Les frères Le Nain, témoins de leur siècle

18 janvier, 2012

 

Les  frères Le Nain, témoins de leur siècle dans Arts 0032-0195_besuch_bei_der_grossmutter-300x239

Ils étaient trois frères, nés à Laon (France), les frères Le Nain: Louis, en 1593, Antoine, en 1588 et Mathieu en 1607.
Leur particularité?
Ils ont consacré toute leur vie à la peinture, habitant tous trois Paris en 1630.
A tel point que, restés célibataires, il sembleraient qu’ils ne se soient jamais quittés jusqu’en  1648, date de la mort de Louis et d’Antoine.

Tous trois étaient à ce point indissociables qu’ils ont signé certaines toiles uniquement de leur nom de famille.
Il était quasiment impossible de définir qui avait peint quoi.
Ce qui empêche l’identification précise de ces tableaux, mais donne à penser qu’ils collaboraient étroitement entre eux.
Des tableaux à six mains, toutes issues de la même fratrie!

C’est à Louis que l’on attribue leurs peintures les plus célèbres où il a représenté des scènes de la vie paysanne.
Antoine était spécialisé dans les miniatures, tandis que Mathieu brillait dans l’art des portraits.
C’est sans doute ce qui lui valut de devenir le peintre officiel de Paris en 1633.

Antoine, Louis et Mathieu avaient une autre particularité.
Ils refusaient  d’exploiter l’anecdotique, préférant exalter le quotidien.
C’est sans doute ce qui me touche le plus dans ce tableau, « Visite à la grand-mère », que Louis a peint entre 1645 et 1648 et qui se trouve au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg (Russie).
Les  vêtements usés des personnages ne font pas d’ombre à la majestueuse grand-mère et aux merveilleux visages des enfants.
Une peinture subtile, respectueuse et belle qui ont fait des trois frères des témoins de leur époque qui me touchent encore aujourd’hui.
Je me demande souvent comment Mathieu, dernier survivant de la fratrie, a pu supporter la disparition de ses frères, la même année…
Il ne lui restait plus que son art…
Martine Bernier

 

 

La bouteille de Tsunosuke

17 janvier, 2012

L’histoire commence 1714.
Cette année-là, le marin japonais Tsunosuke Matsuyama s’embarqua pour une chasse au trésor dans le Pacifique.
On imagine l’excitation, au moment des adieux,parmi l’équipage et ceux qui agitaient leurs mouchoirs sur le quai.
Une chasse au trésor!
L’expédition était prestigieuse!

Malheureusement, pris dans une violente tempête, le navire fit naufrage.
Tsunosuke et quarante-quatre de ses compagnons réussirent à gagner à la nage un récif corallien inhabité.
L’espoir revenait!
Mais la chance n’était pas avec eux.
Tous finirent par mourir de faim avant d’être retrouvés.
Avant de mourir, Tsunosuke avait pu envoyé un message aux siens.
Sur des débris de bois, il  avait écrit le récit du drame vécu.
Puis il avait confié la bouteille à la mer.

Elle a été retrouvée… 150 ans plus tard.
Rejetée sur la plage où Tsunosuke avait passé toute son enfance.

Martine Bernier

Vieille Belgique

16 janvier, 2012

Même si ça n’était pas rose tous les jours, je n’ai jamais regretté d’avoir été élevée « chez les Soeurs », lors de mes « années belges ».
Une rigueur et une sévérité bien présentes mais plutôt justes, des professeurs laïques très exigeants, une transmission solide de valeurs et de principes éducatifs… j’en suis sortie imprégnée à vie!

J’ai inculqué les mêmes notions à mes propres enfants, à l’exception de tout ce qui concerne la religion.
Aujourd’hui encore, j’ai horreur de la grossièreté, de la vulgarité, de la violence, je crois, en toute circonstance, à la politesse qui ouvre bien des portes , à l’empathie, au respect de l’Autre.
On ne se refait pas!
Les « Soeurs » qui m’ont entourée dans mon enfance et la première partie de mon adolescence, étaient sévères, mais, pour la plupart, souvent drôles.
Il me semblait naturel d’adopter leur enseignement qui me paraissait plutôt sage.
Je disais donc oui à certaines choses, et non à d’autres, ce qui m’a valu le privilège de profiter de quelques rares heures de colle qui ne me déplaisaient finalement pas: j’aimais l’ambiance de la classe désertée par ses occupantes…

Ce dimanche, Celui qui m’accompagne m’a dit:
« J’aime bien  ta façon de t’exprimer, de réagir, ton éducation un peu vieille France. »
Il s’est tu un moment et a rajouté, un peu rêveur:
« Tiens, au fond, ça se dit, « une éducation vieille Belgique? »

Martine Bernier

Les phénomènes météorologiques étranges

15 janvier, 2012

Je me suis amusée à chercher si, par le passé, le monde avait subit des phénomènes météo bizarre.
Il y en a eu, oui…
Je passe sur le 19 mai 1780 où, en Nouvelle-Angleterre, le jour s’est levé vers midi, et le ciel est devenu tellement sombre qu’il n’était plus possible de travailler.
Le phénomène a été observé  sur une région précise.
Il ne s’agissait donc pas d’une éclipse.
Lorsque le ciel s’est éclairci, le lendemain, les seules explications avancées ont été que cette particularité devait être due à la fumée et aux cendres issue d’un incendie « quelque par à l’ouest »…
Le 28 janvier 1887, des flocons géants, d’une quarantaine de centimètres de diamètre et 20 d’épaisseur,   »plus grands que des assiettes », sont tombés sur une ferme du Montana, aux Etats-Unis.
Un facteur, pris dans la  tempête a pu vérifier l’information, ahurissante…

Dans le Dakota du Nord, à Grandville, le 21 février 1918, la température monta de plus de 46 degrés Celsius en douze heures.
Au lever du jour, les habitants se sont réveillés à -36,3 degrés.
En fin d’après-midi, il faisait 10 degrés…
Mais ce n’est pas la fluctuation de température la plus étonnante.
La plus brutale a été enregistrée le 22 janvier 1943 dans le Dakota du Sud, à Spearfish.
A 7h30, le thermomètre indiquait -20 degrés Celsius.
Deux minutes plus tard, la température avait grimpé de 27 degrés.
A neuf heures, le thermomètre marquait  plus de 12 degrés.
Puis, en 27 minutes, la température est retombée brutalement à -20 à 9h27.

Des phénomènes particuliers de ce genre, il y en a des dizaines enregistrés.
Souvent inexplicables.

Martine Bernier

Et là, je réalise…

14 janvier, 2012

Lorsque vous vivez avec un homme qui a eu une longue vie avant vous, une carrière militaire, vous avez beau l’écouter en parler  ou avoir vu des photos, vous ne réalisez pas complètement ce que cela implique.
Jusqu’au jour où…

Aujourd’hui, alors qu’il consultait l’un de ces sites où peuvent vous retrouver les personnes qui vous ont côtoyées par le passé, Celui qui m’accompagne m’a dit:
- J’aimerais te faire lire quelque chose…
Mes lunettes ayant pris la clé des champs, comme à leur habitude, je lui ai demandé de me lire lui-même ce qu’il voulait me faire découvrir.
C’était un message de l’un de ses anciens soldats, qui se souvenait avec émotion des années passées sous ses ordres.
Il se rappelait combien il était craint et apprécié tout à la fois.
Et il le remerciait pour le rôle important et formateur qu’il avait joué dans sa vie, dans sa trajectoire d’homme.

Quand il a eu fini, j’étais émue.

- C’est beau… Craint, toi? Je n’arrive pas à y croire. Tu étais si terrible?
- Hé oui! Il le fallait… nous formions des hommes qui pouvaient aller à la guerre. Il fallait les préparer, les renforcer. Tiens, je n’avais pas vu que l’on pouvait recevoir des messages sur ce site!!!

Il a ouvert la liste des messages.
Elle était interminable.
Ses hommes, ses amis, l’avaient cherché et retrouvé et lui envoyaient des messages.

Je l’ai regardé, mon Capitaine…
J’ai auprès de moi un géant, un « grand escogriffe », comme disait l’un de ses complices, d’une malice et d’une douceur  que j’apprécie tous les jours davantage.
Un homme qui parle peu de lui s’il n’y est pas prié, qui m’a à peine laissé entrevoir ce qu’il a pu apporter aux autres.
Aujourd’hui, je le découvre encore un peu plus à travers ces messages, et ce que je pressentais se confirme.
A travers ceux qui l’ont connu, je perçois la dimension de cet homme qui n’aime pas vraiment parler de lui.
Et là, je réalise…
Je réalise la chance que j’ai.

Martine Bernier

La République du Saugais ou la malice française

13 janvier, 2012

Si vos pas vous entraînent dans le Doubs, allez rendre visite à la République du Saugeais et au Tuyé du Papy Gaby, à Gilley.

Immersion garantie dans un terroir inattendu!

Depuis la frontière de la Suisse, à Vallorbe, il faut moins d’une heure pour atteindre la République du Saugeais, à Montbenoît.

L’histoire commence par une plaisanterie, au milieu du siècle dernier. Dans cette région au climat rude, onze communes composent déjà la région du Saugeais naissant.

En 1947, le Préfet du Doubs déjeune tranquillement à l’Auberge de Montbenoît où il est en visite, lorsque le tenancier de l’établissement lui demande en riant: « Avez-vous votre laissez-passer pour circuler dans la République du Saugeais? ».

Sur le même ton, le Préfet lui répond que s’il s’agit d’une République, il leur faut un président.

Et, sans plus de formalité, il nomme l’aubergiste à la plus haute fonction possible:  Président de la République libre du Saugeais.

En 1972, lors d’une kermesse locale, c’est son épouse qui, à l’applaudimètre, est élue pour prendre la succession présidentielle de son défunt mari.

Depuis 2005, c’est sa fille, Georgette Pourchet, qui a repris le flambeau.

Onze communes, une présidente, un premier ministre, un secrétaire général, deux douaniers (en uniforme!), 12 ambassadeurs, et plus de 300 citoyens d’honneur, un hymne en patois, un drapeau, un blason, un timbre-poste, un billet de banque, un laissez-passer vous permettant de circuler librement sur le territoire de la République et une animation réputée: « les Arrêts de Douane…

La République du Saugeais, c’est du sérieux plein d’humour.

C’est surtout une excellente façon d’attirer l’attention des touristes et des rieurs. Si vous vous rendez à Gilley, faites un saut au Tuyé du Papy Gaby.

Dans cet endroit où vous pourrez les salaisons et découvrir l’impressionnant « tuyé » de 18 mètres de haut où elles sont fumées.

Vous pourrez également voir s’animer les automates aux effigies de la première présidente de la République locale et du fameux Papy Gaby qui a bel et bien existé.

Cerise sur le gâteau: les habitants de la République du Saugeais jouent le jeu.

Ils se font un devoir d’accueillir les touristes avec le sourire.

Visiblement, cela ne leur demande pas vraiment d’effort: le sens de l’accueil semble spontané dans la région…

 

Martine Bernier

Pauvreté en Suisse: elle existe

12 janvier, 2012

L’image de la Suisse a l’étranger est le plus souvent associée à une idée de niveau de vie très élevés.
Ce n’est pas faux, il est l’un des plus élevés du monde.
Ce qui ne veut pas dire que les habitants sont tous assis sur un tas d’or, dévorant du chocolat et du fromage à longueur de journée en regardant paître leurs vaches mauves sur les versants de leurs montagnes dont les stations sont toutes fréquentées par la jet-set.
Selon une étude publiée récemment par Caritas, la Suisse compte 260 000 enfants pauvres.
Le plus souvent, ils vivent dans des ménages dépendant de l’aide sociale ou dont les parents, bien que travaillant, n’arrivent pas à  boucler leurs fins de mois.
L’étude explique que ces enfants n’ont pas les mêmes chances que les autres, qu’ils ne bénéficient souvent pas de suffisamment de repas sains, qu’ils ne vivent pas dans des logements corrects et qu’ils ne portent pas de vêtements adaptés.

Conséquence: une perte d’estime de soi et de mauvais résultats scolaires.
Et l’engrenage continue, avec à la clé l’exclusion, et de nouveaux adultes perdus en vue.

Pour venir à bout de cette situation, Caritas préconise le versement de prestations complémentaires pour les familles, la construction de logement à loyer modéré, une amélioration d’offres en matière de garde d’enfants et de formation.

D’un côté, des besoins vitaux.
De l’autre, l’appel aux urnes des Suisses qui devront voter, le 11 mars prochain, sur l’initiative « Pour en finir avec les constructions envahissantes de résidences secondaires ».
Deux actualités chaudes, bien représentatives des non-sens de notre société…

Martine Bernier

Les projets

11 janvier, 2012

J’ai toujours pensé que l’une des choses qui font qu’un humain est un humain est sa capacité à faire des projets.
De vrais projets.
Pas forcément la programmation d’une activité que l’on répète chaque semaine ou chaque année.
Là, cela devient une habitude.
Mais un projet de vie, un projet un peu fou, un projet qui nous fait vibrer, qui nous donne envie d’avancer, de se projeter, de faire mille efforts pour le préparer, le peaufiner.

Je fais partie de ces gens qui ne peuvent pas vivre sereinement s’ils n’ont plus de projets en vue.
Il me faut au minimum un projet professionnel et un projet privé pour trouver à la vie cette saveur particulière qui la rend passionnante.

Quelquefois, ces projets arrivent tout seuls, me sont proposés, présentés comme autant de défis.
Et il est rare que je ne les relève pas.
D’autres fois, c’est une envie, le désir de réaliser un rêve ou une étape à laquelle je pense depuis longtemps.
Dans ce cas, tout peut aller très vite.

En ce début d’année, allez savoir pourquoi, le rythme s’est accéléré.
Il faut réaliser plusieurs choses importantes, que j’ai toutes désirées.
Et parce que j’ai conscience que le temps nous glisse entre les doigts, j’y greffe des projets de voyages qui ont un peu le don de secouer Celui qui m’accompagne.
Car, évidemment, il m’est impossible d’envisager un voyage « comme les autres »…

Moralité 1: si tout se passe comme je l’espère, 2012 ne manquera ni de sel…. ni d’épices.
Moralité 2: Pour me supporter avec autant de bienveillance,  Celui qui m’accompagne est en passe de devenir un saint!

Martine Bernier

Giacometti: fracture à plus d’un million de francs suisse

10 janvier, 2012

Giacometti: fracture à plus d'un million de francs suisse top_146-300x171

Il est fréquent que les musées se prêtent des oeuvres pour participer à des expositions.
Le Kunsthaus  de Zurich avait fait pareil en prêtant son moulage la la sculpture « La Forêt », une oeuvre d’Alberto Giacometti, au musée de l’Hermitage, de Saint-Pétersbourg, en décembre 2008.

Et là, catastrophe… la sculpture avait été cassée au-dessus du pied de l’un des personnages longilignes, lors du transport.
Nous avons appris récemment, par le quotidien suisse Tages-Anzeiger ,que la salle d’exposition zurichoise a reçu 1,65 millions de francs suisses, soit 1,35 millions d’euros, en dédommagement.
Une fracture qui coûte cher…

Et je ne peux m’empêcher de penser à celui ou celle qui est considéré comme le responsable de l’accident.
Un emballage mal fait, un faux mouvement, un mauvais entreposage, tout cela est vite arrivé.
Quand la victime est une sculpture mondialement connue, c’est une tragédie.
Pour le Kunsthaus de Zurich, la nouvelle n’est pas que mauvaise puisque, nous dit Artinfo: « la somme accordée par l’assureur de l’Ermitage à permis à la Kunsthaus de noter une année fiscale « extraordinaire », avec un plus de quelques 450 000 francs (370 000 euros). »

Merci, Monsieur  Giacometti!

Martine Bernier

Bichon havanais: Pomme et Akim

9 janvier, 2012

Nous n’étions pas encore sortis de la voiture lorsque nous avons vu arriver, du bout de la rue, un petit chien promenant sa maîtresse.
Un petit chien noir qui semblait fou de joie à l’idée de se rapprocher de notre jardin.
Quand mes yeux m’ont permis de le distinguer sans flou artistique, j’ai réalisé que je me trouvais devant… Pomme!
Enfin, un petit sosie de Pomme.

Sur le siège arrière, celle-ci gémissait, poussait des petits cris de joie, très impatiente de sortir.
Dès que Celui qui m’accompagne a arrêté la voiture, j’ai ouvert la portière, et Pomme s’est ruée vers son nouvel ami: Akim.
Akim est un petit bichon havanais complètement semblable à Pomme.
C’est-à-dire.. qu’il est noir.

Plus petit qu’elle, il est âgé de neuf mois, mignon à croquer.
Du haut de ses deux ans, et de ses quelques centimètres en plus, Pomme fait figure de digne grande soeur.
La maîtresse de cette petite boule bondissante nous a expliqué que son protégé venait d’un élevage de Sion, et qu’un troisième bichon identique habitait non loin de chez nous.
Trois bichons dans un même village!!!
Le caractère unique de  mon Mogwaï en prenait un grand coup.
Toujours sociable mais sur ses gardes, elle a joué un moment avec son compagnon, puis l’a regardé partir comme à regret.

Ce matin, après la sortie matinale, elle a éprouvé le besoin de venir me parler.
Debout sur mes genoux, les pattes avant appuyées sur mes épaules d’un air grave, elle a plongé son regard dans le mien.

- Qu’est-ce qu’il y a? Tu es troublée par cette nouvelle rencontre? Il ne faut pas. Il te ressemble beaucoup, le petit Akim, mais il est forcément différent! Franchement, je ne connais personne qui te ressemble vraiment. Tu as une personnalité très particulière… Même si tu te retrouvais au milieu d’un troupeau de bichons noirs, je te reconnaîtrais.

Un léger frémissement de moustaches, un petit soupir… et elle s’est blottie dans mes bras, me récompensant d’un petit coup de langue sur le nez.
Rassurée…
Quelques minutes plus tard, couchée par terre sur le dos, une balle en peluche entre les pattes, elle semblait avoir le fou rire.
La vie est douce pour mon Mogwaï…

Martine Bernier

12345...121