Un barbecue pas comme les autres…
19 juillet, 2009Ce samedi, mes parents de coeur avaient décidé, pour remercier les habitants du Triangle d’Or et fêter leur prochain départ prévu pour lundi, d’organiser un barbecue.
Ce jour était d’autant plus important que Yoann fêtait son neuvième anniversaire. Nous avons débuté la journée en douceur. Petit cadeau au roi de la journée et visite de Stéphane qui a apporté les palourdes que Monique, ma maman d’adoption, avait décidé de proposer farcies.
Les préparatifs se sont modifiés au fil de la journée, en fonction du temps. Celui-ci était venteux, entrecoupé de pluie, rendant très incertain un repas à l’extérieur. Nous avons donc commencé à préparer le garage pour qu’il se transforme en salle à manger, grâce à Fred et Béa qui nous ont fourni tables et chaises. Une table recouverte de friandises et de petits cadeaux pour les enfants, et une autre, plus grande, pour les adultes et Aurore: tout a été prêt pour la fin de la fête d’anniversaire de Yoyo.
L’ambiance s’est installée très vite. La sensibilité de mes voisins a fait merveille, renforcée par la malice de Parrain et la douceur de Monique. Bon repas, bons vins, bonne ambiance, musique… nous avons passé un moment magnifique. Gai et doux à la fois.
Je les regardais, l’un après l’autre… J’ai, depuis ce matin, une plaie dans le coeur. Alain, toujours Alain… Et eux qui, contrairement à lui, font tout pour m’épargner, pour adoucir ce que je vis… Véro, si généreuse d’elle-même, si solaire. Béa, si fine, efficace et drôle, discrètement à l’écoute. Aurore, grâce et sensibilité incarnée. Et ma garde rapprochée: Fred, tendre nounours, feu follet protecteur, et Stéphane, mon frère de clan, pilier essentiel. Et mes parents, inquiets et aimants, furieux sur Alain, anxieux pour moi.
J’ai eu conscience que ces moments que je passe avec eux ici font partie des derniers. Je ne montre pas ce que je ressens. Je maîtrise, comme on m’a toujours appris à le faire. Mais j’ai le coeur perpétuellement en larmes, laminé. Je ne dis rien. Je tais ma détresse, cette douleur qui ne me lâche pas, cette peur, cette envie de crier de désespoir. Il a disposé de ma vie, l’a rasée sans me demander mon avis. Depuis, tandis qu’il se complaît dans une attitude inacceptable, les gardiens du Triangle d’Or ont construit autour de moi une dentelle de tendresse pour me réchauffer, me redonner un peu goût à la vie. Les avoir auprès de moi, tous, est une chance extraordinaire. La soirée me l’a encore démontré.
Comment vais-je pouvoir vivre sans lui?
Comment pourrais-je vivre sans eux?
Comment arriverais-je à me passer de cet endroit, de cette région où, pour la première fois de ma vie, inexplicablement, je me sens vraiment chez moi?
Martine