pas laissé pleurer dans sa première année. Un bébé ne pleure jamais par caprice. Il pleure parce qu’il a besoin de quelque chose ou qu’il ne se sent pas bien. Si ce sont des pleurs légers, il faut lui laisser la chance, par exemple, de se rendormir tout seul, sans se précipiter. Mais il ne faut pas le laisser pleurer trop longtemps. En Allemagne, un livre, devenu un best-seller, affirme qu’il faut le laisser pleurer même jusqu’à 45 minutes. Je ne suis pas du tout d’accord avec cette théorie.

- Comment gérer les pleurs des bébés?
En fonction des besoins de l’enfant. Pour les pleurs du soir, par exemple: s’endormir est une tâche très difficile. Il faut une préparation au sommeil, des rituels qui permettent de se séparer des parents.
Autre exemple: si vous dites à un petit de ne pas toucher à la télécommande ou au téléphone de sa mère, il faut lui donner un autre objet à la place, et le faire tout doucement. Cela permettra de détourner son attention. Vers 18 mois, stade de l’opposition, il faudra lui faire comprendre qu’un non est un non, et un oui est un vrai oui, sans toutefois devenir rigide.
J’ai écrit ce livre pour déculpabiliser les parents. On ne peut pas être un parent parfait. Il faut juste être suffisamment bon pour son enfant, ne pas avoir peur de faire des erreurs.
Je suis un psy homéopathique. Je ne suis pas là pour donner des règles ou des lois. Je propose des solutions et les parents ont la possibilité de choisir. En ne perdant pas de vue qu’il ne faut pas écouter les solutions des copines, mais chercher aussi les siennes, qui correspondent à son enfant.

Propos recueillis par Martine Bernier
- « Quand mon bébé me parle. Comprendre ses messages et y répondre ». Stephan Valentin. Editions Jouvence.
- Site: http://www.stephan-valentin.com

La synergologie: rencontre avec l’étonnant Philippe Turchet, pape du langage du corps

3 novembre, 2009

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L’exercice de l’interview par téléphone peut être extrêmement risqué. Si le contact passe mal, toute la démarche peut en souffrir. C’est donc avec une légère appréhension que j’ai appelé Philippe Turchet, auteur du best-seller « La synergologie », pour notre rendez-vous téléphonique, ce mardi matin. Inquiétude infondée: malgré une communication rendue un peu délicate par l’utilisation de deux mobiles, ce fut passionnant. Récit d’une rencontre autour de l’étude du langage du corps, à l’occasion de la sortie du dernier ouvrage de Ph. Turchet: « Le langage universel du corps »

- Vous décryptez depuis vingt ans le langage du corps. Mais qu’est-ce qui vous a amené à étudier ce sujet?
Pour les besoins de mon doctorat en sciences humaines, en 1987, je travaillais sur une recherche concernant la rationalité du comportement. Pourquoi certains individus réussissaient-ils mieux que d’autres? Nous savions qu’il ne s’agissait pas forcément d’une simple question d’intelligence. J’ai été voir du côté de l’ethno psychanalyse, et j’ai trouvé un texte renversant sur la communication non verbale. Il parlait de la relation entre une mère et son enfant. D’un côté, elle l’appelait, mais de l’autre elle reculait en fermant les bras. Elle lui envoyait des messages contradictoires. Le sujet m’a passionné.

- Dans vos ouvrages, vous expliquez que notre corps traduit nos émotions à travers nos gestes, nos mimiques, nos expressions, nos tics. Est-il possible de faire mentir notre corps?
Non. On ne peut pas le maîtriser suffisamment pour lui faire dire ce que nous voulons qu’il dise. Vous ne pouvez pas empêcher votre estomac de digérer. C’est la même chose. Notre système neurovégétatif ne se contrôle pas, et c’est lui qui traduit nos émotions.

- Vous êtes passé maître dans l’art de traduire le langage corporel. Cela ne fausse-t-il pas les contacts que vous pouvez avoir avec les autres?
Non, et ce que l’on cultive dans les cours de formation (NDLR: ces cours de synergologie comprennent 300 heures sur une durée de trois ans). Lorsque l’on est en relation avec quelqu’un, on ne pratique pas de synergologie. Je ne fais pas attention à cela lorsque je parle à une personne. Ce qu’elle dit est tout aussi important que le langage gestuel. Parfois, dans la conversation, elle peut avoir un geste curieux ou bizarre. Et cela peut faire que l’on va s’y intéresser, mais ce n’est pas systématique. L’inverse est également important: il ne faut surtout pas essayer de contrôler son corps. Au contraire, laissez paraître vos émotions.Si votre interlocuteur se rend compte que quelque chose vous gêne, il va modifier son discours, sa façon d’agir. Il faut laisser les autres lire en vous. Les meilleurs négociateurs montrent ce qu’ils ressentent. Il faut être vrai, authentique. Même si ces mots sont galvaudés, ils traduisent bien ma pensée.

- D’une culture à l’autre, nous n’avons pas forcément les mêmes gestes pour dire les choses. Certaines attitudes sont propres à certaines cultures, pas à d’autres. Risquons-nous de mal interpréter les codes corporels si nous communiquons par exemple avec une personne asiatique?
Justement non. Le langage est la dernière couche de culture venue se poser sur notre cerveau. En dehors d’un faible pourcentage de gestes typiques à tel ou tel peuple, le langage du corps est universel. Je dirais plutôt que c’est l’amplitude et la fréquence du geste qui ne sont pas les mêmes. Ceux qui se donnent le droit d’exprimer une émotion le font de manière plus ample. Mais une personne venue d’Asie, pour reprendre votre exemple, aura le même geste beaucoup moins ample, plus discret, mais plus fréquent.

- Vous dites aussi que nous avons  une certaine partie de notre gestuelle en commun avec les grands singes…
C’est exact! Ce qui prouve qu’il y a vraiment quelque chose qui nous rapproche. Par exemple les micro démangeaisons. Plus nous sommes détendus, plus nous avons tendance à nous gratter le nez, la tête, les oreilles etc à gauche. Et plus nous sommes énervés, plus nous nous grattons du côté droit. Dans le même genre de situations, les grands singes réagissent de la même façon. Par contre, jamais un singe n’aura un geste de partage gratuit, comme celui de montrer le soleil qui brille. Montrer une chose veut dire, pour lui, qu’il la veut.

- Pour les personnes que vous formez à la synergologie, vous filmez des sujets dont un ment et vous expédiez ces vidéos à vos élèves à l’autre bout du monde. Elles sont diffusées en coupant le son et les spectateurs doivent définir qui ment. Et vous me disiez que les Suisses font partie de ceux qui sont le plus difficiles à cerner dans ces tests de détection du mensonge?
Oui! Les Québécois ont toujours des difficultés à décoder les mensonges suisses! Ils reconnaissent vite les Suisses par leur physique, mais on beaucoup de mal à décrypter leurs expressions ou gestes car ils sont beaucoup moins exubérants que les Espagnols, par exemple. Les Français sont assez semblables aux Suisses, sauf si vous descendez vers le sud. Il y a très peu de différences entre un Parisien et un Romand. Du moins si vous coupez le son!

- Vous êtes souvent sollicité par les médias pour décoder les comportements de personnalités connues. Y en a-t-il qui vous fascinent plus que d’autres?
Les grands communicants ne sont pas là où ils sont par hasard. Il y a chez eux un tel désir, une telle envie de convaincre qu’ils ne peuvent qu’attirer l’attention. Nicolas Sarkozy est passionnant à décrypter. Je le ressens sincère, mais il est plein de contradictions. Il a beaucoup de mal à contrôler ses émotions, contrairement à Barack Obama, passionnant lui aussi. Avant son arrivée à la présidence, j’ai visionné douze heures de ses discours. Je n’ai jamais vu un geste dont on peut dire qu’il est uniquement culturel. Tous son langage corporel est compréhensible par tout le monde. Indéniablement, il dégage quelque chose de très fort. Il est toujours en mode d’analyse, il prend un certain recul dans la communication avec ses interlocuteurs. Il ne se relâche qu’avec sa femme et ses filles.

- A présent que vous avez formé des personnes capables d’enseigner à leur tour la synergologie, le nombre de personnes intéressées ne cesse d’augmenter. Qui sont vos élèves?
Ils viennent de tous horizons. La synergologie peut aussi bien être utile à un médecin qui pourra percevoir ses patients plus facilement, qu’à un enseignant qui comprendra mieux ses élèves…

- Après tant d’années passées à étudier le langage du corps, avez-vous le sentiment d’être arrivé au bout de votre travail?
Non! Maintenant, il faut la faire entrer dans de nouveaux univers. La synergologie peut être très utile dans de nombreux domaines, comme la médecine. Elle a une multitude de champs d’application!

Martine Bernier

« Le Langage Universel du Corps », Philippe Turchet, Les Editions de L’Homme.

Blog de Philippe Turchet:

 http://philippeturchet.blogspot.com/2009/02/non-verbal-qi-et-reconnaissance-sociale.html

Julos Beaucarne: « Je suis un humain qui marche sur la route… »

12 août, 2009

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Ces derniers jours, je l’ai déjà dit, je me suis reconnectée à l’univers du chanteur et poète Belge Julos Beaucarne, grâce à un proche. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, il est bien davantage qu’un troubadour talentueux. C’est un être hors normes, hors modes, lumineux, chaleureux, malicieux, à la fois original et sage. L’enfermer dans un carcan de mots n’est pas une bonne idée. C’est un être libre… Un drame épouvantable survenu dans sa vie, en 1975, a révélé au monde la dimension humaniste de cet être  si particulier. Sa compagne, Loulou, a été assassinée par un déséquilibré. Sa réaction a été admirable (voir en fin d’article). A la lecture de la lettre qu’il a écrite dans la nuit suivant la disparition de celle qu’il aimait, l’adolescente que j’étais alors a, bouleversée, pris une immense leçon d’humanité. Après avoir réécouté en boucle les chansons de lui que j’ai auprès de moi, et particulièrement « Le Petit Royaume » que j’aime profondément, j’ai décidé de lui écrire, à cet homme particulier que j’admire et que j’aime. Pour lui dire le plaisir que j’ai de le retrouver, lui qui a eu une place importante dans ma vie lorsque j’étais jeune fille, en Belgique. J’ai précisé quelle était ma profession et j’ai ajouté que je serais touchée de pouvoir l’interviewer un jour.Je pensais que cela resterait au stade du rêve…Mais quelques heures après, j’ai eu la douce surprise de recevoir un message en retour me remerciant et me laissant son numéro de téléphone pour que je puisse l’appeler.
Ce que j’ai fait cet après-midi. Nous avons passé ensemble un moment à la fois rempli d’émotion et de rires. Car l’homme a de l’humour! Et quel humour!

- Si vous deviez vous définir, pour les personnes qui n’ont pas eu encore l’occasion de vous découvrir, que diriez-vous?
Mais.. je me donne la mort si je me définis! Ce serait m’étouffer dans des étiquettes…

- Alors, à la place du mot « définir », peut-être préférez-vous « présenter »?
Je m’appelle Julos. Toute ressemblance avec des personnes ayant déjà existé serait fortuite. Je vis à Tourinnes-la-Grosse, en Brabant Wallon, en Belgique (et il me donne l’adresse précise ainsi que la latitude et la longitude du lieu, puis éclate de rire devant ma réaction en disant: « Je ne vous arrange pas avec mes réponses? » De l’autre côté du téléphone, je souris en écrivant à toute vitesse).
Je vis en compagnie d’environ 6 milliards de femmes et d’hommes. J’espère n’avoir oublié personne! Je suis un humain qui marche sur la route. Mon histoire consiste à aller au bout de ce que je suis…

- Quel regard posez-vous sur l’être humain, justement?
Nous sommes tous nés un jour d’une femme, et, tous, nous avons reçu une feuille de route. Nous avons chacun quelque chose d’extraordinaire à faire, mais la société veut nous le faire oublier. Tout le monde, chacun d’entre nous est important, mais on veut nous faire croire que « machin » est plus important que l’autre. Les fameux people, vous savez (prononcez à sa manière: « pople »). Oui, tout le monde est important… On pompe beaucoup d’énergie à s’occuper de choses qui nous détruisent et à s’éloigner de l’essentiel. Chaque fois que l’un d’entre nous fait quelque chose de bien, il enrichit l’Univers dans son entier.

- Un livre de vous va sortir très bientôt…
Oui, il s’appellera « Mon Petit Royaume » et il paraîtra le 9-09-09. Il contiendra tous les textes de mes propres chansons.

- Aujourd’hui, comment se passe votre vie?
Je chante beaucoup… Parfois dans de petites salles, parfois dans des grandes. Je vais là où on me demande.

- Etes-vous un homme heureux?
Heureux.. cela dépend des jours… Ce bouquin a été difficile à réaliser pour moi, car, au fil de mes chansons, je revoyais ma vie, les hauts et les bas de mon existence. Cela m’a fragilisé…

- Lors de la mort tragique de votre compagne, vous avez écrit un texte qui a marqué à jamais ceux qui l’ont lu. Où avez-vous trouvé les ressources, un tel amour pour les autres, une telle humanité, pour pouvoir écrire ces mots dans un moment aussi dur?
J’ai écrit cette lettre dans la nuit qui a suivi l’assassinat de Loulou, sans intention de la publier. J’écris pour moi, toujours, pour retrouver mon chemin, pour savoir dans quelle direction je veux recommencer à marcher… Le lendemain, un ami journaliste est venu me voir et m’a dit que l’on avait écrit que « Julos et Loulou n’étaient pas assez racistes ». C’est là que je me suis dit que j’allais répondre par cette lettre. Pour éviter d’engendrer encore davantage de racisme et de violence… Aujourd’hui, si j’arrive à interpréter les chansons que j’ai écrites à l’époque de la mort de Loulou, je craque encore comme si c’était hier lorsque j’en parle. Heureusement que l’homme est inconscient des dangers qui le guettent…

- Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de vous?
(en aparté, je souris en lui demandant: puis-je oser vous demander  de me donner une réponse que je pourrai utiliser… sans longitude ni latitude?
Un éclat de rire me répond:
- Non, non, ne vous inquiétez pas, je ne réponds jamais deux fois la même chose!
- Ouf!
- Pourquoi, vous n’avez pas aimé?
Cette fois, nous éclatons de rire ensemble…)

J’aimerais que les gens retiennent de moi la joie, le rire. Ce que je cherche à trouver, oui… c’est la joie… Ce qui nous rend malades physiquement, c’est le fait que nous ne sommes pas heureux…

- Et… vous êtes souvent malade?
Pas trop, non! Cela m’arrive de temps en temps, parfois assez gravement. Je me souviens de ma tournée en Pologne où j’ai eu une pneumonie. Ce n’était pas facile. Mais le public était tellement formidable…

Certaines interviews sont plus belles que d’autres. Celle-ci a été un cadeau.  

 

Martine Bernier

Site de Julos Beaucarne: http://julosland.skynetblogs.be/
Le livre « Mon Petit Royaume » peut être commandé par l’intermédiaire de ce site.

Lettre Ouverte De Julos Beaucarne

Ma Loulou est partie pour le pays de l’envers du décor, un homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce. C’est la société qui est malade, il nous faut la remettre d’aplomb et d’équerre, par l’amour et la persuasion. C’est l’histoire de mon petit amour à moi arrêté sur le seuil de ses 33 ans. Ne perdons pas courage ni vous ni moi. Je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et nos deux chéris qui lui ressemblent. Sans vous commander, je vous demande d’aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les coeurs purs doivent se mettre ensemble pour l’embellir, il faut reboiser l’âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires, vous retrouverez ma bien aimée, il n’est de vrai que l’amitié et l’amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses ; on doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller au paradis. Ah comme j’aimerais qu’il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles… En attendant, à vous autres, mes amis d’ici-bas, face à ce qui m’arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu’un histrion, qu’un batteur de planches, qu’un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd’hui : je pense de toutes mes forces, qu’il faut s’aimer à tort et à travers. Julos Nuit du 2 au 3 février 1975

Christiane Collange: « Pitié pour vos rides », une pinte de bon… sens

12 juin, 2009

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J’ai lu plusieurs des livres de Christiane Collange. Et j’ai toujours été enchantée par son bon-sens, son franc-parler, son regard parfaitement lucide sur la vie et les rôles que nous y tenons.
Aussi ai-je demandé en service de presse son dernier ouvrage: « Pitié pour vos rides, une enquête vérité sur le monde de l’esthétique ».
Je l’ai lu d’une traite.
Bien sûr, de nombreuses émissions de télévision et des articles ont déjà traité le sujet.
Mais les émissions et les magazines passent tandis que les livres restent.
Il fallait qu’une voix s’élève pour exprimer clairement, après enquête minutieuse, le pourquoi du malaise qui pousse certaines femmes à passer entre les mains des chirurgiens esthétiques, les risques encourus etc.

Le pamphlet de l’ancienne rédactrice en chef de l’Express est percutant. Il aborde de manière très complète les tenants et les aboutissants de ce phénomène très révélateur d’un malaise profond. Il fallait la plume énergique et ferme de Christiane Collange pour le faire.

Après avoir lu son ouvrage, j’ai déposé une demande d’interview par téléphone.
Et hier matin, la rencontre a eu lieu, riche et drôle.
Je vous en livre ici l’essentiel en espérant qu’elle vous incitera à découvrir ce livre, si ce n’est pas déjà fait…

- Vous vous êtes penchée sur les raisons profondes qui poussent les femmes à se faire refaire le visage ou le corps. Vous parlez de l’emploi, de l’image qu’elles renvoient et qu’elles ne supportent plus, du rôle de la télévision, et des médias etc… Pensez-vous qu’il soit plus difficile d’être femme aujourd’hui qu’il y a 50 ans?
Non, pas du tout. Il y a 50 ans, tout était très difficile pour les femmes. Il faut faire la distinction entre « être femme » et le domaine de la séduction. Il est nettement plus facile d’être femmes aujourd’hui, car elles jouissent de plus de liberté, ont davantage le choix de leur destin. Mais dans le domaine de la séduction, c’est une autre affaire. On nous fait croire que, pour séduire, il faut être une beauté. C’est faux, mais c’est le message véhiculé par les médias, la publicité.

- Vous n’êtes pas tendre avec les médias sur ce point…
Autrefois, la presse féminine aidait les femmes à assumer leur quotidien, leurs enfants, leur ménage. Aujourd’hui, elle est faite pour fabriquer des cover-girls. Grâce à Dieu on réagit. Ne vous laissez pas influencer par ces messages faussés.
Tenez, prenons un exemple: on veut nous faire croire que toutes les femmes enceintes de huit mois sont magnifiquement belles et bien dans leur peau. On nous a balancé Angelina Jolie enceinte et divine. On a oublié de nous dire qu’elle devait avoir un coiffeur, un maquilleur, un nutritionniste et que sais-je encore derrière elle chaque jour. La réalité ne ressemble pas à cela. Lorsque nous sommes enceintes de huit mois, nous sommes fatiguées, et nous n’attendons qu’une chose: que cela finisse et que l’enfant naisse!

- Vous estimez aussi que les reality show devraient être interdits car ils diffusent une « idéologie sinistre et dangereuse » à la gloire de poupées entièrement factices. Votre voix s’élève comme une voix de bon sens et de sagesse dans un monde où, finalement, ce genre de pratique semble rentrer tranquillement dans les mœurs et ne pas susciter beaucoup de réaction en regard de la gravité de ce qu’ils véhiculent. Cela vous inquiète?
Oui. Les reality show devraient être interdits. Il donne comme but aux femmes de perdre la réalité de leur vie. Certaines émissions les poussent à se faire entièrement refaire le visage et le corps. Mais on ne nous dit pas ce qui leur arrive ensuite. Peut-être deviennent-elles folles? Peut-être leurs enfants ne les reconnaissent-ils plus? Et comment réagissent leurs maris devant une femme qui ne ressemble plus à celle qu’ils ont épousée?

– L’un de vos chapitres est d’une sagesse percutante: il est impossible de rajeunir en vieillissant et vous proposez une série de conseils pour vivre mieux les ravages du temps. Parmi eux: préserver son capital peau. Et vous donnez 10 conseils d’une simplicité désarmante et qui ne coûtent rien. Vous les suivez vous même?
Oui! Il est fondamental de bien se dire que quoi que l’on fasse, on ne rajeunit pas. Quelqu’un m’a dit un jour cette phrase très vraie: « Quand on se fait injecter du Botox, on ne fait pas plus jeune, on fait botoxée! ». Les conseils que j’indique sont des principes de base. Il faut prendre soin de sa peau, tout simplement. Pour ma part, j’ai la chance de brûler au soleil! Cela me désespérait quand j’étais jeune. Mais aujourd’hui, l’avoir fui m’arrange bien: ma peau a été préservée, elle n’est pas très abîmée pour mon âge.

- Vous vous êtes attaquée, dans vos livres, à deux des pires tabous pour la femme: le poids et l’âge. Il faut se sentir très bien dans sa peau pour oser le faire de cette façon…
Et non, justement… Je me sens bien dans ma personne, mais mal dans ma peau. Je ne me suis jamais trouvé jolie. Mais je suis très à l’aise dans mon personnage, dans ma tête. J’ai eu une vie passionnante. J’ai plein d’enfants et de petits-enfants, avec pleins d’emm… comme tout le monde. J’ai eu une vie professionnelle formidable. J’ai de quoi me sentir bien.

– Vous même, comment appréhendez-vous la question de l’âge dans votre quotidien?
Un jour, il y a longtemps, j’ai regardé mes cheveux queue de vache, plutôt châtains, mes yeux verts, ma peau claire et mes taches de rousseur et je me suis rendue à l’évidence: j’aurais dû être rousse. Donc, j’ai commencé à me teindre les cheveux. Et puis l’an passé, je suis tombée malade et je me suis vue. J’étais une vieille femme malade avec des cheveux roux. J’ai décidé que j’allais arrêter de me teindre et assumer mes cheveux blancs. Depuis, mes cheveux, qui devaient en avoir assez des traitements que je leur imposais, vont beaucoup mieux. Et, bizarrement, on me dit que mes cheveux blancs me rajeunissent! C’est un comble… L’âge… Pour ce qui est de ma figure, j’appréhende bien. Pour mes genoux, moins! Les vieilles dames comme moi, de bonne humeur et actives doivent faire beaucoup d’efforts. Car nous sommes forcément handicapées par les ans. Il n’y a pas un jour où vous n’avez pas mal quelque part! Mais une bonne douche et un bon café vous permettent de vous remettre en train!

- Vous avez une sagesse, une façon de regarder la vie avec un œil à la fois critique et tolérant qui fait un bien fou à vos lecteurs. D’où vous vient ce bon-sens?

De mon père. Je lui ressemble beaucoup. Il avait un grand sens du quotidien, de la vie. La vieille de sa mort, nous avons eu un fou rire magnifique, tous les deux. Ma philosophie ressemble à la sienne: la vie est une chose difficile, il ne faut pas en rajouter! Mais vous savez, je ne suis pas commode. Je suis très autoritaire, je suis une grosse bosseuse et très rigolote. Lorsque j’étais rédactrice à l’Express, j’étais très exigeante sur la qualité du travail. Et j’ai été pareille avec mes enfants; Je suis drôle, mais on ne plaisantait pas avec les études, les choses à faire. Je ne supporte pas le laisser-aller, la paresse, tout ce qui est mou. La vie est une chose dont il faut s’occuper activement

- Avez-vous des contacts avec vos lecteurs? Comment réagissent-ils à votre livre?
Oui, j’ai beaucoup de contacts avec…. les lectrices! Car je suis un auteur pour les femmes. J’ai peu d’hommes parmi mon lectorat, ou alors des maris auxquels leurs femmes ont lu un chapitre d’un livre. Beaucoup de gens pensent ce que je dis et sont ravis que quelqu’un le dise à leur place. Il y a une prise de conscience de l’autonomie des femmes.

- En travaillant sur votre ouvrage, avez-vous eu accès aux statistiques? Sait-on quel pourcentage de femmes font appel à la chirurgie esthétique?
Oui: elles sont moins de 10% à le faire, et moins encore à franchir le pas. Et ce surtout parce que cette chirurgie est très chère et qu’elle est réservée à une élite. Attention: je fais bien la différence avec la chirurgie réparatrice qui, elle, est vraiment utile. Tout comme la démarche d’une femme qui souffre toute sa vie d’avoir un nez démesuré et qui se fait opérer est tout à fait légitime.

- Un chiffre aussi modeste méritait-il vraiment un livre sur le sujet?
Oui, car la majorité de la population en est le témoin à travers la TV, les médias le cinéma etc. Et cela rend des femmes malheureuses. Elles se disent: Toutes ces femmes là ne vieillissent pas… et moi!?

– Et les hommes? Passent-ils eux aussi par le bistouri du chirurgien esthétique?
Moins que les femmes, mais cela commence un peu. Ils se font eux aussi refaire le visage, la plupart du temps pour des raisons professionnelles. Certains, à 50 ans, ne veulent pas avoir l’air vieux au milieu de l’équipe de jeunes dont ils sont responsables. Personnellement, je pense que cela ne sert à rien.

- Quels sont vos projets, aujourd’hui que votre dernier livre vit sa vie?
Je ne parle jamais des livres que j’ai sur le feu… pour éviter que l’on ne me prenne l’idée en route! J’écris tous les deux ans. Je vais accompagner ce livre-ci, puis je me remettrai au suivant dès la fin de l’année.

Martine Bernier

« Pitié pour vos rides » Christiane Collange, Ed. Robert Laffont

Brigitte Bardot…

25 avril, 2009

J’ai appris que, tout dernièrement, Brigitte Bardot a sauvé la vie d’un taureau en le rachetant à l’abattoir de St Etienne dont il s’était évadé. Il s’agit pour la star de lui offrir une retraite paisible, sans risque de finir dans nos assiettes.

On dit et on pense tout et n’importe quoi de Brigitte Bardot. Il y a deux ou trois ans, je l’ai interviewée par téléphone, à propos d’un sujet extrêmement chaud, à l’époque. Il s’agissait de cette pratique barbare qui consistait à utiliser des chiots vivants comme appâts pour la chasse aux requins, à la Réunion. La fondation Brigitte Bardot était partie en croisade, elle en tête. Une pétition avait été lancée par ses soins. Ayant eu entre les mains des photos montrant ces chiens torturés, j’avais proposé à mon rédacteur en chef de consacrer un article au sujet, histoire de sensibiliser l’opinion publique suisse.

Il avait accepté sous réserve que j’arrive à obtenir une interview de l’ex actrice. J’ai donc pris contact et elle a accepté.

Une personne de son secrétariat a organisé l’entrevue téléphonique. Je devais l’appeler à un moment bien précis. Un peu avant de le faire, je l’avoue, j’ai été troublée. J’avais lu sa biographie, j’étais au courant de la volée de bois vert qu’elle avait reçu suite à ses confessions sur sa façon de vivre sa maternité. Je connaissais son parcours, je savais les polémiques qu’elle suscitait en raison de ses sympathies politiques et des prises de position extrêmes qu’il lui arrivait de prendre. Bref, tout en ayant l’impression d’aborder un mythe, je savais également qu’elle était bien loin de l’image lisse et guimauve de ses débuts.

J’ai appelé. Sa voix ressemblait à ce qu’elle a toujours été. Avec ce phrasé particulier. Je l’ai remerciée d’avoir accepté de me parler, et j’ai tout de suite abordé le vif du sujet. Nous étions sur la même longueur d’ondes. Impossible, pour toute personne aimant un peu les animaux, d’accepter d’en voir traiter avec une telle cruauté. Notre conversation a été assez longue. Nous avons débordé du sujet, et nous avons parlé d’elle, de son combat, de ses découragements, parfois. L’interview a tourné en conversation. Elle m’a interrogée, elle aussi. Au bout de dix minutes, elle m’appelait par mon prénom, m’expliquait qu’elle souffrait énormément de la hanche, que vieillir est une chose horripilante… Elle m’a proposée de venir la rencontrer à Genève, peu après, alors qu’elle allait soutenir Weber dans un de ses combats.

Quand j’ai raccroché, j’avais mon opinion sur cette femme hors norme. Une opinion qui n’a pas changée depuis. Bien sûr, je ne l’ai rencontrée que sur certains sujets, et nous n’avons parlé à aucun moment de points polémiques. Mais j’ai eu au bout du fil une femme  courageuse, exaspérée de voir le peu de respect que certains êtres humains peuvent avoir pour les animaux. Elle était dégoûtée, indignée. Au cours de ses différents combats en faveur de la cause animale, elle en a vu et entendu de toutes les couleurs. Elle a dû s’endurcir, apprendre à riposter, à se défendre, à tenir bon.

On peut ne pas être d’accord avec elle. De mon côté, en ce qui concerne l’énorme travail qu’elle a accompli pour améliorer le sort des animaux, je lui voue un profond respect. Elle a du cran, de la ténacité, et ne craint pas de monter au front. Elle aurait pu poursuivre sa carrière artistique, continuer à être cette femme qui a fait fantasmer des génération. Elle a choisi une autre voie. Difficile d’être plus passionnée qu’elle… Une passionnée efficace.

Je connais au moins un taureau qui partage mon avis.

 

Martine Bernier

Georges Lautner:un Monsieur…

10 avril, 2009

Pour le livre que j’écris en ce moment, il était nécessaire que j’arrive à obtenir une petite interview du cinéaste Geroges Lautner, l’homme à qui nous devons notamment le film cultissime « Les Tontons Flingueurs ».

Je suis entrée en contact avec son assistante, et mardi dernier, j’ai téléphoné au numéro qui m’a été donné.

Dès le départ, le contacts s’est instauré: nous avons les mêmes attaches et les mêmes amitiés dans la station suisse des Diablerets… Puis je lui ai posé des questions sur ces acteurs qui nous ont fait rire ou rêver: Lino Ventura, Bernard Blier, Mireille Darc, Paul Meurisse et tant d’autres… Il m’a parlé de sa vie, du bonheur de tourner, de ses films, de ces acteurs qu’il aime d’amour et d’amitié, du tournage des « Tontons »….

Nous avons échangé nos coordonnées, avons décidé de rester en contact…

J’ai eu droit à une rencontre magnifique, avec un homme de coeur, généreux et drôle, passionnant.

Et, encore une fois, je me suis dit que j’avais décidément la chance d’exercer un métier merveilleux…

 

Martine Bernier

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