Archive pour la catégorie 'Vie quotidienne'

La double surprise

19 mai, 2009

Nous sommes entrés dans la semaine que j’attends depuis si longtemps. Avec tout ce que cela comporte d’espoir, d’émotion à fleur de peau, de stress et d’intensité.

Ce matin, je l’ai retrouvé vers 4h30 sur msn. Il ne dormait plus depuis deux heures. Nous avons parlé. Il devait mener son fils à un examen, puis prendre la route pour un rendez-vous.  Il m’a dit qu’il passerait en rentrant, dans l’après-midi. La journée s’annonçait longue. Mais c’était la dernière de ce type, il me l’a promis… donc il fallait être patiente. Ce qui n’est pas ma qualité principale, j’avoue.

Je me suis installée devant mon ordinateur et je me suis attaquée au livre que je termine en ce moment, y intégrant les photos. Vers 8 heures, on a frappé à la porte d’entrée. En principe, mes voisins du Triangle d’Or frappent, tandis que le facteur et les livreurs sonnent. J’ai donc pensé que c’était l’un de mes voisins qui avait besoin de quelque chose.

J’ai empoigné Scott, ouvert la porte et lancé un grand « Bonjour » à celui que j’ai cru être Stéphane. Je n’avais pas fini de le prononcer que  j’ai réalisé que l’homme qui se trouvait devant moi, c’était… Alain! En une fraction de seconde, je suis passée de la perplexité à l’ahurissement, à la joie, puis au bonheur parfait. Ne me demandez pas ce que j’ai fait du chien, je ne m’en souviens plus. J’espère que je ne l’ai pas transformé en ballon de rugby par distraction. Mais je sais que j’ai sauté au cou de mon Grand Homme, aux anges.

Il avait prévu de me faire la surprise de passer avant de reprendre la route, mais ne m’en avait rien dit… Ca a été un moment délicieux… Il y avait tellement de joie dans ses yeux… Il aime me faire plaisir. Et là.. c’était très réussi!

Il est reparti en me disant qu’il repasserait en début d’après-midi. Je me suis remise à la tâche. Il m’a appelée dans la matinée, lorsqu’il a repris la route. Je tiens énormément à ses appels… Vers 12h30, le téléphone resonne. J’entends sa voix me dire: « Tu as mangé? ». Non, je n’y avais pas pensé, un peu trop absorbée par mon travail…

« Ca tombe bien, moi non plus. Je serai là dans dix minutes.  Tu aimerais que nous allions tester le restaurant chinois de Guérande? »

OUI!!!

Dix minutes après, il était là, et nous partions tester, dans un but purement informatif, bien sûr, le noble établissement. Dont l’un des charme principaux est l’humour du serveur, si je puis me permettre.

Là encore, nous avons passé un moment épatant. Plein de tendresse, de douceur, de rire…

Et pourtant… je sais. Aujourd’hui est le jour où il va me rejoindre. Mais avant, il a une épreuve très dure à passer. Je sais sa tristesse, son mal-être. Mais je sais aussi son amour, sa force, son besoin qui rejoint le mien de vivre enfin dans la transparence. Si je pouvais passer ce moment à sa place, le lui épargner, je le ferais.

Au lieu de cela, je ne peux rien faire, qu’être là. Ce qui m’a poussée à passer la nuit sur msn pour le cas où il se sentirait mal. Il nous faut de la force, aujourd’hui. A lui surtout… Mais ensuite, chaque jour sera à l’image que nous voudrons lui donner. Et nous connaissant, tous les deux, ces jours seront beaux.

Martine

 

L’attente… et le Petit Prince

18 mai, 2009

Il y a des jours plus importants que d’autres, dans la vie. Alain et moi nous apprêtons à en vivre cette semaine. Je vais attendre mercredi matin pour en parler.

Durant les presque trois ans d’amour que nous venons de vivre, tous les deux, l’attente a été notre compagne un peu trop souvent. Une attente interminable entre deux retrouvailles, entre deux appels… L’attente sur msn, de voir s’allumer la petite lumière indiquant qu’il est là. Une attente qui pouvait durer des heures, parce que je savais que, sujet à l’insomnie, il pouvait se connecter à 3 ou 4 heures du matin… et que je ne supportais pas le savoir seul dans la nuit.

L’attente aurait pu nous décourager, nous séparer. Elle et sa copine, la distance, nous ont souvent fait très mal, nous ont mis en péril. Mais personne ne peut rien contre un attachement tel que celui qui nous unit. Et je crois que ce qui ne nous brise pas nous rend plus forts.

Très souvent, j’ai repensé à un livre que j’ai lu au moins cinquante fois entre mon enfance et mon adolescence: Le Petit Prince. J’ai toujours été fascinée par la profondeur de certaines phrases de cet ouvrage. Des phrases que je connais par coeur, mais dont je n’ai perçu la finesse du sens que depuis que j’aime Alain.

Tout le passage parlant du Renard, ce renard qui attend patiemment le Petit Prince et se laisse apprivoiser peu à peu , me touche.

Mais surtout, quand je le regarde, quand je l’écoute, je pense à une phrase, la plus belle du livre: « C’est le temps que tu as perdu pour ta Rose qui fait ta Rose si importante. »

Ma Rose m’est infiniment précieuse…

 

Martine

 

Mon étrange Scottish Terrier…

17 mai, 2009

Un cas. Mon chien, pardon: ma chienne, est un cas.

Depuis que je suis installée à la porte de la Bretagne, elle me supplie de la laisser galoper en liberté. Comme elle a tendance à fuguer, je ne pouvais pas le faire avant que ne soit installé le portail. C’est chose faite depuis vendredi. Donc, nous avons, Alain et moi, laissé Scotty goûter à sa liberté nouvelle.

Un Scottish Terrier, par définition, a un caractère affirmé, n’a pas peur de grand-chose  et a tendance à faire ce qu’il veut. Donc, nous nous attendions à la voir filer et à avoir toutes les peines du monde à la récupérer. Au lieu de cela, elle est sortie timidement, restant sur la terrasse sans oser s’éloigner. Il a fallu que mon Grand Homme l’accompagne sur la pelouse pour qu’elle se décide à perdre sa réserve et à faire trois fois le tour du jardin à 350 à l’heure, oreilles au vent. Elle était nettement moins amusante lorsqu’elle a compris qu’Alain partait. Depuis, elle s’est branchée en mode absence, attendant le retour de celui qu’elle attend.

Hier, je lui ai proposé très souvent dans la journée d’aller s’éclater dans le jardin. Elle a fini par le faire, mais à sa façon. Elle a commencé par aller poser sa truffe sur toutes les pâquerettes qui passaient par là. Puis elle est allée sous l’Arbre aux Oiseaux et a été croquer toutes les graines qu’elle a pu trouver. Oui, je sais, mon chien est bizarre. Entendant aboyer Baboune, elle a filé dans sa direction dans l’espoir de passer un moment avec elle. Oubliant littéralement que leur dernière conversation privée l’a quand même amenée en ligne directe chez la vétérinaire.

Stéphane, mon voisin, oeuvrait dans son jardin lorsqu’il a vu que je me dirigeais vers les premières roses, de mon côté du mur, armée d’un sécateur. Voyant que je restais un peu empruntée devant un chardon qui cernait le rosier, il s’est équipé d’un gant pour arracher ce qui tenait plus d’un palmier géant que d’une banale mauvaise herbe. Pendant ce temps, Scotty continuait son inspection personnelle du jardin, tentant de trouver une ouverture pour aller rendre visite à sa copine mangeuse de Scottish.

Lorsqu’elle s’échappe, je peux faire ce que je veux, j’ai toutes les peines du monde à la récupérer. Au point qu’il m’est arrivé, découragée, de me dire: « Très bien, je la laisse filer et j’adopte un chat. »

Mais là, miraculeursement, quoi qu’elle fasse, il me suffit de prononcer le mot magique pour qu’elle accourt. Quel est ce mot? Heu… je vous préviens, c’est un peu bête. Je prends un air très classe et je lance dignement: « Scotty! Nonosse? »

Le premier qui se moque met en péril notre belle amitié.  Vous êtes prévenus.

J’ai bien essayé, à la place du « nonosse » populo, de placer: « Scotty, mon cher chien tant aimé, voudrais-tu avoir l’extrême obligeance de te déplacer jusqu’ici afin que nous puissions regagner ensemble nos appartements et mettre un terme temporaire à tes élucubrations gazonnières? ».

Mais cela n’a pas donné le même résultat. Pour être franche, cela n’a même donné aucun résultat du tout. Donc, je m’adapte.

Et j’attends la semaine prochaine avec impatience. Mercredi, Scott va perdre son look campagnard pour retrouver sa coupe Scottish clâââsse. En effet, nous lui avons pris rendez-vous chez une toiletteuse. Ce qui risque d’être assez épique. Parmi les points communs que nous avons, elle et moi, il y la même allergie aux coiffeurs. Cela promet… 

Martine Bernier 

 

Les escargots attaquent!

16 mai, 2009

Je vous ai déjà parlé de mes péripéties avec les escargots. Je pensais avoir réussi à les convaincre à aller jouer ailleurs… mais c’était sans compter avec la ténacité quasi maladive de ces drôles de bestioles.

Avant-hier matin, guillerette, je commence ma journée en remontant les stores de la cuisine. Et là, que vois-je? Huit escargots sur l’appui de fenêtres. Oui, vous avez bien lu: j’ai bien dit huit! Ils étaient venus en famille, avaient ramené grand-père, grand-mère, cousin, cousine germaine et copains de lycée. Ce n’était plus une visite de courtoisie: c’était une invasion barbare.

Depuis mon arrivée en France, chaque jour, je retrouve un ou deux gastéropodes sur le devant de ma fenêtre. Je les prends délicatement par la coquille et les dépose sur le muret autour de la maison. Une heure après, ils ont filé. Ceux qui disent que les escargots sont lents ne les ont jamais vus sprinter en descente.

Seulement, ce matin-là, ils étaient huit. Un peu découragée, je me suis dit que j’allais les laisser vivre leur vie et retourner sur leurs pas quand ils en auraient envie. Je suis partie vâquer à mes occupations en tête-à-tête avec mon ordinateur. Environ une heure et demie plus tard, j’entends un bruit bizarre et plutôt rare: un jappement de chien, accompagné de petits grognements plus amusés que fâchés. Je suis le son et me retrouve à nouveau à la cuisine. Et là, que vois-je? Ma petite chienne jouant (elle qui ne joue jamais seule!) et faisant de petits bonds autour d’un… escargot!!! Oui!!! un escargot dans MA cuisine! Comme il faisait chaud, j’avais ouvert légèrement la fenêtre et j’avais oublié de la refermer. Et ce gastéropode culotté en a profité pour s’immiscer. C’était un peu fort… je l’ai raccompagné dehors en lui expliquant que la prochaine fois, j’allais sévir. A la prochaine incartade, il serait pendu par les pieds au bout d’un pissenlit. Oui, je sais, les escargots n’ont pas de pied. Aucune importance, j’improviserai.

Ce matin, alors qu’Alain et moi flânions comme il nous arrive rarement de pouvoir le faire, on a sonné.

O joie: c’était le portail! Enfin les personnes venues installer le portail commandé par nos propriétaires.  En moins d’une heure, le portail était posé. Gage de liberté pour Scotty qui peut désormais galoper dans le jardin.

Ce soir, au moment de refermer le store de la cuisine, un escargot est venu se percher sur l’appui de fenêtre. Il m’a très clairement fait comprendre que là, c’en était trop. Devoir grimper les murs est déjà une occupation à plein-temps pour un escargot. Alors devoir en prime franchir un portail… trop, c’est trop!  Il va falloir que j’étudie leurs revendications, faute de quoi, nous serons assiégés, m’a-t-il affirmé.

Bon, est-ce que quelqu’un, parmi mes honorables lecteurs, auraient un hérisson à adopter? Je les trouve très mignons. Et en plus… il paraît qu’ils adorent les escargots.

Martine Bernier

 

Canard, langage des signes et chemin des souvenirs

13 mai, 2009

Alain et moi vivons une étape essentielle de notre histoire. Encore une semaine de patience… C’est difficile, les échéances, ce genre d’étape. Il faut s’aimer très fort pour  ne pas faire subir à l’autre la tension, la pression que chacun ressent en attendant la délivrance. Durant cette semaine, nous nous voyons peu. Mais les moments que nous passons ensemble sont magiques car, enfin, nous nous projetons dans un avenir qui est à notre porte.

Hier matin, dès l’instant où il est arrivé, il a fait de notre journée une perle de bonheur. Il est des jours, comme ça, où chaque seconde est magnifique. Il faut en prendre conscience, ne pas passer à côté. Savoir que, lorsque nous y repenserons, ces instants feront partie de ceux qui rendent la vie belle.

Au moment des traditionnelles courses, il m’a dit: « Aujourd’hui, je vais cuisiner pour toi. Tu aimes le canard? »

Oui, j’aime le canard. Dommage pour le canard. De retour chez nous, mon Grand Homme s’est mis aux fourneaux. Il cuisine en épicurien qu’il est, tranquillement, sans stress, en écoutant avec délice frémir la viande, en piquant délicatement les minuscules pommes de terre cuites dans de la graisse de canard (qui n’augmente pas le cholestérol!). Je me suis assise à côté de lui et je l’ai regardé préparer le repas. Il y a quelque chose de très attendrissant à voir son homme se donner un mal fou pour vous offrir un plat à sa façon. Quand il a posé ses assiettes sur la table, j’étais émue. C’était succulent. Le canard était fondant, les pommes de terre délicieuses.  Et lui avait cette petite lueur joyeuse au fond des yeux, qu’il a lorsqu’il voit qu’il me fait plaisir…

Puis la journée a continué. Nous sommes tous les deux intéressés par la politique. Et je suis assez interpellée par l’attitude des députés à l’Assemblée Nationale. Nous avons regardé la diffusion en direct de leurs débats. Au début, Alain a commenté les images en me donnant les noms des députés, parmi lesquels il en connaissait plusieurs personnellement. Et tout à coup, virage à 180 degrés. Les débats sont traduits en langage des signes par trois femmes qui se relayent, dans un coin de l’écran. A un moment donné, l’une d’elles faisait tellement de grimaces qu’Alain est parti dans un de ces délires dont il a le secret. Il a traduit les gestes de la traductrice. Et cela ne donnait pas du tout la même chose que le discours initial. C’est avec mon Grand Homme que j’ai appris le sens de l’expression pleurer de rire.

En fin d’après-midi, peu avant son départ, il s’est connecté sur Google Map. Et là, il m’a entraînée sur les traces de nos souvenirs, de nos bientôt trois ans d’amour. Nous avons marché sur les traces de son Paris, de ce Paris qu’il m’a appris à aimer, qu’il m’a fait découvrir comme personne n’aurait pu le faire. Lorsqu’il est parti, un peu plus tard, nous étions plus proches encore. Nous savons aujourd’hui que nous sommes à quelques jours du bonheur absolu.

Martine

L’arbre aux oiseaux

12 mai, 2009

J’aime les oiseaux. Contrairement à un membre de ma famille qui m’est cher, je ne suis pas une spécialiste. Je ne connais pas le nom de chacun d’eux, mais j’adore les regarder vivre, écouter leurs chants. Je les aime à peu près tous. Même les corneilles, un peu envahissantes, m’intéressent par leur comportement grégaire fascinant.

Dès que j’ai réalisé que nous avions la chance d’avoir des arbres dans le jardin, j’ai eu envie d’en choisir un pour y accrocher des maisonnettes et des mangeoires, afin qu’il devienne « L’Arbre aux Oiseaux ». Mon idée a tenté Alain. Trois points de nourrissage ont pris place dans les branches.  Et au bout de deux jours, les oiseaux sont arrivés. Aujourd’hui, ils viennent par dizaines, des passereaux multicolores dont la présence m’enchante.

Seulement voilà, mon jardin zen est une chose, les enfants du quartier en sont une autre. Les deuxièmes ont plutôt tendance à estimer que tout jardin est un terrain de foot potentiel, et tout arbre un  jouet dans lequel envoyer valser ses chaussures. Normal: la majorité des enfants du monde voient les jardins sous cet angle.  Mais tous les oiseaux du monde, eux, voient d’un mauvais oeil les chaussures-OVNI fonçant dans leurs arbres, et les enfants propriétaires des pieds occupant lesdites chaussures secouer les arbres pour récupérer leur bien. En tant que responsable des lieux et de la quiétude de mes protégés ailés, je dois donc trouver la solution pour que les uns respectent les autres. Une seule chose à faire: je vais expliquer mon amour des zoizeaux aux petits, histoire de les sensibiliser.

Ce matin, alors que j’écrivais, un oiseau, justement, est venu se poser juste derrière la baie vitrée. Une boule de plumes multicolore, qui ne devait pas peser plus de 30 grammes. Bien droit sur ses pattes, il m’a regardée en penchant la tête à gauche et à droite. Il est resté là quelques secondes et il s’est envolé en direction de l’arbre où il a rejoint ses cousins.

Dans cette période de ma vie où je vis mes derniers jours de solitude, les plus lourds par définition, j’ai besoin de douceur. Les oiseaux tiennent ce rôle. Je suis restée songeuse devant celui-ci.. Comment un animal aussi minuscule peut il être aussi parfait et, en prime avoir l’air aussi curieux de ce qui l’entoure? Un petit miracke sur pattes…

Martine Bernier

L’amitié sur le net bis. Doris

9 mai, 2009

J’en avais parlé voici quelques semaines, de cette très belle rencontre vécue à travers facebook. Doris est arrivée dans ma vie peu avant que je ne quitte la Suisse. Nous avons sympathisé très vite, échangé des messages. Et hier soir, une nouvelle étape a été franchie.
Le téléphone a sonné: « Martine? C’est Doris! »
C’était la première fois que nous entendions nos voix.
Le téléphone, je m’en méfie. Il a l’art de déformer les choses.
Et là… étrangement, l’émotion s’est installée dès la première seconde. Les rires ont suivi juste après.
Comme si j’avais retrouvé une amie de très longue date.

Doris a senti que ce week-end était essentiel pour Alain et moi.
Que je devais le vivre dans un état de tension énorme… à l’aulne de ce qu’il ressent, lui…
Elle a deviné l’enjeu, sait que mon souffle est suspendu à ce qu’il va me dire.

Internet m’a apporté mon amour, il y a presque trois ans, par un concours de circonstances un peu fou.
Aujourd’hui, il me fait un deuxième cadeau précieux.
Prochaine étape: voir Doris et son mari débarquer dans notre maison et passer quelques jours ici.
Seule condition, me disait-elle hier: qu’Alain soit installé avec toi pour de bon!

Nous sommes à un cheveu…

Martine

My english is very beautiful. Si!

8 mai, 2009

Ceux qui ont eu la chance ou la malchance de m’entendre parler anglais ne l’ont pas oublié. Soit ils en rient encore, soit ils ne s’en sont pas remis. Et plus il y a de monde autour de moi, plus mon english est pitoyable. Il faut dire que, lorsque j’étais sur les bancs de l’école à m’ennuyer copieusement lorsqu’il ne s’agissait pas de cours de français, de philo, de musique, d’Histoire ou quelque chose dans le genre , la prof d’Anglais, une certaine Miss Pollack aussi snob qu’antipathique m’avait prise en grippe. Sentiment parfaitement réciproque, d’ailleurs. Mais, mille fois hélas, je n’avais pas le pouvoir…  Il me fallait la subir. Bref,  je ne me sentais pas du tout motivée à apprendre la langue de Shakespeare, d’autant que je n’ai aucun don à la base pour ce genre d’exercice.

C’est dire si j’ai été sidérée par ce qui s’est passé dans le dernier avion qui me ramenait sur Nantes, mercredi. Nous étions deux femmes à nous partager les trois places de notre rangées. Nous nous sommes souri poliment et nous sommes voluptueusement étalées. Si je puis dire. Alors que nous amorçions la descente, ma compagne de voyage s’est retournée vers moi et, exaspérée, m’a expliqué, en anglais,  qu’elle ne parlait pas un mot de français et qu’elle ne comprenait pas un traître mot au charabia  soi disant anglophone baraguiné d’un ton chantant par le personnel naviguant. Les oreilles campées bien droites sur mon auguste tête, signe d’une profonde concentration, j’ai ouï ses doléances et ai répondu à ses questions, en m’excusant pour la faiblesse de mon propre anglais et en déplorant mon  vocabulary famélique. « But no, no, no », m’a répondu ma très charmante voisine. Je speak very good, elle comprenait chacun de mes mots et ne permettait pas de douter de mon don.  Si j’avais pu, je lui aurais demandé de me faire un certificat d’aptitude à l’intention de celle qui fut la sadique Miss Pollack.

Comme elle semblait d’humeur communicative, la dame de l’avion m’a expliqué qu’elle allait rendre visite à une amie allemande installée en France depuis qu’elle en avait eu assez de son pays natal. Et elle profitait des Floralies pour passer quelques jours avec elle. Mais, God, ces Frenchies sont very pénibles: ils ne parlent que français! Investie de la mission honorable de devoir sauver l’honneur de la France j’ai fait de laborieux efforts. Qui apparemment ont porté leurs fruits. Lorsque nous sommes arrivées dans le local de récupération des bagages, ma nouvelle amie était very happy de me connaître. Nous aurions pu continuer à échanger ce genre de propos excellents pour mon ego lorsque, derrière la vitre, j’ai vu mon Grand Homme. J’ai joyeusement accouru vers lui, ressemblant à un animal de zoo fou de bonheur à la vue d’une cacahuète géante. Alain (qui, je le précise, n’a rien d’une cacahuète géante) m’a fait de grands signes pour me rappeler que j’avais un bagage à récupérer avant de le prendre d’assaut.

Ah oui, mon sac! Je l’avais oublié, lui… Je suis retournée vers le tapis roulant, qui était l’un des plus grands et des plus longs que je n’avais jamais vus. Un véritable tortillard. Horreur: le sac en question, que je n’avais pas reconnu dans un premier temps, avait profité d’un instant d’inattention pour partir vivre sa vie. J’ai entrepris une galopade effrénée pour récupérer le fugueur. Lorsque j’ai quitté la pièce, ma British voisine m’a adressé un grand signe de la main et m’a souhaité good luck. 

Merci, Little Madame. Je suis preneuse de tous les bons voeux possibles! Surtout ce week-end.

 

Martine Bernier

Drôle de vie…

7 mai, 2009

Deux jours, quatre avions et beaucoup d’émotions plus tard, me voici de retour dans ma douce maison.
Je n’avais prévenu personne de mon passage en Suisse, à l’exception d’Eric que j’allais y retrouver.
Ensemble, nous devions aller au bout de notre démarche en nous rendant devant le tribunal, pour notre divorce.
Nous y sommes allés tristes, mais sereins et nous avons passé ensemble toute la journée et la soirée.
Nous sommes entrés, tous les deux, dans une relation nouvelle, très belle, faite d’amitié et d’une tendresse indéfectible.

Le soir, il m’a parlé d’écriplume qu’il a lu à deux ou trois reprises. Il m’a fait remarquer que je n’y disais pas toujours la vérité, donnant l’impression d’être au sommet de ma forme et infiniment heureuse alors qu’il sait que ce n’est pas toujours le cas.
J’ai beaucoup réfléchi à ce qu’il m’a dit.
C’est vrai que je n’ai aucune envie de me morfondre sur ce blog ou ailleurs.
Vrai aussi que le fait que tout ne soit pas encore réglé dans nos vies provoque en moi des réactions physiques assez difficiles à vivre.
J’essaye de passer par dessus.
Manque de chance, j’étais vraiment fatiguée lors de mon passage en Suisse.

Hier, c’est Alain qui a pris la relève en mettant un texte qui m’a amusée.
Il avait des passages plus durs aussi.
Il y fait notamment allusions aux deux épreuves qu’il nous reste à vivre.
J’ai passé l’une d’elle avec Eric au tribunal, et grâce à lui, nous la passons le mieux possible.
C’est dur de mettre un terme à une partie aussi importante de sa vie.

L’autre épreuve, l’ultime, Alain va la franchir dans les jours qui suivent.
Une fois celle-ci passée, nous serons enfin en mesure de reconstruire pour le mieux de tous…

Lorsque je suis rentrée, Max Ier, mon ordi Mac mourant, se morfondait au garage tandis que trônait dans mon bureau Max II, véritable bombe informatique, G8 Pro de son état, sublimissime. Pour que je puisse retrouver mon bureau en état, mon Grand Homme a passé toute l’après-midi et la soirée d’hier avec un technicien.
Ce matin, il a fallu encore changer de clavier (ça y est, j’ai quitté le monde QWERTZ pour celui d’AZERTY. Vous avez dit bizarre?).

Impossible d’écrire davantage ce matin, il faut que je me remette au travail.

En guettant l’appel qui me délivrera de la boule monstrueuse que j’ai dans l’estomac depuis bientôt trois ans…

Martine Bernier

PS: Quoi qu’en dise Alain, je ne dis jamais « m’enfin ».
M’enfin!!!!

Papillons noirs…

5 mai, 2009

Tout à l’heure, je prends l’avion pour un saut de puce en Suisse. Je vais y régler des points importants. Et je sais que ce sera l’un des moments les plus difficiles de ma vie. J’ai le coeur gros.

Je rentrerai demain. En attendant, c’est Alain qui prendra le relais… et qui s’occupera de Scotty et de l’arrivée du remplaçant de Max II, la rolls des ordinateurs qui doit venir remplacer Max Ier.

Avez-vous déjà senti votre coeur trembler? C’est une sensation étrange. Je vis dans la double appréhension de la page que je vais tourner aujourd’hui et de mon avenir que je confie à des éléments que je ne maîtrise pas. Car la décision n’est plus entre mes mains.

Cette semaine, sur Facebook, j’avais laissé une phrase en passant, expliquant que mon Mac avait rendu l’âme et que si un génie de l’informatique passait par là, je ne serais pas contre un petit miracle. Quelqu’un que j’aime bien a laissé un mot en me disant: « Pour les situations désespérées, c’est Sainte Rita ». J’ai rétorqué que je doutais qu’elle soit une experte en informatique…

Vu les papillons noirs qui m’envahissent de plus en plus intensément à chaque départ de celui que j’aime, je crois que j’aurais bien besoin d’un coup de pouce de la dame en question.  J’aime les animaux.  Mes ces papillons noirs qui m’imposent leur présence et qui pèsent dix tonnes sur ma vie, je voudrais qu’ils disparaissent pour toujours.

M.B.

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