Archive pour la catégorie 'Societe'

Où est parti Teddy?

20 novembre, 2010

Vous souvenez-vous des Frères Ennemis?
Teddy Vrignault et André Gaillard étaient des humoristes prisés lorsque j’étais adolescente.
Leur humour était basé sur les jeux de mots et un sens fulgurant de la répartie.
Ils étaient rapides, incisifs…
Leur succès ne se démentait pas au fil des années.
Jusqu’au jour où….
Le 1er novembre 1984, 21 jours avant son anniversaire, Teddy s’est volatilisé.
Sa voiture a été retrouvée, la radio fonctionnant toujours.
Mais de lui, aucune trace.
Des témoignages qualifiés de farfelus ont été recueillis, de personnes affirmant l’avoir vu dans différents pays du monde.
Aucun n’a pu aboutir à une piste sérieuse.
Le désespoir de sa femme a été tel qu’elle a mis fin à ses jours, désespérant de revoir un jour son mari.
Quant à son complice de scène, Andre Gaillard, il avoue ne s’être jamais remis de cette disparition.

Je pense souvent à Teddy.
Il est parti en emportant son secret.

Martine Bernier

« La manipulation affective dans le couple. Faire face à un pervers narcissique. » Interview

24 juillet, 2010

Toute femme ayant vu sa vie brisée par un homme pervers narcissique sait qu’il lui faudra des années pour se reconstruire…. si elle arrive à se relever un jour.
L’infinie détresse engendrée par le comportement de ces personnages est aujourd’hui l’objet de toutes les attentions, à travers des décisions politiques essentielles et une loi novatrice adoptée en France en ce mois de juillet.
Un excellent livre ajoute une pierre majeure à cet édifice.
« La manipulation affective dans le couple. Faire face à un pervers narcissique » est sorti en février 2010 et a déjà été réimprimé quatre fois.
C’est dire l’importance de cet ouvrage dont les auteurs, Pascale Chapaux-Morelli et Pascal Couderc, font salle comble dès qu’ils donnent des conférences à travers l’Europe.
Tous deux ont accepté une interview dont voici la teneur.

- Pourriez-vous vous situer afin de préciser à quels titres vous vous êtes lancés dans l’écriture de ce livre?
Pascale Chapaux-Morelli: je suis présidente de l’Association d’aide aux victimes de violences psychologiques, et Pascal est psychanalyste, psychologue-clinicien et spécialiste des addictions.

- Vous expliquez que les victimes de pervers narcissiques sont des femmes, pour la quasi totalité. Comment expliquez-vous ce phénomène?
Pascal Couderc: Quelques rares hommes, dans les conférences que nous avons données ont pris la parole pour présenter leur situation qui ressemblait beaucoup à celles que peuvent subir les femmes, mais ils sont rares. Comment expliquer que ces pathologies soient masculines? Historiquement, les hommes ont toujours possédé le pouvoir. Mais cette situation évolue au niveau institutionnel. L’homme doit donc avoir recours à d’autres stratégies pour reprendre ce pouvoir qui lui échappe. Je reçois presque uniquement des femmes dans le cadre de mon travail. La souffrance féminine est énorme. Cela ne veut pas dire qu’aucun homme ne souffre dans son couple. Mais en général, les hommes conservent un petit terrain secret où ils se réfugient pour éviter la souffrance extrême. Ceci dit, leur malaise ne doit être ni nié ni méconnu.

- Y a-t-il des signes permettant de reconnaître un pervers narcissique avant qu’il ait eu le temps de ruiner votre vie?
P.C.: Oui. Au départ tout est idyllique. Systématiquement, les femmes disent « c’était parfait, sauf… » Car il y a toujours un petit quelque chose de dissonant. Il existe une connaissance inconsciente que quelque chose ne va pas. Au début de l’histoire, on l’occulte. Puis, malgré l’état amoureux, certains détails interpellent.
Lorsque l’un des partenaires change subtilement la vie de l’autre, impose à l’autre sa façon de vivre, ses décisions, ses choix, finit par faire douter sa partenaire, lui fait perdre son estime d’elle-même, nous sommes en présence d’un pervers narcissique. Au final, votre vie a totalement changée. Si vous êtes devenue dépendante de l’autre à tout point de vue, qu’il en est arrivé à vous faire douter totalement de vous, il faut consulter.

- Vous soulignez, dans votre livre, que le pervers narcissique a un talent particulier: celui de renverser les rôles et de faire passer la femme pour responsable tout en se faisant passer, lui, pour une victime. Vous écrivez notamment: « Il lui est nécessaire de maîtriser son environnement pour le rendre conforme à sa pensée ».
P. C-M.: On se retrouve ici dans le même schéma que pour celui des femmes battues. La violence psychologique est beaucoup plus subtile, plus perfide. La première fois que je reçois une femme qui en est victime, elle me dit toujours la même chose: « Je voudrais comprendre ce que j’ai pu faire pour déclencher cela…. » Elle se croit responsable alors que c’est le partenaire qui l’est.

- Un pervers narcissique ressent-il de la culpabilité lorsqu’il a détruit une vie?
P.C.: Non, jamais. Ni culpabilité, ni souffrance, ni remords. Il niera la souffrance de sa partenaire, lui dira qu’elle se fait passer pour une victime. En revanche, il mettra en scène sa propre pseudo douleur, mais de manière froide. De plus, ce genre d’hommes sont de très mauvais perdants, très procéduriers. C’est un type d’hommes en général très intelligents. Ils ont le plus souvent une bonne situation, des capacités intellectuelles importantes, sont brillants. Plus ils sont intelligents plus ils sont redoutables. Ces hommes ne consultent pas. Ils manipulent tout le monde, y compris les thérapeutes. Face à eux, il faut des professionnels chevronnés.

- Un tel homme peut-il changer?
P.C.: Non. Il changera de partenaire, mais pas de pathologie. Ce n’est pas quelqu’un qui se remet en question.
Nous faisons face ici à deux pathologies associées: une structure perverse et une pathologie narcissique. La femme souffre d’un manque d’amour d’elle-même. Lui aussi est en manque, mais, contrairement à elle, il ne souffre pas. Il prend chez l’autre ce dont il a besoin, se nourrit de l’autre avant de passer à autre chose. Ces hommes s’aiment avec vanité, ils s’expriment à travers la vanité.

- Vous notez d’ailleurs dans le livre « Il n’a rien. Ni la souffrance, ni le souvenir de la souffrance, ni la substance. » Que peut faire une femme face à un tel partenaire?
P.C.: Etre vigilante, et, si elle le peut, partir dès qu’elle sent que quelque chose n’est pas normal. Lorsque le mal est fait, ce sont des femmes brisées que nous recevons en thérapie, souvent au bord du suicide. Il faut très longtemps pour qu’elles se reconstruisent.
P.C.-M.: Ce problème est pris de plus en plus au sérieux. Davantage d’informations circulent sur le sujet. Et désormais, en France, on peut s’appuyer sur une grande avancée politique. La loi du 10 juillet 2010 a été votée et le décret d’application interviendra d’ici l’automne. Cette loi concerne la violence psychologique. Elle a créé le délit de violence psychologique qui a servi de base aux femmes pour qualifier et reconnaître ce qu’elles vivent. Les hommes reconnus coupables encourront les mêmes peines que ceux responsables de violences physiques. Elles pourront aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 75’000 euros d’amende. La France fait ainsi partie des pays européens pionniers en la matière.

Martine Bernier

Site: www.violencespsychologiques.com »
« La manipulation affective dans le couple. Faire face à un pervers narcissique », Pascale Chapaux-Moreli et Pascal Couderc, Editions Albin Michel.

Musée de la Contrefaçon: au coeur de l’illusion

18 janvier, 2010

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(photo unifab)

En plein cœur de Paris, une porte cochère s’ouvre sur un musée inattendu: celui de la Contrefaçon, destiné à sensibiliser le public à un phénomène en pleine expansion. Créé en 1951 sous la houlette de l’Union des Fabriquants, première association de lutte anti-contrefaçon, il est situé dans une artère au nom prédestiné: la rue de la Faisanderie…

La contrefaçon, véritable fléau en pleine évolution, ne date pas d’hier. Mais selon les époques, elle était punie bien plus sévèrement qu’aujourd’hui. Du temps des Romains, les petits fûtés qui copiaient certains bouchons d’amphore, avaient la main coupé. En France, il a fallu attendre 1857 pour que la contrefaçon ne soit plus considérée comme un crime, mais comme un délit.
Aujourd’hui, elle a pris des proportions telles qu’elle représente un manque à gagner de 200 à 300 millards d’euros par an dans le monde. Ces objets copiés sont réalisés en Chine, pour 60% d’entre eux. Comme le droit international en est encore à ses balbultiements en la matière, le fait de risquer notamment jusqu’à 300 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement n’empêche pas les contrefacteurs de poursuivre leur juteuse activité.
Ce musée passionnant présenté comme une collection, avec l’objet authentique et, en vis-à-vis, sa contrefaçon, dresse un constat inquiétant. A la fin de l’année 2008, les contrôles douaniers ont indiqué que les saisies avaient augmenté de plus de 40%, atteignant 6,5 millions en 2008, hors cigarettes. Et les chiffres ne cessent d’augmenter.

Parmi les objets les plus copiés, les montres et les couteaux suisses figurent en bonne place. Mais aucune gamme d’articles n’est épargnée. Cigarettes, parfums, objets de luxe, vêtements, jouets, denrées alimentaires, cosmétiques, alcool, médicaments, électroménagé, articles électroniques, œuvres d’art, matériel de sport, logiciels etc: tout est copié. U constat affolant si l’on sait que tous ces objets sont de mauvaise qualité, souvent dangereux et sources d’accidents domestiques.
Sur un autre plan, la contrefaçon sacrifie des milliers d’emplois en Europe, et favorise le travail clandestin et celui, inacceptable, des enfants.
Lorsque l’on visite le musée, on y découvre que la meilleure façon de découvrir quel produits est le faux, il suffit de se pencher sur les étiquettes ou les boîtes. Les textes imprimés sur ces dernières sont le plus souvent parsemé de fautes d’othographe. Mieux encore: certains noms de produits comportent des erreurs monumentales. Comme la marque de stylo « Bic » devenue « Big » après copie…
Un petit conseil enfin si vous voulez éviter de vous faire arnaquer: n’achetez les produits de luxe sur Internet que si vous êtes sûrs de passer par le site de la maison mère.
Et si vous souhaitez céder aux sirènes de la contrefaçon en achetant des faux, sachez encore que vous effectuez là un délit douanier. Vos précieux objets peuvent être confisqués et détruits…

Martine Bernier

16, rue de la Faisanderie – 75116 Paris
 
Tel : 01 56 26 14 00

Ouvert : 
du Mardi au Dimanche de 14h à 17h30
Tarifs :
4 €
Groupe : 3 €
Guide : 35 €
( sur réservation du Mardi au Vendredi de 9h30 – 12h30 et 14h -17h30 )
Gratuit : – de 12 ans, journalistes, demandeurs d’emploi 
( justificatifs demandés )

Vilains Français?

10 juillet, 2009

Un sondage réalisé par téléphone par l’institut TNS Infratest auprès de 40000 hôteliers durant le mois de juin a livré ses secrets. Les Français seraient…les pires touristes du monde.

Ils seraient  pingres et mauvais en langues, malpolis, et auraient une attitude générale déplorable. Notez qu’ils ont quand même des qualités: ils se classent troisième (sur 27 pays) en ce qui concerne leur élégance, leur discrétion et leur propreté. Ouf.

Mais alors, qui sont les touristes les plus agréables? Les Japonais! Ils sont en tête pour les critères de politesse, propreté, discrétion, ainsi que pour leur attitude et leur faible tendance à se plaindre. Le grand japonais qui s’est un jour endormi devant moi à l’Opéra de Malte, ne daignant pas applaudir après la représentation, mais dérangeant tout le monde pour filer avant le gros de la foule, devait être l’exception qui confirme la règle…

Les Britanniques sont en deuxième position pour l’attitude, la politesse, la générosité, la discrétion et l’élégance. Mais ils sont dépassés dans la catégorie « touristes les moins râleurs » par les Canadiens, qui décrochent une deuxième place.

Les Espagnols et les Grecs sont en queue de peloton, juste devant les Français au classement général. Et bien…

 

Une femme saute dans l’enclos des ours polaires. Andouille.

17 avril, 2009

Lu dans les nouvelles  de la semaine dernière:  une femme de 32 ans a sauté dans le bassin des ours polaires du zoo de Berlin, au moment de leur repas. Selon les témoins, elle aurait éte « très contente, au début, de se baigner avec les animaux ».

Elle a été un peu moins contente quand ils l’ont attaquée et l’ont mordue aux bras et aux jambes malgré les efforts des soigneurs pour détourner l’attention des ours. L’enclos est très protégé de barrières, de piquets et d’un mur, mais voilà, ce que femme veut…

Allez savoir pourquoi, c’est le genre de nouvelle qui m’agace. D’abord parce qu’il y aura toujours un petit malin pour accuser les responsables du zoo de ne pas avoir encore assez interdit l’accès à l’enclos. Ensuite parce qu’autant de stupidité chez une personne adulte me laisse perplexe. Enfin parce que ces pauvres bêtes auraient pu avoir mal à l’estomac en avalant cette pâtée sur pattes peu adaptée à leur régime habituel.

Il est étrange de constater à quel point certains être humains ont une mauvaise perception des animaux. Je me souviens encore de cette vidéo amateur tournée dans un zoo asiatique, je crois. Un jeune homme, tout sourires, n’avait rien trouvé de mieux que de franchir les barrières qui le séparaient de l’enclos des fauves pour aller s’asseoir juste devant la dernière grille de protection. Et tandis que son ami filmait le fanfaron inconscient, un lion s’est glissé dans le dos de l’indésirable, et lui a exprimé sa désapprobation d’une manière… sanglante. Et pendant ce temps, l’ami filmait toujours. Joli souvenir à montrer aux copains… Au moins, il a la garantie que son public ne s’endormira pas en visionnant ses films de vacances.

Moins grave, mais tout aussi révélateur de l’incapacité de certains à comprendre le monde animal, un éleveur de moutons, furieux m’a un jour raconté une anecdote qui l’a mis hors de lui. Il faut préciser qu’il gardait ses quelques moutons en banlieue de la ville de Genève. C’était la période des naissances, chez les brebis. L’une d’elles avait mis au monde un agneau en mauvais état. L’éléveur l’avait secondée pour la naissance, mais il était clair que l’agnelet, sans force, incapable de têter et de se lever, ne survivrait pas. Au petit matin, il a décidé de le laisser quelques heures avec sa mère, le temps de réveiller ses propres enfants et de les mener à l’école. Il pensait appeler le vétérinaire ensuite pour abréger les souffrances de l’animal si celui-ci vivait toujours à son retour.

Seulement, quand il est revenu à la bergerie, il a eu la surprise de trouver une femme sur les lieux. Elle était entrée sans se gêner, s’était agenouillée près de l’agneau et le serrait dans ses bras en pleurant, l’ayant emmitoufflé dans sa veste. Lorsqu’elle a vu l’éleveur, elle l’a copieusemenent insulté pour sa cruauté.

La cohabitation entre les animaux et les citadins qui ne connaissent rien au monde animal est souvent étonnante. La notion de sélection naturelle semblait aussi inconnue à cette femme que pouvait l’être celle de la dangerosité des fauves pour les deux hurluberlus des zoos.

En lisant l’histoire de la dame ayant servi de repas  aux ours polaires, je me suis demandé si elle avait compris quelque chose à ce qui lui arrivait, ou si elle trouve désormais que ce qu’elle prenait pour des peluches vivantes sont vraiment de sales bêtes agressives! A moins qu’elle ait enfin compris qu’un animal , quel qu’il soit, se respecte. C’est cher payé pour une leçon de choses…

 

Martine Bernier

Bo, vedette planétaire

16 avril, 2009

Impossible de passer à côté de la nouvelle: la nouvelle star de la Maison Blanche s’appelle Bo, le chien d’eau portugais que Barack Obama a offert à ses filles. Le monde adulait déjà le charismatique président, le voilà désormais prêt pour adorer son toutou.

Et les sites internet ne se privent pas d’alimenter la question. Actuellement, après la diffusion d’une photo montrant Bo affublé d’un « vêtement » barriolé, des articles sont sortis un peu partout, abordant la question essentielle suivante: en regard des couleurs de l’objet porté, Bo serait-il gay? J’espère que le ridicule, s’il devait tuer, ne touchera pas le chien, mais les poseurs de ce genre de questions…

Et comme si cela ne suffisait pas, les détracteurs plumitifs d’Obama ont relevé le nombre de fois où il a abordé le sujet Bo en conférence de presse. Au moment de l’arrivée du chien, il a souligné qu’il tenait à ses filles et qu’elles méritaient leur compagnon à quatre pattes. Puis il n’a plus parlé de Bo de lui-même. Mais les journalistes lui ont posé des questions sur le toutou à chaque apparition. Il y a donc répondu. Ce qui lui vaut aujourd’hui des allusions perfides sur le Net, soulignant qu’il est plus intéressé par son chien que par la politique.

Si le président a les épaules bien assez solides pour supporter ce genre de remarques, je crains, en revanche, que la race des chiens d’eau portugais ne souffre de la brusque popularité de l’un des siens.

Bush avait un scottish. Son impopularité a apparement protégé la race: je n’ai pas ouï dire que les ventes de Scottish avaient explosé ces dernières années. Scotty me l’aurait dit.

Avec Obama, c’est différent. Il est sans doute l’homme le plus admiré de la planète. On peut donc craindre que, histoire d’avoir un point commun avec lui, beaucoup se sentent pousser le désir d’acheter le même chien que lui. Et ce serait une très mauvaise idée. D’abord parce que l’on ne prend pas un chien sans avoir mûrement réfléchi à la question, et sans être parfaitement sûr de pouvoir lui apporter tout ce dont il aura besoin pendant toute la durée de sa vie. Ensuite, parce que Bo est un chien issu d’une race proche parente du Barbet. Ce sont des chiens attachants, fidèles, mais qui ont besoin de se dépenser, de courir. Les Bo qui se retrouveront enfermés en appartement seront malheureux.

Enfin, parce que l’expérience a été vérifiée par le passé, avec l’engouement ressenti pour les races concernées par les « 101 dalmatiens » ou par « Boule et Bill ».  La demande pour les dalmatiens et les cockers a été telle que, pendant des années, de pseudo éleveurs ayant flairé le filon, ont « forcé » la race, qui en a pâti. Et il a fallu des années aux vrais bons éléveurs pour redresser la situation.

Alors j’espère une chose: que les chiens d’eau portugais de la race de Bo ne deviennent pas les victimes colatéralles de la popularité présidentielle. Parce que eux, ils n’ont rien demandé.

 

Martine Bernier

 

Les us et coutumes: les poubelles

25 mars, 2009

Lorsque l’on arrive dans un endroit nouveau, il faut en décoder les us et coutumes.
Dans mon petit village breton, j’ai rapidement remarqué que l’un des rites hebdomadaires était la sortie des « grandes poubelles ».

Chaque mardi matin, les « grandes poubelles », donc, doivent se trouver très tôt au centre de la petite place qui se trouve devant ma maison.
Elles doivent être alignées en rang d’oignons, côte à côte, le couvercle tourné vers la route.
Or, il n’y a pas de route clairement dessinée.
Donc, le premier jour, j’ai emmené dignement ma poubelle à 5 heures du matin rejoindre ses copines, et je l’ai laissée dans une position similaire aux autres.
En clair: je me suis fondue dans la foule.
Comme elles sont toutes identiques ou presque, j’ai sagement noté les numéros qui figuraient sur la mienne, histoire de ne pas la confondre au retour avec les autres octuplées.
A huit heures, coup d’oeil dehors: un camion fantôme et silencieux avait dû passer dans la plus grande discrétion car les containers étaient tous vides.
J’ai donc été récupérer l’objet… à ceci près que, après vérification, MA poubelle avait disparu.
J’ai donc pris une autre chose à roulettes en contrepartie et l’ai ramenée à sa place, devant la maison.

La semaine suivante, même scénario.
Départ aux aurores, retour à 8 heures avec une poubelle inconnue, la mienne ayant à nouveau disparu.

Ce mardi matin, pourtant, j’ai commis sans le savoir un crime de lèse-majesté.
Vers 11 heures, alors que j’avais ramené une poubelle au hasard, Johann, est venu frapper à ma porte.

Johann est le fils de mes voisins, un petit garçon d’une dizaine d’années, beau comme un ange, adorable et bien élevé.
Il fait partie de la petite bande de joyeux drilles qui joue autour de chez moi et que j’aime beaucoup.

Johann, donc, m’a dit très timidement: « Je crois que vous vous êtes trompée de poubelle… »
O horreur!!! J’avais ramené celle de sa famille par erreur!!!
Me répandant en excuses, je ne savais plus comment me faire pardonner lorsqu’il m’a tendu une perche:
« Si vous voulez, je la ramène chez moi et je vais chercher votre poubelle! »
Comment! Ce petit bonhomme sait donc qui est MA poubelle à moâ alors que je n’ai pas été capable de le découvrir moi même?!
Curieuse, je le regarde réaliser la délicate opération et déposer l’engin devant chez moi.

Je n’ai pas pu m’empêcher de l’interroger:
« Mais… comment fais-tu pour savoir que celle-ci est la mienne?! »
Il m’a montré une grande étiquette posée sur le couvercle, avec une inscription comportant le nom de notre commune:
« Vous voyez cette étiquette? C’est à cela que vous pouvez la reconnaître. »

Ah bon?! Mais.. lorsque j’ai fait connaissance avec ladite poubelle, le premier jour, je suis certaine qu’il ne s’agissait pas de celle-ci!
Le dilemme est kafkaïen…
Je l’ai abondamment remercié, et je suis rentrée.

Suite de l’épisode mardi prochain.
Ma poubelle va-t-elle une fois encore disparaître au profit d’une autre???
L’heure est grave.
Ciel, que la vie est compliquée…

Martine Bernier

L’amitié sur le net

17 mars, 2009

On entend souvent pis que pendre d’Internet et des mauvaises rencontres que l’on risque d’y faire.
Pour avoir travaillé longtemps sur un sujet concernant la sécurité des enfants et des adolescents sur la Toile, je ne minimise pas le danger..

Simplement, Internet réserve aussi parfois de belles surprises.
C’est lui qui m’a fait connaître l’homme que j’aime.

C’est lui qui me permet de rester en contact quotidien avec ceux que j’ai laissés en Suisse.

C’est aussi lui qui a fait se poser sur ma vie un papillon rare.
Depuis peu s’entrouvre pour moi le chemin d’une nouvelle amitié.
Elle s’appelle Doris, a mon âge, et vit quelque part en Suisse alémanique.
C’est Facebook et un attachement commun aux chats qui nous a rapprochées.
Je l’ai entraînée sur les traces de ce fameux Bec-en-Sabot, oiseau mythique que j’aime tant.
Elle m’a appris la Corse où elle se sent chez elle…

Doucement, sur la pointe des pieds, je découvre peu à peu une femme pétrie de délicatesse, d’intelligence et de sensibilité.
Nous savons peu de choses l’une de l’autre, mais nous avons l’impression de nous connaître depuis toujours.
Nous nous racontons au fil des jours.
Moi à travers écriplume, elle dans les messages qu’elle m’adresse, et qu’elle a la gentillesse d’écrire en français alors qu’il ne s’agit pas de sa langue maternelle.
Doris est un cadeau…
Je guette ses messages, je me réjouis de la lire.
Une amitié de femme, très belle que j’espère voir s’épanouir…

Hier, suite à l’article écrit sur les frères siamois, elle m’a adressé un petit mot, me parlant de Macha et Dacha, deux soeurs, siamoises, elles aussi.
Elle m’a recopié un extrait d’un article qui leur a été consacré:

« Macha et Dacha Krivoshliapova ont cinquante ans. Elles n’ont jamais vécu l’une sans l’autre. Elles n’ont connu que les murs sombres des hôpitaux soviétiques, les cloisons de « chambres cellules » d’internats pour handicapés ou cette petite chambre d’un hospice pour personnes âgées au sud de Moscou où elles survivent aujourd’hui tant bien que mal.
C’est dans cette « Maison des Seniors n° 6″, anciennement dévolue aux vieux cadres de l’Armée rouge, que nous avons retrouvé Macha et Dacha, en septembre 2000, et que nous leur avons proposé de faire ce film, en évoquant la possibilité d’un voyage en France, pays auquel, comme beaucoup de Russes, elles ont souvent rêvé. »

Etre siamoises en Russie…

Martine Bernier

Une carte sans tarif dans un restaurant de Guérande

1 mars, 2009

Ce matin, j’ai lu que, pour attirer dans son établissement les clients rendus frileux par la crise, une restaurateur de la presqu’île de Guérande (Loire-Atlantique) va proposer durant le moins de mars une « carte sans tarifs », permettant au client de négocier, voire de fixer le prix du repas.

Il y a quelques semaines, j’avais entendu que la même initiative existait déjà dans un restaurant, en Angleterre. Le propriétaire s’estimait satisfait: les clients jouaient le jeu avec honnêteté. Et les tarifs consentis par ceux qui n’étaient pas très généreux étaient compensés par d’autres, qui eux, l’étaient davantage.
Le patron affirme que si les clients laissent des rémunérations dérisoires, il demandera des explications, mais ne s’y opposera pas, misant sur la bonne foi, l’honnêteté et la perspicacité des gens.

Cette méthode, durant tout le temps de l’opération, sera appliquée tous les jours, à tous les repas de la carte.

Je trouve cela plutôt courageux. Et je serais curieuse de voir quel sera le bilan que tirera le patron lorsque l’expérience sera terminée.

MB.

« La Cabane à Jules est installée dans un ancien grenier à sel. http://www.lacabaneajules.com/

Graffitis herbeux : les semeurs de rêve

27 février, 2009

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Que nous le voulions ou non, le travail des « street artists » fait partie de l’art contemporain.
Pour exercer leurs talents, ils ont utilisé jusqu’ici de la peinture, du papier ou de la fourrure.

Cette fois, ils innovent en garnissant les murs des villes de mousse végétale et de gazon.

Le graffiti se donne une double vocation, esthétique et contestataire.
Ces oeuvres vertes sont donc très symboliques au coeur des cités…
Certains artiste appliquent les mottes de mousse directement sur les murs, d’autres tentent de préparer une mixture à sprayer…
Mais l’objectif est commun: tenter de cacher le béton, omniprésent dans nos paysages urbains en proposant de mini jardins insolites.
Là où les passants pestaient devant les graffitis ratés, la plupart apprécient ces oeuvres douces au touché et au regard, apportant une bouffée de fraîcheur bienvenue, comme une fleur poussant entre les pierres.

Cette tendance « moss graffiti » fait son apparition en Europe et en Amérique du Nord.
Et, bien sûr, apporte des oeuvres éphémères qui disparaissent sans laisser de traces, avec le temps.
Un peu comme ces tableaux magnifiques dessinés sur le sol à la craie, et effacés à la première pluie… ou les mandalas tibétains construits durant des heures avec du sable et soufflés en quelques secondes une fois terminés…

L’art qui pousse dans la rue me séduit autant que lorsqu’il rayonne dans les musées.
La créativité, le regard particulier et le travail de ces artistes me fascinent.
Ils introduisent la beauté là où d’autres ne pensent qu’à abîmer.
Des semeurs de rêve, en quelque sorte…

M.B.

http://www.mosstika.com/

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