Archive pour la catégorie 'sport'

Grand Prix Motonautique Inshore à Evian: le lac enflammé

18 septembre, 2011

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Nous roulions en direction de Thonon et, comme toujours, je regardais les eaux paisibles du lac.
Arrivés à hauteur d’Evian, j’ai vu au loin ce qui ressemblait à une course de hors-bord.
Comme je suis toujours aussi myope et que j’ai toujours la flegme de sortir mes lunettes de mon sac, je me suis contentée de montrer ces silhouettes à Celui qui m’accompagne tout en essayant de distinguer les formes colorées qui fonçaient sur l’eau.
Pour que je puisse mieux observer, mon adorable chauffeur a ralenti lorsque nous nous sommes retrouvés sur les lieux.
J’ai ainsi pu constater qu’il ne s’agissait pas de hors-bord mais carrément de fusées aquatiques.
Ou plus exactement des véhicules participant à la première édition du Grand Prix Motonautique Inshore de la ville d’Evian, comme je l’ai appris par la suite.
Inshore voulant dire que la course se déroule à l’intérieur des terres, sur lac ou sur rivière.

Autant je n’aurais pas cillé si j’avais vu ce genre de choses à la télévision, autant j’ai été impressionnée en voyant un morceau de course en direct.
Nez pointu assez semblables à ceux des avions à réaction, formes aérodynamiques, ces élégants bolides fonçaient à toute allure entre les bouées, amorçant, en fin de boucle, un virage impressionnant et parfaitement maîtrisé.
J’ai appris qu’il s’agissait d’une manche de leur championnat.
Je ne connaissais absolument pas ce sport.
Et oui, je sais, je sais: on me dira « pollution, tape-à-l’oeil, bruit, danger » etc etc.
Sans doute…
Cela dit, voir évoluer ces Formule 1 des eaux est un spectacle impressionnant.
Les noms de ces pilotes sont inconnus du grand public, et c’est dommage.
Leur prestation est belle.
Il faut voir ces bateaux fendre les flots, presque aériens, pour comprendre.
On dit de ces bateaux que ce sont des catamarans F1, de haute technologie.
Quand on sait qu’ils peuvent atteindre la vitesse de 240 km/h, on comprend que les pilotes ne sont pas des rigolos, d’autant que, dans les pointes de vitesses, seule l’hélice reste en contact avec l’eau.
A Evian, sur fond de montagne, c’était superbe.

Martine Bernier

La célèbre bourrade

27 juin, 2011

A Bruxelles, j’habitais à deux pas du garage Goldstein.
Le fils de ce respectable garagiste s’appelait François.
François Golsdtein.
Comment, cela ne vous dit rien??
Mais enfin!!!
Il a été cinq fois champion du monde de karting en 1969, 70, 71, 72 et 75.
C’était la vedette du quartier.
Une vedette qui, en prime, portait plutôt beau.

Peu intéressée par le sport automobile, j’ai un jour eu l’indélicate idée de dire à son mécanicien, qui me parlait des exploits de son grand homme:
- Oui, c’est bien. Mais… ce n’est que du karting!
Il m’a foudroyée du regard m’expliquant que tous les grands pilotes ou presque commençaient leur carrière par le kart.
Ah.

Je pensais qu’il se moquait de moi.
Jusqu’au jour où…

Lors du Challenge Alazard, où s’alignaient les meilleurs spécialistes européens, un pilote est en tête.
Largement en tête, même.
Quand soudain, un équipier belge du beau François, alors champion du monde en titre, le pousse dans l’herbe.
Profitant de l’occasion, le roi Goldstein, jusqu’alors deuxième, le dépasse et gagne.
Bouh le laid, soit dit en passant.
Fou furieux, le jeune pilote projette son adversaire, le coéquipier de François, hors de la piste, fonce sur lui et lui envoie un magnifique coup de poing en pleine figure.
Horreur, malheur…
Le duel se termine en pugilat général et ledit pilote écope d’une suspension de six mois.

Evidemment, dans le quartier, tout le monde en a parlé pendant des mois.
Comment!!!
Qui était ce jeune butor qui avait osé toucher à notre champion ?
Ou en tout cas à son équipier, ce qui est pareil?

Je m’en souviens comme si c’était hier, alors que je n’étais pourtant qu’une gamine.
Il s’appelait Alain Prost.

Martine Bernier

Luc Varenne: mon plus beau fou rire radiophonique

20 juin, 2011

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Toujours à l’époque où je vivais en Belgique, la radio francophone disposait d’un commentateur sportif qui, avec un certain Roger Laboureur m’a laissé de grands souvenirs.

Doté d’un bagout inimaginable, Luc Varenne était inénarrable.
Il était surtout LE supporter numéro Un d’Eddy Merckx… et me faisait mourir de rire.
Si Eddy perdait, c’était forcément parce qu’il avait dû manger une « cochonnerie », ou parce qu’un élément majeur totalement extérieur au champion avait dû intervenir.
Pendant les courses, il l’encourageait avec enthousiasme, lui donnant du « mon petit », « mon gamin », affichant sa préférence sans le moindre complexe.
Et quand Eddy gagnait, il devenait fou de bonheur.
Il criait, jubilait, poussait des exclamations de joie, usait et abusait de tous les superlatifs possibles, des adjectifs les plus élogieux…
Et son bonheur allait crescendo en fonction de l’importance de la victoire.

En 1975, lors de Milan San Remo, Luc en pleure de bonheur: Eddy gagne pour la cinquième fois!
Il est tellement heureux que son débit n’en finit plus.
Il explose littéralement, atteint le paroxysme du délire.
Lorsque soudain… plus rien.
Dans ma minuscule radio portative résonne le bruit de la foule… mais plus de Luc Varenne!
Le silence dure une bonne minute.
Ce qui, en radio est long, très long.
Et tout à coup, la voix du présentateur revient à l’antenne, faible, gémissante, quasi agonisante.
En gros, si ma mémoire ne me trahit pas trop, il a dit quelque chose dans le genre de ceci:

- Ah la la, chers spectateurs… vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé. J’étais tellement content que j’en suis tombé de ma chaise! Et je me suis fait un mal de chien! Pfou…. Mais ça valait la peine!!! Eddy a gagné!!! Aïe…

J’ai tellement rit, ce jour-là, que c’est moi qui en pleurait!

Martine Bernier

Extrait.. avant la chute!!

http://blog.sonuma.be/eddy-merckx-remporte-milan-san-remo/