Entre hier et aujourd’hui, quelques heures d’une vie, piquées au temps, sorte de mosaïque de sentiments les plus divers…
Matin: ma famille repart vers son lieu de vacances, avec l’intention de revenir passer quelques jours ici à son retour. Je n’en ai pas beaucoup, de famille. Ces deux-là, j’y tiens…
Ils emmènent le CD Rom contenant mon dernier livre, que je dois faire parvenir en Suisse rapidement. Quand un livre s’en va, c’est toujours le même sentiment qui prime: soulagement « d’être arrivée au bout », et angoisse: « va-t-il plaire? » « ai-je bien corrigé toutes les erreurs? » « n’ai-je rien oublié, bien placé toutes les photos? ». Je dois m’y faire, je ne les écris pas pour moi. Il doit vivre sa vie sans moi, à présent…
Je retrouve Alain, sur nos différents moyens de communication. Je ne reconnais pas celui qu’il est devenu. L’homme que j’aime est un homme d’une grande sensibilité, infiniment subtil et drôle, doux et prévenant, heureux de vivre, sensuel. Jamais il ne m’aurait fait de mal. Non, je ne le reconnais pas. Et pourtant, je sais qu’il est là, quelque part et n’a rien à voir avec celui que je vois en ce moment… Il se perd…
Après-midi: je retrouve mes voisins, les uns après les autres. Ils sont les gardiens de mon oasis…
Une longue conversation avec le bon géant au regard triste me fait plus que plaisir. Quand il rentre chez lui, il a le regard joyeux.
Et Vero, sa tendre moitié, m’a confié aller un peu mieux, elle qui ne se sentait pas bien depuis plusieurs jours.
Saturne se débloquerait-il enfin, là-haut?
Je rentre chez moi avec mon chien. Elle a fait une insolation en début de semaine, et n’est pas encore remise complètement. Je la trouve sans pep et triste.
Alors que je monte dans ma chambre, je réalise qu’elle reste au bas de l’escalier, le regard tout malheureux tourné vers moi.
J’ai fait quelque chose que je n’avais encore jamais fait avant ce soir: je l’ai prise avec moi et je l’ai laissée dormir auprès de moi.
Elle a dormi comme un bébé et était folle de joie au petit matin!
Soirée: Eric m’apprend par msn que s’ouvre une exposition magnifique chez Gianadda, à Martigny. Exposition d’oeuvres « De Courbet à Picasso » parmi lesquelles se trouveront celles de plusieurs Impressionnistes. Et parmi eux… Monet. A croire que l’exposition a été préparée à mon intention: il y aura ses nymphéas et le fameux tableau que j’aime tant: le pont sur les jardins.
Depuis qu’Alain a fait ce qu’il a fait, je ne suis plus jamais sortie. Et cela me manque terriblement. Je me nourris d’Art, cela m’est vital.
La perspective de cette exposition m’enchante… Je sais déjà que je pourrai la voir deux fois avec Eric et Sonia. Bonheur… Sonia me parle de musées d’Art qu’elle serait d’accord de visiter en ma compagnie. J’ai beau lui dire que je suis assez pénible sans doute dans ce genre de musée, capable de retourner plusieurs fois regarder les mêmes oeuvres, elle sourit et confirme qu’elle est prête à tenter l’expérience. Le miracle de l’amitié…
Aux nouvelles, j’apprends qu’en Iran, la manifestation hostile au pouvoir qui se déroulera aujourd’hui sera sévèrement réprimée. J’ai peur pour eux. Exemple pur de courage… Des gens vont mourir en Iran aujourd’hui…
Un commentaire sur mon blog m’apprend que Thierry, l’ami de Stéphane, y passe de temps en temps. Un grand clin d’oeil à lui, ce matin.
Tard dans la soirée, je parle longuement avec mon cousin, qui est mon frère plus qu’autre chose. Nous sommes très proches et nos conversations sont toujours très profondes.
La nuit est très largement avancée lorsque je me décide à essayer de dormir. Un sommeil hâché, peu réparateur, des nuits très courtes, perturbées, comme toujours depuis son absence. Il semble trouver normal que ma vie soit totalement devenue chaotique.
A l’aube, alors que je m’étais réveillée pour regarder Scotty, je me rendors. Et j’ai rêvé d’Alain. Je l’y ai retrouvé tel que je le connais, tel que je crois qu’il est vraiment…
Je me suis réveillée bouleversée.