Le travail à domicile: un bonheur à gérer.
22 octobre, 2011L’une de mes amies me disait hier matin qu’elle était intriguée par mon organisation de travail, m’encourageant à en parler car, disait-elle « le travail à domicile attire beaucoup de monde, sans que nous sachions vraiment à quoi il faut s’attendre ».
Si mon expérience peut permettre à d’autres de trouver des pistes de réflexion dans leur envie de s’installer dans ce mode de vie particulier, pourquoi pas…
Il existe une multitude de possibilités en matière de travail à domicile.
Je ne peux parler que de celle que connais bien: la mienne…
Ma profession fait partie de celles qui permettent de faire ce choix… à condition d’en accepter les conséquences.
Il faut pour cela se préparer à l’idée qu’il faudra travailler en free lance, ce que je fais partiellement, ne jamais se reposer sur ses lauriers, comme tous les indépendants, dans tous les secteurs d’activité.
Si vous avez envie de vous lancer dans l’aventure, il faut être conscient de quelques éléments importants.
Pour ma part, je fonctionne de cette manière depuis environ 25 ans.
A chaque fois que j’ai dû travailler dans un bureau qui n’était pas le mien, pour des périodes finalement assez courtes, j’ai été frustrée.
Depuis toujours, j’ai préféré avoir un bureau chez moi, pour des raisons d’organisation et de personnalité.
Un goût prononcé pour l’indépendance et une allergie prononcée pour les lieux de travail trop fréquentés m’ont toujours fait apprécier le travail solitaire.
Je devrais dire partiellement solitaire.
J’ai la chance d’avoir plusieurs employeurs, avec lesquels se met en place la première partie du travail: la commande des articles et des dossiers.
Le téléphone et le courrier électronique sont aujourd’hui les moyens de communication privilégiés, qui évitent bien des déplacements, même si certaines réunions de travail sont absolument nécessaires lorsqu’il s’agit d’élaborer un plan pour une tâche plus importante.
Pour les articles, une fois que la ligne de travail a été établie, il faut prendre les rendez-vous et rencontrer les interlocuteurs.
Ce n’est qu’ensuite, pour la partie rédactionnelle, que le travail à domicile commence réellement.
Dans les premières années de ma vie professionnelle, il a fallu gérer mon travail et la présence de mes enfants.
Si c’est votre cas, vous allez découvrir un phénomène particulier: pour un enfant, il est difficile de réaliser que sa maman travaille puisqu’elle est « à la maison ».
Il faut très tôt leur faire comprendre que lorsqu’elle se trouve dans son bureau, elle n’est pas aussi disponible qu’en temps normal.
Même si vous n’avez pas d’enfants, il y a une condition sine qua non pour pouvoir travailler chez soi: l’autodiscipline.
Ne pas se laisser distraire, ne pas transformer les avantages de l’indépendance en risques est un équilibre à trouver.
Bien sûr, vous pouvez travailler quand vous le voulez, selon les horaires que vous souhaitez.
Mais si vous cédez à l’envie de faire une pause trop souvent, ou de remettre au lendemain, vous risquez de ne pas arriver au bout de vos tâches.
La discipline doit aussi être présente par rapport à votre entourage.
Il m’a fallu très souvent et il me faut toujours expliquer clairement aux personnes qui ont envie de me voir que je ne suis pas femme au foyer même si je travaille chez moi.
Mon bureau est un vrai bureau, et les heures que j’y passe pour travailler dépassent très largement les horaires traditionnels.
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dû expliquer que, non, je ne pouvais pas aller me balader ou faire du lèche-vitrines en compagnie d’une amie, m’interrompre pour aller prendre « un petit café » ou recevoir quelqu’un pour une après-midi de détente.
La rigueur est essentielle, tout comme l’est la nécessité de faire comprendre à ceux qui ne l’ignorent, que la journée de travail de quelqu’un qui oeuvre depuis son bureau personnel est à respecter autant que celle d’un employé classique.
Etre éloignés du centre stratégique de votre employeur peut être un point négatif.
A vous de conserver le contact.
Autre piège, celui dans lequel j’ai tendance à tomber depuis toujours: laisser le travail déborder sur la vie privée.
Quand, comme c’est le cas depuis quelques mois, le travail est très dense, j’ai tendance à me retrouver devant mon écran avant six heures du matin, à ne pas quitter mon clavier avant la nuit, et à me relever parfois après minuit pour noter une idée ou m’avancer dans mes écrits.
Si vous vivez seuls, aucun problème, si ce n’est celui de voir s’accumuler une fatigue insidieuse.
Lorsque vous êtes en couple, il faut être plus stricts sous peine de voir le travail prendre un rôle trop important.
Pas facile, car la tentation est forte « d’aller s’avancer un peu, juste quelques minutes ».
Ici, le fait de rentrer chez soi ne permet pas de laisser les préoccupations professionnelles à la porte.
D’autant que, dans mon cas, mon bureau est toujours, pour moi, la pièce majeure de l’appartement.
Ces mises en garde faites, je ne peux qu’encourager ceux qui ont envie de travailler depuis chez eux.
Vous bénéficierez d’atouts plus qu’appréciables: un confort de travail irremplaçable, un environnement choisi, la liberté de vous organiser comme vous l’entendez, le calme, l’absence d’éventuels conflits ou tensions entre collègues.
Pour moi, il est nettement plus simple de gérer un stress uniquement dû aux délais de remise de textes et à la somme de travail à assumer, que de supporter la nervosité régnant dans un endroit que je n’ai pas choisi.
Martine Bernier